24 août 2007

Semaine normale mais pas vigoureuse...

Cette semaine, je suis allé au Wisconsin. J'ai traversé Chicago par la ville, pour... sauver les péages (des fois il faut ce qu'il faut!). Ensuite, j'ai contourné Milwaukee, mon client étant situé dans les banlieues au nord-ouest de cette ville. En passant sur la voie de contournement, pourtant pas pour la première fois, j'ai vu plusieurs usines de Harley-Davidson. Tout simplement immense.

Ensuite, j'avais à échangé ma remorque, en début de soirée, pour une déjà chargé de petit moteur électrique de laveuse... que j'ai livré hier matin à Montréal.

Le voyage s'est bien déroulé, mais il faut un peu court. Je repars samedi matin pour Eau Claire, encore une fois dans le Wisconsin. Cet état est un de mes préférés: je me sens comme chez nous, au Saguenay. Beaucoup de forêts, de lacs et de rivières, de chasse et pêche (essayez donc de dire "pêche et chasse"), d'usine de papier, de petites routes louches, bizarres, tortueuses et perdues au fond de nulle part. Le bonheur.

Par contre, ce voyage sera encore une fois un peu court, mais je serai de retour si vite que je vais refaire un autre voyage.

P.S.: les connections Internet y étant rare, c'est un peu pour ça que je publie moins souvent... mais comme la longueur de mes messages l'indique, je prends de l'avance quand même.

21 août 2007

Réflexion...

Ai-je déjà mentionné que je ne suis pas capable de faire une histoire courte?

Une semaine avant les vacances... (première partie)

25 juillet 2007

La dernière semaine sera la plus longue...

Il y a des moments, dans la vie du camionneur, où l'on dirait que le diable se met de la partie et nous balance tout son bagage de merde sur la tête. Il ne pourrait pas saupoudrer sur différentes personnes une petite merde ici et là, faisant ainsi un léger malheur à beaucoup de monde en même temps. Que non, cette semaine, c'est MON tour, et comme je le dis parfois: "Toutte arrive en même temps!" Ce qui empire le tout, c'est que cette semaine est la dernière semaine de travail avant les vacances... toujours bien mérité quand nous sommes camionneurs.

Dès mercredi, Joe me demande si je serais partant pour repartir samedi pour la Floride. La Floride, de par la rareté des voyages et de par son climat, est en quelque sorte considérée comme une récompense. Beau voyage tant que tu voudras, encore faut-il être prêt à repartir. À ce moment, je n'avais pas encore chargé mon voyage de retour... et moi qui aie d'énormes difficultés à évaluer "où je serai quand", il ne faut pas me demander de savoir si je serai revenu quand pour repartir là... (enfin, je me comprends!!!). Un calcul rapide me dit que je serai prêt pour repartir dimanche. Je veux bien concéder que plus vite je repars, plus vite je serai en vacances, mais il faut quand même un minimum de repos entre les voyages. Comme disait mon père: on ne travaille pas pour le diable... non, son frère!!! On oublie donc la Floride...

Vendredi, en me confirmant mon départ pour Waycross, GA, Joe me dit qu'il me faudra dénicher un fax pour samedi matin afin que Josée puisse m'envoyer mes papiers de douanes. Ainsi, je serai prêt à partir dimanche matin. En parlant avec ma douce moitié, nous confirmons que son amie en a deux et qu'au pire, notre bon pharmacien est un gars ben équipé...

Samedi matin, aussitôt dit aussitôt fait. Mais ça ne fonctionne pas. Premier essai avec le fax: il y a quelque chose qui cloche. Deuxième essai avec le Tout-en-un: tout, mais pas de fax! Ça devrait donc s'appeler un Tout-sauf-un-fax-en-un! Un coup de fil plus tard, la soeur de l'amie, qui a un bureau à la maison, se fera un plaisir de laisser son fax répondre. Josée s'exécute et Ta Dam, il ne me reste plus qu'à aller le cueillir... avant 11h00 puisque c'est l'heure à laquelle Josée termine. Heureusement, tout est parfait.

Dimanche très tôt, la petite famille embarque dans Le Bleu (c'est le nom de notre automobile) pour un voyage matinal. Trop matinal à mon goût, mais des fois il faut ce qu'il faut... une chance que c'est parce que les vacances approchent! On déjeunera en chemin. Un arrêt pour un bon café du père Van Houtte au méga-dépanneur de Matha (le sale qui a amené WcDo au village!), mais suite à une mésentente de couple, la dégustation de café matinale est reporté à une date ultérieur. Les joies des caractères de cochon mélangés avec le métier de camionneur, additionné d'un réveil trop tôt après une nuit commencée trop tard, couronné d'une petite puce qui se réveille en panique au milieu de la nuit. Ouf, tout pour être bien reposé!

Nous déjeunons à Lachenaie, chez Tutti Frutti. Les déjeuners y sont excellents, le service l'est tout autant. Ensuite, au camion pour y embarquer tous mes cossins: nourriture, eau, vêtements propres, et surtout le fax tant nécessaire. Sarah a peur de manquer son "babye-bisoux". Du calme que je lui dit, je ne suis pas encore parti! Embrassade et accolade à chacune de mes deux amours, et les voilà parti, la musique à tue-tête!

*****

Je constate que le numéro du scellé est indiqué sur le fax. Il ne pourra pas correspondre étant donné qu'il ne m'ont pas faxé la "pinne". Je dois donc choisir entre ne pas en mettre (ce qui serait louche puisqu'il y a un numéro sur le papier, et donc dans le système de la douane) ou en mettre un qui bien évidemment n'aura pas le même numéro que sur le papier (ce qui au moins n'éveillera pas de soupçon). Entre deux maux, je choisis le moindre: la deuxième solution. En apparence, tout sera parfait. Et comme les douanes sont revenu au temps où "tout le monde se fie sur tout le monde", ça devrait aller. (Attention, le chauffeur, la compagnie de transport ainsi que le client doivent être vérifiés et autorisés afin que ça fonctionne ainsi... n'allez pas penser que n'importe qui entre n'importe quoi!!!)

