21 octobre 2011

Instants d'horreur


Ce matin, comme tant d'autres, je me réveille. C'est un de ces matins où l'on se dit que « j'aurais préféré rester couché! ». Ça ne me le dit pas vraiment, mais bon, il faut ce qu'il faut...

Je suis au Love's de McComb, tout au sud du Mississipi. Me reste environ trois heures pour joindre mon client, à Lafayette, au centre de la Louisiane. Je n'ai même pas vérifier sur Google Maps, tellement je suis certain de mon souvenir : « tu sors à l'Interstate 49, mais en direction sud. Tu traverses la ville, tu continues un bon bout, puis tu tournes à droite sur la rue du client (c'est South Park Road), qui est un peu plus loin à droite. » J'y suis allé autant comme autant...

En me réveillant, j'ai un peu les deux yeux dans le même trou! Je lis tant bien que mal un article de mon magazine, un L'Actualité du début de l'automne reçu gratuitement parce qu'ils aimeraient bien que je me réabonne. Moi aussi d'ailleurs!

Tout en faisant ma lecture par bout, je sors mes vêtements du jour. Comme chaque jour... Poursuivant ma lecture, je les enfile. Lorsque je suis présentable (mais toujours sans pantalon), j'ouvre les rideaux et je les range derrière les sièges. Je termine ma lecture, puis j'enfile mon pantalon.

Voilà, je suis prêt pour la visite au trône et le café. Je m'assois sur le siège du conducteur et, au moment de prendre les clefs sur l'antivol (un machin qui, avec un fer à cheval, empêche le bras de vitesse de bouger, donc le rend inutilisable), je constate qu'elles n'y sont pas!!! Notez que la clef qui sert au démarrage du camion est séparé et, dans son cas, bien à sa place. Et notez encore qu'il n'y a que deux clefs (à la drôle de forme) pour l'antivol, dont la copie reste au garage, pour l'entretien... Je n'en ai donc qu'une seule avec moi. Je fouille dans les trois poches de mon polar, puis dans les poches de mon pantalon... rien!

Je regarde ensuite par terre, autour du bras de vitesse... puis dans la poubelle, qui est juste à côté... puis sur le tableau de bord, loin loin au fond de l'abysse Volvo-iens... puis « sous » mon siège... Rien! Un étrange sentiment de panique commence à s'installer en moi. Me semble d'appeler mon patron : « je vais être en retard... j'ai pu ma clef pour débarrer le bras de vitesse ».

Là, mon cerveau se met à travailler. Hier soir, je suis allé à l'intérieur, avec mon ordinateur, puis au retour, je me souviens très bien d'avoir débarrer la porte. J'avais donc la clef, donc elle n'est pas perdu dans le Love's (parce que là, c'eut été vraiment merdique).

J'ouvre la porte et je descends du camion. Il fait encore noir comme chez le iâbe, parce qu'il est six heures chez nous, donc cinq ici... Je regarde la serrure, des fois qu'elles y auraient passer la nuit. Je cherche des yeux autour si elles ne seraient pas tomber après que j'aie ouvert la porte, tâche faciliter car le voisin est déjà parti.

Je remonte dans le camion, et j'observe partout en bougeant les choses qui pourraient me les cacher. Puis, dans un éclair de génie (des fois, ça m'arrive!), je me souviens d'un détail. Hier, j'avais une chemise à poche. Et lorsque je suis sortie le soir, bien que trop froid pour ça, je n'ai pas pris mon polar. Donc, la seule solution est que j'aie remise la clef dans ladite poche (anciennement pour mettre le paquet de cigarette, maintenant pour mettre son téléphone à poche... ou ses clefs!!!

Heureux de ma découverte, je saisi le filet à linge sale. J'ouvre et je fouille pour en ressortir la chemise d'hier. Je la fais vibrer et j'écoute : léger gling-gling! Bingo! Je trouve ladite poche... et mon trousseau magique y est bien!

Ouf! Je retourne la chemise dans le filet, me trouve un peu nono d'avoir fait ça (et me dit que ça me fera quelque chose à raconter sur mon blogue)...

Je peux donc maintenant aller au café! Et ouf encore...

La fiction dépasse la réalité


Il arrive souvent, dans nos téléromans, que la réalité dépasse la fiction... ou vice-versa. Que la fiction soit si près de la réalité qu'on a parfois l'impression de regarder un documentaire ou un bulletin d'information. Certains auteur-e-s en font même une spécialité, comme Fabienne Larouche.

Dans le dernier épisode de La galère, cette merveilleuse série où, si vous débarquez de Mars, quatre amies d'enfance qui s'étaient promis, à l'adolescence, de vivre ensemble une fois adulte ont passé à l'action, j'ai eu un moment d'extase, rien de moins!

Encore, si vous débarquez de Mars. La belle Mimi a eu un enfant avec un jeune prêtre. Bon, passons les aller-retours entre le prêtre et le beau à savoir si le prêtre finira par s'occuper de sa fille, mais aussi de la belle Mimi. Arrivons directement au baptême, que le prêtre avait offert de faire lui-même, ce qui deviendrait sa dernière messe puisqu'il a fini par accepter de défroquer et d'aller s'occuper de ses deux femmes.

Depuis la fin de l'épisode précédent, où l'on a vu l'extrait, qui a ensuite joué en boucle comme annonce du prochain épisode, je me demandais : est-ce qu'il va le dire? Le dire, dans le sens que cet enfant est le sien. Évidemment, on connait l'Église catholique, qui était prêt à l'envoyer en mission aux Iles Mouk Mouk pour que « ça lui passe » (l'envie de redevenir un homme normal).

Dès le début, alors qu'il annonça à madame Détestable (en référence à son rôle dans les Détestables) que c'était sa dernière messe, tout en lui demandant de paqueter la salle (la remplir), elle lui répondit : « ils (l'Église) vous demandent trop de sacrifice ». Cette réplique aurait dû me mettre la puce à l'oreille.

Arrive donc le baptême. Le prêtre demande aux proches de s'avancer. La nef est effectivement parsemée de gens, la plupart à l'âge de la retraite. Il y a bien sur le moment rigolo : le bébé n'a toujours pas de nom!!! On en trouve un, et l'on peut procéder...

Le prêtre annonce alors qu'il baptise un ange, et que cet enfant est le sien! Coup de théâtre, coup de tonnerre!

J'arrive à mon point... La seule personne qui refuse de voir la vérité, c'est le curé, qui représente l'Église elle-même, qui refuse depuis toujours que les prêtres aient le droit de se marier, je dirais même, d'avoir une vie normale. Le bon peuple, la foule, les fidèles, eux, nous les voyons marmonner quelques instants, surpris, mais ensuite, sont prêts à poursuivre la cérémonie. La société est prête, et j'oserais dire depuis très longtemps, à ce que les prêtres aient une vie normale. C'est d'ailleurs le cas dans d'autres religions, même certaines de la famille chrétienne.

Et les proches, eux, déjà au courant, n'en font évidemment aucun cas! Comme jadis par che nous, ça ne dérangeait personne que le curé Girard aille à la chasse à tous les ans avec la bonne... Ben là, ça prenait quelqu'un pour faire la vaisselle! Me semble oui...

Chapeau, Renée-Claude Brazeau, l'auteure.

8 octobre 2011

Un moment de bonheur oublié - 7


Oups, au moment de commencer le voyage au Texas, j'avais oublié de publier la conclusion des vacances...
Alors voici:

*****

Pendant que Sarah et moi étions parti pour la noce, Caro, la chanceuse (sarcasme énorme ici) a pu vivre le Festi-Force Louis-Cyr en restant au village pour cause de Marché Public. Chanceuse pour vrai, cette année, merci à Gaston, les Porn Flakes étaient en spectacle le samedi soir.

Juste avant notre départ, nous étions allé tous ensemble voir les installations. Il y a eu de la grosse bisbille de village pendant l'été. Le cœur du festival a été démembré. L'animateur, Gaston Boileau, qui connaissait tous les participants depuis toujours, et toutes les légendes du village, Louis Cyr et Donat Gadoury inclus, a été crissé dehors (parce qu'on ne peut pas employé le mot remercié...)! Et monsieur Gadoury, petit-fils de Donat, qui agissait comme arbitre des compétitions, et qui fournissaient les objets authentiquement broche-à-foin fabriqué jadis par Donat lui-même, subit le même sort. Ces deux là partis, bénévoles de la première heure, créateurs du Festi-Force, son âme et sa personnalité, ç'eut été du reculons, sans aucune attente, que nous y serions allé. Le mariage adonnait donc bien...

