30 septembre 2011

En route vers le Texas - Journée 2


J'avais réglé mon réveil afin que j'ai le temps de me préparer avant l'heure dite. Nous n'avons pas tous les mêmes habitudes de réveil, alors c'est pour ça que je donne toujours l'heure du départ. Moi, je sais que j'ai besoin de quarante-cinq minutes, et une heure si il y a présence d'Internet. Une drogue, je vous dit. D'autres auront besoin de plus de temps, d'autres moins. Si certains chauffeurs n'ont qu'à sauter dans leur pantalon, d'autres vont prendre leur douche dans le lavabo (encore chanceux que ce ne soit pas dans la cuvette, quoique, c'est la même eau...), se raser, faire un méga-déjeuner, et finir par partir à midi... Ça moi, pas capabe!

Donc, une fois habillé et purgé, je me suis rendu au comptoir de mononcle Tim afin de prendre un bon Bagel BELT. Désolé Fred, mais Tim Horton est à l'Ontario ce que McDo est aux États-Unis : y'en a plus que partout! Il faudra t'y faire un jour... Bagel en main, il me restait trente minutes. Juste assez pour prendre les potins du jour sur Internet... Mais toujours pas de nouvelles de Marteau! Bon, lui, il ne sort jamais de son camion, alors ça ne me surprend pas. Ce qui me surprend par contre, c'est « où est-ce qu'il met tout ça »! Mais c'est un autre département...

À l'heure dite, je suis dans mon camion. Comme plusieurs chauffeurs lève-tôt sont parti, je m'avance et passe devant le camion de mon Marteau. Le rideau est tiré, ça dort encore comme une bûche! Tant pis, moi, je suis prêt. De toute façon, il roule plus vite que moi, alors c'est certain qu'il me rattrapera plus loin.

Quinze minutes plus loin, le téléphone sonne. Marteau!!! Il me raconte qu'il s'est réveillé à six heures, mais qu'il s'est tourné d'bord pour quelques minutes... pour se rendormir jusqu'à maintenant! Hé ben... Nous convenons de nous rejoindre à la halte de Clarington, célèbre pour être la dernière avant d'arriver à Toronto. Et comme j'ai dit à Marteau, pas question d'entamer Toronto sans avoir visiter la toilette avant! Ça pis la nécessité de ravitailler le café... Pas le choix! Après ça, on se demandera pourquoi je dois courir les salles de bain, mais bon, ça me prenait bien un défaut...

La traverser se fait rondement, car nous sommes après l'heure de pointe matinale au moment de traverser la ville. Comme j'avais prépare mon diner, nous nous arrêtons à la halte d'Ingersoll. Il est embouffeter en peu de temps, et nous voici de retour sur la route. À la halte de West Lorne, nous voyons le derrière de la remorque d'un confrère inconnu. Mais elle est toute propre, ce qui est presque louche!

Marteau reçoit un appel. Le confrère en question, c'est Marc, le gars de Chambord. Un autre qui est heureux comme un pape chez TJB (tiens, avec moi est Jean-Marc, ça fait trois)! C'était donc lui la remorque propre, et il est quelques minutes derrière nous. On pourra donc tous se rencontrer à Comber, notre arrêt-faisons-le-plein-avant-de-traverser-aux-États.

Moins d'une heure plus tard, nous entrons donc, Marteau et moi, à Comber. Premier arrêt : la balance. Je me pèse, jase avec la tite-madame, puis vais me stationner. Marteau fait la même chose après moi. Je me rends par la suite au comptoir afin de recevoir le coupon de la pesée (et payer les frais, ben évidemment). Résultat, je suis beaucoup trop pesant sur les essieux moteurs, mais bien en dessous sur le poids total. Pour la petite histoire : nous devons respecter le poids total (tracteur, remorque plus chargement, chauffeur inclus), mais aussi le poids par essieu ou groupe d'essieux. Et en plus d'être trop pesant sur le devant de la remorque, j'ai les réservoir presque vide! Comptons donc presque cinq cents kilos pour le carburant. Bon, ce sera sûrement moins, mais gardons une marge de manœuvre. Pour la petite histoire, il arrive que nous soyons chargé si près de la limite que nous devons faire le plein au minimum, genre cinquante gallons à la fois (il en faut presque cent par jour), et vivre avec ça, sois faire le plein deux fois par jour. Heureusement, c'est une situation très exceptionnelle.

Comme j'ai mille-cinq-cents livres en trop, et qu'on ajoute une marge pour faire plein, j'en déduis que je dois avancer mes essieux de remorque d'une dizaine de trous. Mais en aurais-je dix à ma disposition? Normalement, on doit bouger de deux à quatre trous afin de fignoler la position, mais c'est rarement plus. Arrivé à l'arrière, je constate que je dispose de neuf trous. Il faudra bien que ça marche! Ça confirme donc en même temps que mes bobines sont chargées un peu trop en avant!

Pendant que je fais tout ça, Marc nous a rejoint. Marteau lui, de son côté, doit déplacer ses essieux de deux ou trois trous, puis sa sellette d'une coche (bon, ça, c'est qu'il est insécure... c'était ben en masse dans les tolérances).