La douane se franchit facilement. Il y a peu de gens, autant du côté Touristes que du côté Camions. Je reçois la bénédiction de l'Oncle Sam (lui-même!) et je suis de retour sur la route. New York et la Pennsylvannie se traversent bien, mais la fatigue m'empêche d'atteindre mon but, soit Jessup, MD. Je m'arrête environ une heure avant ce point. Heureusement, à Shrewsbury, PA, il y a une place qui m'attend. C'est toujours un peu risqué à cet endroit, car il n'y a qu'environ 20 places. Je devrais bien être capable de récupérer l'heure manquante demain.

Lundi matin. J'effectue ma ronde de sécurité (merci à Histoire de camionneurs, sur les ondes de TQS, qui m'a fait réaliser son importance). Je constate que ma roue qui suintait ne suinte plus... elle pisse l'huile. Mon ancien patron m'avait déjà dit: comme c'est la même huile que dans le différentiel, il y en a tellement qu'elle n'en manquera pas. Bon, ma roue AVAIT pissé, car elle était sale, noircie par l'huile, gommée par la poussière, avec un peu d'huile au creux de la roue, avec le pneu tout huilé. Je décide de partir et d'en aviser Jean-Pierre (le responsable de la sécurité) plus tard dans la journée.

J'attends l'heure du départ à la minute près pour être en toute légalité, car je sais que la balance à l'entrée du Maryland est presque toujours ouverte. C'est le cas. Je constate qu'ils ont ajouté une pré-pesée (sur laquelle nous sommes pesé en roulant) et le système m'indique la voie de gauche/contournement. Je me rends à Baltimore, que je contourne vers l'ouest. Ensuite, je poursuis vers Washington, que je décide de contourner du côté ouest aussi, vu les travaux pour le nouveau pont du côté est. En approchant la voie de contournement, il y a une balance, souvent ouverte elle aussi, qui en passant s'évite très facilement (oups), qui se prend d'une drôle de façon. Peut importe de quel côté de la voie de contournement nous allons, il faut tout d'abord choisir le côté ouest, mais garder la voie de gauche. Il y a une sortie pour la balance ainsi qu'un stationnement pour le covoiturage. Les camions font donc le tour de la cour de la balance, passent devant la cabane, terminent le tour (ça donne un tour complet autour de la cabane) et en resortent, croisant au passage ceux qui entrent. Un peu pas mal beaucoup mal foutu. J'imagine qu'ils ont voulu occupé un terrain leur appartenant déjà, tout en ne faisant qu'une balance pour... deux, trois ou quatre directions!!! Même après avoir passer dessus, je ne suis même pas certain.

À ce moment, en ressortant, je mélange 495 Sud et 495 Ouest. Bon, déjà si il y a un à-gauche et un à-droite, ne devrait-il donc pas s'agir d'Est et Ouest? J'imagine que si nous sortons la carte, ça doit être justifié. Tout ça pour dire que je prends le mauvais côté. J'endure mon mal, et une fois sur place, je constate que les travaux sont si avancés que nous passons maintenant sur le nouveau pont. La circulation est à peine perturbée. L'échangeur au sud de Washington est lui aussi complété. C'est vrai que je ne passe pas souvent dans ce secteur, mais cela faisait si longtemps que ces chantiers étaient ouverts... Bon travail et merci à tous ceux qui y ont travaillé.


*****

En sortant du brouhaha de Washington, après une dizaine de kilomètres, il y a une balance. Et en Virginie, toutes les balances sont toujours ouvertes, sauf quelques jours par an. Celle-ci est très achalandée. Elle est amalgamée avec la halte routière pour les camions, qui est distincte à cet endroit de celle pour les automobiles, située quelques kilomètres auparavant. Je me dis que ça ferait un bon endroit pour diner. Alors je me présente à la balance et je constate que la pré-pesée, qui sert à faire dévier tous les camions plus légers n'existe plus. Elle a été remplacé par du béton! Donc, tous les camions sont invités à se rendre directement sur la balance de pleine longueur. Ce qui cause évidemment un embouteillage... Après un temps, la flèche de contournement s'active, puis l'indication "Open" change pour "Close" sur l'autoroute, comme le démontre les camions qui recommencent à circuler sur celle-ci. Mon tour vient. Je m'avance sur la plaque. Je dois maintenant attendre la lumière verte ou l'indication verbale qui me dira que tout va bien. C'est un peu long. Une seule personne opère les deux balances situées de chaques côtés de l'autoroute, ce qui parfois ajoute au temps de réponse. Je sais que mon poids est correct et je commence à me demander ce qui se passe. Lumière verte. J'y vais sans demander mon reste.

Un peu en avant, une voiture de police s'avance en barrant la voie. Une main sort par la fenêtre et fait signe de le suivre. Qu'est-ce que j'ai fait??? Je suis donc l'autopatrouille qui s'engage dans la halte routière. Il s'arrête derrière le "chanceux" précédent, toujours au dessus du puit souterrain. J'ai été choisi au hasard pour une vérification mécanique Type 1 (la plus complète). Que je suis donc chanceux! À ce moment, je me demande bien ce qui va arriver avec ma roue huileuse. On le saura bien assez vite. L'agent me demande mes papiers: permis de conduire, facture de chargement, d'où je viens et où je vais, papier du camion, et il jette un oeil dans mon registre des heures de travail. Là, je suis parfait... j'ai déjà trop eu de billet d'infraction (1 ou 2, maudite mémoire!). Je ne prends plus de chance. Bon, honnêtement, je suis presque parfait. ;) Mais cette fois, il n'aura rien à redire. Et en effet, il me remet mon registre aussitôt. Je lui demande pour aller à la toilette car je sais que nous en aurons pour environ une heure, une heure durant laquelle je me dois d'être présent. Il acquiesce et va "ouvrir ma facture"...