Notre visite du vendredi soir, bien que seulement les manèges et la tentative de tente aux artisans (qui venaient des Iles Mouk Mouk tellement les prix avaient monté, enlevant toute possibilité aux nôtres (et on sait qu'on en a toute une délégation) de se faire connaître) installés, ne nous avaient pas laissé espérer plus...

Le vendredi donc, Caro était à son poste, aux légumes. Moi et Sarah, pas trop nerveux, avons diné avec elle avant le départ. Pendant le voyage, ça nous faisait drôle que ce soit moi et Sarah ensemble, et maman toute seule. L'inverse de la normale.

Le samedi soir, Caro fut trop épuisée pour aller voir ses Porn Flakes! Elle qui attendait ce spectacle depuis qu'on l'avait su, ce n'est pas peu dire! Et sa visite au Festi-Force pendant les compétitions ne lui a pas donné le goût d'en voir plus. Sans son âme, difficile d'apprécier...

Mais je m'égare... Revenons à notre voyage, Sarah et moi, chez Mamie, à Jonquière...

Peu pressé, nous sommes donc reparti lundi. Mamie voulait allé magasiné un peu avec Sarah. Et moi, j'avais un cadeau de noce à livrer. Nous sommes donc parti chacun de notre côté, avec rendez-vous pour le diner au Centre d'achat.

Bien sur, j'ai fait patate avec mon cadeau. Dans le sens que j'ai dû l'abandonner sur la galerie, les mariés, ben évidemment, par encore revenu de leur nuits de noces! Je me suis donc rendu à Place du Royaume, à la recherche de ma fille et de sa grand-mère. Chanceux comme pas un, je les ai trouvé en peu de temps. Savoir où elles allaient à bien sur aider!

Après un pas-si-pire repas de centre d'achat (heille, c'est même rendu qu'il y a de la soupe tonkinoise dans les « chinoiseries » de centre d'achats!), le temps était venu de reprendre la route. C'est beau les vacances de maman, mais un moment donné, nous devons allé la retrouver!

Nous sommes donc reparti vers Québec, cette fois, via le Parc. La quasi-autoroute, avec des limites de vitesse de quasi-autoroute! Je me demande si Marina (Larouche, pas Orsini!) est contente du résultat?

Les arrêts furent L'Étape, le Couche-Tard de l'Hôtel du chocolat* et la maison. En voyant sa mère, Sarah, qui cinq minutes plus tôt ne se souvenait même plus qu'elle en avait une, éclatat en sanglots, comme si ça faisait six mois qu'elle ne l'avait pas vu! Dures retrouvailles!

Le lendemain, nous avions planifié une visite au chalet de tante Irène (c'était bien avant qu'elle se transforme en ouragan!). L'endroit est paisible, on y est bien reçu (en fait, comme des rois), et la majorité du temps, la place est pleine de visite. Ça permet de mettre les potins à jour.

Pour s'y rendre, il faut prendre la route en croche qui relie Saint-Côme à Notre-Dame-de-la-Merci. Au moins, ils ont fini par l'asphalter! Wow, si vous voulez essayer votre auto, votre moto, ou juste vos nerfs, c'est LA route. D'ailleurs, parlant de Notre-Dame-de-la-Merci, il faudrait bien un jours aller voir le centre Mécaglisse... et peut-être se lâcher dessus!

À notre arrivée, nous avons constaté que Sylvie et Sylvain était là... Mais leur fils Maxime ne les accompagnait pas, car il était à son camp d'été scout. Oh que Sarah s'est illuminée juste en apprenant ça!

Nous avons donc pu jaser de tout et de rien, refaire le monde et, surtout, boire et manger comme des rois! Avec en prime un tour de ponton sur le lac. Bon, après le Baja, le contraste était assez incroyable. Mais le lac étant tout petit, une heure de ponton est une relaxation...

Puis, Maxime fut de retour! Alors il nous a raconté un peu ce qu'il a fait dans son camp, tout seul comme un grand, pendant quelques jours. Sarah écoutait attentivement, elle qui veut faire parti des scouts cet automne. Notez que depuis ce temps, elle est allé à sa première rencontre, et elle est revenu emballée! Si ça peut lui apporter un peu d'autonomie et de débrouillardise (et je ne suis pas inquiet), ça fera du bien à tout le monde.

Après quelques jours, c'était le temps de retourner à la maison, afin que Caro reprenne son kiosque de légumes. Nous sommes donc allé faire les achats à Montréal en famille, puis la tenue du kiosque aussi. J'avoue que, bien que je ne sois pas trop dans mon élément (la vente et le public...), j'aime bien ça, accompagné et remplacer Caro dans son aventure légumière. Elle par contre, est vraiment dans son élément là-dedans!

Nous avons pris le dimanche et le lundi comme congé, puis je suis reparti en camion dès le mardi pour Wichita, au Kansas. Tiens, du changement!

On rentre au pays - Journée 7


Ce matin, je me suis réveillé deux heures et quart après mon réveil-matin. Comme quoi quand ton corps a besoin de repos, peu importe ce que tu veux qu'il fasse, il se reposera. Bon, nous allons rentrer un peu plus tard, mais ça ira. De toute façon, rendu là, je ne peux pas vraiment remonter le temps! Je passe mon temps à dire que je ne peux dire à quelle heure je serai rentré qu'une fois rendu à la maison... En voici une des raisons!

Mais quand même, je suis dans un Fifth Wheel, et réveil en retard ou non, on prends le temps d'aller chercher un café et un bon gâteau aux bananes. Une fois ainsi équipé, je peux reprendre la route.

Aux nouvelles à la radio, on annonce que dans le nord de l'Ontario, la Police Provincial de l'Ontario (PPO) de North Bay traque les conducteurs en état d'ébriété le jour, car ils sont encore légalement saouls de la veille, malgré qu'ils aient dormi quelques heures. Tenez-vous le pour dit...

Je m'arrête à Kingston, ON pour faire le plein complet et final de ma semaine, celui qui comptera pour le calcul de mon économie de carburant. Puis je reprends la route, direction Cardinal, ON pour le déjeuner au meilleur relais de la 401.

Une heure plus tard, je m'installais au comptoir. Pour faire changement, j'ai pris une omelette jambon-fromage. Différent de l'omelette espagnole qui, bien que délicieuse, me sort un peu par les oreilles!

En reprenant la route, je vois un de nos Western Star qui me dépasse... Tiens, c'est Tout P'tit... tiens, avec sa blonde. Un peu plus loin, on commence à placoter... et qu'ouï-je? Le bébé aussi est à bord! Épopée familiale! Il me raconte qu'ils se rendent en ville pour échanger de remorque et repartent vers les États-Unis. Bonne route, groupe!

Je m'arrête ensuite à la halte routière de Rivière-Beaudette. Enfin, de retour au pays! Un petit café et on repars. Des fois, comme aujourd'hui, j'ai l'impression d'arrêter à tous les poteaux...

Ma mission d'arrivée consiste à me rendre tout d'abord à notre cours de Lachine. J'y laisse ma remorque chargée en échange d'une autre vide. J'en profite pour finaliser mon enveloppe (qui contient tous les documents relatif à ma semaine) pour la laisser sur place, dans la boite aux lettres de courrier interne, idée de Mao. Nous, les gars de l'extérieur, pouvons y laisser nos enveloppes, ici autant qu'à l'autre cours de Montréal-Est, et les chauffeurs de ville, ou tout autre chauffeur qui par hasard se dirige vers le bureau-chef, peuvent les amener avec eux. Ce qui amène la « paye » de la compagnie, et par le fait même, celle des chauffeurs.

Je reprends donc la route « par en arrière », soit l'autoroute 13, puis l'autoroute 440 qui m'amène à l'autoroute 25. Ensuite, je poursuis sur la 158 qui nous mène à Joliette. En route, je commence à trouver que l'omelette, bien que délicieuse, est rendue loin. Je me cherche donc un endroit rapide où je pourrai manger, mais pas trop chargeant, car le souper est proche, à la maison...

