28 mars 2014

Malade sur la route

Jour 1

Tout va normalement.

Jour 2

Je sens que je devrais éternuer, mais rien ne se passe. Je sens que je devrais me moucher, mais rien ne coule. La misère... Toujours entre deux!

Jour 3

Livraison à Lebanon, TN. Je dois faire une sieste, parce que je suis trop fini. Un confrère vient me réveiller pour me dire bonjour! Misère! On ne sait jamais si le gars a roulé tard, où si il a eu quelque chose... À ne pas faire, svp. J'en profite pour dîner. Mais pour une fois que j'avais une heure de trop...

On descend à Leesburg, AL. J'ai chaud, j'ai mal partout. Je charge après celui qui est déjà là. Parfait, je m'étends en attendant.

Mon tour arrive trop vite. Chargement. Je me rends à Rising Fawn, GA de peine et misère.

Et c'est là qu'arrive la nuit d'enfer! Je me réveil au 15-30-60 minutes, je suis incapable de trouver une position pour dormir. J'ai chaud et froid. Je finis par dormir dans le mauvais sens du lit. J'étais certain que j'étais incliné. Mais au matin, le camion semblait bien au niveau.

Jour 4

Je fais ma journée presque normalement. Je m'arrête pour dormir à Wapakoneta, OH. La tempête semble vouloir commencer devant nous. Ça adonne bien.

La nuit eset mouvementée. J'arrive a dormir en bloc raisonnable, mais je me réveille plusieurs fois. Au moins, je peux boire de l'eau, me moucher et prendre des tylenol au 4 heures.

Jour 5

J'annonce à Caro et Sarah que je n'irai pas à l'activité avec En-Cœur. Je n'ai pas envie de donner ma grippe aux autres enfants. Ce n'est évidemment pas une bonne raison...

J'arrête à Monroe, MI pour une pause. Je suis maintenant fiévreux. J'espère que les tylenol suffiront. Trop mal, je fais une sieste.

Je reprends ensuite pour traverser Détroit, MI. Je dois continuer jusqu'à Port Huron, MI, à cause de la palette (en fait, un seul baril) de matières dangereuses. Les assurances du pont Ambassador ne couvrent pas les matières dangereuses. Je me demande d'ailleurs si le futur pont...

Je m'arrête à Adair, MI à la halte routière. Ça me prend encore toutes mes énergies pour aller aux toilettes. Même si je me suis mis pour repartir dès mardi, je commence à penser à annuler mon départ.

Je passe les douanes. Je trouve que je parle drôle quand je m'entends avec le douanier.

Au Flying J de London: comme nous sommes face au vent, il fait un froid extrême. Je les haguis!

Je me rends au ONroute de Woodstock. Comme aux autres repas, je m'étends pour me réchauffer avant de manger. Je me relève 2 heures plus tard. Je décide de coucher ici, après 5 heures de travaille... Ouf! Méchante journée...

Jour 6

Je me réveille plusieurs fois, mais à 3:00, ça semble pour de bon, après un sommeil qui semble réparateur. Je vais déjeuner au Tim: je réveille le gars. Façon de parler... Il dort debout. C'est plutôt désert à cette heure-là.

Je commence ma journée: c'est encore possible d'arriver à temps! Je fais un arrêt à Port Hope, ON. Je dine à Odessa, ON. Je prends un autre pause à Rivière-Beaudette, QC.

Je fais ma livraison à L'Assomption, QC. Il n'y a pas de vide, donc on va souper au Benny. Comme elles sont en revenant, Caro et Sarah s'arrêtent pour souper avec moi. Puis, nous partons pour la maison.

Jour 7

La nuit est bonne, mais j'ai du mal à m'endormir, trop habitué à dormir par bout. On va déjeuner au resto. En revenant, je me rend compte de mon manque de sommeil. Au retour, j'aurais bien voulu dormir, mais elle ne voulait pas, évidemment. Si ça ne saigne pas, t'es pas malade... Ça va pour elle, alors ça doit nécessairement aller pour moi.

Jour 8

Là, j'ai si bien dormi que j'ai ronflé toute la nuit. Au matin, je me réveille bien reposé. Enfin!

21 mars 2014

L'hiver qui n'en finit plus

Mission: Déblatérer sur les bienfaits pour le moral d'aller au chaud pendant l'hiver. 

Cet hiver, on a eu un hiver. Bon, comprenons nous bien. Chaque année apporte son temps froid et sa neige. Pour ceux qui restent "en ville", c'est continue.

Mais pour le camionneur, spécialement ceux qui font, comme moi, du nord-sud, l'hiver, la majorité du temps, est suspendu. Dans le sens que, en seize ans de camionnage, incluant les quatre premières à faire de la Nouvelle-Angleterre, où le climat est comparable au Québec, j'ai encore trop de doigts pour compter le nombre de tempêtes vécues. Par vécu, j'entends vraiment rouler dans la misère ou être obligé d'arrêter par les conditions de routes exécrables.

Notez ici qu'on a la couenne moins dure que "dans mon temps", si je me fie à la facilité avec laquelle les écoles sont fermées lors de semblant de tempête. Et que comme je viens de Kénogami, ben, de la neige, on a déjà vu ça.

Il y a eu le soir du grand verglas, où nous nous étions arrêtés, plusieurs de ma compagnie d'alors, au Ezze Truck Stop de Mexico, NY, en fait à Parish, NY. Le lendemain matin, au déjeuner qui ne finissait plus, il fallait attendre que les autres camions, qui s'étaient stationnés vraiment n'importe comment (lire: comme ils ont pu!), aient pu sortir et libérer la place.

Mais nous n'avions rien vu de la catastrophe...

Mais je m'éloigne. Cet hiver, vous l'aurez compris, en est un qu'on pourra qualifier de "pire que pire", comme aurait dit ma grand-mère. On a d'ailleurs une nouvelle expression qui est entré dans le langage populaire: "il fait -1000!"

Il y a eu des tempêtes, des verglas, du froid extrême.. Et même de la chaleur à faire fondre l'hiver. Et parfois dans la même semaine!

Si bien que tous les dictons populaires ne servaient plus à rien. Impossible de prédire quoi que ce soit.

Il a même neigé aussi loin au sud qu'en Floride et au Texas! Atlanta paralysé par deux pouces de neige! Incroyable. Pour nous du nord en tout cas.

Tout ça pour dire que, l'air de rien, faire du transport nord-sud fait que chaque semaine, on voit la chaleur. Bon, on saute une semaine ici et là, comme quand on va vers Sault-Sainte-Marie, à destination du Minnesota ou du Wisconsin. Là, l'hiver est aussi rude qu'ici. Pas pour rien que Polaris et Artic Cat, les deux compagnies de motoneiges, y sont nées.

On saute aussi un tour si on va moins loin, ou plutôt vers l'ouest. En Iowa, au Nebraska, il fait très froid. Et ils ont de ces tempêtes. Et eux, avec d'autres etats, ferment simplement les autoroutes en cas de tempêtes. Simple, car de toute façon, ils ne sont pas vraiment bien équipés pour les déblayer. Mais ça retarde son camionneur.

Reste que régulièrement, nous retournons au sud. Et on ne se rend pas compte, sauf cette année où ça nous manque, à quel point ça nous fait du bien.

Sortir dehors en chemise, même si on dirait que 19 l'hiver, ce n'est pas comme 19 l'été, ça n'a pas de prix. Même si on passe deux jours ensuite avec la morve au nez. Même si n'importe quoi...

Calisse que a fait du bien.

Je crois que je me cherche un pied-à-terre au Texas...