Je retourne ensuite à la balance. Même procédure... jusqu'au stationnement. Retour au comptoir : cette fois, mon tandem du camion et celui de la remorque ont le même poids sur les épaules. En ajoutant le poids du carburant à venir, je serai tout à fait « légal ». Je retourne donc, cette fois-ci, à la pompe pour faire le plein. Six-cents-cinquante litres pour Comber-Saint-Jean-de-Matha-Lachine-Napierville-Comber. Me semble que ce n'est pas beaucoup... Ah oui, c'est moi le meilleur!!!:P

Au temps que ça a pris, nous pouvons donc repartir tous les trois en direction des douanes de Détroit, MI. Il y a quarante-huit kilomètres entre Comber et le pont Ambassador, qui nous permet de rejoindre le côté américain. Comme Marc s'en va à Chicago (il me racontait que Chicago est à lui ce que Lebanon est à moi), nos routes divergerons dès la sortie du péage (qui est tout juste en sortant de la guérite du douanier). Nous en profitons donc pour potiner et nous raconter des souvenirs de notre ancienne vie chez S.A.F., là où nous avons appris tout ce que nous pouvons faire avec un camion, mais surtout tout ce qu'il ne faut pas faire dans le merveilleux monde du transport! En fait, Marc est passé chez S.A.F un peu avant moi, selon toute vraisemblance, mais là-bas, nous ne nous étions jamais vu! Aussi, quelques mots pour la belle Annick, chez qui nous avons tous deux habité, à un moment différent. Faut croire qu'elle nous a marqué, la belle!

Arrivèrent les douanes. Nous avons pris, moi et Marteau, la voie Express. Et Marc la voie régulière. On ne sait pas vraiment, mais on s'en doute un peu, si on a le droit de prendre la voie Express... mais à Détroit, si tu as un ACE (système de transmission électronique des documents), un camion Express et un chauffeur avec sa carte Express, alors tu peux prendre la voie Express. La majorité du temps, malgré la file de camion qui va jusqu'au fond de la cour, le tout sera fait en quinze minutes. Il faut dire que LA voie Express donne sur cinq douaniers...

Nous traversons donc en peu de temps, Marc aussi (il n'y avait personne ou presque). Nous nous saluons en espérant déjà une prochaine fois. Nous convenons de nous rendre à Napoleon, OH pour le souper. En chemin, nous constatons l'avancement des travaux sur la route US-24. On y passe si peu souvent que le changement est évident d'une fois à l'autre! Le soleil sort au devant de nous. Nous croyons donc que la soirée sera agréable.

Nous sortons donc à Napoleon, boulevard Industriel, et nous nous dirigeons vers le Pétro. Nous avions justement fait état de la bonne pizza fait maison et du bon poulet Broaster (me semble) qu'on y trouve. Car il s'agit d'un Pétro 2 : il n'y a pas de vrai restaurant. Pour ça, il faut traverser du côté du TA qui, bien que rénové il y a peu de temps, fait encore un peu dur. Mais le menu est à volonté (si c'est encore en vigueur)... comme si les assiettes n'étaient suffisamment géantes au départ!

Contrairement à ce qu'on avait vu plus tôt, le temps s'est couvert, et nous constatons ben plus « qu'on va en manger une calice ». Évidemment, l'orage commença au moment où je devais sortir dehors afin de me rendre aux toilettes! Et qu'est-ce qu'elle était glaciale, cette pluie! À mon retour, nous repartons vers l'ouest. J'ambitionne de me rendre à Brazil, IN car de là, il nous resterait une journée de route pour la destination finale. Mais si c'est le cas, il sera tard. C'est beau rêver, mais en même temps, il faut des buts trop haut dans la vie, des fois qu'on les réaliserait quand même!

La ville de Napoleon marque, encore pour l'instant, le début de la version autoroute de la US-24. Avant, sauf la section qui relie la 475 à l'ouest de Toledo et l'entrée de Waterville, elle est à deux voies. Après, elle a quatre voie, mais n'est pas complètement une autoroute : certaines intersections à l'ancienne existe encore. Puis, en Indiana, la nouvelle section est toujours en construction, donc nous devons retourner sur l'ancienne route à deux voies.

Ce bout de route m'a permis de constater que mon radio-CB marche ben en masse. Marteau a un des bons radios-CB dans notre compagnie. Il lui appartient, et il l'avait fait « monter » à l'ancien relais d'Effingham, IL. Celui qui est démoli là... Ben, je ne sais pas trop pourquoi, mais un moment donné, j'entendais de moins en moins l'ami Marteau. Pourtant, je suis un de ceux qui roulent le plus lentement de la compagnie (mais en fait, depuis que je roule « à la pédale », ou sans le régulateur de vitesse, ce n'est plus tout à fait vrai... sans perdre de mon économie de carburant légendaire, he-hum)! J'étais donc, avec mon camion barré, en train de semer Marteau! Ben mausus...

Bien sur, lui conduit « le pied dans bolt », alors aussitôt de retour sur l'autoroute de contournement de Fort Wayne, IN, il est revenu derrière moi assez rapidement. Nous avons continuer notre chemin en placotant de tout et de rien. Puis vient l'heure du café. J'ai proposé un arrêt au Pilot de Daleville. Mon récent arrêt au Pilot de Fortville ayant été plutôt moche (on dirait qu'ils le laissent mourir!), je préférais mieux choisir. Marché conclu!