À mon retour, le chanceux précédent est passé à la deuxième étape. Je peux donc avancer mon camion au dessus du puit. L'agent m'explique qu'il va tout vérifier et que si tout est parfait, j'aurai une belle étampe (tiens, comme à la maternelle!). En effet, lorsqu'une inspection révèle un camion en parfait état, nous recevons un autocollant de couleur qui nous exempte d'inspection pour un trimestre dans toute l'Amérique du Nord (et comme on ne peut pas aller plus loin...). La couleur correspond au trimestre, et il y a un chiffre qui est le dernier chiffre de l'année en cours: 7 pour 2007. Et comme une inspection prend environ une heure dans un horaire où chaque minute compte, ne pas se faire revérifier pendant quelques mois est du temps de gagner. Il passe donc sous le camion pour mesurer l'ajustement des freins. Ensuite, il me dit d'avancer le camion dans le stationnement pour le reste de l'inspection. Toutes les lumières sont vérifiées. L'état sous le capot est vérifié. L'état des pneus... les miens sont plutôt avancés, mais il faut croire qu'ils sont dans les limites de la loi. Le jeu dans la direction, le fonctionnement des essuie-glaces, du klaxon et de l'alarme de basse pression d'air (pour le système de freinage) sont aussi vérifiés. Tout est parfait jusque là.

Puis vient la roue suspecte... Mon coeur se serre. Je l'observe du mieux que je le peux par les miroirs. Après quelques minutes, il vient me voir. Il m'explique qu'un joint d'étanchéité qui coule n'est pas un motif pour mettre le véhicule hors-service (ouf!), mais que je devrais y voir sans délai. Toute la roue et le pneu étant bien huilé, ce pourrait être dangereux pour le feu... et bla bla bla, autouroute bloqué, bla bla bla, toute une collection de camion d'urgence, bla bla bla, camion, remorque et chargement perdu, etc, etc. Il me donne presque la chienne... (les policiers américains sont assez bon comédien quand vient le temps de faire peur aux gens afin qu'ils comprennent le danger de la situation).

*****

Je repars de là en croquant ma sandwich... Plus loin, après le diner normal (des travailleurs normaux), je rejoins Jean-Pierre pour lui faire part de ma roue qui coule. Dois-je paniquer que je lui demande. Ce serait mieux de la faire réparer, car on ne sait pas vraiment si il reste beaucoup d'huile, et en roulant, l'huile chauffe, donc elle se liquéfie, et cela coule donc plus vite, la rotation aidant en plus... Il me conseille un garage à environ une heure et demie plus loin.

J'arrive et je constate qu'il y a 4 camions de stationné directement devant le garage. Je ne suis pas sortie d'ici! Je vais m'enregistrer et j'attends. Je commence par souper, ce sera ça de pris. J'aurai encore beaucoup de route à faire en sortant de là. Mon tour finit par arriver, alors j'entre le camion à l'endroit désigné. Le mécanicien qui fera le travaille se paye ma tête en me montrant la différence entre un "wheel seal" et un "hub seal". Bah, c'est pour ça que je conduis et que tu répares! En une heure, tout est prêt. J'ai une belle roue qui ne coule plus, mais qui est sale comme ce n'est pas permis. Ce n'est pas la réparation qui est longue, c'est d'arriver au mécanicien (tient, c'est comme pour nos médecins!!!).

*****

Lorsque je m'arrête pour passer la nuit, je considère que je ne suis pas suffisamment loin. Par contre, il vaut mieux arriver en retard qu'arriver en corbillard... Je m'installe donc dans une halte routière de la Caroline du Sud. Pour une fois, je serai bien stationné, parfaitement entre les lignes du stationnement. J'arrête le moteur, j'entrouve les fenêtres, je règle le cadran pour quatre heures (ouf!) et je m'installe pour un peu de lecture avant d'aller au lit. Avec la lumière allumé, il est évident de l'extérieur que je ne dors pas. Alors que je commence à me dire que je devrais aller au lit, on cogne à la porte. Je me relève. Un jeune homme m'explique qu'il fait ben pitié, que sa blonde n'a pas mangé, qu'ils sont tellement loin, qu'ils manquent d'essence, etc (la rengaine habituelle). Pourtant, cette fois, il semble si sincère qu'il passe à un cheveux que je craque. Je lui dit quand même que je ne peux l'aider. Je ne suis pas le père des enfants pauvres. Et comme on ne sait jamais si l'histoire est vrai ou non, moi je préfère me dire égoïstement: "qui mange d'la marde!". À bien y penser, c'était le deuxième de la journée après le gars qui, avec sa soeur, avait besoin d'un peu d'argent pour de l'essence pour pouvoir rentrer à la maison. Non mais...

Je m'étends et je m'endore paisiblement. Après un trop court moment de repos, je suis réveillé par des toc toc sur le mur. Je sursaute. Puis je rage un peu. "C'est qui le tabarnak"; "Cou donc, y'é quel heure? Trois heures!" J'écoute la façon de cogner, et ce n'est pas celle d'un policier américain: si sec, fort et violent que tu sautes de ton lit et tu retombes sur tes pattes tout habillé! Pas cette fois-ci. De plus, les fenêtres étant ouvertes, un policier crierait assurément. Je ne bouge pas, je ne sors même pas de mon lit. Il y a deux possibilités: ou c'est encore mon quéteux (le même ou un autre), ou c'est une prostituée (ce qui me surprendrait en pleine halte routière et qui de toute façon ne m'intéresse pas: je ne paye pas pour du sexe). Après deux ou trois fois, ça arrête. J'attends un peu, mais je suis tellement sur l'adrénaline (et en beau fusil!) que je crois bien que je ne me rendormirai pas. De toute façon, je dois me lever dans une heure. Bon, aussi bien partir tout de suite! (Attention les enfants, professionnel en action, n'essayez pas ceci à la maison!).

Je prends mon temps pour m'habiller et je démarre ma journée. Il me reste un bon bout de chemin à faire, et environ la moitié seulement sur l'autoroute I-95. Le reste aura donc une vitesse moyenne plus basse. Un peu plus loin, je m'aperçois que je n'ai pas cherché mon client sur mon logiciel de cartographie. Comme j'y suis déjà allé dans une autre vie, je me dis que "ça finira bien par me revenir!". Tout se passe bien jusqu'à l'arrivée dans la ville de Waycross où, enfin, ma mémoire me revient. Je sais où est mon client! Je suis tout heureux. J'ai un peu de difficulté à me rendre car, conformément à mon souvenir, la rue est en dessous du viaduc qui coupe l'autre rue qui, auparavant, donnait l'accès. Finalement, après quelques ratafions, détours, zig zag etc, j'arrive devant le client en m'exclamant: "câlice, c'est pas le bon client!". En effet, le client de mon souvenir reçois des rouleaux de carton, et celui que je cherche recevra, aussitôt que je l'aurai trouvé, du bois pour fabriquer des sommiers.

