28 février 2013

On en revient

Je me suis réveillé avant le cadran encore ce matin. Ça m'a laissé du temps, d'autant plus que j'avais une connexion Internet.

Je me suis encore pogné avec ma fille, car une journée sans chicane semble une journée incomplète... Des fois, je me demande si je parle chinois. Pourtant, à chaque visite dans me famille, tout le monde me comprend. Drôle pareil. Et après dix ans, les deux personnes avec qui je vis en permanence ne me comprennent toujours pas. Misère...

Et alors que je redoutais d'avoir ensuite la mère sur le dos parce que je sais pas parler à ma fille, au contraire, j'ai eu son appui. Ça, vraiment, ça fait du bien. L'adolescence va être longue...

Je me suis arrêté à Napoléon, OH pour une minute... Ou deux. En Ohio, ils doivent attendre une tempête, car ils étendaient déjà du sel sur l'asphalte sèche. Du vrai sel en poudre là... J'ai continué jusqu'à Monroe, MI, ou un bon Tim m'attendait.

Après une bonne soupe et un bon sandwich, je me suis rendu aux douanes. Le passage s'est fait rapidement. J'ai eu droit aux traditionnel yeux étranges en demandant à ce que la "facture" de la réparation soit elle aussi estampillée. TJB exige ça, mais je crois que nous ne sommes pas nombreux, vu la face des douaniers...

Ensuite, je traverse la ville de Windsor, ON. On a hâte que le nouveau pont soit prêt. Et la nouvelle autoroute dans Windsor. Il y aura maintenant quatre choix de passage. Quatre, dites-vous? Oubliez-vous le tunnel et la barge, bien que non praticable en camion de grosseur régulière pour le premier, ou très dispendieux et sûrement pas disponible en tout temps pour le second. Bref, il en restera deux pour nous. On verra ce que la compagnie décidera de faire au moment opportun. Une chose est sûre, ça va désengorger le pont Ambassador.

La balance était fermée. Ça m'a surpris, mais bon, je passe habituellement aux heures où il y a risque que le cumulatif hebdomadaire soit défoncé. Ils le savent... Et ne m'ont pas eu la dernière fois! Je poursuis donc jusqu'à Tilbury, ON, pour faire le plein au Pilot. Diesel seulement, d'autant que je m'en vais éventuellement au garage.

Je reprends ensuite la route. Tout le monde semble attendre une tempête. Le bureau nous enverra même un message de prudence, car au garage il a commencé à neiger. Comme je disais avec Caro, nous sommes rendu comme les américains: nous commençons à paniquer dès l'annonce de la pointe de l'ombre du bout de la queue de la tempête. Pas moi personnellement, au contraire, rouler dans la tempête, ça m'allume! Si ce n'était de tout ceux qui ne savent pas comment se comporter...

Je m'arrête à Dutton, ON pour le traditionnel café et muffin. La récompense de la journée. Et c'est réparti. Un appel de Marc-André. C'est louche, il n'est pas de ce côté de la force... Car chez nous, le répartiteur fonctionne par direction: l'équipe de Martin nous envoie, celle de Lori nous ramène. Et habituellement, c'est le côté Martin qui s'occupe des livraisons au Québec. Donc, Marc-André veut avoir une idée de mon heure d'arrivée. Je lui dit vers le dîner. Il veut savoir afin de planifier la livraison. Et ne sait pas si ce sera moi ou un autre, mais la première étape est évidemment que je sois rentré.

Quelques minutes plus tard, il me dit que c'est moi le chanceux, et que la livraison, à Boucherville, QC, sera pour treize heures. Je poursuis donc ma route en me disant que je devrais me rendre à la halte de Port Hope pour le souper. Un coup d'œil à l'horloge, bon, ce sera peut-être un peu serré vu l'heure qu'il est et qu'il reste Toronto, ON à traverser. Mais comme nous ne sommes pas vendredi, ça de fait aller. Je fais un mini-arrêt express à Mississauga, ON. La neige commence à tomber pour la peine. Mais rien pour ébranler son bleuet. Et vogue la galère dans Toronto... Qui même en ressortant côté est n'était pas vraiment bloqué. C'en est presque louche!

Je m'arrête donc au ONroute de Port Hope pour le souper. Je commence par mon entrée dans le camion: jus de tomates maison et carottes. Ça me permet de vider le frigo. Puis, au Extrême Pita, parce que le Tim serait redondant.

J'ai ma deuxième conversation de la journée avec Sarah qui est tout à fait normale. J'en suis bien heureux. Puis-je soupçonner un peu de travail de la maman derrière ça? Pour une fois, ce serait très bien. Rafraîchissant en tout cas. Parce que la relation du camionneur avec son ou ses enfants est loin d'être évidente, si je me fie à ceux dont je suis ou fût assez proche pour savoir.

En repartant, je peux le dire: là, il neige! Il me reste un petit deux heures et quart à rouler. Ça devrait m'amener vers Kingston, ON. Et malgré quelques ralentis pour cause de voiture incroyablement pas à leur place, ça a bien été. Je m'arrête à la halte de Odessa, ON. Pas de chance, le stationnent est déjà débordant. Au point qu'à première vue, je me demandais même si je pourrais en ressortir! Mais il restait un espace, serré mais quand même, tout au bout. J'ai continué jusqu'à Kingston. Là, le Pétro-Canada était lui aussi complet. Mais côté Esso, là il restait plusieurs espaces. Ce fut donc la fin d'une autre belle journée.

27 février 2013

Dans la tempête

Je me suis réveillé tôt, dès cinq heures trente. En zieutant par la craque du rideau, j'ai constaté qu'il y avait un ou deux centimètres de neige au sol. Et qu'il neigeait à plein ciel. Beau temps pour rentrer à la maison!

J'ai bu la dernière gorgée du café du sympathique gardien. Mausus qu'il goûte le cul! Mais un café, c'est comme la bière, c'est aussi l'ambiance et la compagnie...

Je rallume le téléphone. Évidemment, ça sonne de partout. Patricia me dit que mes papiers sont illisibles; je devrai les renvoyer à Marc-André. Je ferai ça tantôt. Commençons par déjeuner. J'aime ma petite routine du matin. Et moi qui riait tellement de Sarah qui mangeait ses rôties pas cuites, ben, je suis rendu que j'aime ça!

Après un si bon repas, je reprend en image mes sept pages, et je m'y reprend de trois à cinq fois par page! Très difficile de bien faire cette fois. Je finis par réussir, mais je ne suis pas trop certain. Espérons! Ensuite, tant qu'à être dans ça, je fais de même avec mon rapport de destinations pour l'envoyer à Jolie Julie. Ainsi donc, j'aurai une paye. Mais surtout, elle sera fait à mon goût. Car lorsqu'on fait un genre de semaine bizarre comme celle-ci, tout peut arriver.

Je finis par partir un peu avant sept heures. Aussitôt sur la US-60, je constate que c'est une tempête digne de ce nom. On peine à y voir. Et les indigènes locaux ne savent pas vraiment comment se comporter dans la neige. Même celui qui avant un gros Expedition! Si au moins ils se tassaient...

Le bureau à peine ouvert, je reçois un message de Marc-André: je devrai lui refaxer une page. La plus importante, en fait. Je lui indique que je pourrais le faire dans environ une heure.

Je m'arrête donc au Pilot de Saint-Robert, MO. Je fais faxer ladite page. Et je demande de confirmer que c'est lisible avant de quitter les lieux. Je vous dit, même directement sur la feuille, j'arrive tout juste à lire. Marc-André me répond que c'est limite, mais ça devrait aller. Bon, on s'en sort! Il ne neige presque plus. Je reprend la route.

En passant, je remarque que la ville de Cuba se présente elle-même comme la ville des murales ("Mural City"). Probablement pour ça que même le relais de camionneurs arbore des murales! En tout cas, comme dirait Patrice L'Écuyer: c'est réussi!

Je m'arrête pour dîner au Monsieur Fuel de Villa Ridge, MO, juste avant d'entrer dans Saint-Louis. La bonne nouvelle arrive enfin: mon chargement est accepté aux douanes. Enfin! C'est qu'on ne sait plus quoi faire, un moment donné!

Je reprend la route, seulement pour mieux m'arrêter au Love's de Greenville, IL. Je constate sur les télévisions toute sur le canal météo que la tempête est pognée au nord, en Iowa et en Illinois, le long de la 80, en gros. Rien à signaler à la hauteur de la 70 en tout cas.

De retour sur la route, je reçois unes sage de Jolie Julie. Par un concours de circonstances, je n'aurai pas de paye cette semaine. Ouch... Mais bon, avec mon début de discipline financière, je crois que je survivrai. À préciser demain, que je lui dit. Quand je vous disais qu'une semaine de ce genre, tout peut arriver...

En entrant en Indiana, je m'arrête à la halte de Terre Haute pour y souper. En faisant ma ronde de vérifications sommaires, je vois que j'ai un peu écrasé sur la remorque. Hé ben, son jumeau est à plat, voilà pourquoi! Le survivant travaille deux fois plus fort... Et je suis chargé à plein.

Tout en soupant, j'appelle Pierre-Luc. Après vérifications, il m'envoie au Pétro de Brazil, IN, à vingt-trois miles plus loin. Comme c'est le pneu intérieur, il survivra jusque là. Jocelyn, qui est lui aussi au bureau, dit qu'il y a des bons burgers à Brazil. Je lui mentionne que je ne sais pas si le menu à changer depuis la conversion en Pétro... mais c'est vrai qu'on y mangeait très bien. Je finis de souper, et je me ramène à Brazil.

La femme au comptoir a l'air tellement blasée. Elle prend mes informations et m'ouvre un bon de travail. Elle me dit ensuite d'entrer par la porte deux. Je retourne au camion, pour revenir avec à ladite porte. Le service routier est à débarquer ses cochonneries alors j'attend qu'il aie terminé. Aussitôt fait, un mécano vient enlever la chaine afin que je puisse entrer. Je m'avance à l'intérieur du garage. Je suis surpris d'arriver à un si bon moment. Je crois que les relais ont une bonne façon de gérer leur personnel, car à toute heure du jour où de la nuit, il y a quelqu'un de disponible, et même si le garage est rempli, autant que si il n'y arrive qu'un seul camion dans toute la nuit.

Caro est heureuse, car elle a réussi à faire un pain. Alors que je lui mentionne qu'avant elle faisait la majorité du pain que nous mangions, elle me rappelle que si elle le moulait, c'était quand même la machine à pain qu'il le mélangeait et s'occupait de le faire lever. Effectivement! Mais ne doute pas de tes talents en cuisine... Tu es incroyable! J'ai bien hâte d'y goûter, à ce pain... Mais j'ai bien peur que ça en sera un autre...

Patricia (?!?) me téléphone. C'est que la blasée lui a tout de suite téléphoné pour les autorisations de notre compte national. Bon, je vous l'aurais dit moi-même d'appeler Pierre-Luc, mais depuis toujours tout ceci se fait après la réparation... Enfin, bon. Toujours est-il que deux heures après y être entrer, j'en suis ressorti avec un beau pneu neuf. Signez ici, quelqu'un d'autre paiera pour vous...

J'ai roulé pendant presqu'une heure, pour m'arrêter à la halte de Mooresville, IN. Je suis allé vérifier que ma roue était toujours bien en place. Tant bien que mal, il va sans dire, mais c'est quand même mieux que rien du tout.

J'ai ensuite poursuivi ma route dans Indianapolis, puis vers la 69 nord. Je me suis posé pour la nuit au Pilot de Daleville, IN.

La semaine s'allonge

Je me réveillé juste avant le cadran, qui était réglé pour six heures trente. Un petit calcul rapide me dit que je viens de me claquer un autre douze heures de sommeil! Une deuxième semaine de suite. On va bientôt m'appeler Polydor...

Je pars donc chez mon client. Je dois faire une sortie sur l'autoroute, passer devant Peterbilt, au bout à gauche... Je manque ma rue! Je vais me tourner plus loin, et en fait, j'aurais pu prendre cette rue. Avoir su! Je reviens donc sur mes pas pour prendre la rue de la Moutarde. Je constate d'où vient ce nom. La moutarde French y est fabriquée. Tout s'explique... Tout au bout, il y a mon client. J'entre dans la cour. Pour constater que je n'aurais pas dû. Mais bon, je suis habile et les défis ne me font pas peur (en camion, s'entend). Je vais voir à l'intérieur au bureau, pour constater que je suis en avance. Ils commencent à sept heures. Je retourne donc au camion. En passant, je vais vérifier. C'est bien ce que je pensais, leur camion est stationné devant les deux quais.