Pendant que lui reste dans son camion (c'est pas mêlant, il n'en descend jamais!), je vais donc aux toilettes, puis au café. J'ajoute deux crémettes aux épices styles tartes à la citrouille, pour faire changement. Tiens, faut croire que l'Halloween s'en vient! Juste à l'odeur, ça a l'air bon.

De retour au camion, mon bon ami commence à raconter qu'il n'est pas trop à l'aise de rouler lorsque son « 14 heures » est écoulé, ce qui arrivera dans une demi-heure. Dans ma tête, ça dit : rien ne t'empêche de dormir ici, mais moi je considère que nous n'avons pas terminé notre journée (si on veut aboutir au Texas un jour, généralement jeudi, comme demandé, et assez tôt pour recharger et revenir dans le même mois...). Je réponds que mon « 14 heures » à moi est terminer depuis peu, et qu'il y a longtemps que j'ai entamé la journée de d'main (oui oui, même moi, ça m'arrive!). Je me dis aussi qu'il a eu moins de scrupule, le Marteau, lorsque c'était le temps, ce matin, de rouler une heure trente pour me rejoindre et d'inscrire ce bout-là dans la journée d'hier (c'est pour ça d'ailleurs que son « 14 heures » et le mien ne correspondait plus, malgré que nous ayons dormi à la même place et parti nos journées à quinze minutes d'intervalle. Fa que...

Nous repartons donc de plus belle. Trente minutes de route nous sépare d'Indianapolis, où nous bifurquerons vers l'ouest. J'entends sur tous les tons « qu'on va se faire prendre, c'est sur »... mais je me dis que « c'est pas écrit sur mon pare-choc »... Ah, l'insécurité, des fois...

Traverser Indianapolis n'est pas toujours de tout repos. Nous arrivons du nord, par l'I-69. Nous prenons la voie de contournement, l'I-465 vers l'est. Puis, nous prenons l'I-70 vers l'ouest, pour traverser la ville en plein cœur. En fait, c'est ben la seule ville où passer au centre va plus vite que d'en faire le tour. Si il y a bouchon à avoir, ce sera sur la voie de contournement, rarement sur l'I-70, qui la traverser d'est en ouest. Mais au cœur de la ville, il faut faire un crochet via l'I-65 sud, sur un ou deux kilomètres, pour reprendre l'autre section de l'I-70. En traversant la voie de contournement, nous longeons l'aéroport avec, en premier plan, les avions de la messagerie FedEx. J'imagine qu'en avion, en partance d'Indianapolis, on peut aller partout en peu de temps, ce qui permet la fameuse garantie de livraison avant dix heures le lendemain (je me demande si c'est vraiment vrai, et combien de bras ça coute...).

Ce soir, ça se passe bien. Il faut dire que nous sommes assez tard comparativement aux gens qui ont une vie avec un « vrai travail ». Malgré tout, j'ai encore réussi à semer mon Marteau! En même temps, lorsque débute la section des travaux, je commence à frôler les cônes (en fait, ce sont des barils) d'un peu trop prêt à mon goût... comme si la fatigue de tout une journée venait de mon tomber dessus. Je me dis donc « au diable les outils, moi je campe au premier arrêt, qui se trouve à être la halte routière de Mooresville, IN. Même le TA de Clayton me semble si loin, malgré les dix kilomètres qui le sépare de la halte. J'espère que je pourrai avoir une place par contre.

La rangée de stationnement naturel était pleine, la rangée le long du trottoir aussi. Mais un bon zouf a eu l'idée de se stationner « en double », soit que si un camion part, il bloque l'entrée de cette place et elle sera ainsi inutile pour le reste de cette nuit. Brûlé comme je le suis, je me sens zouf moi aussi. Je me colle derrière les remorques et je m'approche jusque derrière l'autre zouf. Voilà... Je n'ai qu'à surveiller un peu, à savoir si l'un des correctement stationner, particulièrement ceux avec les lumières allumées et le moteur qui tourne, partira d'ici quelques minutes. Un camion me confirma que, malgré la crochitude de ma remorque, il était encore possible de circuler, pour ceux qui constatera que là, la place est vraiment pleine!

Quelques minutes plus tard, je dormais comme un ti-bébé...

Texas bonjour! - Première journée.


Tiens, ce lundi matin, j'apprends en revenant du déjeuner qu'un voyage au Texas m'attend. Quelle belle occasion d'entreprendre un autre de mes traditionnels récits fleuves relatant la petite vie du camionneur... Ça fera changement des traditionnels Lebanon, ben l'fun, mais un peu répétitif!

Mon habitude, à la maison, le jour du départ, est d'aller reconduire Sarah à l'école, puis d'aller déjeuner avec les « P'tites Madames » et Caro, ben évidemment. C'est un peu comme le perron de l'église version moderne. Côté travail, j'envoie parfois, mais pas toujours, un message au bureau afin de savoir où je m'en vais en sachant que je serai prêt à partir vers dix heures.

