30 août 2011

Moment de bonheur - Partie 4


Nous sommes donc arrivé chez Mamie à 21:00. J'ai avisé Sarah tout de suite qu'elle irait au lit à 22:00 au plus tard. Je connais ma fille... elle a toujours mieux fonctionner si elle a un « après ». L'action indirecte lui semble moins épeurante; pourtant, le résultat est le même!

Après un peu de potinage, l'heure dite arriva. Sarah, dans un élan d'obéissance incroyable, était au lit à l'heure dite. Mamie alla la voir vers « et deux » pour savoir si elle préférait qu'on éteigne la lumière du passage. Au même moment, les lumières de l'automobile de Nico, mon meilleur frère passait au ralentit dans la rue. Tiens, z'était pas supposé arriver tard tard dans la nuit, eux? Alors qu'ils entraient, je suis retourné voir Sarah pour lui dire qu'elle pouvait bien venir quelques minutes dire bonjour et faire les calins d'usage. Peine perdu : elle dormait profondément! Il était « et cinq »! Non mais, pourquoi ce n'est pas aussi facile à la maison?

Mon frère, téméraire de la route, n'avait pas encore souper. Il avait bien acheter du chocolat aux beleuets des Ti-Pères Trappistes, mais il n'avait même pas eu la chance d'y goûter! Après en avoir offert à ses deux pouceux, puis à Yane, sa blonde (on prononce Ja-né), lorsqu'il pût en reprendre, la boite était vide! Quand on vous dit que c'est bon...

Mamie nous a donc réchauffer de la soupe aux gourganes. Moi qui avait souper mais qui a toujours faim, je ne me suis pas fait prier! Yane nous raconta qu'au Pérou, ils mangent de la gourgane. Mais là-bas, la fève est plus grosse et ils l'épluchent (la cosse!). Hé ben, on n'est jamais vraiment tout seul au monde!

Puis, une fois rassasié, tous sont allé au lit successivement. Ne resta que moi et mon frère. J'ai alors appris officiellement qu'il retournera au Saguenay aussitôt son (ses?) entreprise démarrée. Vas-y fort mon frère, j'ai ben confiance! Je crois qu'il a eu plus de « gots » que moi. Me manque un bon coup de pied au cul... (j'entends Caro qui dit : pas juste un, une série!).

Après un repos bien mérité, quoique trop court (Yane le matin, elle brasse!), le programme s'est mis en place. Mamie s'est offerte pour repasser nos vêtements afin que nous soyons beaux bonhommes et belles madames. Yane s'est aperçu qu'une coiffeuse à deux minutes d'avis, ça ne court pas les rues (mais grâce aux contacts de Nico, tout s'est arrangé). Yane avait un problème de robes... comme dit Nico, ce n'est pas parce qu'elle en a amené trois que c'est suffisant!

Ils sont donc tous parti vers 10:00 pour faire la tournée, qui du salon de coiffure, qui du maquillage, et qui encore du magasinage de dernière minute. Que voulez-vous, on ne vit pas des noces à toutes les années... et la dernière fois, c'était médiévale, alors on a loué des costumes complets, c'est pas mal moins de troubles!

Je suis donc resté tout seul à la maison. Peut-être est-ce parce que ma blonde n'étant pas là, je n'avais personne pour me dire que j'avais un problème ou un besoin de dernière minute? Je suis donc parti pour faire des photos de Kénogami. Mais évidemment, comme c'est un nouvel appareil et des batteries de merde, ça n'a pas fonctionner longtemps... Je suis donc revenu en criss (ma spécialité), en maudissant le manque de temps pour avoir MON appareil qui fonctionne vraiment...

À mon retour, ma mère était revenu de chez la coiffeuse. Belle tête! La pizza maison chauffait dans le four. Et après avoir constater que les deux autres, ayant un rendez-vous chez la coiffeuse à 12 :30, et d'autres arrêts, n'y serait pas pour diner, nous l'avons mangé!

Mamie est donc reparti, avec Sarah, pour aller se faire maquiller. Puis Nico et Yane sont revenus, vers 16:30! Mon frère bougonnait (c'est de famille) puisque malgré tout ce temps, ils n'avaient pas dîné en chemin! Yane est du genre incertaine...