Le gars vient me voir à huit heures pile, son sept heures à lui. Il me dit que "les autres arrivent du reculons"... J'ai ben vu ça... après! Je lui mentionne pour le camion; il me dit qu'il n'y a personne pour le déplacer, et s'en retourne. Bon, ça va bien. Avec trois camions dans la cour, j'imagine qu'un des chauffeurs finira bien par arriver. Je ressors donc comme je suis venu. Ça passe aussi serré en revenant qu'en y allant. Je poursuis mon chemin jusqu'au rond point. Je m'avance suffisamment et je réentre du reculons. Alors que je sors pour aller ouvrir mes portes, le même gars est à démarrer le camion pour le déplacer. Merci monsieur, me dis-je dans ma tête. Probablement pas dans sa définition de tâche, mais bon, des fois, il faut collaborer pour que tout aille bien. Et aller un peu plus loin que la normale... Je peux maintenant reculer au quai afin d'être décharger.

Aussitôt au quai, j'envoie mon message au bureau: suis au client en déchargement. Martin m'avait dit d'être là à sept heures, pour être à temps pour mon chargement de retour. Je me suis donc dit que plus vite ils sauraient, mieux ce serait.

Fidèle aux bonnes habitudes, le message est arrivé à la mi-déchargement. Je m'en vais à Van Buren, AR. Wow, ça va faire tout une semaine... Vérification vite fait: deux cent trois miles à faire. Je note le chemin à prendre. Mon client revient et me donne les papiers signés. Je suis vide.

Comme la lumière de bas niveau de carburant s'est allumée, que je reviendrai par ici, mais que ça me donne donc quatre cents miles et un peu plus, beaucoup plus qu'un quart de réservoir peut m'offrir, je décide de retourner au TA faire le plein avant de partir pour Van Buren. J'envoie un message à Anna afin qu'elle me débloque des dollars américains via ma carte de carburant. Je précise que ça presqu'urge, car je serai prêt dans une quinzaine de minutes.

Je retourne au TA, une sortie avant, selon la direction où je devrais aller. Ayant toujours ri de ceux qui font trois ou quatre miles pour aller économiser cinquante sous dans un J Volant, voilà que je fais la même chose. Une fois n'est pas coutume; et avec les prix négociés qu'on ne connait pas, l'économie est assurément plus substantielle que de simplement changer de bannière. D'autant que vers où je m'en vais, ce sera la forêt vierge, question relais.

Je fais donc le plein de diesel et de DEF. Par la quantité, je sais que ça aurait pu attendre encore un peu. Mais bon, comme je vais et reviens par la 540, mieux vaut ne pas prendre de chance. Un sympathique vieux chauffeur me demande si je vais vers l'ouest. Il dit qu'ils annoncent toute une tempête là-bas. Pour une fois, je m'en sauve! Après coup, je me rends compte que la machine ne m'as pas proposé une avance de fond... Anna ne doit pas travailler aujourd'hui. Et personne n'a dû prendre le message... Voici une de nos lacunes: on ne sait jamais si quelqu'un est en congé.

Je repars à dix heures vers Van Buren. Je crois que ce sera plutôt serré. Avec les montagnes et les villages, j'en ai probablement pour presque quatre heures. Sans compter qu'il faudra bien manger quelque part dans ça.

La route que je dois faire est la même que j'ai tant fait du temps où nous faisions des Fort Smith, AR à chaque semaine. On livrait à un bout de la rue, et on allait échanger de remorque à l'autre bout de la même rue. Mais les temps ont changé et on ne fait plus ces deux clients.

Je reprend donc la 44, toujours vers l'ouest. Je prends la sortie pour la route MM sud. Celle-ci m'amène à la US-60 que je prends aussi vers l'ouest. À Monett, MO, je prends la 37 sud. En haut de la côte, je m'arrête au Sinclair pour dîner. Encore manger...

À midi, vite fait, je reprends la route vers le sud. La 37 m'amène jusqu'à l'Arkansas. Aussitôt entré en Arkansas, je prends la US-62 ouest. Celle-ci m'amène à Benton, AR, lieu de naissance de Walmart. De là, je prend la 540 sud. Et les montagnes s'amènent. Ouf et re-ouf! Ça monte et ça descend. Tellement qu'il y a même un tunnel!

Près de Rudy, AR, je fais un arrêt express. Il pleut, et on dirait qu'un orage se prépare... Et comment! Aussitôt de retour dans le camion, la pluie se met à tomber, le vent se met à souffler au travers des montagnes. La tempête, quoi! J'apprécie la stabilité de mon Peterbilt dans tout ce brouhaha. On sent que la cabine bouge, mais personne ne veut sauter par dessus bord!

Je poursuis ma route jusqu'à ce que la 540 se joigne à la 40 pour quelques kilomètres... dont la balance. Elle est fermée, à mon grand étonnement! Me fiant à Google Maps, je sors dès la première sortie, et je tourne à la rue indiquée. Ça fait résidentiel, mais bon, Google est parfait et c'est une vieille ville... À mi-chemin, il n'y à plus de rue! Je dois donc tricoter car même tourner au bout n'est pas une sinécure! Merci au gazon qui m'a aider sans broncher!

Aux intersections suivantes, il est impossible de tourner, alors je poursuis. Aussitôt que la rue le permet, je tourne sur ma gauche. Je vois le client au loin, juste derrière les maisons. Heureusement, il y a un pont. Et j'arrive à la guérite du mauvais côté. En attendant que le sortant sorte, je constate que j'arrive par la rue interdite aux camions. En fait, le seul chemin possible est celui qui n'est pas interdit! Avoir su...

Je passe donc la première guérite. Le gars me demande où je vais. Retenant mon envie de lui dire: "Ben, ici, c'est écrit en grosses lettres sur les murs", je lui donne le nom et l'adresse que j'ai. Et le numéro de commande. Il me montre le bâtiment, loin loin tout au fond. Et m'indique où je dois passer. Ce n'est pas une sinécure! Impossible de voler une remorque ici...

Je traverse donc le premier stationnement, contourne la lignée de remorques, et me présente à une deuxième guérite. Le gardien de jour me dit où me stationner. Il avisera le bureau et quelqu'un viendra me chercher lorsque ce sera mon tour. Ça ne devrait pas être trop long, je suis tout juste avant mon rendez-vous. Je m'avance vers le stationnement, et c'est l'heure de la pause, et de la collation.

Trente minutes après mon rendez-vous, un homme vient me voir. "Porte cinq, aussitôt que le ACT quitte; il ne prend que deux palettes". J'avance donc le camion, prêt à faire feu. Ensuite je vais ouvrir les portes. Une heure après mon heure de rendez-vous, je suis donc au quai.

J'étais à écrire un de ces messages, avec Notes sur mon Androïd, mais comme j'ai dû bouger le camion, il s'est éteint (naturellement après le temps pré-établi). À mon retour, le travail était perdu. Wow, bravo! Parlez-moi d'une application anti-balle! Et déjà, juste faire une sauvegarde était passablement laborieux... Doit ne rester que moi qui écrit, parce que pour prendre un message vocal, ça j'ai trouvé facilement, malgré que je n'en aie aucun besoin... Heureusement, j'ai une solution de rechange et des lecteurs compréhensifs! Vous savez donc maintenant ce qui est arrivé.

Deux heures piles après mon rendez-vous, je suis chargé. Le gars me dit qu'il avait terminé depuis quarante-cinq minutes mais il manquait une palette. Lui aurait voulu me laisser aller comme ça, mais eux ne l'entendaient pas ainsi. Il doit être habitué de charger leurs propres camions. Il me demande, pour cette fois, de m'enlever du quai et d'aller me stationner plus loin avant de revenir chercher mes papiers. Ce n'est pas ce que le gardien m'avait dit, mais il a besoin du quai pour le suivant. Qui suis-je pour m'obstiner? La procédure du client est toujours la bonne. Le gardien me voyant passer sans sortir vient me voir. Je lui raconte ce que son copain m'a dit, et qu'entretemps je terminerais bien mon souper. Il est bien content pour moi, et il m'offre même le café au moment où je serai prêt à quitter.

Je vais donc au bureau afin de récupérer mes papiers et retourner souper au plus vite. Trop de chefs, pas assez d'indiens! Alors que la dame me demande mon numéro de commande et vérifie avec les papiers déjà prêts, l'autre gars derrière s'amène avec mes papiers tout chaud qu'il vient d'imprimer. Signez ici... Me semble qu'il n'y en a pas suffisamment épais. Je feuillette donc... voilà: pas de papiers de douanes. Normalement lorsque c'est ainsi, le bureau nous avise avant, comme ça on ne fait pas chercher personne pour rien. Je demande donc si il ne devrais pas y avoir d'autres papiers pour la douane. Il me regarde comme un extra-terrestre... J'ai besoin d'un Canada Custom Invoice... Ou ben au minimum d'une facture avec la valeur des biens, dis-je dans ma tête. Il repart, demande à l'une et à l'autre, pour finir par me dire d'attendre un peu! Ça, j'étais déjà rendu là. Ils finissent par trouver quelqu'un qui sait, qui peut me les faire, me les imprimer, et voilà, je retourne au camion pour enfin finir de souper... en espérant que le spaghetti ne se sera pas sauvé par excès de solitude!

Je termine ledit spaghat et ensuite, j'envoie mes papiers au bureau. Et comme je n'ai plus de données disponible, je m'apprête à éteindre. Sarah me demande, alors je dit que j'ai le temps pour un petit coucou, mais pas plus. Elle passe plus de temps à répondre par écrit alors après deux ou trois mots, J'éteins tout. À demain!

Je suis maintenant prêt à partir. Je m'avance à la barrière. Le gardien de jour m'avait dit que ce devait être lui qui installe le scellé. Je l'amène à mon sympathique vieux gardien de soir. Il m'offre un bonbon à la menthe. Et je lui montre ma tasse... je n'allais pas oublier le café! Je le suis dans la cabane. Merci monsieur, des clients comme ça, on en veut!

Je me rend au deuxième stationnement afin de me peser. Tout est parfait: 12 500, 32 880, 32 100; total: 77 480 lbs. C'est donc un départ!

Plutôt que de reprendre la route interdite, je tourne à gauche. Puis à gauche encore à la lumière. Et j'arrive directement à la 540. Avoir su! Ça m'apprendra à me fier à une application pensée pour les automobiles...

J'ai donc détricoté ma route de ce matin, mais chargé, alors là, c'était plus de la petite bière! Je me suis un temps demandé si ça valait le coup pour dix miles de prendre mon chemin. Mais je me suis dit que j'avais mis dix miles de moins que le chemin de Google, mais sa distance était-elle exacte? Ça, je n'en sais rien, puisque je ne l'ai pas faite. Et à voir l'écart que ça donne sur la carte, entre les deux routes... J'ai décidé de couper par les terres encore une fois.

Il y avait encore, si je me fie aux drapeaux, un fort vent latéral. Mais étant chargé presqu'a pleine capacité, ça ne paraissait pas vraiment. J'ai donc remonté toute, enfin presque, la 540, puis la US-62 vers l'est, ensuite la MO-37 vers le nord. En arrivant à Monett, MO, je me suis dit que j'avais bien mérité mon lit. Et comme personne ne m'a contredit, je me suis arrêté au Sinclair juste en entrant dans la ville.

Petite journée

Je me suis réveillé dès six heures trente. J'ai constaté qu'il me restait trois cents sept miles à rouler avant demain matin, sept heures à l'heure centrale. Un peu plus d'une demi-journée. Parlez-moi d'une journée relaxe...

Le reste de l'Illinois s'est bien traversé. Encore là, bien peu de véhicule sur la route. Ça a commencé a être plus vivant en prenant la 55, soit rendu en lointaine banlieue de Saint-Louis. La balance était ouverte. J'ai donc pu confirmer que mon poids était au poil.

Arrive ensuite le pont au dessus du Mississipi, et la fameuse arche, la Porte de l'Ouest. J'ai pris des images, j'ai hâte de vous les partager. Après le pont, je suis la 55 sud quelques kilomètres, et je prends la 44 ouest en direction de Tulsa, OK. Mais c'est encore loin, l'Oklahoma. Et ce ne sera pas pour cette fois.

Après être sorti de Saint-Louis, je poursuis ma route jusqu'à Cuba. Je m'arrête à l'ancien Voss, qui est passé de trois relais, à une seul, celui-ci, à plus rien. Celui-ci donc se nomme maintenant Mid-West Petroleum. Le restaurant demeure. Et pour l'instant, le dépanneur est réduit à son minimum, alors qu'on rénove les lieux. Il y a là dans le hall d'entrée une magnifique murale. Comme la 44 longe la mythique Route 66, il s'agit de véhicules des années '50-'60. Sur chaque côté des quatre murs, un thème: les camions, les secours, les voitures et les trains. Magnifique! À faire un jour, la Route 66...