Cette fois-ci, je ne l'avais pas fait. En effet, comme je vais la majorité du temps à Lebanon, je sais qu'au bureau, un des voyages m'est réservé et qu'en fait, ils n'ont que le numéro de remorque à me donner. Eux les reçoivent en début de journée, si tout va bien à l'usine, mais il arrive aussi qu'ils les ont plus tard, si la production a eu des problèmes la soirée précédente.

Donc, dis-je, à mon retour, un message sur mon téléphone, ainsi qu'une indication d'appel manqué, m'attendaient. En quelques clics, j'atteins le message : « Appel, beau Texas pour toi ». Comme nous avons connu plusieurs mois de vaches maigres côté Texas et autres voyages longs, je suis agréablement surpris.

J'appelle donc au bureau, et Jean-Luc m'explique ce que je vais avoir à faire pour avoir mon voyage. Tout d'abord, ramasser un Lebanon à l'usine. Puis, l'amener à notre cour de Lachine. Y ramasser une remorque vide. En entendant le numéro, je l'interromps : « est-ce que c'est la remorque sur laquelle il y avait une crevaison quand je suis revenu samedi dernier? » « Oui, et il a bien été réparé ». Quel bon service! Ensuite donc, je me rends à Napierville afin de charger chez une compagnie de transport mes bobines d'aluminium. Destination : Scottsville, Texas.

Gros programme. Je cherche sur Google Maps où se situe Scottsville, un nom que je n'ai encore jamais entendu. Puis, je commence à charger le camion avec mon sac de vêtement, mon sac de nourriture, ma bouteille d'eau et mon ordinateur. Câlins et bisous à la femme de ma vie qui, de son côté, s'en va chercher chez le père Hervieux 250-300 lbs de tomates pour les conserves.

Arrivé à l'usine, je placote avec le gardien sur le petit bonheur que peut faire un Texas dans la vie du gars qui est surtout destiné à faire des Lebanon. Puis, je me rends au bureau de l'expédition où m'attends la belle Martine (c'est vrai qu'elle est encore plus belle avec ses cheveux longs). Elle me remet les papiers de ma remorque, et après un échange de quelques mots, je suis ressorti et je cherche ma remorque dans le stationnement.

Aussitôt trouvée, aussitôt accrochée. Une petite tournée d'inspection plus tard, je remplis tous les papiers requis, puis je prépare mon diner et le met à chauffer. Préparer est un grand mot, il serait plus à propos de parler de le « crisser » dans le plat d'aluminium. Il sera prêt alors que j'arriverai à la cours de Lachine, juste à temps pour le déguster.

De retour à la barrière... Je redonne mon billet de sortie, puis, après vérification, le gardien sort et fait lui aussi sa ronde de vérification. Une fois que tous les CTPAT de ce monde sont comblé par tant d'attention, je peux enfin quitté mon client.

En y repensant bien tout en roulant, je me rends compte que je peux quand même passer « par en arrière » (soit par la route 158 plutôt que par les autoroutes 31 et 40) vu que Lachine est un peu à l'ouest de la 13. Ouf, je n'aurai pas à me taper la circulation de Montréal. Wou hou!

Une heure plus tard, j'attends le nez dans la clôture à Lachine. Ici, un gardien de sécurité, posté à la sortie, doit nous voir par les caméras, et nous ouvrir la barrière. Je peux alors entrer et me rendre dans la section qui nous est réservé. Ne reste qu'un seul espace. J'y recule ma remorque, et je la détache du camion. Je remarque ma future remorque juste à côté. J'avance, puis recule en tournant, pour accrocher la nouvelle remorque. Par la sensation, je sais qu'elle est vide... Mais j'irai vérifier quand même.

Arrive alors un confrère de travail. Comme il n'y a donc plus d'espace, je sors de mon emplacement pour lui en créer un. J'irai au centre de la cour, pour une fois très libre, pour le reste de mes vérifications et, surtout, dévorer mon dîner. D'ailleurs, j'ai si faim que je décide de commencer par le repas. Excellente coquille de ma Caro.

Puis, une petite vérification de la remorque, intérieur inclus puisqu'elle est vide, et je m'avance à la barrière de sortie. Cette fois, le gardien doit avoir reçu un courriel de ma répartitrice pour me laisser sortir. Je vous dis, pas de danger de sortir une remorque sans permission!

Au départ, je me demande bien quel route choisir. Puis je me souviens que le pont Mercier est maintenant ouvert à trois voix. Il en restera donc au moins une sur mon sens. Alors vers le pont Champlain serait trop de détour tant qu'à moi... Et bon, sans être dans le feu, je suis quand même relativement pressé.

En passant sur le pont Mercier, je constate qu'ils ont asphalté une voix sur le pont direction sud (ou ouest, ce n'est pas évident... Je fourche à gauche pour descendre du pont du côté de Sainte-Catherine.

Le téléphone sonne. C'est Marteau, ou dans la vrai vie Michel... Il vient de quitter le bureau pour Napierville, avec la même destination que moi. Il s'invite donc à faire le voyage avec moi. Il me rappelle aussi que la nouvelle autoroute 30 étant ouverte, je n'ai pas à me taper toute la section de la 132 entre le pont et l'autoroute 15. Je le remercie, car comme je ne vais pas trop souvent dans ce coin là, dans ma tête, on dirait qu'il manque une couple de connexion... J'en profite pour vérifier avec lui, qui habite Napierville, où se situe la compagnie où nous allons charger. On se revoit là-bas!