Tante Pauline avait téléphoné dans la matinée. Mon frère lui avait fait l'horaire de la journée, alors voilà qu'elle rappelle ma mère, qui se trouve à être sa sœur. Elle raconte à ma mère qu'elle et Charles-Henri auraient besoin d'un transport entre l'Église et le Pichet, parce qu'ils ont quelqu'un pour les amener, pour les ramener, mais pas entre les deux. Ma mère, toute éberlué :
  • Quoi, vous ne venez pas pour la soirée?
  • Oui oui...
  • Ben, c'est au Club de golf...
  • Oui, c'est ça...
Marché conclu, vu qu'à cinq, nous avions trois automobiles... Des fois qu'on aurait des couche-tôt dans la famille!

Au travers de tout ce brouhaha, nous sommes parti pour l'Église Saint-Matthieu (avec deux T, pour faire différent de l'Évangéliste, Mathieu avec un T). Un bon show ne commence jamais à l'heure, mais là, on ne peut pas prendre de chance. Imaginez une noce où l'on ne verrait pas la mariée descendre l'allée : impensable!

Dès l'arrivée, je rencontre la petite Christine, qui tourne en rond en attendant sa meilleure amie (la mariée). Puis Martine, sœur de la mariée, expatriée elle aussi, mais à Rivière-du-Loup, avec ses deux enfants, si beaux pour l'occasion. On apprendra plus tard que la belle Marie-Laure sera responsable du transport des alliances. Et je suis bien placé pour savoir que le transport est la partie la plus importante de tout événement. Aussi Michel, le cousin qu'on a appris à cause de Facebook qu'il s'appelle en fait Luc-Michel. Non mais, y'en arrive tu des affaires! Du beau monde qu'il y a longtemps, très longtemps même, qu'on n'avait vu!

Après un peu de placottage, le curé nous indique, pour une xième fois, qu'il est temps de gagner nos places, car la mariée arrivera d'une minute à l'autre. Les invités du marié à droite, ceux de la mariée à gauche, nous a t'il dit. Bien, on va être en avant, on est les seuls invités de ce côté, faut croire!

En s'avançant, nous avons plutôt compris que les gens n'écoutent plus les curés. En fait, tout le monde s'était réfugié du même côté de l'église! Bon, nous serions en avant quand même, malgré l'heure tardive de notre arrivée sur les bancs.

Évidemment, nous étions tous là à nous étirer le coup aux deux minutes afin de ne rien manque de l'arrivée... Finalement, Isabelle et Raymond, son fier papa, sont apparus, d'abord au fond de la nef, puis en s'avançant lentement, suivi de toute la procession. Isabelle était radieuse, mais un peu braillarde! ;)

Sérieusement, Isabelle semblait très émue, braillant toutes les larmes de son corps. Moi, pas dur sur la larme, ai donné généreusement aussi... On ne devait pas être les seuls yeux humides, j'en suis certain!

Puis, après une brève présentation, la cérémonie commença. Ma mère nous chuchotta que « ça l'air que ça va être une cérémonie écourtée ». Ah ouin? Hé ben, on n'arrête pas le progrès!

La cérémonie se déroula parfaitement. La jolie lectrice fit de jolie lecture. Marie-Laure transporta fièrement les alliances. Ils furent déclaré « mari et femme, vous pouvez embrassez la mariée »... eh ben, il ne l'a pas dit comme ça, c'était plus à la mode. Genre : « je pense qu'on est dû pour un bec »! Ma foi, ne manquait que sœur Clarence et sa chorale...

Alors que les nouveaux époux et leurs témoins s'occupaient des civilités, le curé faisait de l'oeil à la photographe... ben là, il fallait bien savoir si on ferait une photo de groupe en dehors ou ben en dedans. Quelqu'un alla s'enquérir du temps, pas fameux, et alors qu'on se retournait pour s'en retourner, justement, on vit la photographe jouquée dans le jubée. Tiens... faisons un tas... avancez encore un peu... un peu moins éjarés... collez-vous là... Risez... Trois quatre clic, pis voilà, nous fûmes immortalisés.

