30 janvier 2013

Allons à Québec

Après deux grosses semaines de travail, avec des voyages doubles, voici que je suis sur une lancée de voyages "via Sault-Sainte-Marie". Ceci implique de rouler en terre franco-ontarienne, via la route 17. J'adore cette route, j'adore ces contrées. Mon bon ami Louis aussi... Nous ne sommes pas nombreux, plusieurs camionneurs préférant les autoroutes, qui leur semblent plus rapides!

Bref, revenant du Minnesota, je suis arrivé au garage dimanche peu après le diner. En passant dans le village, j'ai croisé Jocelyn, mon patron, qui sortait du dépanneur. Il a évidemment reconnu un de ses camions... et j'imagine moi, vu que nous ne sommes que deux camions Peterbilt dans la compagnie. Peu de temps après, j'arrivais au garage, que j'ai baptisé dans mon statut Facebook le Hâvre de Paix. La belle Julie m'a répondu que ce n'était pas toujours comme ça... Pour les employé-e-s du bureau, évidemment que non; eux, ils travaillent! Probablement que c'est la même chose pour les mécaniciens. Mais pour nous, chauffeurs, une visite au garage est toujours reposante. Nous y sommes en congé, pour une période plus ou moins longue, de quelques heures entre deux voyages, à quelques jours pour nos quelques valeureux qui habitent leur camion à temps complet.

Mon assignation suivante était donc, pour débuter dans les faits ma semaine suivante, d'aller livrer du placage de porte à Saint-Henri-de-Lévis, près de Québec. Par la suite, bien que floue à ce moment-là, je devais me rendre possiblement à La Tuque pour y ramasser des grands rouleaux de papier pour mon voyage de la semaine suivante. À ramener chez moi pour mon congé.

Tout d'abord, je me suis délester de ma remorque de bocaux de verre. Ceux-ci seront livré par un chauffeur de ville à Boisbriand je-ne-sais-trop-quand. Ensuite, j'ai mis de l'ordre dans mes papiers, mettant un terme officiellement à ma semaine de travail. Le tout déposé dans une grande enveloppe, elle-même déposée dans ma case au bureau. Ça permettra à mon patron d'être payé... et par le fait même à moi aussi. Au passage, je rammasse mes récents relevés de paye et mon assigation suivante. La version officiel et imprimée, car en fait, je le savait déjà.

Par la suite, j'ai débarqué les tapis de caoutchouc que j'accumulais depuis plusieurs voyages. Ces tapis servent à empêcher les rouleaux de papier de bouger pendant le voyage. Et comme j'oublie souvent de les débarquer, et qu'en plus je ne vais pas très souvent au garage, j'en avais tout une pile! Voilà, maintenant, j'ai de l'espace de disponible sous mon matelas.

Ensuite, je me suis rendu au conteneur nouvellement installé pour faire le plein de DEF. Il s'agit d'urée qui sert au système anti-pollution des moteurs diesel récents, comme le mien. C'était la première fois pour moi. J'ai donc dû chercher et "improviser" afin de trouver "comment ça marche"! Mais bon, une feuille d'instruction a été installé, donc même moi j'ai pu réussir! Il aurait peut-être juste fallu mettre les instructions sur comment trouver la feuille des instructions! L'endroit est chauffé et éclairé, facilitant d'autant l'opération.

Dernière étape, trouver et accrocher ma remorque, en faire l'inspection, et en route vers "on verra ben où se terminera la journée"! Un petit tour au fond de la cour, dans la section des remorques. Je prend le numéro sur ma feuille, et je le cherche sur les dizaines de remorques qui sont là. Je finis par la trouver. Au moment d'accrocher, je me rend bien compte qu'elle est un peu haute. Je sors donc afin de la baisser un peu. Pas trop difficile cette fois, malgré le poids maximum à l'intérieur. Ensuite, accrochage et vérification que c'est effectivement accroché. Ensuite, retour à l'extérieur pour brancher l'air pour les freins et l'électricité. Un petit tour pour constater que tout est en ordre. Et voilà, nous sommes prêt à repartir!

Déjà trois heures se sont écoulées! Une chance que personne n'était présent... À l'heure qu'il est, le premier arrêt sera pour le souper.

Je me rend donc au Pétro-T de Kahnawake. Beau relais neuf et pas tout à fait terminer. Mais le Tim Hortons est ouvert, ainsi que les pompes à diesel, pour ceux qui en ont besoin. Soupe et sandwich au menu, comme d'habitude. En terminant, un appel de ma fille. Elle voulait connaitre mes allées et venues des prochains jours. Heureusement, mon congé de mardi correspond à l'une de ses deux journées pédagogiques cette semaine.

Il est déjà 19:00 quand je suis prêt à reprendre la route. Je décide de me rendre jusqu'où j'en serai capable. Je dois livrer entre 7 et 9:00. Et à l'heure de mes réveils précédents, si je suis loin, je serai amplement capable de me réveiller en conséquence et être là à temps.

Avec un bon café et l'aide de la musique, qui était particulièrement bonne ce soir-là, j'ai fini par me rendre jusqu'à Saint-Nicolas. Des fois, je me surprend moi-même! Bon repos, bien mérité...

Le lendemain matin, il ne me restait qu'environ 30 minutes de route pour rejoindre mon client. Une dizaine de kilomètres sur la 20, puis la 173 sud. J'ai traversé tout d'abord Pintendre, puis arrive Saint-Henri-de-Lévis. À gauche au rond-point, encore à gauche, et me voici arrivé. Un camion est déjà installé à la rampe. Une seule rampe d'ailleurs. Je cherche "quelqu'un"... et finis par trouver. L'homme me retourne à mon camion pour être déchargé aussitôt l'autre terminé. Je m'en doutais un peu, évidemment...