En raccrochant, je suis à l'intersection de la nouvelle 730, que je prends et qui m'amène donc à la 30. En peu de temps, je suis à l'autre bout, et je sors donc pour prendre la 15 vers le sud. Une quinzaine de minutes plus loin, je suis dans la cour de mon client. Après une courte visite au bureau, on m'indique le quai (il n'y en a qu'un) derrière dans la cour.

Je recule ma remorque au quai, puis je vais à l'intérieur afin de rencontrer la personne qui me changera, question de montrer que je suis vivant... et qu'il peut commencer le chargement, que je ne bougerai plus le camion. Le gars me demande des courroies, afin de bien bloquer les bobines. Je lui demande combien et il me répond « environ huit »! Oh! Moi qui me demande si j'en ai vraiment autant. Bon, j'en ajoute de temps en temps, rarement j'en laisse dans les remorques (vu que je livre tout mes voyages ou presque, moi!), mais de là à savoir combien j'en ai...

Je reviens donc avec mes courroies, finalement, il m'en reste encore plusieurs! Au même moment, Marteau arrive à son tour. Le gars a déjà chargé les trois bobines du devant. Il est donc prêt à les attacher. Chaque bobine de câble d'aluminium pèse autour de 3300 kilogrammes. Une courroie ne sera pas de trop pour tenir ça en place.

Le deuxième groupe de trois bobines est ensuite chargé à l'arrière de la remorque, à dix pieds de la porte et au-delà. Ça me semble un peu en avant, mais bon, j'imagine que le gars sait ce qu'il fait. Et de toute façon, il n'y a bien sur aucune balance pour en avoir le cœur net! Les cinq autres courroies seront installées sur ce paquet, qui est le plus apte à bouger, vu qu'il n'est appuyé sur rien (le premier paquet étant appuyé sur le mur du devant de la remorque).

J'avance mon camion afin de laisser la place à Marteau. Je vais fermer les portes, puis je replace mes essieux à la marque de 41 pieds. Ça devrait aller, mais pour être bien certain, je pèserai le tout et replacerai au besoin demain à Comber, ON. Ensuite, direction le bureau pour avoir les papiers et retrouver mon permis de conduire, garder en otage (et photocopier afin que mon beau visage soit sur les papiers officiels)!

Maintenant en mode « relaxe », je retourne dans l'entrepôt où le même homme est en train de charger les même bobines à mon copain Marteau. Nous pouvons donc déjà commencer le potinage... Peu de temps après, nous reprenons la même procédure, soit fermer les portes, ajuster les essieux au pif, et nous nous rendons au bureau. J'en profiterai pour visiter la salle de bain.

Au moment de quitter, la dame demande à Marteau : « Avez-vous vu mon patron dehors? » « Ben, je ne sais pas, c'est qui le patron? » « C'est lui qui vous a chargé! » Ma foi, une chance qu'on n'a pas dit de connerie! Ne jamais sous-estimé quelqu'un de par son allure ou son habillement! Bon, moi je ne fais jamais ça, mais en voici une autre preuve...

Avant de partir, nous avons planifier la route à prendre, l'autoroute 30, puis la 132 de Châteauguay à Valleyfield via Beauharnois. J'adore cette route, même si en camion ce n'est pas trop la joie. Mais bon, je ne suis pas pressé, alors je fais avec. La beauté du fleuve, du barrage, de l'écluse et la présence de l'Alcan (maintenant RioTintoAlcan, d'ailleurs, me semble que l'usine de Beauharnois est fermé, ou sinon, elle achève...) me comble de ravissement.

Au moment de notre passage, il y avait un camion chargé de matière dangereuse, alors il a fallu attendre pour le tunnel. Ce tunnel passe sous la voie maritime du Saint-Laurent. Lorsqu'un camion se présente avec des matières dangereuses à bord, il doit prendre la voie de droite et faire un arrêt. Le système détecte sa présence, et le feu de circulation des deux côtés passe au rouge. Une fois tout le monde passé, le camion « dangereux » aura sa lumière verte, alors il traversera seul, limitant, voire même éliminant les risques d'accident. Imaginons seulement un incendie ou une explosion sous la voie maritime...

Alors que nous attendions, un bateau était dans l'écluse, et le niveau d'eau était montant. Malgré le volume d'eau requis, on pouvait voir le bateau s'élever à vue d’œil! Nous avons dû partir, mais je crois bien qu'en cinq minutes, il fut en haut, prêt à repartir vers l'Ontario et les Grands Lacs, via le canal de Beauharnois, une merveille fait de la main de l'homme... qui en même temps a coûté très cher à la vie économique de Montréal.

Nous sommes arrêté pour souper à la halte d'Ingleside, en Ontario. Par la suite, nous avons roulé jusqu'à la halte de Trenton, ON où, malgré toute nos bonnes intentions, nous avons décidé de monter le campement pour la nuit.

Après les quelques vérifications d'usage, j'ai convenu d'un départ pour 7:30 demain matin. Nous nous sommes salué, mais moi, maudit drogué, je suis entré à l'intérieur avec mon ordinateur afin de profiter de la gracieuseté d'Internet.