Je ne suis donc pas plus avancé. Je me rends donc au petit dépanneur qui a un stationnement de camion pour y cueillir de l'information et trouver mon chemin. Ça tombe bien, il semble que tous les policiers municipaux viennent y ramasser un café. Tout d'abord, je cherche la rue dans mon logiciel. Inexistante, trop nouveau probablement. J'ai une version un peu passé de mode... En allant à l'intérieur du dépanneur, j'entends une dame qui cherche elle aussi une rue se faire dire par un des policiers qu'il ne connait pas car il n'est pas vraiment de Waycross!!! Je décide de téléphoner à Joe, mon répartiteur. Après tout, ça fait parti de son travail que de m'aider à trouver mon chemin. À son grand étonnement, je suis son premier appel de la journée. C'est que je n'ai pas habitude de téléphoner au bureau pour le plaisir! Il me donne des directions que je tente tant bien que mal d'associer avec la vraie vie dans mon logiciel et sur la carte de l'atlas papier. Je décide d'une façon de faire lorsque je constate qu'une voie de contournement a été créée à l'ouest de la ville. Bingo, voilà mon client, dans son bâtiment tout neuf, qui se dresse devant moi.

J'ai Internet!!!

11 juillet 2007

Me voilà un abonné à Internet sur la route. J'ai enfin décidé (avec l'accord de ma douce, bien sur!) de me payer un petit luxe, soit un abonnement à Internet sans fil pour le camion. Il y a longtemps que j'y pensais, mais à ce prix-là, pour en fait une non-nécessité de la vie, le moment se devait d'être bien choisi. En payant pour un bloc d'un an, le coût par mois est assez faible.

J'ai eu quelques difficultés à établir mon abonnement. Tout d'abord, je me rends sur la page web du fournisseur. En fait, en mode sans-fil, nous n'avons pas le choix: l'accès est automatiquement redirigé vers la page d'accueil (lire: de paiement) du fournisseur. L'indicateur de niveau de signal me donnait une barre, soit très faible. Je clique donc sur nouvel abonnement, carte de crédit, et je remplis toutes les cases des informations habituelles. Nom, adresse, abonnement choisi, mode de paiement, etc. Au moment de cliquer l'ultime "Finish", un camion (probablement) se stationne juste là où il faut pour bloquer mon signal. Je clique et mon abonnement se perd donc dans les méandres du monde virtuel... sans que je puisse savoir si oui ou non le travail a eu le temps de se faire, si oui ou non le paiement aura eu le temps de passer!

Je déplace donc mon camion afin de capter un signal plus fort. Comme je suis déjà dans la première rangée le plus près de la bâtisse, je ne peux que changer d'orientation (devant-derrière): de dos au soleil couchant, je passe donc à face au soleil couchant. J'aurai chaud, mais au moins j'aurai Internet! Je reviens donc à la page du fameux bouton "Finish" et je reclique. La machine me répond que ce nom d'usager existe déjà. À ce moment, j'allume que probablement que ma transaction est passée. Je retourne donc à la page d'accueil. J'entre mon nom d'usager et mon mot de passe, et je clique... "Invalid account or password" que je reçois. Avec mon nom d'usager, c'est impossible que quelqu'un d'autre l'ait déjà choisi en français, alors encore moins chez les anglos, la clientèle majoritaire de ce service. Je me dis donc qu'il y a peut-être un délai de quelques minutes ou au pire quelques heures avant que l'abonnment ne prennent vraiment vie.

Après une heure d'essai de connection infructueux, je me résouds à téléphoner au service technique. J'écrirais bien un courriel, mais mon problème étant la connection, c'est plutôt difficile! Je tombe évidemment sur une maudite machine...
- Merci d'avoir choisi nos services.
- Chu ben content, mais je le serais encore plus si il fonctionnait!
- Veuillez noter que nos bureaux sont maintenant ouvert entre 8h00 et 23h00 (heure centrale).
- Bonne affaire...
- Si vous savez à qui vous voulez parler, composez le numéro de poste maintenant.
- J'espère de ne jamais devenir assez intime avec le soutien technique au point de connaitre les employés par leur nom et par leur numéro de poste!
Pour un problème technique, je fais le numéro qu'on m'indique.
- Si vous avez abouti ici, c'est que tout nos techniciens sont occupés.
- En avez vous plus qu'un le soir?
- Veuillez laisser votre nom et numéro de téléphone. Aussitôt qu'un technicien sera disponible, il communiquera avec vous.
- Me semble oui!
Je m'exécute en me disant que je serai surpris si le téléphone sonne...

Ben j'avais tort! Après un certain temps, au point que j'allais presque me coucher, le téléphone sonne. L'afficheur donne un numéro étranger... C'est le service technique. Je lui explique mon histoire. Il me demande de m'identifier par la question secrète. Il me demande ensuite où je suis et il "entre" dans le serveur. Il me fait tenter de me brancher afin de constater ce qui se passe. Ça ne fonctionne évidemment pas. Et comme toujours, "y'a tout pour marcher"! Puis, il me dit que ça se pourrait que ce soit à cause des caractères international dans mon nom. Il enlève donc la cédille et la remplace par un C régulier. Il vérifie les autres données que j'ai entré afin de s'assurer que plus aucune cédille ou accent ne subsiste. Je réessais et... Ta Daa, un internet: Bienvenue J.-F., il reste 364 jours à votre abonnement. Mission accomplie. En une quinzaine de minutes, le "problème" était réglé. Moi pis mon obstination à écrire correctement!