Je choisis donc le « Tim Horton du doigt ». Nous l'avons baptisé ainsi, je vous raconte vite fait... Un beau jour, Sarah avait besoin d'aller aux toilettes. C'est pas mêlant, elle a toujours envie lorsqu'un Tim Horton approche! Elle et sa maman étaient en automobile. Maman, qui n'est pas à un café près, acquiesce à la demande. Sarah, vraiment pressée cette fois, descends de l'automobile et en fermant la porte, se met à pleurer et à crier comme si la fin du monde était arrivée.

Maman, pas encore débarquée, descends en vitesse et fait le tour de l'automobile. Sarah, la pauvre chouette, s'est refermée la porte sur un doigt! Elle tient sûrement ça de son parrain... Maman ouvre la porte, regarde les dommages (pas grand chose, mais un doigt bleu assez rapidement), et travaille à réconforter la fille. Évidemment, c'est presque mission impossible. Une dame qui a vu la scène arrive et, pour « réconforter » Sarah lui dit : « tsé, ça m'est déjà arrivé... ton ongle va tomber »!!! Oh que la maman lui a lâché une de ses paires de yeux... C'est ben juste parce qu'elle n'avait pas le temps d'y tomber dans la face! Comme si Sarah avait besoin à ce moment-là d'entendre ça.

Pour la petite histoire, son ongle s'est soulever, comme décoller du doigt, puis un jour, en revenant de l'école, Sarah s'est aperçu qu'elle l'avait effectivement perdu. Sans douleur (des fois que ça vous arriverait...). On avait demandé au docteur, qui nous avait dit de « laisser aller, ça va repousser ». Effectivement, ce n'est pas très jolie, un doigt sous l'ongle (ça doit être pour ça qu'on a des ongles), mais l'ongle repoussa lentement et fit son chemin dans les crevasses de peau.

Mais revenons à nos moutons. Je devais aller aux toilettes. Je sais, c'est beaucoup de détail, mais cette fois, il est arrivé un événement! Alors que je travaillais fort sur le trône, j'entends quelqu'un tâter la poignée. Je dis donc qu'il y a quelqu'un. Bon, ça se peut que je ne parle plus suffisamment fort, à force de me faire dire d'« arrêter de gueuler » par ma meilleure blonde, qui a de la difficulté à faire la différence entre parler fort et « gueuler ». Mais bon, me dis-je, la porte est barrée, fa que...

Quelques secondes plus tard, ça gosse la poignée. Je me répète : « il y a quelqu'un ». Dans ma tête, ça dit : « cou donc, c'est l'heure où tout le monde a envie en même temps ». Faut dire qu'un seul siège pour un Tim et un dépanneur, ce n'est pas trop terrible non plus en partant.

Ça gosse toujours à la poignée. Ben câlice, le gig
Ce matin, je me suis réveillé deux heures et quart après mon réveil-matin. Comme quoi quand ton corps a besoin de repos, peu importe ce que tu veux qu'il fasse, il se reposera. Bon, nous allons rentrer un peu plus tard, mais ça ira. De toute façon, rendu là, je ne peux pas vraiment remonter le temps! Je passe mon temps à dire que je ne peux dire à quelle heure je serai rentré qu'une fois rendu à la maison... En voici une des raisons!

Mais quand même, je suis dans un Fifth Wheel, et réveil en retard ou non, on prends le temps d'aller chercher un café et un bon gâteau aux bananes. Une fois ainsi équipé, je peux reprendre la route.

Aux nouvelles à la radio, on annonce que dans le nord de l'Ontario, la Police Provincial de l'Ontario (PPO) de North Bay traque les conducteurs en état d'ébriété le jour, car ils sont encore légalement saouls de la veille, malgré qu'ils aient dormi quelques heures. Tenez-vous le pour dit...

Je m'arrête à Kingston, ON pour faire le plein complet et final de ma semaine, celui qui comptera pour le calcul de mon économie de carburant. Puis je reprends la route, direction Cardinal, ON pour le déjeuner au meilleur relais de la 401.

Une heure plus tard, je m'installais au comptoir. Pour faire changement, j'ai pris une omelette jambon-fromage. Différent de l'omelette espagnole qui, bien que délicieuse, me sort un peu par les oreilles!

En reprenant la route, je vois un de nos Western Star qui me dépasse... Tiens, c'est Tout P'tit... tiens, avec sa blonde. Un peu plus loin, on commence à placoter... et qu'ouï-je? Le bébé aussi est à bord! Épopée familiale! Il me raconte qu'ils se rendent en ville pour échanger de remorque et repartent vers les États-Unis. Bonne route, groupe!

Je m'arrête ensuite à la halte routière de Rivière-Beaudette. Enfin, de retour au pays! Un petit café et on repars. Des fois, comme aujourd'hui, j'ai l'impression d'arrêter à tous les poteaux...

Ma mission d'arrivée consiste à me rendre tout d'abord à notre cours de Lachine. J'y laisse ma remorque chargée en échange d'une autre vide. J'en profite pour finaliser mon enveloppe (qui contient tous les documents relatif à ma semaine) pour la laisser sur place, dans la boite aux lettres de courrier interne, idée de Mao. Nous, les gars de l'extérieur, pouvons y laisser nos enveloppes, ici autant qu'à l'autre cours de Montréal-Est, et les chauffeurs de ville, ou tout autre chauffeur qui par hasard se dirige vers le bureau-chef, peuvent les amener avec eux. Ce qui amène la « paye » de la compagnie, et par le fait même, celle des chauffeurs.

Je reprends donc la route « par en arrière », soit l'autoroute 13, puis l'autoroute 440 qui m'amène à l'autoroute 25. Ensuite, je poursuis sur la 158 qui nous mène à Joliette. En route, je commence à trouver que l'omelette, bien que délicieuse, est rendue loin. Je me cherche donc un endroit rapide où je pourrai manger, mais pas trop chargeant, car le souper est proche, à la maison...

Je choisis donc le « Tim Horton du doigt ». Nous l'avons baptisé ainsi, je vous raconte vite fait... Un beau jour, Sarah avait besoin d'aller aux toilettes. C'est pas mêlant, elle a toujours envie lorsqu'un Tim Horton approche! Elle et sa maman étaient en automobile. Maman, qui n'est pas à un café près, acquiesce à la demande. Sarah, vraiment pressée cette fois, descends de l'automobile et en fermant la porte, se met à pleurer et à crier comme si la fin du monde était arrivée.

Maman, pas encore débarquée, descends en vitesse et fait le tour de l'automobile. Sarah, la pauvre chouette, s'est refermée la porte sur un doigt! Elle tient sûrement ça de son parrain... Maman ouvre la porte, regarde les dommages (pas grand chose, mais un doigt bleu assez rapidement), et travaille à réconforter la fille. Évidemment, c'est presque mission impossible. Une dame qui a vu la scène arrive et, pour « réconforter » Sarah lui dit : « tsé, ça m'est déjà arrivé... ton ongle va tomber »!!! Oh que la maman lui a lâché une de ses paires de yeux... C'est ben juste parce qu'elle n'avait pas le temps d'y tomber dans la face! Comme si Sarah avait besoin à ce moment-là d'entendre ça.

Pour la petite histoire, son ongle s'est soulever, comme décoller du doigt, puis un jour, en revenant de l'école, Sarah s'est aperçu qu'elle l'avait effectivement perdu. Sans douleur (des fois que ça vous arriverait...). On avait demandé au docteur, qui nous avait dit de « laisser aller, ça va repousser ». Effectivement, ce n'est pas très jolie, un doigt sous l'ongle (ça doit être pour ça qu'on a des ongles), mais l'ongle repoussa lentement et fit son chemin dans les crevasses de peau.

Mais revenons à nos moutons. Je devais aller aux toilettes. Je sais, c'est beaucoup de détail, mais cette fois, il est arrivé un événement! Alors que je travaillais fort sur le trône, j'entends quelqu'un tâter la poignée. Je dis donc qu'il y a quelqu'un. Bon, ça se peut que je ne parle plus suffisamment fort, à force de me faire dire d'« arrêter de gueuler » par ma meilleure blonde, qui a de la difficulté à faire la différence entre parler fort et « gueuler ». Mais bon, me dis-je, la porte est barrée, fa que...