Encore un petit bout de route, et me voici à Lebanon! On ne s'en sort pas. Celui-ci est dans le Missouri, qui a pour nom de ville plusieurs noms de pays. Comme je suis presque rendu, je me permet de prendre deux heures pour dîner. Rien de trop beau. De toute façon, le seul endroit que je connais pour passer temps à Springfield est le Bass Pro Shop, en quelque sorte le Walmart de la pêche et chasse. J'avais été déçu de leur assortiment de bateau, et juste après avoir vu les plus beaux au Salon du Bateau, ce serait encore pire... On verra bien.

J'arrive au TA de Strafford, MO, à une quinzaine de minutes de mon client, à quinze heures trente. Je constate sur mes papiers que les livraisons ne sont possibles que du lundi au vendredi. Inutile d'y aller maintenant ou ce soir donc. Je me suis donc demandé pendant un moment si je n'allais pas faire une sieste avant de souper. Et j'ai probablement somnoler vu le temps que ça m'a pris. Une heure plus tard, j'y allais pour le grand jeu. Tout le monde tout nu, on dort.

Je me réveille beaucoup plus tard. Sûrement, car il fait nuit. Un coup d'œil au cadran: il est vingt-deux heures trente! Wow, et je sens, je sais que la nuit est loin d'être terminer. Mais comme je n'ai pas souper, je me fais un gueuleton de roi. Des amandes, des carottes et du fromage. Pas mal, pour un lunch improvisé! Et comme quoi je mange bien et mieux, j'étais loin d'être affamé. Après avoir mangé et glandé sur les Internets, je retourne au dodo à minuit et demi.

En passant par la douane...

J'entre donc à la boutique Hors-Taxes à onze heures. J'y laisse un café, et j'y prends un café. Je retourne donc au camion afin de franchir le pont Ambassador. Je prend place dans la section régulière, la section Express étant fermée la fin de semaine. Le passage est expéditif, comme souvent. Sûrement dû à mon visage d'honnête homme!

Trente minutes plus tard, tout est fait, et me voici de retour sur la route. Je me rends à Newport, MI pour dîner. Midi, c'est une belle heure pour dîner. Ici est un de ces endroits où malgré que ce soit si petit, il y a toujours au moins une place de disponible. Mieux que tous les J Volants...

Je reprends donc la route bien rassasié. Je roule le reste de la 75 dans le Michigan, puis à Toledo, OH, je bifurque sur la 475 vers l'ouest. Et plus loin, arrive la US-24, je la prends vers l'ouest, en direction de Fort Wayne. Le temps me semble maussade aujourd'hui. Un genre de temps endormant...

À Fort Wayne, IN, je fais un arrêt express. Et en reprenant la route, je dois avoir une sempiternelle explication avec "la maison" sur la nécessité de ne pas m'envoyer de textos lorsque je conduis. J'ai suffisamment de facilité à faire ce que ne doit pas comme ça, sans que "la maison" ou "les amis" ne m'encourage dans mon vice. N'attendons pas un drame, s'il vous plaît, mes amours et mes amis. Prenez ça comme un cri du cœur...

Je m'arrête pour souper à Daleville, IN au Pilot. Une autre chicane s'en suit. Apparemment, lorsque je ne comprends pas quand quelqu'un me parle, je ne devrais surtout pas demander d'explications... Hé ben! Ce n'est pas comme ça qu'on m'a élevé.

Encore une demi-heure et arrive Indianapolis, IN. Je contourne tout d'abord par l'est en prenant la 465. Ensuite, je passe au travers par la 70. Peu importe le temps de la journée, il n'y a jamais de bouchon dans cette ville. Une autre qui semble immunisée. En sortant de la ville, l'autoroute passe devant l'aéroport. Et la flotte d'avion de Fedex, dont c'est un point névralgique. Ça peut bien être rapide!

Un peu plus d'une heure plus tard, j'entre en Illinois. À la première halte, je m'arrête pour une pause. Ça fait toujours du bien! Et on reprend la route le cœur léger...

La journée ayant bien été, reste que je commence à voir venir la fin. La nuit tombera cette fois à Effingham, IL, au Truckomat. Un autre endroit avec dix places où je suis toujours capable de me stationner pour la nuit. Et que dire du contenu de la boutique...

26 février 2013

Merci, Google...

Dû à l'application Note qui n'est pas foutue de sauvegarder le travail lorsque le téléphone s'éteint, j'ai poursuivi l'écriture sur mon autre téléphone. Et curieusement, non seulement l'application est anti-balle, mais j'ai presque rattrapé le retard accumulé...

C'est ben pour dire.

Donc, soyez patient, la suite sera publiée à mon retour en Canada...

À moins que je ne fasse une collecte sur KissKissBangBang pour me payer un abonnement américain... Tiens, ce ne serait pas bête!

24 février 2013

Bout en train

Je me suis réveillé naturellement une heure et demi plus tard. J'ai rallumé le téléphone. Le temps qu'il s'allume... Et un courriel. C'est celui que j'attend de Lori: accepté aux douanes de Queenston, ON.

Je me rhabille donc afin de reprendre la route. Il tombe une légère neige, mais rien pour affoler sa mère. J'ai 13 miles avant les douanes. Une vingtaine de minutes environ. Je prend une pomme, et ça devrait me permettre de me rendre au Fifth Wheel de Grimsby, ON, le seul relais dont je suis certain de l'existence et de l'emplacement.

En arrivant, je constate plusieurs choses. Premièrement, il y a un Tim Horton même dans la boutique hors taxe! Le pont est très haut au-dessus de la rivière. Les barrages sont assez impressionnant. Et finalement, ils ont réaménagé les lieux, à tout le moins côté Canada. Ça fait vraiment longtemps que j'étais traversé par cette douane.

Passage expéditif. Me voici donc en Ontario, sur la 405. Puis, une quinzaine de minutes plus loin, je rejoins la QEW, pour Queen Elizabeth Way. Celle-ci relie Buffalo et Toronto. Est-ce que la reine est déjà passée par là, comme pour notre Chemin du Roi? Ou un simple nom en hommage? Mon pif choisi la deuxième option, mais il faudrait bien que je demande ça à mon ami Wiki...

Je passe donc Hamilton et arrive Grimsby. Je ne me reconnais plus vraiment... Après la ville, qui fait quand même trois sorties, apparaît le Fifth Wheel. Je sors et comme il n'y a pas grand monde, je n'ai pas de mal à me trouver un coin pour souper. Juste à côté, les vagues du lac Ontario chatouillent la rive.

Puis, c'est un départ. Je dois joindre la 403, que je prends vers Toronto, sortir à Oakville (je crois) pour prendre Trafalgar Road vers le nord, qui m'amènera directement au train. J'appréhende un peu Trafalgar, car on commencé à être plutôt en ville là. En même temps, c'est le plus court chemin, et outre quelques lumières, mon pif me dit que par la suite, ce sera la campagne.

Mon pif a eu raison. À 20:00, j'entrais au train. Après un passage expéditif au gardien, je suis allé décrocher ma remorque du côté de celles qui partent. Nous devons être rendu connu, il ne demande plus où elle va, ni si elle est chargée. Et comme c'est le soir, c'était passablement tranquille. Que quelques autres camions qui eux laissaient une remorque et repartaient avec seulement leur camion. Pour eux, c'est la fin de semaine. Pour moi par contre, c'est le début de la prochaine.

Je suis allé ensuite à la recherche de ma remorque. Il n'en restait qu'une du côté des arrivées. Une de ma compagnie, s'entend. Alors je l'accroche, je sors faire les vérifications d'usage et je reviens dans le camion pour faire le travail de bureau. Beaucoup de rapports pour rassurer tout le monde que tout est parfait. Mais bon, si un jour ça m'affranchit de quelque chose qui arriverait et qui ne serait pas de mon contrôle, j'en serai bien content.

Je vérifie ensuite sur Google Maps où je vais, surtout pour savoir la distance, parce que la ville de Springfield, MO, ça, je sais où elle est. 1500 kilomètres environ, avec deux jours et ce soir à avoir devant moi. Presqu'un jour de plus que nécessaire.

Je sors donc de la cour pour aller me stationner au relais juste de l'autre côté des rails. Et à quelques minutes de marche, il y a un Tim Horton, l'ami des grands chemins. J'ai bien mérité un muffin. C'est maintenant une gâterie ou une récompense... Plutôt qu'un achat à chaque visite... Ça à fait grand bien à mon bedon.

Je retourne au camion. Je me dis que je vais faire un bout ce soir, jusqu'où, l'avenir le dira... De toute façon, je ne suis pas pressé. Il y a ça de bien avec ce genre de voyage. On a le temps. Et c'est bien tout ce que je demande à mon répartiteur, d'avoir le temps de le faire, peu importe ce que le travail demandé soit... Et j'ai la chance d'être très bien servi là-dessus!

Je me suis finalement rendu à la halte de Ingersoll, ON, à 22:45. Je crois qu'on peut dire que ce fut une bonne journée...

22 février 2013

Déjà arrivé?

Évidemment, quand on va si proche, on arrive vite... Habitué au voyage de deux jours, rarement trois, aller simple, je me sens déjà bien proche de mon client.

Le réveil sonne à 2:30. Ouf... Déjà? Me semble que je viens de m'endormir! Mais bon, je voulais un congé? Alors il y a toujours un prix à payer. Je me fais un café, j'engouffre une banane (on déjeunera plus loin), et à 3:00, je suis sur mon départ.

Je suis sur la 90, dont le nom est New York State Thruway. C'est avec cette route que j'ai fait connaissance avec les routes à péage américaines. Il y en a surtout sur la côte est, mais pas exclusivement. Chez nous, les péages routiers ont été abolis par René Lévesque il y a plusieurs années. Et on le regrette amèrement. Il s'en est suivi un étalement urbain, mais surtout, un éternel manque de fond pour l'entretien des routes. Il faudra probablement y revenir un jour, mais la moindre évocation engendre un début de panique... Enfin...

Le Thruway, comme on l'appelle familièrement, est bien entretenue, hiver comme été, et possède même sa propre escouade policiere, partie intégrante des New York State Throoper, mais financée indépendamment de la meute, à même les péages. Bref, cette route ne coûte rien à l'état. On devrait peut-être prendre des notes.

La région dans laquelle je me trouve est la région des Finger Lames, les lacs en forme de doigts. Cinq lacs très long et pas très larges, un peu comme si un géant avait planter sa main pour graffigner le sol. Très belle région, pour y être aller dans les terres dans une autre vie.

Passe donc la ville de Rochester. À la dernière halte avant le péage de Buffalo, soit à Alden, NY, je m'arrête pour déjeuner. Ça fait du bien. Je constate que je devrais être tout juste à temps chez mon client. Je dois être là pour 7:00. Pas trop de temps à perdre.

Aussitôt rassasié, je reprend la route. Très vite, je suis au péage. La section de la route dans Buffalo est libre et gratuite. Il y a donc cinq sorties entre les deux sections payantes.

À cette heure, il n'y a encore pas beaucoup de circulation. Mais de toute façon, il n'y a jamais de problèmes de circulation à Buffalo. Ils semblent immunisés!

Presqu'au bout du Thruway, je sors pour prendre la NY-60 vers le sud. Il me reste une trentaine de minutes à rouler. Je serai juste à temps. Je devais tourner pour prendre un route régionale, mais je la manque. Alors je poursuis ma route. Un coup d'oeil sur Google Maps: ça ira, à la différence que je vais passer en ville plutôt que la contourner.

Je finis par me rendre au client. Enfin, presque. Je n'ai pas vu le nom sur la bâtisse au loin, et Google Maps disait de prendre la prochaine rue, alors j'ai continué. Pour me rendre compte que "ah, c'était là"... Et que non, il n'y avait pas d'entrée sur l'autre côté! Un coup d'oeil et je vois que je peux faire un triangle qui me ramènera à la route sans aller visiter la moitié de la ville.

Trois "à gauche" plus tard, j'entre dans la cour du client. Je demande au "shunter" où est la réception pour le bois, car dans une usine de matelas, des fois, ça fonctionne drôlement...

Je me rend donc sur le bon côté de l'usine. J'entre à l'intérieur pour y voir quelqu'un. Il me dit qu'il viendra me voir une fois ce camion-ci terminé.

Une trentaine de minutes plus tard, il revenait me voir. Je dois aller sur l'autre côté, celui où je suis arrivé... Ils vont simplement transférer le chargement dans une de leurs remorques. Merci, c'est plus vite ça que de faire de la place dans l'entrepôt...