Nous pouvions donc maintenant aller faire une parade en délégation jusqu'au party.

18 août 2011

Moment de bonheur - Partie 3

Afin de nous présenter au mariage de ma cousine Isabelle et Dany, nous avions convenu que Sarah et moi irions à Jonquière pour faire la fête pendant que Caro garderait le fort... et le Marché public. Comme nous anticipions un drôle de voyage (en dehors de la noce), nous sommes parti le vendredi, avec retour prévu lundi, peut-être même dimanche, selon le déroulement des événements. Ce qu'on appelle un voyage sans chier...

Vendredi donc, je suis allé comme à l'habitude chercher le maïs pour le kiosque de Caro. Une fois le kiosque installé et bien garni, autant diner sur place avant de quitter.

Après un bon repas en famille, nous avons quitté Caro. C'est la première fois que je pars seul avec Sarah. Et déjà ça, ça m'apportait une certaine crainte.

Sarah désirait passer par la route de La Tuque. J'étais d'accord, alors c'est le chemin que nous avons choisi. On reviendrait alors par le Parc et donc Québec... J'aime bien, lorsque c'est possible, utiliser un chemin différent à l'allée et au retour.

Nous avons donc pris la route qui nous amena à Saint-Gabriel-de-Brandon. Par la suite, par les petits rangs et chemins campagnard, jusqu'à Charette, où j'ai eu le déplaisir d'habiter pendant un an. En peu de temps, nous étions aux abords de Shawinigan, sur l'autoroute 55. Je me suis dit: tiens, passons dans Grand-Mère afin de montrer à Sarah l'usine de papier où je vais parfois. Et le fameux pont grillagé de Grand-Mère.

En entrant en ville, Sarah a eu besoin d'un arrêt-pipi. L'Oncle Tim a fourni sa toilette, mais comme nous sortions de table, on a passé un tour pour le café. Je commençais déjà à voir que nous serions dans les temps pour une pause-souper à La Tuque...

De retour sur la rue qui longe le bord de la rivière, nous sommes passé devant l'usine-mère des bateaux Doral (on en rêve), puis celle de ZedBed (on en a un) et finalement, l'usine Laurentide. Arrivé aux abords du pont, il a fallu attendre quelques minutes pour cause de travaux sur ledit pont. En passant sur le pont, j'explique à Sarah que si on pouvait voir le tablier, on y verrait l'eau par les trous. Un peu à notre droite, au loin, on voit le barrage.

De l'autre côté, nous nous rendons vers la route 155. Ce coin, je l'ai parcouru souvent lors de mon premier travail de camionneur. Nous allions chercher des panneaux de copeaux à Saint-Georges-de-Champlain, des madriers à Saint-Roch-de-Mékinac ou livrer des billots à Sainte-Thècle.

Comme nous sommes des mordus de La petite séduction, nous avons jeté un oeil interrogateur à Grande-Piles où Ricardo Larrivée a été séduit. Mais nous n'avons pas pu en être certain... (alors ne pas nous en tenir rigueur...).

Un peu plus loin, la route prend définitivement le bois. Un bon moment sans voir autre chose que la forêt! Puis, arrive le moulin à scie de Rivière-aux-Rats (un village que Caro, qui a une phobie intense de la petite bête gratteuse, n'aimerais assurément pas)! Je constate qu'il a un nouveau nom. Hé ben.

En s'approchant de La Tuque, apparaisse des affiches annonçant le "dernier dépanneur avant la voie de contournement", le "dernier terrain commercial disponible avant la voie de contournement" et même le "dernier poste d'essence avant..." Enfin, vous voyez le genre. Je me croyais dans Lucky Luke, au relais de la dernière chance. Mais une voie de contournement, vraiment? Vrai qu'il y a longtemps que je n'avais roulé dans ces terres...

Alors que mon estomac se demandait si il mangerait bientôt, et que Sarah dormait à poings fermés, je vis sur une publicité: "À La Tuque, on se calme le pompon, on va chez PFK". J'avais déjà cette idée, alors ce sourire de r'bord d'autoroute m'a convaincu. On irait au poulet...