Quelques secondes plus tard, ça gosse la poignée. Je me répète : « il y a quelqu'un ». Dans ma tête, ça dit : « cou donc, c'est l'heure où tout le monde a envie en même temps ». Faut dire qu'un seul siège pour un Tim et un dépanneur, ce n'est pas trop terrible non plus en partant.

Ça gosse toujours à la poignée. Ben câlice, le gigon réussit à débarrer la porte avec un vingt-cinq cents! Ne me demandez pas comment, c'est sécuritaire qu'el'crisse! Alors que je commence à lui élaborer la théorie qui veut qu'il faut être gigon en mausus pour s'imaginer que si la porte est barrée c'est que la place est libre, le gigon s'excuse et referme ladite porte! Pauvre con... Pas moyen de chier en paix...

Une soupe et un bagel plus tard, je reprends la route en direction de l'usine de pneu, afin d'y laisser ma remorque vide. Un coup de balai, puis je la décroche à l'endroit approprié. Ensuite, au bureau d'expédition où la belle Martine (c'est presque toujours elle) doit signer mon billet de sortie. Elle a hâte d'avoir fini sa journée (dans une couple d'heures), mais aussi son marathon de douze jours de suite de travail. Tiens, on n'est pas si pire finalement, sur les camions...

Ne reste que moins de trente minutes et je suis chez moi, à la maison, où m'attendent avec le plus beau sourire et le meilleur des soupers mes deux amours.

P.S. : à partir de Booneville, j'ai improvisé mon chemin du retour. Impossible d'avoir Internet et donc Google Maps, j'ai fait ça à l'ancienne mode : au pif. J'ai depuis pu vérifier et constater que mon chemin donnait 967 miles (en 17:04) jusqu'à Détroit. Le meilleur chemin donnait 931 miles (en 16:12), en passant par le Missouri, état passablement cô
Ce matin, je me suis réveillé deux heures et quart après mon réveil-matin. Comme quoi quand ton corps a besoin de repos, peu importe ce que tu veux qu'il fasse, il se reposera. Bon, nous allons rentrer un peu plus tard, mais ça ira. De toute façon, rendu là, je ne peux pas vraiment remonter le temps! Je passe mon temps à dire que je ne peux dire à quelle heure je serai rentré qu'une fois rendu à la maison... En voici une des raisons!

Mais quand même, je suis dans un Fifth Wheel, et réveil en retard ou non, on prends le temps d'aller chercher un café et un bon gâteau aux bananes. Une fois ainsi équipé, je peux reprendre la route.

Aux nouvelles à la radio, on annonce que dans le nord de l'Ontario, la Police Provincial de l'Ontario (PPO) de North Bay traque les conducteurs en état d'ébriété le jour, car ils sont encore légalement saouls de la veille, malgré qu'ils aient dormi quelques heures. Tenez-vous le pour dit...

Je m'arrête à Kingston, ON pour faire le plein complet et final de ma semaine, celui qui comptera pour le calcul de mon économie de carburant. Puis je reprends la route, direction Cardinal, ON pour le déjeuner au meilleur relais de la 401.

Une heure plus tard, je m'installais au comptoir. Pour faire changement, j'ai pris une omelette jambon-fromage. Différent de l'omelette espagnole qui, bien que délicieuse, me sort un peu par les oreilles!

En reprenant la route, je vois un de nos Western Star qui me dépasse... Tiens, c'est Tout P'tit... tiens, avec sa blonde. Un peu plus loin, on commence à placoter... et qu'ouï-je? Le bébé aussi est à bord! Épopée familiale! Il me raconte qu'ils se rendent en ville pour échanger de remorque et repartent vers les États-Unis. Bonne route, groupe!

Je m'arrête ensuite à la halte routière de Rivière-Beaudette. Enfin, de retour au pays! Un petit café et on repars. Des fois, comme aujourd'hui, j'ai l'impression d'arrêter à tous les poteaux...

Ma mission d'arrivée consiste à me rendre tout d'abord à notre cours de Lachine. J'y laisse ma remorque chargée en échange d'une autre vide. J'en profite pour finaliser mon enveloppe (qui contient tous les documents relatif à ma semaine) pour la laisser sur place, dans la boite aux lettres de courrier interne, idée de Mao. Nous, les gars de l'extérieur, pouvons y laisser nos enveloppes, ici autant qu'à l'autre cours de Montréal-Est, et les chauffeurs de ville, ou tout autre chauffeur qui par hasard se dirige vers le bureau-chef, peuvent les amener avec eux. Ce qui amène la « paye » de la compagnie, et par le fait même, celle des chauffeurs.

Je reprends donc la route « par en arrière », soit l'autoroute 13, puis l'autoroute 440 qui m'amène à l'autoroute 25. Ensuite, je poursuis sur la 158 qui nous mène à Joliette. En route, je commence à trouver que l'omelette, bien que délicieuse, est rendue loin. Je me cherche donc un endroit rapide où je pourrai manger, mais pas trop chargeant, car le souper est proche, à la maison...

Je choisis donc le « Tim Horton du doigt ». Nous l'avons baptisé ainsi, je vous raconte vite fait... Un beau jour, Sarah avait besoin d'aller aux toilettes. C'est pas mêlant, elle a toujours envie lorsqu'un Tim Horton approche! Elle et sa maman étaient en automobile. Maman, qui n'est pas à un café près, acquiesce à la demande. Sarah, vraiment pressée cette fois, descends de l'automobile et en fermant la porte, se met à pleurer et à crier comme si la fin du monde était arrivée.

Maman, pas encore débarquée, descends en vitesse et fait le tour de l'automobile. Sarah, la pauvre chouette, s'est refermée la porte sur un doigt! Elle tient sûrement ça de son parrain... Maman ouvre la porte, regarde les dommages (pas grand chose, mais un doigt bleu assez rapidement), et travaille à réconforter la fille. Évidemment, c'est presque mission impossible. Une dame qui a vu la scène arrive et, pour « réconforter » Sarah lui dit : « tsé, ça m'est déjà arrivé... ton ongle va tomber »!!! Oh que la maman lui a lâché une de ses paires de yeux... C'est ben juste parce qu'elle n'avait pas le temps d'y tomber dans la face! Comme si Sarah avait besoin à ce moment-là d'entendre ça.

Pour la petite histoire, son ongle s'est soulever, comme décoller du doigt, puis un jour, en revenant de l'école, Sarah s'est aperçu qu'elle l'avait effectivement perdu. Sans douleur (des fois que ça vous arriverait...). On avait demandé au docteur, qui nous avait dit de « laisser aller, ça va repousser ». Effectivement, ce n'est pas très jolie, un doigt sous l'ongle (ça doit être pour ça qu'on a des ongles), mais l'ongle repoussa lentement et fit son chemin dans les crevasses de peau.

Mais revenons à nos moutons. Je devais aller aux toilettes. Je sais, c'est beaucoup de détail, mais cette fois, il est arrivé un événement! Alors que je travaillais fort sur le trône, j'entends quelqu'un tâter la poignée. Je dis donc qu'il y a quelqu'un. Bon, ça se peut que je ne parle plus suffisamment fort, à force de me faire dire d'« arrêter de gueuler » par ma meilleure blonde, qui a de la difficulté à faire la différence entre parler fort et « gueuler ». Mais bon, me dis-je, la porte est barrée, fa que...

Quelques secondes plus tard, ça gosse la poignée. Je me répète : « il y a quelqu'un ». Dans ma tête, ça dit : « cou donc, c'est l'heure où tout le monde a envie en même temps ». Faut dire qu'un seul siège pour un Tim et un dépanneur, ce n'est pas trop terrible non plus en partant.

Ça gosse toujours à la poignée. Ben câlice, le gigon réussit à débarrer la porte avec un vingt-cinq cents! Ne me demandez pas comment, c'est sécuritaire qu'el'crisse! Alors que je commence à lui élaborer la théorie qui veut qu'il faut être gigon en mausus pour s'imaginer que si la porte est barrée c'est que la place est libre, le gigon s'excuse et referme ladite porte! Pauvre con... Pas moyen de chier en paix...