6 septembre 2011

Moments de bonheur 6 – Playa del Gaby

Pour le dimanche, notre mission consistait à aller à Saint-Gédéon-Granmont pour rendre visite à l'oncle Gaby, et accessoirement manger de la tourtière (du Lac, ben évidemment). Si la température le permet, ou l'âge des enfants, un peu de baignade pourrait aussi se produire. Mais ça, en août, c'est plus rare...

Ma mère avait faire préparer une tourtière chez IGA Guy Bergeron. Elle est ben bonne, pis pas mal moins d'ouvrage que la sienne. Pensez-y! Par contre, si vous la demandez chaude, elle est taxable. Crute, elle ne l'est pas. C'est fort pareil... Et des Maltais devant une tourtière, ça ne recule jamais. Noël, pas Noël...

Toujours est-il que nous sommes donc monté chez Gaby, moi et Sarah d'un bord, Nico, Yane et Nicole de l'autre, et un peu plus tard, Yanick et Marie-Êve, un bon copain de Nico dont on ne peut se débarasser (ben là, c'est une blague). Eux avaient les enfants, Christina et Amélia.

Nous avons bien sûr dégusté quelques consommations. Ça aide pour le potinage. Gaby nous a confié (et je ne brise pas de secret ici) que la belle Rebecca revenait au Lac pour de bon, après une courte visite il y a quelques semaines. Elle était en Australie, ça fait loin pour aller prendre un café... Et que le beau Frédéric était de retour dans le grand monde. Même qu'il a hâte de nous revoir, à la fête des Maltais.

Bon, Gaby ne savait pas trop de quoi il s'agit, la fête des Maltais, quelle fête des Maltais? J'ai donc raconté notre idée, qui a germée quelque part lors du décès de tante Henriette. On n'a pas l'occasion de se voir souvent, les cousins-cousines et même les mononcles-matantes, si ce n'est que dans les morts et les noces. Mais sauf Mario, on ne se marie plus chez les Maltais (Isabelle, c'est de l'autre bord). Et dans les morts, comme de raison, l'ambiance est rarement joyeuse... Sauf à Yvon, qui avait dit : - À ma mort, vous en virerez une crisse. Le roi est mort, vive le roi... et comment qu'on a fêté! Mais je m'égare...

Toujours est-il que le projet est de faire un rassemblement, en été, autant que possible pendant une longue fin de semaine, en camping sur le bord du Lac. Ce sera un peu comme quand on était jeune, à la Belle Plage, à Shipshaw, où tous les Maltais (mes oncles et tantes) avaient une tente (chaque). La rue des Maltais. On se baignait dans le Saguenay, ça sentait la soue à Jean-Joseph, et les orages résonnaient en mausus (c'était dans un trou)! Mais le fun qu'on a eu.

Gaby, toujours partant pour faire la fête, nous dit qu'il peut avoir la salle de son camping gratuitement pour la soirée. Oh que c'est intéressant! Marché conclu. On en déduit que le premier juillet, fête du déménagement, serait une bonne date. On ne déménage pas, alors ça ferait un bon moment... Je travaille donc la dessus cet hiver! Parce que la plupart de ceux à qui j'en ai parler était ben emballé...

Alors que nous potinions, donc, Yanick est arrivé avec sa trallée, et son nouveau Nissan Rogue (ben, me semble que c'est un Rogue!). Neuf? Ben non, es-tu malade? - Eh non, mais il est tellement propre! Beau bolide...

Les filles, courageuses, sont allés se baigner. Ouf... Marie-Êve est allé avec elles. Puis, on a mangé la tourtière. Un peu trop cuite, à force de se faire réchauffer (chez Mamie, puis chez Gaby). Mais quand même très bonne! On garde la recette...

Nico et Yane, qui remontait à Montréal le soir même, sont parti vers l'heure normale du souper. Mamie est embarqué avec Yanick et sa trallée, question de permettre à Nico de passer par Hébertville et le Mont Apica. Et de ramasser ses pouceux à Québec.

Moi et Sarah sommes donc resté un peu plus longuement avec Gaby. Sarah s'est aperçu que les filles d'en face dansait dans la rue. Elle s'est donc approché... puis a fini par aller les rejoindre. Je viens d'apprendre qu'elles dansaient sur la musique de Mixmania II.

En revenant, Sarah a dormi un ti-bout. C'est quand même juste une trentaine de minutes, pis encore... J'ai décidé que, comme nous n'avions pas vraiment souper (mais diner si tard), c'était le moment de la traditionnelle poutine chez Bébé. À son réveil, j'ai avisé Sarah qui sauta de joie. Une chance qu'elle était attaché!

Ma mère m'avait dit que Bébé avait agrandi. Un événement! Deux trois tables de plus, et une toilette! Une toilette... la modernité qui est passé!!! Presque...

Comme Sarah aime les ti-bancs qui tournent, nous avons pris une place au comptoir. J'ai quand même pris la peine de lui dire que ce n'était pas un manège. Nous avons commandé une poutine bien sur, râpée-BBQ. Sarah a dit : - Ici, c'est la meilleure poutine du monde. Hmm, ils nous restent encore quelques places à aller goûter, mais jusqu'à maintenant, c'est pas loin de la vérité! ;) Faute de Saguenay Dry, ni même de Red Champagne, je me contente d'un Sprite. Si vous savez de quoi je parle, vous êtes vieux!