Arrive donc, nouveauté, une intersection! Ça doit être la voie de contournement, ben évidemment! Il faut serrer à gauche, attendre ceux qui montent, puis tourner vers la ville. La voie, que je ne verrai incidemment pas de ce voyage (et comme j'aime bien ravitailler à La Tuque, ce n'est probablement pas pour bientôt), suit son chemin vers l'est, par delà les montagnes.

En remontant vers la ville, Sarah s'est réveillé.
- Qu'est-ce tu dirais d'aller chez Kentucky?
- Chez PFK?
- Oui oui, au poulet...
- Ouais!
Marché conclu.

En traversant la ville, je constate que la mordernité est arrivé. Il y a maintenant un Tim Hortons. Et le vieux Irving a été remplacé par un Couche-Tard, loin loin de la route, tout au fond... conséquemment, il ne reste plus beaucoup d'espace pour les camions. Sachez-le... au moins, la halte au nord de la ville est toujours là!


Comme elle se réveillait, Sarah n'avait pas conscience de la profondeur de son appétit. J'ai donc pris trois morceaux de poulet... mais autant elle que moi étions défoncé. Ça en aurait pris deux de plus...Une fois rassasiée, elle a découvert le Petit Journal dans le cahier du samedi du Journal. On est vendredi, alors tout va bien... En bon papa, je lui dit de partir avec, qu'elle le lira dans l'auto ou chez Mamie. Bon, peut-être que des dizaines d'enfants ont pleuré samedi ou se sont chicané pendant des heures parce que le Petit Journal était disparu... Hooonnn!

 De retour sur la route, Sarah me demande dans combien de temps nous serons chez mamie. Encore deux heures de routes, nous sommes à la moitié du trajet. Avec les arrêts, disons vingt-et-une heure. Elle s'étonne que ce soit encore si loin... Je lui suggère de faire un petit bout de dodo, comme ça, en arrivant, elle sera de bonne humeur et pourra veiller un peu plus tard que d'habitude... Deux minutes plus tard, je regarde dans mon rétroviseur pour lui parler... elle dormait!!! Hé ben, ce que ça peut faire, la volonté!

Un peu plus loin, les radios du Lac commencent à rentrer. Tiens, c'est le Festival du Cowboy à Chambord! Sarah y est déjà aller, dans le temps... On s'arrête au Irving du coin de la route. Alors que je suis dehors à me demander si ce serait indigne de laisser Sarah dormir dans l'auto le temps d'une pisse, elle se réveille... Nous allons donc au toilette, puis un petit café avant de repartir. Sarah remarque que les filles ont un chapeau de cowboy, qu'il y a des beleuets, du chocolat au beleuets et quoi encore sur le comptoir! Ça sent la maison...

Il y avait beaucoup de monde dans Chambord... mais la route s'est bien déroulé par la suite jusqu'à la maison familial.

7 août 2011

Moments de bonheur en famille - Partie 2

Au petit matin, le réveil fut agréable. Personne ne s'est rendu compte que notre abri avait été démonté de tôt matin. En effet, Caro, dès sa sortie de la tente, a soigneusement ramassé les dégâts. En réalité, seul une section de la structure a cassé. Les autres sections sont éjarées, mais le tout demeure fonctionnel! Je suis moi-même surpris. Mais l'an passé, au Marché, lorsqu'il y a eu le fameux coup de vent, l'un des abris avait eu le même sort, et n'avait pas eu vraiment de dommage!

Après un bon déjeuner sur le grill (les oeufs, le bacon, les rôties, le café), Caro a évalué que nous allions manquer d'oeufs, car c'est le seul item mangeable dont elle n'a pas calculé la quantité requise. Quatre déjeuners, trois personnes, deux oeufs la "shot"... On arrive facilement à deux douzaines! Bon, on avisera les autres matins... et on a du creton et du pain rien qu'en masse! Comme disait feue grand-mère: "Faute de pain on mange de la galette"! Et feu mon père: "Ceux qui sont pas contents, ils iront à l'hôtel!"