Une soupe et un bagel plus tard, je reprends la route en direction de l'usine de pneu, afin d'y laisser ma remorque vide. Un coup de balai, puis je la décroche à l'endroit approprié. Ensuite, au bureau d'expédition où la belle Martine (c'est presque toujours elle) doit signer mon billet de sortie. Elle a hâte d'avoir fini sa journée (dans une couple d'heures), mais aussi son marathon de douze jours de suite de travail. Tiens, on n'est pas si pire finalement, sur les camions...

Ne reste que moins de trente minutes et je suis chez moi, à la maison, où m'attendent avec le plus beau sourire et le meilleur des soupers mes deux amours.

P.S. : à partir de Booneville, j'ai improvisé mon chemin du retour. Impossible d'avoir Internet et donc Google Maps, j'ai fait ça à l'ancienne mode : au pif. J'ai depuis pu vérifier et constater que mon chemin donnait 967 miles (en 17:04) jusqu'à Détroit. Le meilleur chemin donnait 931 miles (en 16:12), en passant par le Missouri, état passablement côteux. Pour 35 miles de plus de route plutôt horizontale, mon choix était donc très bon malgré tout! (Fred et les amis français : prendre les miles et les multiplier par 1,61 pour en faire des kilomètres).
teux. Pour 35 miles de plus de route plutôt horizontale, mon choix était donc très bon malgré tout! (Fred et les amis français : prendre les miles et les multiplier par 1,61 pour en faire des kilomètres).
on réussit à débarrer la porte avec un vingt-cinq cents! Ne me demandez pas comment, c'est sécuritaire qu'el'crisse! Alors que je commence à lui élaborer la théorie qui veut qu'il faut être gigon en mausus pour s'imaginer que si la porte est barrée c'est que la place est libre, le gigon s'excuse et referme ladite porte! Pauvre con... Pas moyen de chier en paix...

Une soupe et un bagel plus tard, je reprends la route en direction de l'usine de pneu, afin d'y laisser ma remorque vide. Un coup de balai, puis je la décroche à l'endroit approprié. Ensuite, au bureau d'expédition où la belle Martine (c'est presque toujours elle) doit signer mon billet de sortie. Elle a hâte d'avoir fini sa journée (dans une couple d'heures), mais aussi son marathon de douze jours de suite de travail. Tiens, on n'est pas si pire finalement, sur les camions...

Ne reste que moins de trente minutes et je suis chez moi, à la maison, où m'attendent avec le plus beau sourire et le meilleur des soupers mes deux amours.

P.S. : à partir de Booneville, j'ai improvisé mon chemin du retour. Impossible d'avoir Internet et donc Google Maps, j'ai fait ça à l'ancienne mode : au pif. J'ai depuis pu vérifier et constater que mon chemin donnait 967 miles (en 17:04) jusqu'à Détroit. Le meilleur chemin donnait 931 miles (en 16:12), en passant par le Missouri, état passablement côteux. Pour 35 miles de plus de route plutôt horizontale, mon choix était donc très bon malgré tout! (Fred et les amis français : prendre les miles et les multiplier par 1,61 pour en faire des kilomètres).

Retour dans la froidure - Journée 6


Ce matin, comme hier soir d'ailleurs, il faisait un froid assez intense. J'en ai profité pour ressortir mes pantalons. Vu le tôt réveil, le décalage (encore pour quinze minutes) et mon antipathie naturel envers McDo, je me suis rendu au Pétro tout neuf de Brazil, IN. Mao m'avait dit qu'il l'avait vu bien ouvert, ce qui n'était pas le cas la dernière fois que j'y étais allé. Je suis allé jeté un coup d’œil dans le restaurant (la seule partie qui ait vraiment changée) : ils ont ajouté le comptoir typique du Pétro, l’îlot pour le buffet (le meilleur parmi les chaines de relais) mais toutefois, ils ont laissé le cachet typique de l'ancien Brazil Grill. Vu du cadre de porte, ça semble bien. Il faudra bien l'essayer pour vrai un de ces quatre...

En m'en allant d'une bosse à l'autre, chacune parsemé de craques, je maudissais tous les zoufs qui persistent à dire que les routes sont plus belles aux États-Unis. Ça doit faire longtemps qu'ils ne sont pas allé aux États-Unis, justement. En tout cas, je les invite à venir faire l'Interstate 70 entre Indianapolis et Terre Haute, aller et retour, jusqu'à ce qu'ils comprennent que ce n'est pas le cas. Bon, n'oubliez pas les amortisseurs de rechange, des fois...

À partir de Terre Haute, on nous indique que l'on peut emprunter la US-40 pour s'éviter les bouchons dans les travaux. J'ai tergiversé longtemps, pour finir par me dire qu'un samedi, ça ne devait pas être si pire. Ce fut finalement un bon choix. L'arrière-pays attendra!

Je me suis arrêté à Warren, IN, pour le diner. Ici, ça commence (un peu, mais si peu) à sentir la maison. Ensuite, jusqu'à Fort Wayne, IN pour y prendre la US-24 vers l'est. Tiens, on dirait que les travaux ont beaucoup avancé depuis la dernière fois. On était à y couler le béton sur la travée. Moi qui croyais qu'on en avait pour l'an prochain, je commence à croire qu'on y roulera dès cette hiver. Les zoufs n'auront plus de raison de se rallonger jusqu'à Dayton, OH afin de supposément sauver du temps...

Je me cherchais un dépanneur, alors je suis arrêté à Texas, OH, en fait, juste à l'ouest du village. Bon, ce n'est pas très accueillant, genre la porte nous dit d'aller aux toilettes ailleurs... Il faut aussi se stationner chez le restaurant d'en face, vu qu'il n'y a aucun espace pour camion, d'autant que ce serait à rebrousse poil de la circulation. Je me demande si le restaurant en est content... Il n'aura pas eu le temps de le dire cette fois-ci!

Le passage aux douanes s'est fait rapidement, car il n'y avait presque personne. Je me suis présenté à la guérite, ai échangé quelques mots avec la douanière, et ce fut fait. Je me suis par la suite rendu à Comber, ON afin de faire le plein d'un côté : 356,1 litres pour cette fois. Puis, on reprend la route jusqu'à Dutton, ON ou je me suis installé pour souper. À ce moment, je commençais fermement à avoir mon voyage! Mon évaluation de fin de journée me donnait encore un trois heures de routes pour me rendre à Bowmanville, ON. Ouf!

Je me suis arrêté pour la pause-café à Ingersoll, ON, puis un dernier droit jusqu'à Bowmanville, ON, où je me suis campé pour la nuit. Repos bien mérité, après une grosse journée... encore une fois!

Roulons dans l'arrière pays - Journée 5


À mon réveil, tout ce que j'avais en tête, c'était de retourner me coucher. D'autant plus qu'avec le décalage, il faisait encore noir. Bon, il faut ce qu'il faut... et probablement que, comme ça arrive souvent, une fois parti, ça ira mieux!

Je me rends donc à l'intérieur du Pilot. Après la traditionnelle visite au cabinet, je me choisis un café (il y en a bien huit saveurs différentes) et un sandwich à déjeuner (muffin, œuf, saucisse et fromage). Arrivé à la caisse, Billie me regardait en chantant avec son air « bof ». Avec seulement quelques formules de politesse, genre dire Bonjour, Merci, Passez une belle journée (me semble pas qu'il n'y ait là rien de bien exceptionnel!), j'ai l'impression de lui avoir donné une bonne dose de bonheur. Elle me répondit d'un très beau sourire et tout son visage s'illumina. Comme dans la publicité, il m'arrive de livrer du bonheur!

Maintenant, c'était le temps de reprendre la route. J'avais décidé de revenir via Russellville, puis l'Interstate 40 jusqu'à Conway. De là, prendre la US-64 est qui m'amènerait à la US-67. Celle-ci coupe en biais l'Arkansas pour ressortir, par la US-412, à Hayti, MO. C'est ce que j'ai improvisé sans Internet, vu que je n'ai plus de logiciel de carte... ni de GPS!

Peu après Conway, je me cherchais un endroit où prendre la pause. Je me souvenais d'une sortie où deux relais se faisait face. Mais comme il y a longtemps que je n'ai pas fait cette route, ma mémoire ne savait plus.