Je pourrai donc maintenant perdre mon temps et m'empêcher de dormir à tous les soir où j'aurai choisi le bon relais pour y faire dodo. Ça demandera de la discipline afin de ne pas empièter trop sur mon sommeil. Et comme je n'en ai pas, je devrais donc être en ligne assez régulièrement...

À bientôt donc.

Belle fin de semaine

Malgré le temps qui se rafraichit, nous avons passé une très belle fin de semaine. Dommage pour la musique, mais plutôt que le Festi-Grunge, nous sommes allés en famille aux Fêtes Gourmandes de Lanaudière, à Saint-Jacques. Caro y était allé l'an passé. De mon côté, c'était ma première fois.

J'ai adoré. En bon épicurien, j'ai bien aimé voir et gouté les produits de ma région, et aussi parler avec ceux qui les produisent. Et regarder aussi les présentatrices... surtout celle qui nous attirait en disant: "pour 2$ je te fais monter au ciel"! Ayant l'esprit mal tourné, et mes femmes avec moi, je n'ai pas posé de question pour savoir de quoi elle parlait exactement. Je préfère garder mon fantasme!

Nous avons ramené de l'hydromel, une liqueur crémeuse à la pomme, des huiles d'olives et vinaigrettes, et une tartinade au choco-miel. Divin.

P.S.: Je publie aussi en messages séparés deux textes qui trainent dans mon ordinateur depuis quelques temps, comme en font foi les dates d'écriture...

15 août 2007

Le retour au travail

Pour la première fois depuis belle lurette, le retour au travail n'a pas été pénible. Pourtant, le Festi-Force à été plutôt épuisant. En effet, c'est épuisant de voir les autres forcer comme ça... au soleil, avec de la bière et des bonnes cochonneries à déguster! Ouf.

Le pire, c'est que je serai probablement de retour à temps pour le Festi-Grunge, un genre de Woodstock... Ouf, une autre fin de semaine qui ne sera pas reposante!

Pour la petite histoire, mes récits sont en progression, surveillez le site.

À bientôt...

http://www.chambrematha.com/festiforce.html
http://www.festigrunge.com/

7 août 2007

Les vacances 2007: première partie.

Ouf, quelle semaine!

Une chance que, comme à TVA, notre bonheur n'est pas conditionnel à la température, car nos vacances serait alors les plus à chier que nous n'aurions jamais eu!

Cette année, vu que notre matériel de camping est de plus en plus petit et compact, nous avons même pu prendre le vélo de Sarah avec nous. Elle était très contente. Elle est tellement attaché à son vélo qu'elle se donne parfois elle-même des punitions: si je ne suis pas gentille, pas de vélo demain!!! Elle sera alors certainement ravie de pouvoir l'utiliser chez Mamie.

*****

Dimanche dernier, nous sommes parti de Saint-Jean-de-Matha de tôt matin, soit peu après six heures de matin. Nous avons décidé d'aller visiter le Parc Aquarium de Québec http://www.sepaq.com/paq/fr/ Et comme la première activité et à 10h15, il ne fallait pas trainer.

Avec un peu de retard, nous sommes plutôt arrivée sur le site vers 10h30. Le temps de payer les frais d'entrée, l'activité avec les phoques et les morses était terminée. Par contre, nous avons pu voir la suivante, la collation des ours polaires. Quelles bêtes majestueuses! Il y en a deux: un mâle et une femelle. Ces bêtes sont très impressionnantes. Et comme ce sont des omnivores, les techniciens se doivent d'être bien attachés à la passerelle... ;) Les ours ont mangé de la salade, des pommes, du chevreuil, et un melon d'eau. En même temps, on nous raconte un peu comme la bête vie dans son environnement naturel.

Les techniciens du Parc sont à aménager une aire spéciale afin que la maman puisse y installer son petit, à l'abri du papa. Aussitôt les lieux terminés, ils pourront les laisser copuler à loisir. Ensuite, il faut que le mâle soit gardé séparément, car il pourrait manger le bébé.

Cette présentation dure environ trente minutes. Juste avant que ça ne débute, il y a un amuseur publice qui vient... amuser le public! Il nous a fait chanter et il a fait danser les enfants.

Par la suite, nous avons amorcer la visite des lieux. Dès le départ, à l'extérieur, nous suivons un sentier qui nous amène au parc pour les enfants. Évidemment, Sarah l'avait vu dès notre entrée sur le site! Je crois qu'elle peut les sentir avant même des les voir (les parcs d'amusements). Au moins, lorsque nous décidons que c'est assez, elle écoute. Elle savait bien que nous avions un aquarium à visiter.

Évidemment, je ne décrirai pas toutes la visite du Parc. Nous y avons vu tous les poissons que l'on mange, les turbots, saumons, goberges, etc. autant que ceux que l'on pêche comme le doré, l'achigan, etc. Dans un bassin, nous avons pu toucher à certains mollusques innofensifs, comme des étoiles de mer, des oursins et autres coquillages. D'autres mollusques pouvaient être observé, mais pas touché (ceux-là mordent ou piquent). Drôle de sensation.

Un des plaisirs est venu du diner, pris à la cantine à l'intérieur du bâtiment principal: repas très santé (nous avons chois un croissant au poulet) fait avec de vrais ingrédients, et en plus à un prix très raisonnable! Pour la petite histoire, la cantine à l'extérieur offrait des hamburgers sur grill dont le fumet était gage là encore d'une grande qualité de viande. Et même pas de frites... au grand désespoir d'une jeune maman...

Bilan de la visite du Parc Aquarium de Québec:
- visite tout autant intéressante pour les parents qu'amusante pour Sarah (4 ans et demi) qui était fière de pouvoir voir les poissons pêchés par Omer, notre ami pêcheur, ainsi que le thon, qu'elle dévore avec entrain;
- prix d'entrée très raisonnable (2 adultes et un enfant pour environ 33$); bouffe excellente et à bon prix (moins de 25$ pour les trois, et santé en plus);
- aménagement pensé en fonction des jeunes familles: pas trop cher, un grand parc d'amusement (comme les villes ou les écoles installent souvent, mais en plus gros!!!), des sections au soleil et d'autres à l'ombre, des amuseurs publics pour faire patienter les enfants, du maquillage pour les enfants (mais à son grand malheur, Sarah était trop tard... snif).