Bref, chez les Maltais comme chez les Labrèche, c'est ben rare qu'on manque de manger! Une fois tous rassasié, les Gravel sont passé à la "maison". Anecdote: Sarah, qui est aussi à cheval sur les mots que moi, nous a repris à chaque fois qu'on a dit "à la maison" ou "chez nous"... La tente, ce n'est pas la maison, et le camping, ce n'est pas chez nous... Bon bon, ok, mais c'est quand même là qu'on reste pour quelques jours! Des fois, tu expliques à ta fille que c'est important d'utliser le bon mot pour chaque chose... pis elle s'en souvient! Donc, les Gravel nous expliquent qu'on partira en bateau un peu avant l'heure normal du diner, alors ils faut qu'on se présente chez eux avec notre diner.

On avait déjà prévu le coup, alors nous nous sommes concocter des sandwichs et des tites crudités (comme dans la chanson, deuxième ligne...), rajouter quelques breuvages, alcoolisés et régulier. Le reste est déjà su'l bateau.

Une fois notre mini-glacière bien remplie, nous nous rendons à la roulotte des Gravel. Leur quai est juste en bas de la côte (ben tsé, sur l'eau là...). Eux sont prêts aussi, alors l'embarquement se fait comme indiquer par notre capitaine Jean-Marc. Le bateau est un tout petit Baja Outlaw de 20 pieds.Tiens, je constate qu'il ne s'en fait plus de si court. Dans celui des Gravel, aucun petit salon sous le nez. Que de l'espace de rangement.

Après avoir constaté qu'il y avait une veste de sauvetage approprié pour Sarah, et suffisamment pour tous les adultes, nous avons donc quitté le quai. À cet endroit, nous avons un petit canal étroit sur quelques mètres avant d'arriver dans une petite baie, qui donne évidemment sur le lac. Rendu tout juste sur le lac, Jean-Marc enfila dans le nez afin de nous sortir les vestes de sauvetages... au cas ou la chienne nous prendrait en s'en allant. Sarah bien sur enfila la sienne.

Sarah était d'ailleurs craintive devant l'inconnu. Et un Baja qui déjauge, le nez lève rien qu'en masse! Surtout si ledit Baja est aussi court! L'angle est assez impressionnant. Le tout se stabilise assez rapidement et nous voguons allègrement. Notre destination est la plage de la Pointe-Fine. Mais en peu de temps, nous constatons que le sud-ouest est à la flotte. Nous dévions donc vers le sud-est, puis franc est, en direction de la plage du cadran solaire. Le lac Taureau est si grand que tu peux presque toujours y contourner les orages.

Le cadran solaire est situé sur une presqu'ile. Arrivant du côté du lac, nous nous sommes fait indiqué qu'il valait mieux arrivé par le côté de la baie. Le côté lac est plutôt rocailleux. L'intérieur de la baie est beaucoup plus sableux. En nous retournant, nous avons constaté que l'orage nous avait suivi. Tellement que nous nous sommes fait mouiller en contournant la presqu'ile! À peine par contre, car nous avons accosté au sec! Le temps change vite là-bas. Le temps de se ramasser une bière, et nous voici sur la plage...

La plage du cadran solaire abrite, comme son nom l'indique, un cadran solaire. Bien utile car en mode plage ou sur un bateau, on perd vite toute notion du temps. On se demande comment on a si faim, pour se rendre compte que l'heure normale du diner est passé depuis longtemps. Genre... Là, on peut donc voir avancer l'heure grâce au soleil. C'est d'ailleurs quelques choses que je voudrais sur mon terrain, un cadran solaire... ça et des drapeaux. Mais je m'égare!

Sur le Taureau (dans le parlé local, on oublie le mot lac), on rencontre toujours quelqu'un qu'on connait. Est-ce ce que j'appelle la "mentalité de bateau" qui fait que tout le monde se parle, donc on finit par se trouver des affinités? Fouille-moi... toujours est-il que Jean-Marc connaissait un des trois couples qui squattent la plage de l'horloge. L'une des femmes y crèche depuis plus de vingt ans! Des camionneurs en plus... Le monde est petit!

Après un peu de potinage, de pateaugeage et de constat que la pluie est disparue d'où l'on vient (et qui se trouve à être vers où l'on va en même temps), nous décidons de repartir pour gagner la Pointe-Fine et d'y manger. Des amis des Gravel devraient d'ailleurs s'y rendre eux aussi.