Je signale au bureau que je suis en train de me faire décharger. Ce n'est pas très long avant que je reçoive les indications pour la suite des choses. C'est confirmé, je vais bien à Niagara Falls, NY. Ça va me rappeler des vieux souvenirs de mon temps de plate-forme...

Je suis prêt à reprendre la route à 9:30. C'est dur d'arriver tôt, pour moi, mais bon, ça fait qu'on est prêt assez tôt. On détricote d'abord notre chemin pour quelques kilomètres, jusqu'à Buffalo. Puis, je prend la 190 qui en même temps mène aux douanes de Fort Érié, et en même temps contourne la ville. Je ne peux pas dire pour la réalité, mais Buffalo, vu de l'autoroute, respire le dynamisme.

Une fois passé le pont de la Paix arrivé l'Île Fantastique... en tout cas si on se fie au nom du parc d'amusement au bord de la route. Son vrai nom est Grand Island. Et sur ma gauche, comme on s'éloigne du lac Érié qui se jette dans la rivière Niagara, pour aller vers lesdites chutes du même nom, il y a plusieurs marinas. Dont les pensionnaires hibernent sous leurs toiles bleues. Tout comme lorsque je passe à Superior, WI, je rêve... Mon voyage ultime serait justement de partir de Superior, qui est au bout du lac Supérieur, à l'extrémité ouest des grands lacs, et de revenir tout bonnement vers la maison. Mais c'était jusqu'à ce que j'apprenne qu'on peut faire un "rond" à l'intérieur des terres, qui inclut le fleuve et les Grands Lacs, le Mississippi, les rivières Kentucky et Tennessee, et remonter par la voie Intra-Côtières qui longe la côte est des États-Unis. Les gens qui ont fait ça ont mis onze mois. Ça ne leur tentaient pas de commencer par le tour du monde... Méchant voyage, assurément.

Tout de suite Apres l'Île Fantastique arrive la ville de Niagara. Du côté new-yorkais, il n'y a pas vraiment rien de glamour là. En tout cas, selon toute vraisemblance. Il faut savoir qu'en plus des chutes, il y a là des barrages hydro-électrique. Un pour chaque côté. En Ontario, l'électricité est le même prix partout, peu importe la distance entre le lieu de production et celui de consommation. Par contre, côté New York, le prix de l'électricité augmente avec la distance... Il y a donc énormément d'industrie qui, flairant la bonne affaire, s'y sont installé. Tient, il faut peut-être voir aussi un lien avec les aciéries de Buffalo. Quoique... Niagara Falls, NY est donc plutôt moche et industriel.

J'ai pris la sortie pour mon client, et en deux coins de rues, j'y étais. L'affiche disait de prendre la porte neuf. Enfin, la barrière neuf. Alors je vérifie les entrées. Arrive le coin du terrain, et un bout de rue. Je dois la prendre. Et enfin mon entrée. Un camion vient juste d'entrée. Et le gars arrive avec son chariot-élévateur. Il me demande mon numéro de commande. Comme je n'en ai pas, je lui donne ce que je sais, soit le nom du client et la destination. Souvent, juste de dire qu'on va au Canada et ça leur sonne une cloche. Pas cette fois. Sur sa liste de voyage à charger, il n'y a que bien peu de renseignements. Il faut donc ce foutu code à cinq chiffre. J'envoie un message à Marc-André au bureau. Si jamais il l'a, je le recevrai rapidement et rien n'aura paru. Encore là, pas cette fois. D'ailleurs, nous recevons toujours toutes les informations nécessaires à notre travail, pour peu que les donneurs d'ouvrage les aient eux-même transmis à nos répartiteurs. Le gars m'indique donc où aller me stationner, et de revenir le voir avec mon numéro.

Je m'exécute. Et autant m'installer pour dîner, ça si le bureau l'avait eu en main, je le saurais déjà. Apres avoir terminer le camion qui m'a précédé, le gars revient me voir. Peut-être à t'il trouvé quelque chose? Non, monsieur, je n'ai rien encore... Lui non plus. Alors disons!

Puis arrive ledit numéro. Je me rend donc à la roulotte aménagée en bureau. Le gars sait maintenant de quoi je parle. Il marmonne à un autre que j'ai dix-sept palettes de... Et à moi de prendre place au quai, et qu'ils terminent leur pause de dîner à midi trente. Ça va pour moi, lui dis-je.

Je retourne donc au camion. Je vais ouvrir les portes de la remorque, je fais le tour de la cour, puis je recule au quai. Ne reste que quelques minutes avant leur retour. Et effectivement, le chargement commencé à l'heure dite. À treize heures, j'envoie un message à Martin afin de m'assurer que je vais toujours porter ce chargement au train à Milton, ON. Car si c'est le cas, je dois sortir à la douanes tout près d'ici. Je devrai donc attendre que les papiers soient traiter avant de bouger.

Un autre gars vient m'aviser que c'est terminer. Et que je dois le suivre pour les papiers, justement. Signez ici, merci... Et les papiers de douanes? Il regarde la destination... Oups! Tu vas au Canada, ça te prend les papiers de douanes... Effectivement! Il m'indique où me stationner, devant le bureau, et qui aller voir afin qu'elle imprime, et faxe, mes papiers une fois remplis.

Je retourne au camion. Message arrivé: on va au train... J'avance le camion, installé une courroie derrière les dernières palettes, ferme les portes, et déplace le camion en avant, sur la rue, près du drapeau.

J'entre à l'intérieur et scrute à la recherche de la dame en question... Elle finit par me demander ce que je veux. Elle m'imprime la facture pour la douane. Je lui appose mon code-barre, et j'y indique mes informations. Je les remets à la demoiselle en lui indiquant le numéro de fax du bureau. Elle me dit d'aller attendre dans le hall d'entrée. Je scrute un livre sur les.merveilles de la région. Très jolies... Puis, elle me rappelle. Tout va bien.

De retour au camion, je me rends au super relais que j'avais vu en arrivant. J'envoie un message à Marc-André lui soulignant que je suis à quinze minutes des douanes, afin de m'assurer qu'ils ont bien vu l'information indiquée sur mes documents. Car la logique normale me ferait passer par la douane des Milles Îles, si je m'en allais vers Montréal. Aussi, qu'ils vérifient assez rapidement si le tout est accepté par la douane.

Tout ça fait, j'éteins le téléphone et je pars dans les bras de Morphée...

21 février 2013

Mini-semaine, façon de parler

Étant vraiment maganné de ma semaine dernière, où le temps alloue au voyage de départ était trop juste, j'ai finalement décidé de rester à la maison une journée supplémentaire. D'autant que mercredi, Sarah était en congé pour cause de journée pédagogique à travers toute la commission scolaire. Ça adonnait donc bien. Je me suis acheter des patins, et nous sommes allés patiner sur la rivière L'Assomption, à Joliette. Le sentier fait neuf kilomètres de long; nous en avons fait environ la moitié, en une heure. Il y a là, sur la rivière près du Pavillon au parc Louis-Querbes, soit derrière le Cégep et la cathédrale, environ, une cabane à beignets maison qui sont simplement magistraux! Ils valent même d'y descendre à pied, c'est dire...

En repartant, nous avons dû laisser les patins de Caro chez le cordonnier. Nous avons été surpris de constater que c'était un jeune homme. Probablement une dérive psychologique, mais nous nous attendions à voir un vieux! Enfin, il ne semblait pas manquer de travail...

Ce matin donc, vers dix heures, j'ai commencé à charger le camion de nourriture, vêtements, eau, etc. pour le maximum d'espace disponible, surtout pour la nourriture. Parce que si ce premier voyage ne prendra que deux jours, je repartirai aussitôt pour la semaine prochaine, si on peut dire. Un total donc de huit à dix jours sur la route...

Le plan initial était une livraison à Jamestown, NY, retour vers le garage, changement d'huile et entretien samedi matin, et redépart pour un plus long voyage constituant la semaine prochaine.

Peu après onze heures, je suis donc parti de la maison. Premier arrêt: la.cour de Montréal-Est, pour y accrocher ma remorque.

J'y suis arrivé en une heure. J'ai accroché ma remorque, j'en ai fait le tour, puis je me suis installer pour dîner. Mon chargement est du même client que la semaine dernière, de Château-Rocher. Du bois qui deviendra un sous-matelas. Comme on dit ici, un box.

Après un bon dîner, je suis donc parti pour traverser Montréal. Rendu de l'autre côté, Martin m'appelle. Surprise, il est dans le jus pour sa fin de semaine... Jeff à la rescousse? Plutôt que de revenir au garage, je retourne au train, à Milton, ON, et un voyage pour le Missouri m'attendra. J'accepte, bien sur. Du moment que ça roule, moi... J'apprend par le fait même que mon chargement de retour se fera à Niagara Falls, NY. Deuxième fois à vie. Pour les touristes, je serais bien surpris de voir les chutes...

Vers 14:30, j'arrive à Bainsville, à l'entrée de l'Ontario. J'y arrêté pour faire le plein, car c'est la dernière chance avant les douanes des Milles Îles. En tout cas, le meilleur choix selon Seven Up. Je me stationne ensuite, car ici, ils sont encore suffisamment reconnaissant pour nous donner un café gratuit avec le plein. C'est rendu une rareté, alors j'en profite. Je vais donc le chercher. Puis, je reviens au camion pour reprendre la route.

À Ingleside, ON, je dois faire un arrêt express. J'imagine que je commence à atteindre mon cota de café...

Vers 17:00, j'arrive au pont des Milles Îles. Je me rend jusqu'aux douanes américaines. Chanceux comme je suis, au moment où ça devrait être mon tour, c'est le changement de douanier. Puis, vient finalement mon tour. Apres la routine minimale, je suis envoyé au rayon x. Comme je n'y passe pas souvent, c'est quasi automatique.

Je passe donc dans le garage à cet effet. Ils vérifient rapidement l'intérieur de la cabine pendant qu'on attend le résultat du rayon x. J'obtiens finalement mon ok er je peux repartir. Assez rapide malgré tout.

Je décide de faire un bout avant de m'arrêter souper. Sur le proche, on a souvent l'impression de ne faire que manger! Je m'arrête donc à la halte de Watertown, NY. Une petite pause bien mérité. Une fois les douanes passée, ça devient tout coup moins pressant...

Je reprend la route. La 81, que je ne prend plus si souvent, me rappelle mes débuts. J'ai passé beaucoup de temps à "Mexico", en fait le Ezze Truck Stop de Parish, NY. Ou par la suite à celui de Central Square, NY. Époque révolue...

Arrive donc Syracuse, NY. Là, je prend le New York State Thruway, l'autoroute à péage qui traverse tout l'état, de la ville de New York à Buffalo, NY, et même au-delà.

À la deuxième halte, soit celle de Junius Ponds, je me suite arrêté pour la nuit, exténué, comme toujours. Mes premières journées sont difficiles... Il n'était que 20:45, avec encore trois heures à rouler... La nuit serait encore courte...

19 février 2013

La semaine qui ne finissait plus

Quand le lundi matin, je suis encore sur la route, c'est que ça s'étire. Il me restait encore presque tous l'Ontario à traverser. Puis me débarrasser de ma remorque.

Ne pouvant pas trop partir avant la minute légale, parce que je ne peux pas savoir si on me surveille d'une quelconque manière, je pouvais partir à 8:15.

La nuit a été mouvementée, parce que le stationnement nous met le nez presque dans l'autoroute. En plus que la balance était encore en opération lorsque j'ai rejoins les bras de Morphée. Alors pendant je ne sais combien d'heure, les camions me sifflaient dans les oreilles.

Je me suis réveillé vers 6:00. J'aurais pu me servir de la possibilité de couper la nuit à moins de huit heures une fois par période de sept jours. Mais en même temps, j'avais pris la peine de dormir plus longtemps la veille...

Je me suis donc fait un café et manger un fruit, en me disant qu'un bon bagel m'attendait à la halte suivante, une dizaine de kilomètres plus loin... Et où j'aurais probablement dormi n'eut été de mon ami l'homme de la loi, hier soir.

Puis, je suis sorti faire une belle inspection dans les plus hauts critères de qualité, vu que je ne savais pas, je l'ai déjà dit, si on me surveille. N'allez pas croire que ce n'est pas bien fait en temps normal... Mais ma phobie était qu'un policier m'attende dans la rampe pour me remettre sous le nez mon départ.