Un beau succès! Et comme nous payons de toute façon déjà avec nos taxes, autant en profiter.

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Ensuite, à l'heure où normalement les gens soupent, nous avons repris la route du Parc (des Laurentides cette fois) pour nous rendre chez Mamie. Sarah s'est endormie paisiblement, au plus grand bonheur de ses parents. L'air de rien, malgré la compacité du Parc Aquarium, passer une journée à marcher, en partie dehors, ça use les souliers... et son homme aussi.

Nous avons donc rouler jusqu'à L'Étape, un arrêt café, et puis jusqu'à Jonquière, chez Mamie. Évidemment, Mamie était bien contente de nous voir enfin, et nous aussi.

La journée du lundi fût passé à se reposer. En après-midi, nous sommes allé, Caro et moi, magasiner un peu pour le camping ainsi que pour le ClearJel. Après avoir laissé Sarah à sa mamie, nous avons commencé par visiter un grossiste en alimentation de Chicoutimi. À la question qui tue: avez-vous ça, du ClearJel?, plutôt que d'être regardé en extra-terrestre, on nous a répondu: demande à madame dans ce bureau-là! Bingo, nous sommes repartis de là avec une poche de 50 lbs de cette poudre. Cette poudre magique sert à faire des garnitures à tartes maison avec de bons fruits frais. Elle est par ailleurs introuvable... et nous avons pourtant une quantité de source incroyable! Il fallait bien venir au Saguenay pour en trouver! Caro était folle comme un ballet, elle a téléphoné à ses deux complices de cuisine.

Notre arrêt suivant était la chocolaterie dont j'oublie le nom, situé entre le Vieux Port et le Centre-Ville de Chicoutimi. On y sert de la crème molle succulente que l'on peut faire tremper dans le chocolat (noir ou au lait) de grande qualité. Succulent, excellent, il n'y a tout simplement pas de mot tellement c'est bon! Le genre de gâterie qu'on se paye en récompense une fois de temps en temps. Miam!

Par la suite, malgré que nous avions déjà trouvé l'ingrédient miracle, nous sommes ensuite allé dans un deuxième grossiste en alimentation, pour le fun cette fois-ci. Caro et moi, en entrant dans une boutique de fourniture de cuisine, nous devenons comme des enfants dans un magasin de bonbons.

Notre dernier arrêt de l'après-midi fut chez Corneau & Cantin. http://www.corneaucantin.com/ Gens de Jonquière, Chicoutimi et Québec, vous êtes les chanceux qui pouvez profiter de cette épicerie du bon vieux temps qui mets l'accent aujourd'hui sur les produits locaux, fins, ethniques, équitables et biologiques. À chacune de mes visites à Jonquière, je me fais un devoir de me procurer toute ma nourriture chez "Corneau". Nous y avons donc fait notre marché pour le camping du lendemain. Ouf, pas gratuit, mais tellement meilleur!!!

6 août 2007

Turbo 2 Jeff 0

L'autre soir, un samedi avant les vacances, je m'en venais tranquillement pas vite... en camion bien sur...

Le vendredi, j'avais effectué ma livraison, peu avant midi, à La Porte, TX, une petite ville un peu à l'est de Houston. Nous y avons un client régulier où nous y livrons plusieurs voyage par semaine. J'y suis donc arrivé vendredi vers midi, après m'être levée trois heures plus tard que prévu la veille. Un autre de nos camions y était déjà, opéré par Le Perdu. Nous avons échangé quelques mots et, comme lui était déjà déchargé, il partit pour Houston afin d'y cueillir son chargement de retour. Un camion d'un autre compagnie du Québec, probablement avec un chargement du même client, fut déchargé, puis mon tour arriva.

Mon voyage de retour se trouvait... de l'autre côté de l'autoroute!!! Il était déjà tard dans la journée, et comme nous étions vendredi, l'habitude est que la distance se raccourci entre la livraison et la cueillette. C'était la première fois que c'était si près...

Le temps passé chez le client a été un peu long, mais quand même acceptable. Après tout, je pourrais toujours revenir à la vitesse (ou à la lenteur!) désiré une fois sur la route. J'ai tendance à varier la vitesse du voyage de retour en fonction de la vitesse du voyage de départ. Départ en pompier, retour en tortue. Départ en tortue, retour en lièvre (notez que je ne reviens jamais en pompier!).

Me voici donc sur le chemin du retour. Je choisis de revenir via la US-59 qui traverse le Texas vers Texarkana. Puis les autoroutes 30, 40 et 55 en Arkansas, la 57 puis la 70 en Illinois.

Rendu à Effingham, je décide que "J'ai ben mérité une douche!"... Je me rend donc "là où la douche est gratis" pour y exercer mon simili-privilège. En approchant, j'y entend sur la radio CB deux chauffeurs qui arrivent. Ils sont de ma compagnie et, dans leurs cas, se dirigent vers le sud. Ils passeront la nuit ici. Je vais donc prendre une douche, ce qui fait toujours un bien immense lorsque je reviens des chaleurs presque extrêmes du sud du Texas. Cette fois-ci, il faisait dans les environs de 35 Celsius sec. Par contre, dès l'Illinois et plus au nord, il ne faisait que 25 Celcius, mais le taux d'humidité rendant le temps beaucoup plus insupportable.


Une fois bien propre, je reprends la route pour l'heure et demi qu'il me reste pour compléter ma journée. Environ une heure plus tard, l'Indiana se présente. Je commence à évaluer les possibilités d'un emplacement pour y passer la nuit. Terre Haute passe. Quelques minutes après la deuxième sortie de Terre Haute (celle où il y a un Pilot), j'entend un POUF sourd et un peu étrange. L'esprit analytique du camionneur se met en marche. Ça pourrait être une crevaison, mais quelque chose fait que je n'y crois pas. La différence est subtile, mais je suis presque certain que ce POUF n'est pas un POUF de crevaison. Tout en réfléchissant, je jette un oeil à mes cadrans. Tiens, je ralentis (ce qui est louche puisque j'utilise le régulateur de vitesse)... J'avais en même temps décidé de m'arrêter pour aller constater en personne si tous mes pneus son intacts. Je crois de plus en plus que ce ne sont pas mes pneus qui sont en cause. J'allume mes clignotants d'urgence.