J'ai vu les pancarte pour Bald Knob, alors je suis sorti. C'était bien là... mais un relais avait coupé son accès aux camions, et un nouveau Phillips avait poussé un peu plus loin dans la rue. Très beau relais, mais sans accès Internet!

Un café plus tard, je reprenais la route. En arrivant à l'ancienne fin, où il y avait un mini-relais, je constate que la fin a été repoussé un peu plus loin. Bien, dans le temps où j'y passais souvent, il y avait beaucoup de construction. Ça a fini par aboutir...

L'autoroute donc, je l'ai constaté plus loin, a rallongé de 32 kilomètres. Par contre, les arrêts y sont plutôt rare, incluant les villages où j'ai déambulé en reprenant la vieille route. J'ai donc dû me résoudre à me rendre jusqu'au Missouri, dans la ville de Cordwell, juste de l'autre côté du pont sur la US-412. Rendu là, j'étais affamé! Je me suis stationné derrière le bar (ou est-ce une brasserie?), là où semble t-il était possible de « squatter » une connexion Internet. Étais-je trop loin? En tout cas, aucune connexion dans les environs.

En repartant, j'ai pu constater que le coton est prêt dans les champs. Même que certains ont commencé la récolte. Ça fait drôle de voir les petits arbustes remplis de ces petites boules de « ouate »! Chez nous dans le nord, ce n'est pas monnaie courante... Assez impressionnant aussi de voir la grosse bale une fois récoltée, du genre gros comme un camion porteur (pensez à un dix roues à sable, genre...). Des millions, voire peut-être des milliards de petites boules!

Je fais ensuite un arrêt à Matthews, MO, afin d'y faire le plein. Calculant la distance qu'il me reste jusqu'à Comber, ON, je décide que de remplir mon réservoir côté chauffeur (il est un peu plus gros que l'autre) sera suffisant. Il y a entre les deux une dizaine d'heures de routes. En me rendant à l'intérieur afin de récolter la facture, je trouve un vingt-cinq cents dans la cour. Après avoir visité la toilette, ramasser ladite facture, un coup d’œil en passant dans la machine à sous, un autre vingt-cinq cents oublier! Hé ben, voyage payant...

Il y avait beaucoup de vent dans tout le secteur du nord-est de l'Arkansas. Je constate que ça ne s'améliore pas dans le sud-est du Missouri. De grands champs dans les deux cas, donc de grands vents. Heureusement, en arrivant à l'Illinois, avec la présence de forêt, ça devrait s'estomper.

Arrivé à Charleston, MO, je me permets enfin un arrêt afin de faire mes « choses financières ». Pour ce faire, j'ai besoin d'un peu de temps, ce qui a manqué depuis mon départ, et d'une connexion Internet, ce qui n'était pas évident à trouver dans ce secteur que je n'ai pas visiter depuis des lunes! Évidemment, tant qu'à ouvrir Internet, un peu de Facebook fait passer le temps!

À mon retour au camion, un message de Lori, qui me donne mon numéro de transaction pour la douane, et un autre de Cynthia, qui me donne ce que j'aurai à faire à mon arrivée à Montréal, pour finir chez nous. Ça adonne bien, nous sommes vendredi et il est seize heures cinquante. J'allais justement leurs sonner la cloche si ce n'eut été fait...

Je me rends par la suite jusqu'à Ina, IL, afin de manger et de glander un peu (encore?) sur Internet. Ben quoi, j'ai eu assez de descendre en pompier sans aucune (ou presque) connexion, je vais toujours ben prendre mon temps en revenant! La connexion avec le McDo finit par fonctionner, pour mon plus grand bonheur!

Pour terminer la journée, je me rends jusqu'à Marshall, IL où j'établis le campement pour la nuit. Tiens, un autre McDo, une autre heure sur les Internets. Puis, un bon dodo bien mérité!

3 octobre 2011

De Scottsville à Boonville - Journée 4


Au matin, je me suis procuré une pizza que je croyais « à déjeuner ». Dans ma tête, je me disais que « ça ne se pouvait pas à six heures du matin que la pizza soit régulière »... Ben oui, ça se peut! Mais comme j'ai commencé par le café, ça ne me tentait plus de payer le café côté dépanneur et d'aller du côté restaurant pour un sandwich... Ça m'apprendra, mais la pizza était quand même bonne, juste drôle comme déjeuner! Mais bon, ma cousine Isabelle s'est élevée en déjeunant avec des affaires louches, pis elle est encore belle comme un cœur, ça ne doit pas être si pire. Tout ça pour dire que sur la route, des fois, on fait avec ce qu'on a...

Avant de m'endormir hier soir, j'avais vérifier dans l'Atlas à savoir ce qu'il me restait comme route à faire. Je étais surpris de constater qu'en une heure, je serais sur place! Wow, un peu plus et j'arrivais avant de m'en rendre compte...

Marteau étant du genre « téléphoneux de client », au point de manquer de minutes sur son forfait, m'avait souffler le chemin. Bon, de mon côté, quand l'adresse dit US-80 est, ça me suffit. Mais il y avait une voie de contournement que je n'aurais peut-être pas pris de moi-même... ce qui m'aurait fait voir un bout de la ville de plus.

Peu avant huit heures, à la belle noirceur, je suis arrivé au moment où les employés arrivaient eu aussi. Et il y en avait du monde. J'ai attendu que le chauffeur du camion devant moi ait fini de s'enregistrer (on est rendu, ça ne presse plus!), mais celui du camion de derrière, assurément pas à sa première visite comme moi, débarqua, se rendit à la guérite, s'enregistra, retourna à son camion, et entra dans la cour pour y prendre son rang. Ah le salop, il vient de me passer devant!

Je me suis donc enregistré à mon tour. La dame m'expliqua la procédure, car en fait, tous ces camions allaient à deux endroits différents. Et moi, j'étais le troisième de ma lignée. Heureusement, car de l'autre côté, il y en avait bien cinq ou six. Mais le mécréant était bien devant moi! Avoir été nerveux, j'eus été deuxième...

Après un peu de temps, mais rien d'anormale, mon tour arriva. Le deuxième camion quitta le quai. Je m'y suis donc rendu, j'ai reculé. Je suis ensuite allé derrière pour ouvrir les portes, puis me coller contre le quai. L'homme revint peu de temps après. Je devais enlever les courroies afin qu'il puisse sortir la bobine. Une fois ladite bobine partie, je devais ramasser le support en bois et le carton de protection, préparant ainsi la place pour ramasser la suivante. J'avais des courroies à rouler ben en masse.

À dix heures, heure de la maison, j'étais vide. Je me suis donc rendu au relais Valero de Marshall, à quinze minutes de là. En m'y rendant, j'ai reçu mon message pour la suite des choses. Je m'en allais à Booneville, AR. Déjà, ça sonnait loin, bien que je n'ai jamais entendu ce nom. Mais bon, avec près de deux heures pour rejoindre le coin sud-ouest de cet état, ça ne pouvait qu'être plutôt loin.

Arriver au Valero, dis-je, j'ai emprunté l'Internet d'un Hotel afin de savoir où je vais. Google Maps parlait de quatre heures! Et ça, il faut tenir compte que c'est en automobile... en camion, on peut ajouter, sur un tel trajet, un bon deux heures, même parfois plus. Le hic, c'est que je devais y être pour avant quinze heures. Comme dans ma tête nous étions vendredi, je me suis dit: "ouf, je ne serai pas là, c'est presque certain!" Dans l'entre-temps, Marteau me contacta: il venait d'arriver chez le client. Donc, pas nerveux, et très confiant en ma Lori, je suis parti. Il était dix heures trente.

J'ai pris une pause à Linden, TX pour diner. Par la suite, je me suis diriger vers Texarkana. Juste au nord, en entrant dans l'Arkansas, se situe la ville d'Ashdown. Là, nous allions jadis, dans l'temps où l'on faisait beaucoup de Texas et d'Arkansas, à l'usine de Domtar pour y charger des boites de papier. Le seul problème, c'était assez long. Aussi, dans la même ville, mais plus dans les terres, je suis déjà allé ramassé deux palettes de pacanes fraiches et neuves. Succulentes! Ah oui, j'avais pu en acheter pour moi même... Cinq livres!