Cette fois, notre capitaine, ayant constaté que finalement nous avions le pied marin, Sarah inclus, s'est permis d'opérer un peu plus sa bête! Et quelle bête! Wow! Et Sarah qui criait des "wahou" presqu'à chaque vague!

Bien que petit, ce bateau est tout simplement incroyable! Lorsque la "mer" est belle, ça rentre au poste! Ça navigue droit comme une automobile sur la route. Vraiment, incroyable!

Quelques minutes après notre départ, nous avons bifurqué vers une jolie baie. Jean-Marc disait qu'un ami devait s'y rendre cette journée-là. Il y avait des beautés qui rôtissent, un ponton dont la fumée émanait du Bar-B-Q, des enfants qui se baignent, et plein de beau monde qui semblait avoir un plaisir four! Mais pas l'ami recherché.

Nous sommes donc reparti de plus belle! Tout juste avant d'accoster, un ballon dérivait très loin de la rive. Nous l'avons ramasser. Sarah avait les yeux ronds! Mais nous lui avons dit que c'était probablement à quelqu'un sur la plage. Mais que si personne ne le réclamait, ben alors il serait à elle.

Après avoir repéré un espace, nous avons accoster sur la plage de Pointe-Fine. Nous avons sorti tout l'attirail: chaises, table, glacières, parasol. La grosse vie sale. Encore une p'tite bière... Puis ce fut le tour du bon diner!

5 août 2011

Moment de bonheur en famille - Partie 1

Pour les vacances, nous aimons bien partir en camping en famille. C'est pour moi une retour à la vie de bois, la vie primitive, la façon la plus efficace de décrocher... D'ailleurs, ma Caro a bien de la difficulté à décrocher si elle ne quitte pas la maison... et les Internets et le cellulaire, comme moi d'ailleurs!

Pour la petite histoire, nous avons une tente condo (à deux têtes: une pour les parents, une plus petite pour Sarah, avec un tunnel entre les deux; vraiment mignon, et ça fait jaser!). Aussi, nous cuisinons au charbon, sur un Hibachi à l'ancienne, mais acheté chez Lodge (la compagnie qui fabriquait les vieilles poêles en fonte de nos vieilles tantes, ou plutôt grand-mères). Qu'on allume avec une cheminée de la même compagnie, qui fait aussi jaser!

On a aussi depuis le début un fanal Coleman au naphta (je crois que le terme français est: gas de naphte), comme mon père et mes oncles appellaient: un p'tit crosseux... dû à l'action de pomper le réservoir pour faire monter la pression. Vous me direz: heille le vieux, ils en font au propane avec les tites bombonnes, c'est ben moins de troube! E ben, tchèque, chose, as-tu vu comment ça coute, les petites bombonnes? Quatre fois le prix de mes 20 lbs pour Caro et ses conserves.

L'an passé, Caro a trouvé dans un Émaus un poêle Coleman au même naphta, pour un gros 2$. Ma Caro, c'est une dépensière!!! ;) Elle s'est dit: je ne sais même pas si il fonctionne, ni même si il a tous ses morceaux, mais bon, à ce prix-là, on ne peut pas vraiment se faire fourrer!!! Cré Caro!

La semaine dernière donc, au kiosque à légumes, nous avons testé ledit poêle et comme tout était complet et fonctionnel, nous avons pu manger les meilleurs blés d'Inde du monde!

Ah, et notre potte à café est un vieux percolateur en céramique du bon vieux temps. Tellement ancien que je ne peux le retrouver en image sur les Internets. À faire chauffeur directement sur le rond. Ah oui, parlant d'images, Caro a pensé à amener l'appareil-photo... mais pas la carte-mémoire! Désolé, mais pas d'images du voyage donc.