À l'heure dite, je suis parti, confiant que tout était maintenant parfait. Mais la halte arriva vite, alors on ressort. Une visite au lavabo, puis au Tim. Par ici le bagel BELT. Pour Bacon, Egg, Lettuce et Tomato, bacon, œuf, laitue et tomate. Je retourne au camion et alors que j'embarque dans le camion, j'échappe le bagel enveloppé. Il se désassemble! Au moins, il n'est pas tombé dans le sable, le sel et la gadoue! Je le réassemble et je repars. Et je le mange. Très bon, comme toujours.

Je suis arrivé à la balance de Milton. Elle était ouverte. Je me suis dit: venez vous en, je vous attend! Avec mon billet de CAT scale qui dit que mon poids est beau, et mon rapport d'inspection d'hier soir qui dit que je suis tout a fait légal, je n'ai rien à craindre. Mais probablement qu'ils voient ledit rapport en pitonnant mes numéros (de permis, inscrits sur le côté du camion).

Toujours est-il que je finis par passer. Et nous voici réparti vers Toronto. La ville se traverse relativement bien. Ce lundi est un congé férié en Ontario, probablement que ceci explique cela.

Je vois le dîner de Port Hope qui se pointe au loin. Mais avant, la balance suivante, à Whitby, est elle aussi ouverte. Grosse journée! Je passe dessus le cœur léger et il me laisse poursuivre mon chemin. Quand tu as un visage honnête... He-hum!

Un peu plus loin, arrive la halte de Port Hope, donc. Je me dis que de manger un traditionnel soupe et sandwich du Tim, c'est ben bon, mais quand tu as déjeuné là, et qu'en plus tu te demandes si ce n'est pas là où tu vas souper plus tard, ça devient redondant.

Je suis donc allé chez Extrême Pita. C'était ma première visite à ce restaurant. Bon, on dirait un Subway, mais remplacez le pain par un Pita, et ajouter la possibilité de cuire certains légumes et viandes. Ils font aussi des croustilles avec les restants (des pains bien sûr). Excellent! On garde l'adresse, et il y en a partout.

C'est ben bon manger, mais on n'est pas rendu... Alors on retourne au camion, et on reprend la route. Et ça roule. Il y a un monde fou dans l'autre direction. Car ici aussi, jour férié égale tout le monde revient de quelque part. Alors nous qui sommes dans le sens de quitter la ville ne somment pas nombreux.

Mon ami Papi m'avait prévenu, par Facebook, et la radio l'annonce: la 401 est fermée! Un camion a perdu sa remorque qui est allé vers l'autre voie et bloque les deux directions.

Effectivement, peu avant Cobourg, la circulation ralentit. Il nous faut tous prendre la sortie et, comme je dis, allez visiter l'arrière-pays. J'adore! Parce que bien souvent, et le bon peuple ne le réalise pas, nous allons partout, mais nous ne faisons que passer par là. Alors pour moi, un détour est une façon de voir quelques villages et de voir comment les gens sont installés. On ne voit pas comment ils vivent, et nous ne pouvons nous arrêter, faute de stationnement, mais c'est ce que je peux faire de mieux qui se rapproche du tourisme.

Il a donc fallu monter vers le nord pendant un bout, puis tourner vers l'est. Ça nous amena dans un village avec un arrêt. Ça, ça te cause un bouchon incroyable. Une fois passé, là ce fut mieux jusqu'à ce que nous rejoignons la 401. À la sortie de la grosse pomme. En reprenant, évidemment, la circulation était très légère. En jetant un œil au marqueur, j'ai constaté que j'avais perdu une heure... Mais bon, ça fait parti de la vie!

Je me suis rendu jusqu'à Cardinal, au relais 730. Là, j'étais certain d'y trouver un excellent dîner. Mais en arrivant, j'ai trouvé que la qualité du stationnement laissait à désirer. Dommage. On se croyait après Hiroshima... À ce point, oui. Quand tu roules à 4-5 km/h et que le camion veut se verser!

Au moins une fois stationné et à l'intérieur, le repas, un spaghat, fût excellent, comme toujours. Cet endroit est vraiment un incontournable de la 401. J'ose espérer que le stationnement est en période de dégel, et que ça se replacera... Pour le reste, c'est encore parfait.

Ensuite, restait à finir le travail. J'ai reçu un message de Martin, me disant que ma remorque devait aller à notre cour de Lachine, plutôt qu'à celle de Montréal-Est, comme c'est prévu jusque là. Comme la journée était presque terminée, je lui ai demandé si il n'y avait toujours pas de vide à rentrer jusqu'à Joliette (mon kilométrage payant s'arrêtant en décrochant ma remorque). Peine perdue, mais il y en avait une au moins pour ramener à Montréal-Est. C'était ça de pris.

Presque deux heures plus tard, j'arrivais à Lachine. Pas beaucoup de remorques dans notre section. J'ai donc décroché la mienne. Puis accrocher la vide avec laquelle j'allais partir. Mais avant, il me fallait "faire mon enveloppe" pour la laisser sur place afin qu'elle soit rapatriée au bureau pour que la vie suive son cour et que tout le monde ait une paye... Et comme je fais tout à mesure, je n'ai en fait qu'à vérifier que tout est inclus et les bons chiffres sont aux bons endroits. Sinon, ce sera un appel assuré de André ou Julie.

Je vais ensuite la déposer dans la boîte aux lettres à et effet. Puis, vers la guérite en espérant que le message autorisant ma sortie ait bien été transmis et, disons-le, ne se soit pas perdu dans les dédales du logiciel de courriel...

Bon, ça va! La fin de semaine, ils doivent en avoir moins à gérer... Hihi... En quelques minutes, me voici à l'autre bout de la ville. Je décroche donc la remorque vide, terminant ainsi une excellente semaine de travail.

Une heure plus tard, je rentrais à la maison où, ma foi, j'ai eu un accueil mémorable. Ça fait du bien!

18 février 2013

En ce dimanche...

Légalement, j'aurais pu partir, je crois, vers 3:00. Mais là, j'en avais ma claque. Alors comme ça faisait deux jours que je me réveillais à 5:00, je me suis dit pourquoi pas ce matin aussi.

Sauf que... Quand le cadran sonna, je l'aurais balancé par la fenêtre... si ce n'est que le mur dans lequel il est encastré aurait suivi. Beaucoup trop compliqué. Je me suis contenté de repousser l'heure de réveil à 7:00.

Je me suis finalement réveillé juste avant le cadran. Bon, après avoir retardé l'heure aussi souvent, il fallait bien que ça arrive! Enfin...

Ayant épuisé mes pitas-break, je suis donc entré au Pilot en quête d'un déjeuner. C'était ça où le McDo. Je garde le McDo pour Fred, qui va bien m'y amener un de ces jours... Donc, parmi toutes les cochonneries, dont en fait il ne restait rien, dimanche matin oblige, il y avait deux piteux croissants. Tellement piteux que j'ai eu peine à savoir ce qu'il y avait dedans. Je crû déceler œuf et fromage. C'était déjà ça... Avec un café, merci.

De retour au camion, on finit de s'enligner... Et c'est un départ! En mangeant ledit croissant, je découvre qu'il y a aussi du bacon. Mais il faut le dire vite. Tranché tellement mince qu'il en est presque transparent! Le croissant était caoutchouteux, mais sinon, pas méchant. Pas besoin de garder la recette par contre... On a vu mieux.

Et ça roule. Après les premières minutes entre deux eaux, je suis maintenant bien en forme, prêt pour une longue journée. L'avant-dernière de mon périple. À Louis, couche-tard, qui me demande jusqu'où je crois me rendre ce soir, je dis: probablement Dorchester ou Woodstock... Ou si je suis en forme pourquoi pas Milton, voir Bowmanville ou Port Hope? Mais bon, c'est encore bien loin.

Je poursuis donc ma route sur la 57 vers le nord jusqu'à Effingham, où je prends la 70 vers l'est en direction d'Indianapolis. Mais avant, parce qu'il faut bien manger, un arrêt à la halte de Terre Haute, en entrant en Indiana. Me reste un dernier repas préparé avec amour de la maison. Encore l'occasion de faire quelques photos.

Et c'est reparti. Il fait vraiment beau aujourd'hui. Froid, mais beau comme en été. Puis, quelques minutes plus loin, juste avant Cloverdale, IN, la circulation s'immobilise complètement. Et ne bouge plus. Sur le CB, on dit qu'un accident vient tout juste de se produire. C'est ben ma chance! Heureusement, quinze minutes plus tard, nous nous remettons à bouger. En passant, je vois une précédemment rutilante Infiniti G35 perpendiculairement à la route, le nez amoché dans le garde-fou. Un autre exemple que d'avoir les moyens de se payer un tel bolide ne donne pas automatiquement les qualités et aptitudes nécessaires à le conduire. Puis, je reprend une vitesse normale.

Je traverse Indianapolis, puis, prend la 465 côté est de la ville, vers le nord. Vient ensuite la 69. Je croise un Normandin. Lorsqu'il me parle, je sais que mon CB ne me permettra que de dire bonjour, et encore... C'est mon ami Mississippi. Désolé, copain... Un jour, on sera sur le même sens.

Voulant minimiser les arrêts afin de ne pas trop nuire à ma fenêtre de seize heures, je fais un arrêt express à Anderson, IN. Je saisis au vol ma collation.

Ça me permet de me rendre jusqu'à New Haven, IN, où je m'arrête pour souper. Ce soir, souper de fruits de mer. Rien de trop beau! En fait, ce sont des moules et huîtres en conserves. Ben moé j'aime ça! Avec tous les à-côtés, bien sûr.

Un dernier droit m'amène aux douanes à 19:30. Le temps d'aller aux toilettes, je me présente à la guerite au changement de quart. J'ai le nez dans la barrière, mais elle est fermée. Quelques minutes et elle s'ouvre. Et je passe très facilement.

Il faudra bien se rencontrer hors-contexte un jour. Je poursuis jusqu'à Boston? Le Massachusetts?

On arrive au Pilot de Tilbury. C'est le temps de faire le plein. De diesel et de DEF au Pilot. De café et de muffin au Tim. J'ai rencontré notre Gros Minet, Jean-Marc. Lui repart après ses traditionnelles vacances dans le sud. Il me glisse à l'oreille que la balance est ouverte. Bien, je ne devrais pas avoir à les craindre, mais c'est toujours mieux de le savoir avant.

Juste avant London, je revérifie mes temps, vu que j'ai un peu flâné à Tilbury. Il me reste quarante-cinq minutes dans ma fenêtre de seize heures. Juste assez, un peu plus même, pour me rendre au ONroute de Woodstock, peu après la balance. Car il faut savoir que la balance de London est maintenant identique à celle de Windsor, après avoir dit que "jamais on n'en fera une autre comme celle-ci, sauf à Sarnia, et possiblement à Lancaster. Ben oui... Donc, tu parles avec l'agent qui est dehors avec les camions, et souvent il demande à jeter un œil à ton registre.

Bref, je suis confiant... Je suis légal mur à mur. En m'approchant, elle est effectivement ouverte. Et j'y entre. Quelques camions, et me voici avec l'agent. Il demande à voir mon registre. Je lui tends en me disant que ce n'est que formalité, le dodo s'en vient. Il regarde en gros, et revient vers moi: "stationne-toi dans l'allé numéro deux".

Bon, un doute s'installe. Je recalcule dans ma tête... Non, je suis certain d'être légal. Par moins dune heure, mais légal quand même. Peut-être qu'il veut s'assurer que mon "recap" l'est tout autant. Moi je le sais, je le calcul, mais à première vu, il n'est peut-être pas certain.

Il revient me voir au camion. Il me fait une inspection Niveau 2, papiers et vérifications légères du camions, lumières, klaxons, essuies-glaces, et vérifications debout... Ils me demande ensuite de le rejoindre dans la bâtisse avec les papiers du camion, de la remorque, du chargement et de moi-même.

Je retrouve tout ça, et je m'amène. À mon arrivée, il vient les chercher et retourne sur son côté... Barré, parce que les camionneurs, c'est bien connu, ce sont des fous furieux... C'est du sarcasme là!

Pendant qu'il me cherche des pous, et quand il n'y a rien à trouver, c'est plus long, j'écoute les cas des autres. Un gars en cube dont les papiers disent qu'ils est pesant, alors il devrait avoir un permis classé trois, permis de vrai camion, registre, etc. Le gars lui dit d'aller faire changer son poids maximum dans les papiers, parce qu'eux vont toujours le sortir car ils voient le poids autorisé par les permis à la balance... Et si c'est plus de 4500 kg, alors tu es un camion. Et une équipe de "tamouls" dont les papiers sont un fouilli... J'aime mon désordre ordonné. Ça paraît mieux. Un troisième enfin qui arrive avec rien. Il se fait dire d'aller chercher tous ses papiers. Me semble que le minimum qu'ils vont vérifier, ce sont les enregistrements et permis. Mais bon...