L'Arkansas est un état où l'on trouve de tout: forêts, montagnes, lacs et rivières... Alors en camion, c'est parfois long si on sort des autoroutes. Ce fut le cas cette fois. Et plus ça allait, plus je trouvais que le temps avançait, mais pas moi. Ben, pas mal moins vite en fait.

Arrivé dans la ville de Cove, j'aperçois l'affiche qui m'annonce la ville de Waldron. J'avais remarqué cette ville car c'est après celle-ci que je prendrai le dernier bout de route, environ une demi-heure, avant d'arriver à Booneville. Par contre, moi qui croyait qu'on y était presque, je constate qu'il reste cinquante-cinq miles, soit une bonne heure et des poussières... plus la demi-heure par la suite. Un coup d'oeil à l'horloge et... oh! Je ne serai pas là à temps! Encore deux heures... j'écris donc à Lori pour lui annoncer la nouvelle... parce qu'en fait, elle aura fini sa journée lorsque j'arriverai. "Me reste encore deux heures".

Quelques longues minutes plus tard, mais bon, c'est compréhensible, même le cellulaire ne se rendait pas tourjours et partout dans ce coin-là, la réponse de Lori arriva. Et entre-temps, je me suis rendu compte que nous n'étions que jeudi. Ce qui change tout car si on ne peut pas charger, reste toujours le lendemain matin. Lori m'écrit que ses informations à l'origine étaient erronées, et que c'est ouvert vingt-quatre heures par jour. Je peux donc y aller "lorsque j'arriverai" et je serai chargé. Ouf...

À ce moment, mon stress a tombé. J'ai donc profité du relais de la ville de Mena, AR pour prendre une pause bien mérité. Aucun but précis, juste prendre un petit temps d'arrêt pour relaxer, tout en absorbant le fait que "ça presse pu". Je fonctionne toujours à cheval en me disant que le client me prendra quand j'arriverai, mais en même temps je fais toujours des pieds et des mains pour arriver à l'heure demandé. La journée de la livraison et de la cueuillette est donc toujours une journée de course à relais. Surtout quand on se pense le vendredi pendant le trois quart de la journée...

Maintenant tout relaxé, je pouvais obserser le paysage et la nature paisiblement! Je me suis rendu compte que dans ce coin de pays, il y a une surabondance de Western Star. Normal, il y a beaucoup de transport de bois en longueur. Et comme un Western Star, c'était fait fort... C'était, car ils en ont ben r'pardu depuis que Freightliner les ont absorbés!

Je suis finalement arrivé à Booneville. Google me disait de tourner à gauche, mais la logique de l'adresse me disait que ça devrait être plutôt à droite. En bon disciple de Google, qui en plus me donnait le bon nom de la compagnie, j'ai pris à gauche... Pour me rendre compte évidemment qu'il n'y avait rien à cette adresse!

J'ai fait un demi-tour dans une fourche en triangle. J'ai pris ma fourche un peu courte, faute de vouloir aller revirer à cent kilomètres plus loin (ça m'est déjà arrivé...), alors lorsque les roues de la remorque ont quitté l'asphalte, oh, à peine assez long pour qu'elles descendent un peu trop bas là où il y aurait pu y avoir un peu de garnotte... et j'ai senti que les roues de mon camion ont presqu'eu le temps de patiner alors que la remorque penchait un peu trop. Mais presqu'en même temps, les roues remontaient sur le bitume. Une chance en fait, sinon, je serais resté coincé comme en hiver...

Une fois remis de ma petite émotion, je me dirige vers la ville, la traverse, puis j'arrive finalement à mon client. Il est maintenant dix-huit heures. C'est une grosse entrepôt (enfin, je n'ai pas l'impression qu'on y produit grand chose...). Je m'avance jusqu'à la porte... mais c'est la réception. Je continue jusqu'au fond où semble se situer l'expédition. Semble, parce que ce n'est pas si évident. Au moment de relâcher le frein de stationnement, en entendant le traditionnel "pssshhh", j'ai un sentiment d'avoir réussi ma mission, enfin! Pour le retour, ce soir, on verra et là, c'est vraiment vrai, ça ne presse plus.

J'entre donc à l'intérieur. La dame me reçoit. Je remplis la feuille avec toutes mes données. Tout va bien, mais c'est là-bas l'heure du souper. Alors la dame me dit qu'ils commenceront à me charger dans une heure environ. Bon, tant qu'à moi, d'abord que je suis chargé ce soir, ça ira... de toute façon, je crois que je n'irai pas très loin ce soir... Je retourne dans le camion, et je vais prendre le quai qu'elle m'a assigné. Je peux maintenant officiellement me reposer (entre autre en tapant une partie de ce récit).

Effectivement vers dix-neuf heures, ça commence à bouger. J'ai cherché pendant ce temps, si il n'y avait pas une connexion Internet. mais ce fut peine perdue! Un peu plus tard, la gentille dame me cherchait (car j'étais aller marcher un peu plus loin dans la cour). C'était terminé. Elle m'avait dit d'amener mon code-barre pour pouvoir envoyer les papiers au bureau pour la douane.

Je me suis donc rendu au bureau avec tous mes papiers. Un collant ici, quelques écritures là, la dame met le tout dans le télécopieur. Une fois que le tout est fait, je vais avancer le camion. La dame sort elle-même afin de poser le sceller après que j'aie fermé les portes. Voilà, maintenant, ne reste qu'à me trouver un endroit pour passer la nuit. La ville de Russellville, AR fera l'affaire, à environ deux heures en avant.

Je pars vers l'est. Déjà, rouler vers l'est et le nord, ça sent le retour. Le premier village que je rencontre, et où d'ailleurs je dois changer de route vers le nord porte le nom rigolo de Magazine! Je passe tout droit, mais heureusement, il y a sur ce coin un dépanneur avec un grand stationnement. Je peux donc me retourner sur un dix cennes. Un coup reviré vers le nord, la radio se met à jouer "Driving my life away" (Conduire ma vie...)! Oh que j'ai eu du plaisir sur ma petite route à deux voies... ah, une voie et trois quarts même! Par chance, à l'heure qu'il était, il n'y avait pas grand monde. Le bonhomme avait du gros plaisir...

Un moment donné, Mao me téléphona et me raconta que Marteau, de son côté, avait eu un voyage de retour à Memphis, TN, mais pour le lendemain matin. Il était donc arriver là-bas peu de temps après souper.

Presque deux heures plus tard, j'arrivais au Pilot de Russellville, de peine et misère, vraiment vidé! Une bonne nuit, ça va me replacer...

1 octobre 2011

Le Texas est proche - Jour 3


Je me suis réveillé un peu tard ce matin. Enfin, tard dans mes habitudes à moi. Du genre que Sarah est à l'école et que Caro est au déjeuner avec ses p'tites madames. J'ai préparé mon dîner avant d'aller visiter les toilettes. Car quand je commence plus tard, la faim vient plus vite. Je veux bien tenter de rallier Effingham, IL mais c'est dans deux heures. Me semble que ça fera un peu loin. On verra...

La route suit son cours... et je n'ai pas de nouvelles de Marteau. Ah ben! Arrive l'Illinois. Sur la frontière, en sens inverse, la balance de l'Indiana est ouverte. Il me semble que depuis quelques mois, ils sont ouverts beaucoup plus souvent qu'avant. Bon, quand tu roules presque légalement en tout temps, ça ne te dérange pas vraiment. Ils ont un travail à faire, à moi de faire le mien correctement. D'ailleurs, si au temps où tout était permis il n'y avait pas eu autant d'abus, nous ne serions pas « pris » avec autant de surveillance et de nouveaux réglements aujourd'hui. Pensez-y les vieux quand vous bougonnerez après une balance ou un « agent de balance »...

La halte routière de Marshall, IL sera mon premier arrêt pour le diner. Elle est situé juste après la balance du côté Illinois qui, elle, est fermé pour rénovation. Tiens, c'est vrai, mais je ne me souvenais plus. Je ne sais toujours pas si mon balancement de remorque, qui donne un empattement si court, est vraiment légal. Mais bon, au diner... j'imagine que sur la distance qu'il me reste, une balance sera ouverte un jour...