En voulant "descendre mes vitesses" pour ralentir le camion, aussitôt l'embrayage légèrement enfoncé, le moteur s'emballe comme je n'ai jamais vu un moteur s'emballer avant. Je tente alors de le réembrayer, mais ce n'est pas évident avec un moteur qui tourne si vite! À ce moment, en regardant par la fenêtre de ma porte, je constate que mon camion est devenu une machine à boucane incroyable... à un tel point que plus aucun véhicule n'ose passer à mes côtés!!! J'essaie maintenant en coupant le contact. Le moteur continue de tourner.

Ne reste qu'une solution à essayer: immobiliser le camion en freinant énergiquement pour étouffer le moteur. Je "saute" donc sur la pédale de frein de tout mon poids. Difficile d'étouffer un moteur de 430 HP qui tourne à environ 3000 tours par minute! Il réussit toujours à tourner, parfois un peu drôlement, mais il tourne quand même. Puis, finalement, il s'étouffe. L'odeur d'huile brûlée est partout. La fumée de dissipant légèrement, la circulation reprend, lentement au début, puis de plus en plus normalement.

Surement le turbo qui a explosé, me dis-je alors. Ensuite, je suis en mausus car, comme à chaque fois qu'un bris mécanique se produit, "ma fin de semaine est à l'eau!". Ensuite, le mode "survit" se met en place. Je commence par installer mes triangles d'urgence à l'arrière de la remorque. Puis, j'avise ma compagnie afin de mettre en branle mon sauvetage. Après avoir raconter mon histoire, j'apprends que ce qui a causé l'emballement du moteur est l'huile à moteur qui était aspiré par le turbo qui continue de tourner même si le contact est coupé. Et un moteur diesel qui fonctionne sur l'huile moteur tournera très vite, ce qui, via le turbo, aspirera plus d'huile, et ça recommence...

Après quelques contacts téléphoniques, j'apprend que ma dépanneuse sera là environ une heure plus tard, pour m'emmener à Indianapolis, soit environ une heure plus loin. Ouf, on peut dire que la nuit sera longue. Je passe donc une heure à jouer au Démineur, à la Dame de Pique et au Spider Solitaire (bouton démarrer, Tous les programmes, Jeux...). Une heure exactement, le camion est devant moi. Au moins, l'homme est ponctuel. Le camion aussi est impeccable. Ça regarde bien.

Un ballet bien orchestré s'enclenche. L'espèce de langue à l'arrière est glissée sous l'essieu avant, qui y est enchainé. Ensuite, la tuyauterie d'air du camion est installé sur mon camion, via les réservoirs. Ainsi, la pression d'air sera maintenue pour le niveau des suspensions ainsi que le fonctionnement des freins. Les freins de ma remorque seront aussi opérés via ceux du camion. L'électricité du camion est aussi relié à ma remorque, électrifiant ainsi toutes les lumières. Reste à enveler l'essieu... ben, l'intérieur d'un des essieux arrière, afin d'empêcher que les roues ne fassent tourner la transmission. C'était la première fois que je voyais cette façon de faire. Tous les autres que j'ai vu avaient plutôt choisi d'enlever une partie de l'arbre de transmission.

Exactement une heure plus tard, nous étions prêt à partir. Ça n'a pas été très long que je suis tombé en amour avec la dépanneuse. C'était un Kenworth T800 très long, avec un moteur Caterpillar. La portée et la puissance de cette machine me semblait incroyable. Avec un poids total d'au moins 55 000 kg (120 000 lbs), le tout parti quasi normalement, comme si de rien était. À peine un petit rebondissement éternel lorsque nous roulions sur des bosses.

Une heure plus tard, nous entrions sur le terrain de l'heureux concessionnaire élu. Après avoir détaché la remorque et correctement stationné le camion, j'ai "signé ici" et nous nous sommes quitté. Je suis allé m'étendre afin de me reposer des mes émotions. M'étendre est le bon mot, car pour pouvoir dire "dormir", encore eut-il fallu que ça dure un minimum de temps... Étendu vers 4 heures (AM bien sur!); réveil à 7 heures et demie!!! "Pour m'enregistrer le plus tôt possible" m'avait dit mon patron.

Avec le temps, j'ai appris qu'un garage ouvert 24 heures par jour ou encore 7 jours par semaine, ça ne veut pas réellement dire quelque chose. J'ai déjà vu un garage où, la nuit, la seule présence dans le garage était un employé sur place pour recevoir les dépanneuses! Celui où j'ai atterri était ouvert à tous les jours, mais la fin de semaine, seul des employés d'entretien général sont au poste. Mais ça, on ne le sait qu'après...

Donc, après avoir enregistré mon camion pour une chirurgie à coeur ouvert, je m'installe dans la salle d'attente pour les chauffeurs. Je me considère un brin chanceux, car au moins, il y a une télévision câblée, des sièges droits et même quelques chaises longues pour fermer l'oeil si ça nous chante. Ce ne sont pas tous les concessionnaires de camions lourds qui sont ainsi équipé!

Évidemment, dans un groupe, on ne choisit pas soi-même le canal à écouter. De toute façcon, Télé-Québec ne se rendait pas, alors tous mes choix étaient donc éliminer. J'ai donc laissé les autres choisir... pour mieux me dire: "je peux pas craire qu'y a du monde qui écoute des affaires comme ça à la télé" ou encore: "y'a un canal spécialisé pour ça???". Ce matin-là, nous avons donc pu écouter le canal Planet Animal. C'est bien rigolo de voir les courses à obstacle et à relais de chiens. Il y avait un petit "Taco Bell" qui semblait voler, c'en était pissant. Aussi l'émission sur les chiens policiers, toujours épatant de voir l'animal réussir à retrouver une personne perdu en forêt. Sauf qu'après quelques heures, on vient à courir après sa queue... et à parler en chien-chien... hihi

Ensuite, ce fut le canal Court TV. Alors là, je décroche. Pour moi, la loi et l'ordre à l'américaine (et maintenant à la canadienne), je n'en ai rien à foutre. Je veux bien endurer un Claude Poirier ou un Jacques Auger par-ci, par là, mais de là à avoir des Judge Judy, Brown, vieux machin, etc. à longueur d'après-midi, et un canal consacré à la cour... y'a une marge! Ben rigolo de voir les médiums (genre Jojo Savard là) aider les policiers à retrouver des disparus, ou éclaircir les circonstance de la mort de quelqu'un, mais après 3-4 épisodes d'affilé, ça vient qu'à faire!