Mon agent revient, et je le sent frustré de n'avoir rien trouvé. Comme la fois à Gananoque... Il me souligne que j'ai épuisé mes heures. Je répond: oui, par cinq minutes. Il me dit: Cinq minutes, c'est cinq minutes. Vous pouvez passer la nuit dans les places douze ou treize.

Même pas eu le temps de le remercier, il était reparti flairer de plus gros poissons.

J'ai donc changer de place dans le stationnement... Mais dormir le nez dans l'autoroute la plus achalandée de tout le Canada, dans sa plus occupée section, c'est loin d'être de tout repos!

Mais c'est la loi, c'est pour mon bien...

16 février 2013

On est en revenant!

Après une longue nuit de sommeil, le reveil sonna à 5:00. Oh que je l'ai trouvé tôt quand même. Comme quoi la loi est une chose, et le repos en est une autre. Difficile de réguler tout ça, surtout quand des groupes financés par "le train" combattent en permanence. Un peu de logique aiderait parfois.

Toujours est-il que j'ai déjeuné et je suis parti à 6:15. Avec le décalage, le soleil était loin. Je me suis arrêté à la nouvelle halte de Texarkana. Tout un campe en pièce sur pièce. Magnifique! Il y en a un autre en entrant par la 55, de l'Illinois.

Encore un petit bout, et me voici à Prescott, AR. Profitons-en pour faire ma course. Il fait frais, cinq degrés, ce qui surprend Caro. Elle croyait que je me dirais la couenne. Avant-hier à Hayti, avec seize, oui. Mais au Texas, c'était plus frais. Cherchez l'erreur...

Je suis passé devant une usine de Firestone, produits de construction. Qu'est-ce donc? Bonne question.

Cette semaine, c'est la première fois cette année que je peux faire deux séances de course dans une même semaine. Et ce ne fut pas facile! Mais la forme revient peu à peu.

Puis, je reprend la route. Le signal de cellulaire est disparu de Prescott jusqu'à Little Rock. Plus de cent kilomètres! Il y a dû avoir une tour qui est tombée...

Lorsque le signal est revenu, le téléphone a sonné à presque prendre feu. En plus de Caro et Fred, avec qui je parlait avant de perdre le signal, Martin voulait savoir quand je repartirai. Du calme je ne suis pas prêt d'être de retour! Une étape à la fois, svp... Mais pour répondre à la question qui ne presse pas, mercredi.

Je me suis dit que c'était bien le temps de manger. Au même moment, apparaît le panneau pour le nouveau Love's de Little Rock. Côté ouest de la ville. Comme je l'avais ci en descendant, la pancarte, mais pas le relais, je me dit que c'est le temps d'aller sentir.

C'est surtout que le stationnement est grand et l'emplacement bien choisi. Ce midi, c'était le bon Chili Con Carne de Ricardo.

J'ai repris la route. Encore une fois. Depuis que je fais trop de Lebanon, je trouve tour plus loin. C'est fort, le psychologique! Mais emmenez-en quand même là...

Je me suis arrêté au TA de Earle, AR pour la pause-collation. Je constate depuis quelques arrêts, en fait depuis que je suis en revenant, que le bling-bling a disparu des relais. Les porte-clés, aimants, tasses à café, verres à shooteur, etc. Les affaires pour attraper les touristes. Moi qui voulait me faire un chapelet de porte-clé.

Me semble que je trouve ça long, l'Arkansas aussi. Vrai que j'y ai passé une demi-journée... Deux fois. Mais bon, c'est psychologique...

Près de mon camion, il y a un beau Kenworth W900, vieux, avec la couchette à toit plat. Je me fais aller le "kodak".

Puis, de retour sur la route, parce que le but reste de revenir. En prenant la 55 Nord près de Memphis, je me dis, encore une crisse de fois, que la route est tellement bossu que tous ceux qui croient qu'il n'y a qu'au Québec qu'il y a des trous et des bosses sont dans le champs. Ou ça fait longtemps qu'ils ne sont pas allé aux États-Unis. Sur les 75 miles de la section, près de 60 sont rebondissants de plaisir... Et instantanément, en passant le "Welcome to Missouri", la route redevient un pur bonheur... C'est ben pour dire...

Je m'arrête pour souper à Hayti, MO. Et je me permet s'étirer ça à une heure trente. Un peu de repos ne fait pas tort!

Et un dernier petit bout d'route m'amène à Marion, IL au Pilot. Évidemment plein, mais je me sers de la créativité pour avoir une place.

La nuit sera bonne...

15 février 2013

C'est ça, le sud?

Ce matin, en me tâtant le "Girl, look at that body", je trouve déjà que ça paraît que j'ai repris le jogging. Après seulement deux fois... C'est vite! Et sur mes bouteilles d'eau aussi, ça paraît. Déjà que j'étais surpris de ne pas avoir pris de poids dans le temps des fêtes, en tout cas jusqu'à mi-janvier. Ça me fait penser... Il faudra que je me pèse à la maison.

C'est ben beau "Sécurité avant tout", mais qui dit dormir loin de son profit, dit aussi "lève-toi, fainéant, pis vas travailler"... Alors le.quadran sonna à 2:00. C'est tôt... Tellement que certains arrivaient pour se coucher! Et moi, je commence ma journée.

Et comme je me réveille affamé, autant déjeuner tout de suite. Le traditionnel pita-break-beurre-d'arachide-banane-lait fait le travail à merveille, autant par son côté bourratif que par son côté pratique.

Dès 2:30, je suis sur la route. Ils ont refait la 40 en bonne partie, entre Memphis et Little Rock, ça paraît, ça roule bien. J'ai le coeur léger. J'ai bien dormi, quoique trop peu à mon goût. Mais il faut ce qu'il faut, en autant que ce soit sécuritaire...

Arrive les relais de North Little Rock, et il est donc temps de sortir pour la 440. Passent alors les concessionnaires de camions et autres relais. Ma foi, c'est un carrefour du transport... Je suis même déjà allé charger au port. Devant l'aéroport, je rejoins la 30, qui m'amenera jusqu'à Dallas au loin. J'aime les lumières des pistes. Ça ferait de belles images, surtout que de la route, l'alignement est parfait.

Passe encore quelques relais. Et je choisis le Fina (ça, c'est archaique!) de Malvern, AR. Il est cinq heures. Je décide de prendre une collationca permettra de dîner un peu plus loin. Quand je commence mes journées tôt comme ça, ondirait que j'ai l'estomac mêlé. Et ça finit qu'on me fait que manger!

Je reprends la route vers l'ouest. Je crois que ce matin, c'est les festival du chevreuil à volonté. J'ai cessé de compter, mais je crois que j'en ai vu plus de dix (dans environ une heure d'autoroute). Au moins, ils se contentaient de regarder passer les camions...

En faisant de l'observation animalière, je me rends à la halte de Texarkana. Le gardien fait sa ronde, le gars en hors-norme n'attend probablement que le lever du soleil, le peddler est parti trop tôt alors il fait la sieste... Ils ont refait l'entrée de la halte, façon Texas, soit avec la voie de service. Bien fait.

Je reprend la route 30, maintenant au Texas. La route dans Texarkana est en perpétuelle construction depuis des années. Mais malgré tout, je me rends au Love's de Mount Vernon, TX. C'est l'heure du dîner, même si nous sommes encore loin de midi.

En repartant, je constate qu'il fait très beau derrière moi, maos que c'est très sombre devant au nord-ouest. Aura-t'on de l'orage en février?

Plus tôt, Fred me demandait si je serais là à temps. Ça devrait, que je lui ai dit; Jeff va faire un autre miracle!

Vers 10:30, j'arrive chez mon client, au nord de Dallas. Une grosse entrepôt. Je vais au bureau. La dame me dit que je dois aller à l'entrepôt voisin, prendre l'une des cinq premières portes, et attendre. Et reculer les essieux, et baissez les pattes, mais sans décrocher le camion.

J'ai hâte de voir où je vais recharger, et surtout si je vais pouvoir faire le plein. Les relais de Dallas sont presque tous sur la 20, au sud de la ville.

Le temps de m'executer, le message revient avec la suite des choses pour moi. Je suis à retranscrire le message (mon p'tit côté dinosaure) quand j'effleure le téléphone. Alors que mes yeux reviennent sur l'appareil, je constate avec stupeur que le message a disparu. Je finis par le retracer dans la boîte aux messages effacés...

Je suis vide à 11:30. Je reçois les coordonnés de mon voyage de retour: ce sera Midlothian, TX.

J'ai un peu de temps à tuer avant de faire le plein. Je vérifie le plus récent courriel de Seven Up, Stéphane de son vrai nom, afin de savoir où je dois aller dans les environs. Mais en fait, selon mon indicateur, je devrai probablement aller au premier du bord!

Le TA, mon préféré, je vous l'ai t'y déjà dit? Le TA donc de Dallas apparaît dans les bons choix. Ça adonne bien. Et bien que Google Maps voudrait que je me tape les entrailles de Dallas (pis ça se permet de rire de Plan de Apple...) en pleine heure de presque pointe, le chemin logique est de passer devant ledit TA et tous les relais de Dallas d'ailleurs.

Alors que je dois attendre un peu avant de faire le plein, je réussis enfin à parler avec Caro. C'est un événement, ça ne fait que quelques fois en presque onze ans. On peut dire que ça a crevé plusieurs abcès et qu'il y avait du pue partout.

Puis, je vais faire le plein. Il était temps, selon mon aiguille. Parce que ce n'est pas un chameau, le Peterbilt. Finalement, si je me fis à la quantité engloutie, ce ne serait pas si pire. Mais bon, je ne sais pas la capacité de mes réservoirs! Merci, camion à jupes intégrales... J'allume que je pourrais me payer un casque d'écoute mains libres avec tous ces points inutiles que tous les relais donnent... J'ai près de 100$ chez TA-Pétro et presqu'autant chez Pilot, grâce aux promotions.

Il est maintenant temps d'aller rejoindre mon client. Marc-André m'avait écrit "Prêt à 14:00, ferme à 16:00". Ça va arriver parfaitement.

Midlothian est juste au sud-ouest de Dallas. En quittant la 20 pour la US-67, il reste 15-20 minutes. Je dois faire attention en cherchant ma sortie, car les premières, on ne sait trop où nous sommes. Probablement encore dans Dallas. Enfin airrive Midlothian. Je sors pour la 9ième rue, et suis la route pour camion. Pas difficile...

Je passe devant l'usine, toute petite. Moi qui croyais vois une immense usine chimique... Plutôt un genre d'usine de transbordement, à l'oeil. Je me stationne "le nez dans barrière"... Parce que c'est le seul espace disponible. Je cherche la porte pour entrer, celle que je vois étant barricadé et nécessitant une carte. Je finis par trouver.

La.dame à de la broue dans le toupet. Après tout, c'est vendredi pour tout le monde. Elle me confie que ça a été toute une semaine... Et que les bières vont être bonnes ce soir. LES bières... On est bien au Texas! Everything is bigger in Texas. Je FOIA attendre mon tour, car il y a deux camions de local devant moi, et un seul quai. D'ailleurs, je ne peux rentrer sur le site car il m'en bloque l'accès.

Ça va asez rapidement, car eux ne ramassent que quelques paletes là majorité du temps. Mon tour arrive. Je me positionne donc au quai. Après avoir donner mes papiers à l'employé, je retourne dans le camion. Et comme je commence à avoir drôlement faim, autant souper.

Une heure plus tard, après mon arrivée je veux dire je suis chargé. Je n'ai même pas eu le temps de finir de souper. En signant les papiers, je demande si je peux rester dans le stationnent juste en avant pour un bout de temps. Oui, c'est là pour ça. Parfait. En sortant je constate que je devais être le dernier du jour, car tout le monde est sorti derrière moi. Ou peut-être que ça adonne bien.

Je m'avance et je me réinstalle pour finir de souper. Ensuite, je prépare mes papiers pour retourner au bureau les faxer à mon bureau, à l'invitation de la dame. Puis, retour au camion.

Au moment de partir, ça fait une heure et trois quart que je suis là. J'ai eu le temps de rigoler, d'attendre, de charger, de souper, et de retourner pour faxer les papiers. Bravo!

16:45, c'est un départ. Trois jours de routes pour la maison. Je constate en l'écrivant que c'est plutôt lundi soir-mardi matin que je vais rentrer... Attendez-moi pas, en tout cas.