Nous sommes donc par la suite retourné chez Mamie. Le voyage tirait maintenant à sa fin... Mais pas les vacances!

Moment de bonheur 5 – Le party...

Nous avons tous couru vers nos automobiles, vu la pluie. Mais le défilé défila, et comme la circulation rue Sainte-Famille est abondante, nous, les derniers, avons eu quelques difficultés à rejoindre le groupe. Une chance qu'on savait où était l'party! Par contre, je me demandais bien si le chauffeur connaissais la coutume qui veut que l'on défile devant la maison de la mariée. Faut croire que non! ;)

Correction venu de la mariée: le chauffeur, qui était mon chum est bien au courant de la tradition de passer devant chez la mariée, mais ladite mariée lui avait dit de pas le faire pour qu'on finisse par finir d'arriver à salle.

Le défilé défila donc directement jusqu'à la bière. Pas de temps à perdre avec le protocole! Il pleuvait toujours. Pas le temps de placotter dehors... tout le monde dedans. En bas, un gars disait :- le mort c'est en bas, le mariage en haut. Sympathique comme accueil!

Après une pause toilette en bas, le faux mort n'étant pas très jasant, et les invités de pures inconnus qu'on ne connait pas, nous sommes montés en à l'étage, retrouver des inconnus qu'on connait! Nous nous sommes choisis une table... puis une autre. Ne me demandez pas pourquoi, mais ma mère n'aimait pas la première.

La mariée chercha moyen de nous indiquer de nous garocher (le mot est d'elle) sur le punch. Un écriteau annonçait Sans alcool sur la moitié des verres, sous-entendant que l'autre moitié était Avec. Là, on n'a pas fait tout ce chemin ni braillé toutes ces larmes pour faire attention. Un Sans pour Sarah, un Avec pour moi. On a même fait le test moi et Sarah, des fois que... À l'odeur, elle ne voulait rien savoir de mon Avec. Elle en a encore à apprendre pour devenir une vraie Maltais!

Par la suite, après quelques tergiversation, la lignée de félicitaillages s'installa sur la terrasse avec vu sur la brume. Sinon, avec un peu de chance, on aurait vu le Saguenay, tout prêt juste en bas. Sarah, la magnifique fille du marié était la première de la lignée. J'en suis encore tout émoustillé! Ensuite, son frère Jean-Philippe, les parents de Dany, ceux d'Isabelle, mon fier oncle Raymond et non moins fière tante Jeanine. Enfin, les mariés eux-mêmes. Gros calins chaleureux de circonstances furent échangés, spécialement avec Isabelle, avec qui j'ai retrouvé mes atomes crochus.

De retour à la table, je demande à ma mère en quoi la cérémonie fut écourté. Au chrono, ça n'a pas trop paru! Il n'y a pas eu de communion qu'elle me dit. Ah ben oui, c'est donc vrai! Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour perpétuer la tradition! Même adapter ladite tradition, faut croire.

Alors que je déambule, tante Lise m'accroche. - Arrive icitte, je vais te présenter. C'est Jean-François, le garçon à Nicole. Devant moi, la sœur sœur (ben quoi, elle est religieuse!) de Raymond, bonjour, et Rita, de Rita-pis-Gaétan, le célèbre duo qui nous suit partout depuis presque toujours. Gaétan est le frère de Raymond; à chaque sortie familiale, ils sont là. Bref, Rita, je la connais.

Correction venue de la mariée: Gaétan est le beau-frère de Raymond, c'est Rita qui est sa soeur.
Correction venue de ma meilleure mère: Gaétan Tremblay ,n'est pas le frère de Raymond Comeau ,c'est Rita Comeau qui est la soeur de Raymond.
Commentaire de l'auteur: hé ben, je n'aurais jamais pensé que tout ce beau monde avait un nom de famille! Avoir su, j'aurais fait le lien plus facilement!

De retour à la table, je raconte l'événement à ma mère et mon frère : - Lise dit aux dames : c'est la fille
à Nicole. Mon frère saisit la balle au bon et dit à ma mère : - Tu vois, la fille que tu as toujours voulu avoir! Pour moi, dans le garage après-midi, il en a coupé un peu trop (je m'étais coupé les cheuveux)! M'apercevant de mon erreur, nous avons tous éclaté de rire! Je me suis repris, mais évidemment, le mal était fait...

Nous avons partagé notre table avec tante Lise, donc, sa fille Marie-Christine et Emmie, sa plus vieille. La plus jeune, Amanda-Rose, n'a pas survécu et fut dompée à la maison pendant le défilé...

Et c'est là que nous avons tous pris un coup de vieux. Emmie, photographe d'occasion, a sauté sur l'appareil-photo jetable de notre table. Puis, elle a pris une première photographie. Aussitôt, elle tourna l'appareil de tous les côtés avec des points d'interrogations dans les yeux. Se tournant vers sa mère, elle demanda : - Je veux voir la photo! Comment on fait? Nous nous sommes tous regardé en disant : ils sont si jeunes qu'ils n'ont jamais vu un appareil-photo qui n'est pas numérique. Ouf, nous, nous ne sommes que de vieux croutons! On a connu l'argentique et le VHS (d'ailleurs, cette semaine, ma fille me demande, en voyant ça sur un dvd (cherchez l'erreur) : - C'est quoi ça, VHS?)