Vers 11 heures, j'apprend que notre Perdu National viendra chercher ma remorque, en échange de la sienne. Il parait que... la sienne presse moins que la mienne! Je poursuis donc mon écoute télévisuelle pour constater jusqu'où le ridicule peut aller... Au moment de manger, je vais chercher mes repas dans le camion, puisqu'il m'en reste encore, pour les chauffer dans le micro-onde commercial du garage. Heureusement, quelqu'un m'avait déjà dit de ne rien mettre dans ces machines plus de 20 secondes à la fois. Une dame qui attendait elle aussi a fait chauffer une soupe, et elle en a perdu la moitié suite à une implosion!!!

La journée s'est passé ainsi, à tourner en rond et à se demander si un jour quelque chose se passerait! L'aviseur technique m'ayant dit au départ qu'il avait devant lui pour environ trois jours de travail, je me disais bien que j'étais pour sécher là. Juste avant 16 heures, je suis allé le voir pour savoir si un jour je m'en sortirais. C'est là qu'il m'a révélé que "aucun mécanicien d'entrailles de moteur" n'était en service un dimanche. Bon, avoir su ça au matin...

Rendu là, autant attendre Le Perdu. Tant qu'à faire, aussi ben aller souper au J Volant (un jour, j'écrirai de tout mon fiel ce que je pense de cette compagnie!!!), faute de mieux à pied. Même pas foutu de cuire un steak... brûlé d'un bord! La serveuse pouvait ben se morfondre pour que je le coupe pour qu'on sache si il est cuit à mon goût... c'était pour mieux cacher la brûlure du dessous!

Le Perdu me téléphona environ une heure avant d'arriver. Ça lui a pris une heure et demi pour se rendre. Ici, il faut comprendre qu'il est pas trop vite. ;) Après qu'il ait échangé sa remorque pour la mienne, quoi de mieux pour clore l'échange qu'une bonne pointe de tarte. Bon, c'est quand même le J Volant, mais au moins, je serai en agréable compagnie. Nous en avons profiter pour jaser un peu et remettre nos potins à jour. Puis, à son départ, je retournai à mon camion sans vie, qui n'avait pas bouger depuis si longtemps.

J'ai donc enfin pu téléphoner au Motel Super 8 afin qu'ils envoient quelqu'un me chercher. Dans le Beau Bon Pas Cher, on ne fait pas mieux. Ma chaine de motel préféré est le Days Inn, mais un Super 8 peut faire l'affaire. J'aime bien l'idée que ce sont des indépendants. Dans ma chambre, j'ai la télévision câblé, un réfrigérateur, une cafetière, deux lits doubles (au cas où j'aurais beaucoup de visites!) et un fer et une planche à repasser! Internet inclus, ainsi qu'une piscine extérieure et le déjeuner.

À l'heure où je suis arrivé, je n'ai fais que me brancher à Internet pour quelques heures... en écoutant de la musique sur le canal de vidéo d'Indianapolis (parce que MTV, comme Musique Plus, n'en joue plus vraiment...)

Le lendemain matin, alors que je dormais... Mon père disait: Y'en a toujours un cris qu'y appelle! Alors à 9 heures, le téléphone sonne. Comme personne ne sait que je suis là, je ne répond pas. Juste avant 11 heures, l'heure où je dois quitter, je m'informe au bureau pour savoir ce qu'eux savent de mon camion. On leur a dit qu'il pourrait (noter l'emploi du conditionnel) être prêt pour 16 heures! Vite, emmener moi au garage, il faut que je vois ça.

Alors c'est reparti. La télé jouera Court TV une bonne parti de la journée. Le temps sera long, très long, vraiment long. Puis, aux petites heures, la facture arrive. Il est 2 heures du matin. J'aurais bien envie de réveiller celui qui m'a dit que je sortirais d'ici à 4 heures, vu que c'est la même personne qui doit régler la facture... mais comme j'ai un respect total pour le sommeil, je n'en fais rien en me disant que "demain ça va faire pareil"! Je demande à l'aviseur qui me tend la facture si je peux la régler demain tout en faisant un beau dodo dans mon camion sur son stationnement. Aucun problème. De toute façon, à cette heure-là, je ne serais même pas sorti de la cour.

Le lendemain matin, je me réveille peu avant le cadran, qui devait sonner pour huit heures. Pendant que je me prépare, le téléphone sonne. Déjà? C'était mon bureau. Jean-Pierre (celui qui "paye") me dit: ne me dit pas que tu n'as pas eu ton camion? Je lui explique ce qui s'est passé. Je lui dit que je vais le recontacter dans quelques minutes afin qu'il puisse régler ça avec le concessionnaire.

Aussitôt payé, aussitôt parti... J'avais très hâte de partir pour arriver à la maison au plus vite. À peine parti depuis deux heures, le téléphone sonne. Lori me demande quand je serai là, à la livraison. - Ben, j'avais l'intention de récupérer un peu. - Il faudrait que tu sois là pour 10 heures demain matin. Ouf, encore une affaire. Me voici donc reparti à la sauvette avec peu de temps pour me "pogner l'beigne" sur la route. Évidemment, j'étais sur place à l'heure dite. Ensuite, je n'avais qu'une envie, m'en aller chez moi au plus vite pour faire n'importe quoi d'autre que d'être dans un camion...

P.S.: ah, et pourquoi ce titre? Ben, c'est la deuxième fois que je "saute" un turbo sur un camion!