Je reprends la route vers l'ouest jusqu'à Effingham. Cette ville s'est autoproclamé « la croisée des États-Unis », car elle est à l'intersection des autoroutes 70 et 57, donc entre Chicago au nord, Indianapolis et ultimement Baltimore à l'est, Memphis au sud et Saint-Louis et Kansas City à l'ouest. Et plusieurs autres villes indirectement, ces villes étant elle-même des intersections importantes sur la grille des Interstates américaines.

De là, je fourche plein sud par l'autoroute 57. Elle m'amènera à ma pause-café à un endroit que j'affectionne particulièrement dans la ville de Mount Vernon, IL, Hucks. Hucks comme dans Huckleberry Finn. Le relais qui porte ce nom comprends un restaurant où l'on mange très bien. Une visite à l'intérieur me fait constater par contre que ça ne fait que vivoter là aussi. Avant, la place était toujours pleine de gens en train de se régaler. Bon, il ne doit pas y avoir juste moi qui traîne sa nourriture!

Alors que je descends de mon camion, je voies un autre TJB qui passe sur la route, en direction du l'autoroute. Il semble partir du Pilot, situé un peu plus loin et de l'autre côté de la route. Je me demande bien de qui il s'agit. Marteau, peut-être? Un café, un sac de croustilles de Mononcle Ray et un chocolat plus tard, me revoici sur la route.

Vers treize heures, j'appelle mon copain Mao. Paraît qu'il s'en va à Lebanon (il faut bien que quelqu'un le fasse!). Il me raconte qu'il est parti plutôt tard la veille, et qu'en conséquence, il a dormi à Mallorytown. Grosse journée! Mais bon, ça se rattrape! Et avec l'heure et l'endroit où Marteau était lorsqu'il lui a parlé, c'est lui que j'ai vu à ma pause. Hé ben... Je suis donc encore plus vite que je l'ai longtemps pensé. Marteau devrait s'arrêter à Matthews, MO. Mao me laisse ensuite, car il roule avec Gilbert, un ancien de chez nous, rendu chez Jovan. J'ai hâte d'entendre le potinage...

Je passe ensuite Marion. La balance, un peu plus loin, est ouverte. Normal, elle est du genre « tout le temps ouverte ». Nous en aurons le cœur net. Et eux ont déjà découvert un faute de frappe dans mon numéro de permis du Ministère des Transports américain, alors ils sont bon pour chercher des poux.

Donc, je prends la rampe qui m'amène à la première pesée, celle qui nous pèse en roulant. Peut-être imprécise, mais elle sert à faire un triage. Tout de suite après, une flèche indique de quel côté il faut aller. À gauche si le poids est correct. À droite si le poids est au-delà d'une limite près de la limite légale, justement. Elle me donne la droite. Je serre donc à droite. Je me suis toujours demandé si ces pesées pouvait évaluer la longueur de l'empattement. Car un empattement plus court réduira peu à peu la limite de poids totale permise. Mais ce sont des situations qui ne se produisent que très rarement, alors nous ne sommes pas vraiment familier avec ça.

Je m'avance donc lentement vers la balance. Après un arrêt, je m'avance sur la balance, en prenant soin de poser mes essieux moteurs chacun sur sa plaque tel qu'indiqué. L'Illinois est bien le seul état qui pèse chaque essieux du camion séparément. Immobile, j'attends la lumière verte ou le signal sonore. Tiens, c'est vrai, je baisse un peu ma fenêtre pour écouter. Me semble que c'est long... et le stationnement derrière qui est rempli de camion, signe que « ça travaille fort » aujourd'hui. Me semble que c'est long... Bon enfin, j'ai la lumière verte. Je peux donc considérer que je suis légal partout!

Ça va mieux lorsqu'on sait que tout est parfait. En fait, il y a encore une chose qui me chicotte. Hier, j'ai demandé à Cynthia de me débarrer des beaux dollars sur ma carte de carburant. Elle m'a répondu qu'elle transférait ma demande à Jean-Luc, vu qu'elle n'a pas d'accès à nos comptes. Mais voilà, je n'ai pas eu de confirmation, donc je me demande si cela a bien été fait. Pas que j'en doute, mais bon, tant que ce n'est pas confirmer, ça laisse un doute...

J'arrive au Love's de Matthews, MO. Tiens, un TJB... je suis surpris qu'il ne soit pas de l'autre côté, au J Volant. Ça doit être Marteau. Je me choisis donc une pompe et je m'installe pour faire le plein. Comme je me rends au Texas, encore une journée devant moi et deux au retour avant de rejoindre l'Ontario, je peux me le permettre. La consigne dit qu'on doit prendre aux États-Unis que le carburant qu'il faut pour joindre l'Ontario, où c'est moins cher. En pitonnant sur la pompe pour la faire démarrer, je constate, parce qu'on me le demande, que Jean-Luc a bien fait son travail. J'entre le montant...

Après avoir rempli mes deux réservoirs, et pousser un peu la note pour atteindre 100 gallons (américains mais quand même...), je me rends à l'intérieur pour ramasser la facture mais surtout les dollars. De retour au camion, je démarre et fait le tour de la cour afin de repartir. Tiens, Marteau est maintenant dans son camion. Il a l'air ben de bonne humeur! Il en a encore pour quelques minutes avant de partir. Pas grave, comme il roule plus vite que moi, il me rattrapera en peu de temps. Je l'avise que de toute façon j'arrêterai pour souper dans une heure.

Je croyais que je me rendrais à l'autoroute 40... mais j'oubliais que de Matthews à West Memphis, il y a deux heures, pas une!!! Ça fait longtemps que je n'ai pas mis le pieds par là... J'ai donc arrêté à la nouvelle halte à Blytheville, en entrant en Arkansas. Marteau m'a rattrapé juste avant que j'y arrive. En fait, la halte n'est pas si nouvelle, mais moi c'est la première fois que j'y entre. Elle est identique à celle à Texarkana. Magnifique bâtiment en pièce sur pièce. Internet y est même accessible du camion.

Une heure plus tard, je quittais l'endroit. Une autre heure, j'atteignais West Memphis, le côté Arkansas de la ville de Memphis, TN. Je n'ai fait que l'effleurer car j'ai pris l'autoroute 40 vers l'ouest, en direction de Little Rock, AR, deux heures plus loin. Pour échapper à la folie des relais de North Little Rock, j'ai habitude de m'arrêter au relais Valero du port de Little Rock, beaucoup plus tranquille. Mais là, récession oblige, il pue. Ben, les toilettes puent. J'imagine que le premier qui a perdu son travail est le concierge... La prochaine fois, il faudrait que j’essaie l'autre de l'autre côté de la rue, mais il y a là encore moins de stationnement! Et de toute façon, j'imagine que je ne m'en souviendrai plus au moment venu...

Encore un petit bout de route avant de camper pour la nuit. Je poursuis le contournement de la ville pour me rendre à l'autoroute 30 qui me mènera à Texarkana. Marteau m'a dit qu'il camperait à Prescott, à moins d'une heure de là. On ne sait pas trop combien de temps il reste avant notre client, mais on estime à deux ou trois heures de Texarkana (on saura plus tard qu'on est dans l'champ).

Arrivé au milage 62, j'ai le temps d'apercevoir une petite bête qui courre sur l'autoroute. Ça semble être... prouttt... un furet! Ma fois, y'a t'il une bête sauvage quasi identique à un furet? Peut-être un peu plus court, quoiqu'à 95-100 kilomètres-heures, ma précision s'effrite un peu! Repose en paix, je n'ai rien pu faire...

À la sortie 2, je sors pour prendre la voie de contournement de Texarkana. J'observe que les viaducs sont en construction. Un jour, on tournera directement sur l'autoroute. En attendant, on prend la sortie, une lumière, tourne à gauche, quelques intersections et voilà, nous sommes sur la voie vers l'autre bord de Texarkana, direction de la US-59.

Je commence à me chercher un endroit pour la nuit. Tiens, le Total (qui a changer de bannière depuis, me semble que c'est un Exxon) ferait bien le travail. Il est justement au coin de la US-59.

À mon arrivée, je constate en me remémorant qu'effectivement, il est inaccessible du côté où j'arrive. Ils ont changé l'entrée justement avec l'arrivée de la nouvelle voie de contournement. Je devrai donc continuer jusqu'à Atlanta, TX au Shell. Espérons qu'il y aura de la place...