17 avril 2011

Encore une fleur

Aujourd'hui, j'ai eu une fleur venant de mon bureau. Gardons ça anonyme... Quelqu'un m'a dit que c'était bien de travailler avec moi. Ah? Ben merci. Tout dépend toujours d'avec qui la comparaison se fait... Et je me suis mis à réfléchir, parfois même tout haut avec ma Caro...

Comment se fait-il que moi, bougonneux si terrible, jamais je n'ai rien à redire au travail. Il m'arrive souvent de dire au bureau, après m'être fait dire que je fais parti de ceux qu'on n'entend jamais chialer sur le boulot, que "si ma blonde vous entendait, elle ne vous croirait pas"! Y doit bien y avoir une raison!

J'ai donc réalisé que de mon côté, je n'essaie pas de me "dispatcher" moi-même. Et je regarde toujours les résultats sur le moyen et le long terme. Autant pour les dollars (la paye), les beaux et moins beaux voyages, les distances parcourues...

Ceux qui ont toujours à redire, la plupart du temps, ce sont ces points-là qui sont en litige. Certains chauffeurs voudraient toujours avoir la crème de la crème. Parfois les voyages les plus longs. Parfois les voyages les moins difficiles (ce qui est bien relatif à chacun). Et toujours ceux ou l'on peut "fourrer l'système" le plus possible afin d'être revenu au plus vite. Ceux qui font que le rapport dollars/temps parti est le plus haut. La légalité dans tout ça? Bof, vous répondront-ils.

Dans une compagnie de transport, tous les voyages doivent être fait. Autant que possible par les chauffeurs (et courtiers si il y en a). Si les chauffeurs ne sont pas disponibles, alors les voyages pourront être échangé avec d'autres compagnies amies, ou vendus sur le Link (genre de bourse au chargement de camion). En passant, chez nous, on ne tord pas de bras. Tous ceux qui s'auto-poussent finissent par se le faire dire: "ben, t'as juste à dire non".

Un autre point: lorsque je travaille, je remets ma vie entre les mains de mon répartiteur. Bon, j'exagère un peu. Disons plutôt mon emploi du temps. Je ne ferais pour rien au monde le travail de répartiteur. Il faut trop de conciliation entre les clients et les chauffeurs (et même le garage)... Il me semble que j'aurais trop tendance à péter les plombs. Je ne durerais pas longtemps.

Par contre, je suis pleinement conscient que le rôle premier du répartiteur est de rentabiliser chaque camion. Ensuite, de faire travailler chaque chauffeur au meilleur de ce qui est permis par les lois. Tout en s'assurant que les besoins des clients sont comblés. Quand je vous parlais de conscilliation!

De mon côté, une fois parti, je me laisse porter par le bon vouloir de mes répartiteurs (on en a deux, avec maintenant trois assistants). Parfois, il faut accepter un voyage moins drôle. Mais c'est relativement rare en fait. La plupart des voyages moches ne nous reviennent pas si souvent, vu la grosseur de la compagnie. Et si tous les chauffeurs sans exceptions en prenait un de temps en temps, alors ils reviendraient encore moins souvent!

J'essaie plutôt de voir le bon côté de la chose. Nouvelle-Angleterre? Pas de problème, ça me rappelle des souvenirs de mes débuts. En effet, je n'ai fait que ça, et pour un salaire de misère en plus, pendant quatre ans. Voyage court? On en fera deux, même trois si il faut (trois voyages dans une semaine, ça met arrivé une fois, pour 2800 miles quand même, semaine normale). Virginie, avec en prime Baltimore et Washington? Il y a là tant de circulation que ça nous fait aimer tout le reste de la route. Bref, il y a toujours un côté intéressant à voir. Même sur mes quarante et plus Lebanon par année, duquel je croyais bien m'écoeurer après deux ou trois semaines...

Il faut bien sur au départ aimer le travail de camionneur pour les bonnes raisons. Serait-ce là une partie du problème?