L'animateur de la soirée présentât alors la table d'honneur. Mais on avait perdu Raymond. Nous avons donc eu la présentation des autres personnes (les mêmes que dans la haie d'honneur)... puis Raymond fût de retour... avec bien sur une bière. Le coquin était parti au bar en pleine présentation! Ah, quand ta soif...

En attendant, et en prenant quelques autres coquetels (ah, à peine...), nous avons eu la visite de Luc-Michel, de Nathalie et de Martine. Si on inclut Marie-Christine qui était à notre table, ça compte pour de bonnes retrouvailles de cousins-cousines qu'on ne voit pas souvent. C'est ça la vie d'expatrier. On ne se voit que dans les noces et les morts. Ça ne se marie plus, et ça ne meurt pas tellement... :) Faudrait peut-être faire un party de cousins pour ce côté-là aussi. Bon, on se pratique avec les Maltais l'été prochain, et si c'est bon, on s'en reparle!

Puis, le repas commença à arriver. Le service, tant pour le vin que pour le repas, fut mené rondement. Et ledit repas fut embouveté tout aussi rondement. Y'a ben juste Nicolas qui ne mourrait pas de faim. J'avais misé sur 20:00 pour le début du souper. Bingo pour la fille de ma mère! Sarah en profita pour nous faire la démonstration de ses talents de mangeuse. Les framboises du gâteau firent de beaux dessins sur sa robe. Dire que bébé elle ne salissait même pas sa bavette! Mamie à la rescousse nettoya ça du mieux qu'elle le put avec e-rien. On a été élevé avec e-rien, alors on est habitué!

Pendant que ça relaxait, Sarah s'est endormie sur la table. Évidemment, nous avions la table que le personnel se devait de ramasser en premier. Bon choix, Mamie! J'ai donc pris Sarah, dans le coma, sur moi. Mais c'est qu'elle est rendu lourde, la petite! Pendant ce temps, la jolie photographe fit de jolies photographies de la famille du marié. C'est qu'il y avait un beau décor, alors autant en profiter. Et eux aussi, parait-il, ne se rencontrent pas trop souvent tous ensemble...

Vers 22:00, la musique commença. Sarah sortie aussitôt de son coma. L'effet de la musique sur ma fille est instatané. Je crois qu'elle sera aussi mélomane que ses parents. Je peux dire qu'elle EST aussi mélomane. C'est déjà fait! Après avoir pris quelques minutes pour se remettre les yeux devant les trous, elle se mit à danser, et tout le monde aussi. Et chapeau au maitre des fausses tables tournantes pour sa première heure! Wow, on ne se pouvait plus...

Ajout demandé par ma meilleure mère: Pis aussi Nicole a dansé avec les enfants de Pauline et Charles-Henri Girard: Linda et Jocelyn Fortin, et Sylvain Girard et Marlène. Je crois que Sarah a un peu de sa grand-mère en elle, car elle aime la danse.

Lors d'une visite au bar, Nico se mit à jaser avec un sympathique homme qu'on n'avait pas reconnu... c'est qu'il s'est un peu arrondi depuis le temps qu'on l'a vu. C'était Alain Gaudreault, le père de Steve, tragiquement décédé à dix-sept ans. Steve était de la gang de mon frère au secondaire. Évidemment, ça nous a ressassé des souvenirs. Repose en paix, Steve... :-(

Alors que nous dansions comme des fous, Nico, voyant arrivé Stéphane, le patron d'Isabelle, me dit : - Trouve-tu qu'il a un air de savant fou? - Oh que oui! Éclat de rire généralisé... Puis, saisissant son appareil-photo, il photographie les orteils de Yane. Devant mon air étonné, il me dit : - Au temps que ça a pris pour faire ça, on va toujours ben immortaliser ça!

La danse des fous s'est poursuivi pendant un bon bout de temps. Puis, le roi des fausses tables tournantes annoncent une demande spéciale des mariés. On entend un bon Rammstein débuté. Nico, pas à une blague prêt, dit : - Bon ben Rita-pis-Gaétan vont y aller. Bon, encore un fou rire... et on voit Gaétan qui nous envoie la main. - À la prochaine les p'tits gars! Ça brassait pas rien qu'un peu...

Alors qu'une heure grimpait à l'horloge, et qu'il ne restait que moi, Nico, Yane, la jolie lectrice et une autre fille (toutes deux de la famille de Dany), et bien sur les deux mariés, nous avons conclu que nous pouvions déclarer la soirée satisfaisante!

Encore des calins, des salutations, puis départ pour la maison. Demain sera un autre jour.

Pour les mariés, le réveil fut rigolo. Dany, qui avait fait des mauvais coups à tous les mariages des autres, s'est fait équiper l'automobile. Remplie à ras bord de coquilles de styro-mousse, du genre que l'on reçoit dans les boites d'expéditions. J'imagine qu'ils en auront pour des mois, voire des années, à en retrouver!