Bon, donc, je reviens à nos moutons. Parmi les petites madames de la Boulangerie, il y a Johanne, qui se trouve à être l'épouse de Jean-Marc, notre déneigeur. Disons pour faire cour que entre elle et nous, ça a bien cliqué. Donc, c'est à elle que nous devons la plogue pour le Camping Saint-Ignace, de Saint-Ignace-du-Lac, au nord du nord de Saint-Michel-des-Saints. Tiens, moi qui croyait que la terre coupait à Saint-Michel. Bon, à part que si on fourche un brin pour contourner le Lac Taureau, dépassé la fin du monde et au-delà de la nuit des temps (c'est vraiment un osti d'boutte), Manouane, une communauté Attikameke nous attends. Je rigole, mais je crois que par la route dans un lamentable état (à ce qu'on dit, il faudrait bien que j'aille constaté de visu), il y a plus d'une heure pour s'y rendre, de Saint-Michel. Donc, la plogue, parce qu'en fait, la proportion de terrain pour les passants est plutôt faible, alors c'est mieux d'y être inviter par un autre campeur...

Donc, après deux ans sans camping (je vous ai déjà dit que j'ai été élevé sur un camping?), à mon grand désarroi (il fallait bien déménager...), voici donc que cette année, tout s'imbriqua pour que nous puissions partir quelques jours (et quatre nuits, en fait) entre les jours de Marché de Caro et la noce de la belle Isabelle, ce samedi, à Kénogami!

Dimanche dernier, au petit matin, nous avons donc paqueter le Bleu (ceux qui ont de la mémoire se souviendront que c'est le nom que l'on donne à notre Jetta). C'est incroyable ce que ça peut contenir, un Volkswagen. Ça a vraiment été pensé pour vivre sur la route. Dire qu'il y a la Passat et en plus les modèles familiales... Mais je m'égare...

Une fois ledit Bleu paqueter, mais bien sur, pas le chauffeur, nous voici parti pour... Heille, là, wo. Premier arrêt: la pharmacie. Deuxième arrêt: la maion. Troisième arrêt: la boulangerie pour un pain (il faudra bien déjeuner). Bon, on est prêt là là??? Oui oui, go go go!

Ça défile... Sainte-Émilie-de-L'Énergie, Saint-Zénon (le village le plus haut du Québec, hen, que je vous en apprend des belles affaires?), puis Saint-Michel-des-Saints (là où tous les français viennent faire du Ski-Doo-de-Li-Doo). Comme il est passé midi depuis longtemps, nous arrêtons à la cabane à rotteux (pour mes amis français: à la cantine le long de la route ;) ) pour diner, mais non sans être d'abord passé chez Korvette. Caro y va seul et y achète une surprise de camping. Malheureusement, Sarah la découvre aussitôt qu'elle ressort, merci au sac transparent (mais pour vous, chers lecteurs et chères lectrices, je vous garde la surprise)!!!

Grâce à Google Maps, j'avais le chemin bien écrit sur un beau papier. Pas trop compliquer. N'oubliez rien, car le dépanneur du village de Saint-Ignace-du-Lac est fermé, alors il faut trente minutes pour retourner à Saint-Michel-des-Saints. Ça revient cher la pinte de lait...

Nous tournons donc dans le petit chemin de garnotte, là où l'affiche le dit. Parce qu'en fait, la rue selon Google serait la suivante. On n'arrête pas le progrès... mais on peut déjouer Google!

Arrive à la barrière. Le gars nous regarde un peu comme si nous sommes des extras-terrestres. Évidemment, j'ai un blanc sur le nom de famille de nos amis (qui ont avisé de notre arrivée quelques jours auparavant).
Moi: Un terrain (ça semble évident qu'on a une tente...)
Gars pas vraiment sympathique: Suis le chemin, tu arrives au bout (en fait, juste avant de tomber dans l'eau), à gauche, à côté de la toilette séche (ouf, ça promet!). Ça coute tant. Je ne peux pas y aller avec vous, parce que je suis tout seul pour l'instant. Si il y a de quoi, revenez me voir.
Je lui remet l'argent, et il me donne un carton qui indique la journée de notre départ. Un billet de sortie, en quelque sorte!

Nous roulons jusqu'à l'eau. Je ne suis pas trop certain de terrain, mais Caro répète: à côté de la toilette. C'est ça, la toilette. Une magnifique toilette bleue!!! Bon, enfin... j'enfile le Bleu (l'auto, celle-là) entre ladite toilette et la série de roche qui délimite le chemin. Une fois complètement sur le gazon, j'arrête le tout, et le déchargement commence. Encore une fois, épaté qu'on ait pu emporter tout ça, sans rien d'autre que l'auto elle-même.