Ce fut un peu long. Une fois déchargé, en me ramenant les papiers correctement signés, l'homme m'explique que les palettes qui servent à empêcher les doubles piles de bouger avaient cassées, et que donc les palettes du haut avait basculer. En langage de camionneur, on dira que "le voyage à chier". Je lui dit que je vais aviser ma compagnie, et je constate que rien n'a été mentionné sur les papiers (ce qui signifie qu'il n'y a pas de réclamation pour bris). J'en fait part dans mon message afin de savoir où je me rend pour la suite. En attendant la réponse, je vais passer le balai dans la remorque. À voir les éclats de bois, je constate qu'effectivement, il y a eu de la casse.

À mon retour au camion, je constate que je vais bien à La Tuque. Je me dirige donc vers l'autoroute. Je prend le pont Pierre-Laporte afin de rejoindre la rive nord. Puis, via la 540, je vais rejoindre la 40.

À Deschambault, je sors à l’hôtel du Chocolat afin de diner. Je repars ensuite vers Trois-Rivières. Juste avant d'arrivé, je ressors mon calepin avec mon chemin. Je me rend compte que je suis passé tout droite. En vérifiant, je vois que je suis aussi bien de continuer et de prendre mon chemin qui s'est immiscé dans ma tête. Pas mon meilleur coup, mais bon, on va s'en remettre! Juste dommage que ça tombe un jour où je m'en vais à la maison.

Je fais donc la route entre le Cap-de-la-Madeleine et Shawinigan. Ça va bien, mais c'est long, puisqu'en ville sur une bonne partie. En entrant à Shawinigan, je rejoins l'autoroute 55, juste avant qu'elle devienne la 155, la route qui me mènera directement à La Tuque, un peu plus d'une heure plus au nord. En m'y rendant, je crois notre vieux Volvo rouge vif, qui hier est parti du garage juste avant moi. Ça me rappelle, au départ, Martin m'avait offert deux choix de destination... Lui doit avoir fait l'autre!

Un peu plus loin, je rencontre un autre de nos camions... Grosse journée! Arrive finalement La Tuque. J'emprunte la voie de contournement pour la première fois. Depuis qu'elle est construite, je suis toujours passé en automobile, avec divers besoins d'entrer en ville. Tout au sud de la ville, je prend la sortie afin de me rendre à la route d'accès pour l'usine.

À la barrière, on prend le téléphone, il sonne et... magie, la barrière ouvre! On doit donc se rendre à la guérite de sécurité pour s'enregistrer et recevoir les consignes de sécurité habituelles. Ensuite, premier arrêt dans la cour afin d'entrer voir l'expédition pour y recevoir les papiers. Je récupère mes papiers, et ce que je dois savoir, soit où va la vide, et où sera la pleine.

Retour au camion. Je trouve un espace pour y placer ma remorque. Je la décroche et fait le tour de la cour pour me rendre compte qu'en fait, elle était juste à côté de la première! Je l'accroche donc. Encore là, quelques papiers à remplir, puis, c'est un départ! Retour au gardien afin de recevoir un code à barre pour pouvoir sortir de l'enclos. Vu l'heure et l'état de mon estomac, je décide d'aller souper à Saint-Rock-de-Mékinac.

La route est toujours belle. Depuis la veille que Carolle me dit qu' "ils annoncent du verglas"... Ben, ce n'est pas commencé encore ici en tout cas!

Je m'arrête à Saint-Rock. Là, je commence à avoir mon voyage, comme on dit. Je me commande donc un bon souper, beau bon pas cher, comme dans les bons vieux restaurants routiers. Autour de moi, des camionneurs locaux, qui reviennent avec leurs voyages de billots. Ce village a un immense moulin à scie. C'était très intéressant d'écouter les "vieux chauffeurs" parler de le camion, de leur site de billots, etc...

Pour terminer, je me suis rendu à la maison, où je suis arrivé finalement à 22:00. Ouf! Une autre grosse journée...

Ce mercredi, je partirai pour White Bear Lake, au Minnesota.

Ceci est un premier test...

Petit test envoyé via courriel... Encore quelques essais, et probablement que ce blogue reprendra vie beaucoup plus facilement.

***

Ainsi donc, l'aide internationale est plutôt en fait une aide au pays donateur.

En effet, j'entendais cette semaine l'exemple suivant à la radio: nous donnons, personnellement ou via notre bon gouvernement, pour la construction de maison en Haïti. Des maisons sont construites à Montmagny, au Québec, par NOS ouvriers, donc à très bons salaires. Elles sont ensuite livrées par bateau là-bas, enfin, j'imagine, puisqu'il n'y a pas de pont! Là-bas, elles seront installées par NOS ouvriers, prioritairement mais pas exclusivement, de la main d'oeuvre haïtienne étant engagée, à coût ridicule (on parle de 5$ par jour!) au besoin.

On arrive donc, à ce que disait le reportage, à ce que 80% de l'aide internationale est, ou doit, être dépensée dans le pays donateur! Et ce sont des chiffres de l'OCDE... Donc, valide pour la plupart des pays donateurs de la planete!

Après, on se demande pourquoi la misère ne cesse jamais. Imaginez un instant ce que tout cet argent ferait si il était VRAIMENT dépensé dans le pays dans le besoin, et toute l'expertise développée sur place si LEUR main d'oeuvre faisait la majorité du travail.

Jean-François Maltais
Grand Manitou