Marc-André m'appelle. Il y aurait une palette à ramasser demain matin en Arkansas... Mais à 7:30. Bon, c'est un peu serré, mais j'accepte. Il m'enverras les coordonnées par texto plus tard car il lui reste à officialiser la chose. Un petit surplus.

En me cherchant une balance sur mon chemin, je constate qu'il y avait un Love's à Midlothian même. Probablement au sud de la ville, que je n'ai pas vu... Mais bon, tous les relais sont dans le même tampon à Dallas. L'application me dit que le Love's est le plus près.

Juste avant de poser mes roues sur la balance, un message de Marc-André: finalement, c'est annulé. On n'est donc plus pressé. Alors je me pèse, me stationne, et vais chercher mon billet. Je pèse 75 000 livres. C'est si peu que c'en est louche... Mais bon...

Je reprends la route. Ne reste qu'à sortir de la ville. Ça ralentit un peu en prenant la 30 vers l'est, comme toujours, mais en.gros ça va bien. Il y a une impressionnante nuée d'oiseau sur le réservoir Ray Hubbard, entre Garland et Rockwall. Et sur l'autre côté du pont, un pêcheur...

Je finis par m'en sortir, et reprendre une vitesse de croisière raisonnable. Vers 19:00, un message arrive de Patricia, la repartitrice de soir. Mon chargement est accepté aux douanes. J'aime ça depuis qu'on a une repartitrice de soir. En tout cas, moi qui est toujours tard en fin de journée, ça ne sert souvent. J'imagine que les répartiteurs de jour aussi aiment ça, ils doivent finir à des heures plus raisonnable. Enfin... Un autre signe que ça grossit chez TJB...

La fatigue commençant à me gagner, ce qui n'est pas surprenant vu l'heure de mon réveil, mon arrêt-pause se transforme en arrêt-nuit. Le Love's de Mount Vernon, TX fera l'affaire.

Je décide que j'ai bien mérité un sac de croustilles. Depuis que je me suis repris en main et que je mange mieux, c'est la première fois, sauf à Noël, que je suis tenté, et que je mange une cochonnerie, les desserts pour moi n'entrant pas dans cette catégorie. Je vais donc à l'intérieur, et je compare Bugles et un sac de croustilles Tom's. À cause que le sac de Bugles compte deux portions, ça semble bien impressionnant... Mais ce sont les croustilles qui l'emporte.

De retour au camion, je le mange goulument... Puis, je commence à trouver ça gros. Et surtout, tellement gras... Et un gras pas très bon au goût. Notez que les Tom's étaient parmi mes préférées "avant". Et aussi que dans ce temps-là, j'ajoutais une barre de chocolat et un gros Coke... Ouch! Pouvait ben être gros...

Ça va un peu mieux avec Caro. On a réussi à se parler. Déjà ça, c'est un exploit dans nos dix ans. Mais bon...

14 février 2013

Ça sent le sud.

Ce matin, le réveil a été presqu'à une heure raisonnable. Ça a fait du bien à son homme. Et le voisin, qui avait trop d'argent et qui laissa tourner son moteur, au moins il était stationné sens contraire de moi. Autrement, mes voisins sur l'autre côté étaient tous moteurs arrêté. Il faisait autour de zéro, pas de quoi geler sur place...

Après une bonne petite bouffe, je suis parti à 7:00, en direction d'Indianapolis. Sauf quelques kilomètres juste avant de prendre la 465, il n'y a même pas eu de ralentissements! Bonne affaire. J'étais juste assez tard, j'imagine.

Fidèle à son habitude, Caro m'appelle un peu après 8:00. La Merde pogne assez vite car je lui demande de réagir à ce que je lui écris depuis que je suis parti, et même avant. Elle passe plus de temps à m'expliquer son taux de sucre qui n'a rien à voir avec les problèmes éternels qui nous lient. Sa vie est un enfer dont je suis la source. D'ailleurs, vous ne le savez pas, mais je suis la source de tous les problèmes de la terre! Sacrifiés-moi qu'on en finisse!

Vers 10:00, je m'arrête à Terre Haute, en Indiana. Je décide que c'est un bel endroit pour faire mon jogging. Je pars donc en jasant avec mon ami Louis, vers l'est en sortant du Pilot. Je découvre alors plusieurs vendeurs de pièces de camions. Et de camions accidentés. Belle petite route pas trop passante.

Trois quart d'heure plus tard, me voici reparti. Partons vers l'ouest! Enfin, continuons... Ça fait drôle, car il y a si longtemps que je suis passé par là. Je poursuis jusqu'en Illinois. Je m'arrête à Effingham pour dîner.

Je me stationne souvent au Truck-O-Mat, là où il y a tant de pièces et accessoires de camions. Je regardais les affiches de Rockwood afin de voir ce que je pourrais mettre à mon tableau de bord. Ben, me semblais que c'était louche... Ce n'était pas celui de mon camion! Peine perdue...

Ensuite, je pars vers le sud par la 57. Un bon deux heures trente d'Illinois. Je passe la balance, qui est fermée, à ma grande surprise!

Je m'arrête à la halte routière de Kick Creek, IL pour une petite pause. Il fait de plus en plus beau, et ça se réchauffe. Très agréable...

Le Missouri s'en vient... Dans une trentaine de minutes. Au moment de souper, je m'arrête à Hayti, MO, au petit Roady's. Là où le prix du diesel est près de dix sous de moins du gallons que chez le Pilot voisin. Et ils doivent en vendre, ils ont asphalté la cour.

Rendu ici, il me reste une journée de route! À faire ce soir et demain matin. Ça va être du sport... Et il fait seize degrés. Il me reste à descendre encore un peu plus au sud en plus.

Sarah me parle après son cœur de guitare: son prof lui a joué Wake me up when september ends et lui a dit qu'elle sait maintenant tous les accords qu'il lui faut. Elle jubilait... On se disait justement qu'elle allait franchir un pas lorsqu'elle pourrait jouer des chansons.

En m'approchant de West Memphis, je commence à trouver le temps long. Et après quelques discussions avec moi-même, la nuit se passera à Earle, AR. Et sera courte...

P.S.: la Saint-Valentin fut cruelle.

13 février 2013

Ça va être long!

Hier, je n'ai pas pu rouler beaucoup. Très tôt, en fait pas longtemps après mon arrêt souper, j'étais déjà brûlé. Et quand on se couche tôt...

Mais là, le problème, c'est que déjà à première journée de conduite était passablement avancé par le seul fait que j'ai reçu ma remorque seulement à 15:00. Difficile de rouler mon mille kilomètres en commençant si tard... En tout cas pour moi. Et spécialement hier...

Tout ça pour dire que je suis parti à 3:30. Il faut aimer ça. Aussi tôt, j'aime ça rouler, car je suis pas mal seul sur la route... Il n'y a que quelques lève-tôt, et des chauffeurs en équipe qui, eux, roulent jour et nuit.

Vers les 6:00, je commençais drôlement à avoir faim. Alors Belleville était une belle place pour poser mes pénates. Tout en dégustant mon pita-break, je me disais que je serais probablement dans la fin de l'heure de pointe de Toronto. C'est rendu fou, les heures de pointes de Toronto.

Je suis reparti en me disant qu'on verra ben rendu là de toute façon.

À Clarington, juste avant d'entrer dans la ville, une pause obligée pour aller aux toilettes, et parfois un bon Tim... Mais pas cette fois, je suis plein.

Quand j'entre dans le bouchon, il est rendu 8:15. Là, ça va au ralenti. Je choisis le Collecteur, bien que les enseignes lumineuses disent Au ralenti pour les deux côtés. Pendant un temps, ça va plus vite, mais au final, je crois que j'ai perdu pour cette fois!

À 9:00, le téléphone sonne. C'est Mathiew qui a reçu mon billet d'infraction. Je lui raconte alors ce qui est arrivé. Et lui me raconte qu'il y a recrudescense d'inspections "aléatoires" et que les compagnies avec qui il nous compare ont toutes subi des pertes de points. Nous inclus. Et ce sont des avertissements. Ça n'est pas une amende, mais la compagnie perd des points au moment de l'infraction et tu ne peux contester (ce qui est fait parfois pour retarder la perte des points, qui dans ce cas sont appliqués lors du paiement ou du jugement. Mes deux dernières infractions étaient des avertissements... Soyons aux aguets et plus propre que propre!

Sortant de Toronto, ça va mieux. Je m'arrête à Drumbo pour une petite pause. En allant aux toilettes, je constate que ce relais a été magnifiquement construit... Mais comme il n'a jamais vraiment fonctionné, c'est une pure perte! D'ailleurs, il y a maintenant beaucoup de cochonneries qui sont à l'abandon dans les sections condamnées du restaurant Bravo à Shell pour l'étude de marché. Paraît que le steak est bon...

Vers midi, je m'arrête à West Lorne pour dîner. J'entre alors en conversation avec un répartiteur qui voudrait revenir sur la route en Volvo. Je lui raconte donc ma petite vie chez TJB. Il semble bien apprécier. J'imagine qu'il va contacter Mathiew.

Le prochain arrêt est à Tilbury, pour me peser et faire le plein de diesel et de DEF. Je commence par la pesée. Je m'exécute. Puis je me stationne et ensuite je vais chercher mon billet de pesée. Je suis correct, mais pour pouvoir faire le plein, je dois bouger mes essieux. Je suis trop près du maximum sur le tandem du camion.

Sachant que je dois avoir au moins 1000 livres pour faire le plein, je dois donc avancer les roues de trois trous. Je m'exécute... Et chanceux pour une fois, je réussi à m'aligner d'un seul coup.

Je retourne me peser. Me stationner. Et chercher mon billet. Là, ça va, je peux faire le plein. J'ai la marge de manœuvre qu'il me faut. Je me rends donc aux pompes.

Cette fois-ci, on y va en diesel et en DEF. Et j'en ai mis 50 litres! Alors qu'habituellement c'est autour de quarante par semaine. Il était peut-être temps! Je retourne à l'intérieur pour la.troisième fois. J'essaie d'imprimer mes factures avec la machine. Elle dit qu'elle n'a plus de papier. Je vais au comptoir et je le mentionne à l'employé. Il me répond qu'il a changé le rouleau le matin même. C'est qu'il en passe des camions ici...

De retour au camion, je remplie ma feuille d'achat de carburant. Je vérifie ensuite que ma feuille de la douane est prête, ainsi que ma carte Express. Plus besoin de sortir de l'argent, le pont Ambassador se payant automatiquement maintenant... Je suis prêt alors je retourne sur la route.

Il faut quarante-cinq minutes pour arriver à la boutique hors-taxe de Windsor. J'y arrête pour la toilette, mais surtout pour le café gratuit. Quand tu es économe... Je dois attendre un peu dans la rue, car les espaces sont tous pris. J'aperçois un TJB dans mon miroir. C'est l'ami Reefer, qui s'en va à Lebanon. Il faut bien que quelqu'un y alle puisque je vais à Dallas.

Ensuite, je m'avance vers le pont, puis vers la voie Express. À mon arrivée aux guérites, il y en a une qui se libère. Ça n'aura jamais été aussi rapide! Même le douanier y va plus rapidement me semble t'il...

Me voilà libérer, prêt à rependre la route pour environ une heure avant le souper. Je m'arrête à Luna Pier, MI. Ce soir, c'est un souper de Noël...

Par la suite, je me suis rendu à Toledo. De là, j'ai pris la 475, pour me rendre à la US-24, jusqu'à Fort Wayne. Maintenant qu'elle est complétée, ça va beaucoup plus vite. Par contre, il y a deux relais auquel nous n'avons plus vraiment accès, car ils étaient sur l'ancienne route. Quoique je remarquais que celui de Woodburn serait quand même accessible facilement.

Arrive ensuite la 469 qui contourne Fort Wayne. Je vois enfin là où ils ont construit le J Volant, en face du petit dépanneur qui sert de relais dans le parc industriel, près de l'intersection avec la US-30. La dernière fois, où j'arrivais en sens inverse, je ne l'avais pas vu. Mais bon, vu mon aversion pour les J, je serais bien surpris d'y aller un jour...

Je prend ensuite la 69 sud, vers Indianapolis. Je commence à avoir mon voyage. Je décide de m'arrêter à Warren, une quinzaine de minute plus loin, pour la nuit.

Sur mes environ 3000 km, je n'en ai que 1300 de fait. Me semble qu'on est loin...

12 février 2013

Départ d'une longue semaine

Je savais déjà que je partirais pour Dallas, TX depuis vendredi dernier. Et que la remorque serait à notre cour de Montréal-Est autour de midi.