En deux temps, trois mouvements, la tente est monté. oups, pardon, les tentes sont montés, tout l'attirail est à sa place, et nous sommes prêts à faire le plus beau rien dont nous sommes capables. Comme dans E-Rien, même. D'ailleurs, vive la mentalité de camping, à peine débarquer de l'auto, Sarah avait déjà une amie! La voisine d'en haut (les terrains sont en escalier, alors tous ont vu sur le lac, par dessus la roulotte du terrain d'en dessous).

Nous partons donc à pied à la recherche de Johanne et Jean-Marc. Le seul Hummer sur place est vite localisé. Ne reste qu'à les attendre, ils sont surement parti en bateau. Vraiment, le nautisme est le but de ce camping.

La soirée fut dès plus tranquille... Johanne nous avait déjà invité pour un tour de bateau, mais nous a dit que "les chemins sur le lac, ça n'annonce rien de bon". Le couché de soleil fut magnifique. Je dirais que c'est presqu'identique à Saint-Gédéon-Granmont: vu sur le lac côté ouest, couché de soleil toujours majestueux.

Nous nous sommes couché avec une bonne mais belle journée, rêvassant au lendemain.

Puis, la fin du monde arriva... Un orage éclata, comme seuls probablement les riverains d'un immense lac, mer ou les madelinots les connaissent. En fait, personne là-bas n'avait jamais rien vu d'aussi pire, c'est tout dire! Pendant un moment interminable, un bon deux heures, du tonnerre à en faire trembler le sol (j'en ai sauté ça d'haut sur mon matelas!), des éclairs à allumer la tente comme en plein jour (deux murs blancs sur quatre), de la pluie jusqu'à ce que ça entre par la porte (qui ben évidemment était dans le trou du terrain! Caro qui est sorti plus tard avait de l'eau dans ledit trou par dessus le pied) et du vent à nous faire croire que la tente (et nous tous dedans) allait s'envoler. La chienne, je vous dit, on a eu la chienne!!!

Mais, bien sur, au beau milieu de tout ça, les choses importantes. Sarah demande à Caro:
Maman, est-ce que demain on va quand même faire un tour de bateau?
Caro: E, ben, surement, oui...
Drôle, mais après ça, Sarah semblait un peu moins craintive!

Sarah a très peur des orages. Il faut dire que quand elle était plus jeune, un éclair tomba sur l'Église de Sainte-Émilie-de-L'Énergie, qui prit feu. Dans sa tête, un orage, ça fait des gros dégats. On a donc eu le temps de lui faire écouter le tonnerre, qui s'éloignait, et revenait. Aussi que si l'éclair précède de beaucoup le tonnerre, c'est que l'orage est loin. Mais bon, si près d'un lac, ça résonne fort et loin.

En regardant dehors, nous avons constaté que l'abri pare-soleil et moustiquaire a été arraché par le vent, et est retombé sur le Bleu. Wow... Par la magie des distances, nous aurions pu l'avoir en pleine tronche. Donc, je prends un moment pour vous dire que je suis content de vous avoir connu, et que j'aurais pu ne pas y être pour vous le raconter. Pas de farce!

Comme la pluie cessa, et qu'après tant d'émotion je n'allais pas me rendormir de sitôt, je suis parti prendre une marche pour constater les dégâts. Ben y'en n'avait pas! Sauf nous bien sur... La raison? Plus loin... Au moment où je suis revenu dans la tente, la pluie recommença... et rebelote, un autre orage tout aussi fou que le premier (notez que j'ai dit plus haut deux heures, c'est pour les deux parties ensemble). Interminable je vous dit!

Le lendemain matin, c'était bien sur le sujet du jour. J'ai aussi constaté, après mais quand même, que personne ne laissait quoi que ce soit à l'extérieur, et jamais de fenêtres ouvertes. Le temps, nous l'apprendrions pendant notre séjour, y est tellement changeant qu'on ne peut laisser sa fenêtre ouverte le temps d'aller prendre une marche (et pour donner une idée, en trente minutes on en fait le tour...).