Ce matin donc, alors que Caro était parti déjeuner avec les madames du village, j'ai envoyé ma demande par courriel au bureau afin d'avoir mes détails. Martin m'a répondu que finalement ma remorque serait là à 15:00. Ouf! Ça fait tard pour commencer une journée de 1000 km. Heureusement pour moi, la livraison doit se faire avant midi (et c'est l'heure centrale).

Juste avant dîner, Martin me rappelle. Il me faudrait aller chercher une remorque à l'usine de pneus de Joliette, chargée de boîtes d'aluminium vide, et de l'amener à notre cour de Montréal-Est où la mienne m'attendra. Bonne chose: bien qu'une étape de plus, ça fera aussi que je serai payé dès la maison. Enfin, presque: 27 km plutôt que 75 hors paye.

J'ai donc quitté la maison à 14:00, dans une indifférence qui commence drôlement à me peser. Je me suis rendu à ladite usine de Joliette, où la belle Martine officiait à l'expédition. Elle me remit mes papiers. En ressortant, j'ai croisé l'ami Patrick, un de nos chauffeurs de ville que j'ai eu l'occasion de mieux connaître dans la section camionneur du souper d'anniversaire de mon bon ami Louis. On a échangé quelques mots, mais nous étions tous les deux pressés. Lui s'en allait au train.

Je suis allé ensuite à la recherche de ma remorque. Nous en avions environ cinq de prêtes. Arrivé au bout de l'allée, je ne l'avais toujours pas trouvé. C'est alors que j'ai constaté que je ne cherchais pas le bon numéro. J'ai dû faire une hallucination lorsque j'ai transcrit le numéro. Je suis donc revenu sur mes pas pour me rendre compte, bien sur, que c'était la premier du bord!

Après avoir fait une inspection visuelle de la remorque, et passé l'inspection des gardiens, je pus enfin partir. Je trouvais ma remorque pesante, enfin plus que les pneus que je sors habituellement de cette usine.

J'ai donc pris la 31, que j'évite habituellement. Je n'ai pas le choix cette fois, car je dois arrêter à Montréal.

À 16:00, j'arrivais à notre cour. J'ai stationné ma remorque et je suis allé à l'arrière pour déposer mon enveloppe dans la boîte aux lettres. Mon enveloppe contient tous les papiers qui concernent ma semaine de travail. Elle sera amené par un chauffeur de ville au bureau. J'allume que j'aurais pu la donner à Patrick à Joliette. Donc, la boîte aux lettres a disparu! Le monde est donc bien rendu voleur! La dernière fois, elle s'était détachée de son socle... Mais là, disparue? Hé ben...

J'échange donc ma remorque de boîtes vides pour une de bois de sommiers. Il y a des années que j'en transporte, mais c'est la première fois que j'en ai de ce client. De Château-Richer, près de Québec.

À 16:45, collation en main, je pars avec l'intention de souper en Ontario. Ça donnerait dans une heure en temps normal. Mais en heure de pointe, on verra...

La traversée de Montréal a été lente et difficile. J'ai choisi la voie qui se bloque à toute les rampes! J'ai quand même réussi à me rendre jusqu'à Bainsville, la première sortie sitôt la frontière ontarienne passée.

J'ai mangé un bon poulet tajine de Ricardo. Puis je suis réparti. Il était tard. J'ai donc décidé de poser mes pénates dès la haltes suivantes de Ingleside. Il était 20:15.

Sécurité avant tout. Le semaine sera longue.

Les heures de conduite pour les camionneurs

Je suis en contact avec plusieurs chauffeurs européens qui s'intéressent à mon travail de camionneur en Amérique du Nord. Ils sont à différents niveaux de leur processus afin de venir nous rejoindre ici et travailler avec nous.

Je vais donc publier des messages orientés avec leurs questionnements. J'imagine que pour les autres, ça vous permettra de mieux comprendre comment se déroule, dans le concret, les journées de mon travail.

C'est votre cas? Vous êtes curieux ou vous ne comprenez pas certaines de nos façons de faire? Vous vous dites souvent "C'est-y vrai que..."? Posez-moi vos questions par courriel ou par Facebook; l'adresse est dans l'en-tête de ce blogue.

Si vous êtes un chauffeur ici et que vous me trouvez dans les patates, vous pouvez vous exprimez dans les commentaires ou comme mentionné plus haut.

Les lois sur les heures de conduite:

La loi se ressemble, mais il y a quelques différences entre les États-Unis et le Canada... Le principe de base est le même...

Commençons par le Canada:

Tu peux conduire pendant 13 heures dans la journée de travail. Tu ne peux dépasser 13 dans une journée de calendrier aussi, donc si tu termines une journée à 2:00 de la nuit, alors quand tu reprends, il te reste 11:00 à conduire avant le minuit suivant; et une fois minuit passé, alors tu peux faire le reste du 13:00.

Tes heures doivent être travaillées à l'intérieur d'une fenêtre de 16 heures. Si tu commences une journée à 6:00, alors à 22:00, tu ne peux plus conduire; rien n’empêche de continuer le travail, comme faire le plein, décharger la remorque, bref, tout ce qui n'est pas conduire.

Il doit y avoir 10 heures d'arrêt dans ta journée réparti comme suit: 8 heures consécutives, et les 2 heures qui restent en arrêt de plus de 30 minutes à la fois pendant le journée de travail. Souvent, je vais prendre deux fois 45 et une fois 30... et parfois un ou deux 15 minutes. Les 15 minutes ne comptent pas dans le calcul du deux heures, mais rien n'interdit de le faire...

Sur une semaine, tu dois aussi respecter un maximum de 70 heures de travail dans les 7 derniers jours. Il y a aussi un autre cycle de travail qui est de 120 heures de travail dans les 14 derniers jours. Il faut aussi insérer une fois autour de 70 heures une période de 24 heures arrêter. Mais ce dernier n'étant pas accepté aux États-Unis, et donnant un peu moins d'heures de travail (10 heures de moins par semaine), ça oblige à tenir une double comptabilité de tes heures. Personnellement, je ne l'utilise pas.

Si tu prends une pause de 36 heures et plus, alors tu recommences à compter les heures de la semaine à partir de zéro.

Pour ceux qui roulent aussi aux États-Unis, il y a les différences suivantes:

La journée de travail est de 11 heures;
La fenêtre de travail est de 14 heures;
Aucune restriction sur la journée du calendrier;
La nuit doit être de 10 heures consécutives; il y a bien une façon de prendre 8 heures et de prendre le 2 heures qui manque pendant la journée suivante, mais même les "troopers" ne savent comment interpréter cette section de la loi. Je préfère ne pas trop utiliser.
La semaine se calcule d'une seule façon, soit un maximum de 70 heures dans les 8 derniers jours.
Pour faire la mise-à-jour, il faut prendre une pause de 34 heures.

Bien des chauffeurs disent, et semblent se croire, que nous sommes OBLIGÉS d'arrêter 36 heures après 70 heures de travail dans la semaine. Beaucoup ne semblent pas savoir que pour les États-Unis, c'est seulement 34 heures. Comme la loi canadienne est un peu moins restrictives, parfois, partir 2 heures plus vites, ça peut aider. Mais dans les deux cas, ce n'est pas une obligation, c'est une possibilité. Si tu ne prends pas une si longue pause, alors tu continues de surveiller que tu ne dépasses pas les 70 heures dans les 7 ou 8 derniers jours, selon le pays où tu te trouves.

Il faut respecter la loi du pays où tu te trouves en ce moment. Donc, avant d'entrer aux États-Unis, tu dois prendre une nuit de 10 heures, même si comme tu es au Canada, 8 heures sont suffisantes.

Voilà, je pense que ça fait le tour...

11 février 2013

De retour à la maison.

Ce dernier matin, je suis parti dès 4:30. Il fait très beau. Est-ce que ma prédiction que la tempête sera passé et qu'il n'y aura plus rien là? On le saura bien assez vite...

De Woodstock à Toronto, la route est bien déglacé. Sur la belle asphalte. Ça roule allègrement. En arrivant dans Toronto, la voie de gauche et celle du centre sont à la belle asphalte, mais avec un peu de neige au centre. La voie de droite, elle, est enneigé. Maudite maladie de la voie du centre? Assurément... Personne à droite, donc. Fidèle à mon habitude, je reste à droite, et comme la neige est belle (sans bosse), alors c'est "pied au plancher".

Parfois, les gens sont un peu trop collé sur la ligne, mais bon, ils finissent pas se tasser. Parfois aussi, un beau cave, comme celui avec le véhicule de sa compagnie (qui fut bien chanceux que je ne reconnaisse pas le logo) se lance devant moi en roulant à un gros 50-60 kilomètres/heure. Désolé mon copain, mais garde ta vitesse et laisse-moi décider de la mienne. Il était tout à fait sécuritaire de rouler à 90-100 kilomètres/heures en camion chargé à bloc comme je l'étais ce jour-là. Avoir été vide ou peu chargé, c'eût été différent, et je m'eus adapter s'il y a lieu.

La traversée de Toronto s'est bien passé. Je me suis arrêté à la halte de Port Hope pour une petite pause. Ensuite, j'ai repris la route. Là, ça c'est un peu gâté. Pendant un temps, la neige au sol était tapée, semi-glacée. De la planche à laver! Bon, ça brassait un peu plus, les gens me trouvaient un peu plus dingue (mais est-ce que je m'en tape de ce qu'ils pensent?) mais ça allait quand même bien.

Je me suis arrêté à la halte de Odessa pour diner. La traditionnelle soupe et sandwich... Petit arrêt vite vite avant de reprendre la route. Là, je commençais à voir venir le souper pour mon bon Louis. Ce serait serré, mais tout à fait possible. Et bon, la belle Katrine doit bien être au courant qu'un camionneur n'est jamais certain d'être revenu avant d'être revenu.

Le prochain arrêt fût à Rivière-Beaudette, pour sortir ma collation. Et à Rivière-Beaudette, c'est que ça sent pas mal la maison! Et le souper de bananiversaire...

Je devais aller "décrocher ma remorque" chez le client à Joliette. J'avais comme un doute que je devrais en faire le déchargement et la ramasser (en fait, j'attends que le client la vide) pour l'envoyer du côté expédition. Comme ça ne va jamais si vite là-bas, je savais que ce serait un peu long peu importe le déroulement.

Tout d'abord, il fallait traverser Montréal. Tout alla bien, sinon que le déneigement avait poussé la neige dans le mur alors ça débordait un peu dans la voie de droite. Vous savez, ma préférée? Alors bon, en levant la neige un peu avec mes roues, ça y allait quand même correctement!

Je suis passé par en haut, soit la 13 jusqu'à Laval, puis la 440 vers l'est. J'ai constaté que le prix de l'essence augmentait d'une cenne à chaque station d'ouest en est. Pour la neige, ça allait de mieux en mieux depuis les environs de Kingston.

Je suis donc arrivé à l'usine à Joliette, prêt à m'en sortir pour enfin aller souper en bonne compagnie. Après avoir passé la guérite, je me rend à la réception. C'est le jour où le gars ne semble pas vouloir travailler. Mais bon, après avoir constater que j'avais des beaux rouleaux pour lui, ça s'est bien passé. Il m'indique de prendre un quai à mon choix. Il y en a trois, dont un qui n'était pas déneigé. Je me suis dit qu'il y avait probablement un problème. J'étais déjà reculé face au premier du bord. Ne me restais qu'à ouvrir les portes, et à accoter "ça" sur le quai. Ce que je fis en deux temps, trois mouvements.

Je reviens à l'intérieur, car il faut retirer les courroies, ramasser les tapis, et passer le balai avant de déplacer la remorque dans la rangée des vides. Le gars était parti continuer ce qu'il faisait à mon arrivée. En me voyant, il revient. J'avais ouvert la porte et retirer la première courroie. Lui devait mettre la rampe et procéder. Mais la rampe avait un problème! Il fallait bien que ça arrive aujourd'hui... Le gars me dit de prendre l'autre quai. Et on recommence! Je riais dans ma barbe! Tsé, quand tout va bien...

Je m'exécute. Une fois fait, j'échange quelques messages avec Caro. Elle viendra me rejoindre au Harnois, le dépanneur qui a quelques stationnements pour les camions. En faisant ça, ce sera prêt d'une heure de moins sur mon parcours. Ça compensera pour ce brouhaha...

De retour à l'intérieur, ça a fonctionné rondement. Quand tu as le bon équipement... Les palettes furent sorties rapidement. J'ai donc ensuite ramassé les tapis, passé le balai, rouler les courroies. Ensuite, j'avance un peu, je ferme les portes, et je vais stationner la remorque à l'autre bout de la cour.

Je pouvais donc aller rejoindre Caro et Sarah, et tous ensemble aller rencontrer les Leclerc-Massé, à Valleyfield.