21 mars 2006

Il y a toujours une première fois!

Voilà, c'est fait. J'ai reçu mon ordinateur portatif. Tout y est: les logiciels pour trouver mon chemin, la carte pour Internet sans fil, et même un centre de loisirs pour écouter musique et visionner film. Avoir su, je me serais passé de la télévision avec lecteur DVD intégré. Effectivement, je commence à être équipé... je n'aurai plus le temps de travailler. Heureusement, je n'ai pas pour l'instant d'abonnement Internet, alors ça ira à la va comme je te pousse.

Je suis présentement à Brookshire, TX. C'est la troisième fois que j'arrête pour une place pour la nuit. Ça arrive parfois. Le premier endroit choisi était archi-plein. Trop près de Houston. Le second, juste de l'autre côté de l'autoroute, était drôlement fait, pas très rassurant. Ça me laissait un peu sur ma faim. De ce côté-ci, c'est le genre de petit stationnement caché que ceux qui passent trop vite ne voient même pas. Il n'y avait que quelques camions à mon arrivée. Maintenant, d'autres ont remplis les espaces.

Il fait très chaud ici, très humide. Et en plus, je vais chercher mon voyage de retour à Laredo, TX mardi matin. Ouf. Je dois préciser que mon climatiseur ma re-lâché aujourd'hui. La semaine dernière, je l'avais fait remplir de réfrigérant. Il faut croire que le problème était autre, car ça ne fonctionne déjà plus! Une chance que le camion est presque neuf!

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J'ai passé trois jours à la maison cette semaine. Caro a eu une de ces grippes... disons-le, une grippe d'homme!... accompagnée d'un épuisement printanier, avec un soupçon de "Sarah fait une otite" par dessus tout ça! Ouf, vite, papa est demandé à la rescousse! Ma seule présence a suffit. Avant mon arrivée, Caro et Sarah avait été perdre leur temps à l'urgence. Elles ont été vérifié pour la scarlatine (hein?) parce qu'elles avaient été en contact avec la petite fille de Peggy à la cabane à sucre. Ce devrait être négatif, parce qu'on n'en a pas réentendu parler! Sarah a eu une prescription d'antibiotique pour son otite. Le problème, c'est que le médicament l'excitait, pour environ une heure. Plus Sarah s'excitait, plus maman fatiguait...

À mon arrivée, Caro s'est couché pour VRAIMENT dormir. C'est à peine si je l'ai vu pendant mon congé! Mais à chaque fois qu'elle se levait, elle semblait aller un peu mieux que la fois précédente. Sarah a terminé son médicament, elle va mieux. Elle n'a pas vraiment aprécié sa visite chez le docteur. Il faut dire que l'infirmière n'y est pas aller de main morte avec le thermomètre à ce qu'elles m'ont dit.

Et moi, je n'ai pas pogné leur grippe, à mon grand soulagement!
Je garde les doigts croisés.

13 mars 2006

Des fois tu t'accroches avec quelqu'un...

Je dis toujours que je ne suis pas sociable. Pourtant, probablement que tous ceux qui me connaissent diraient le contraire. Peut-être est-ce une façon pour moi de me tenir en retrait en attendant de connaitre la personne à qui j'ai affaire avant de m'ouvrir un peu plus. Dans la vie comme sur la route, à une première rencontre je suis toujours un peu méfiant envers les gens. Quelqu'un qui ne m'a jamais vu et qui m'accoste en me parlant comme si nous étions les meilleurs amis du monde depuis la petite enfance a une façon bien maladroite de se présenter à moi.

Un jour, au Pétro de Knoxville, un gars voit sur mon chandail que je viens du Québec et part en peur... Un autre jour, en Caroline, un gars voit mon chandail et me demande: "C'est quoi le meilleur chemin pour aller à Lawton?" (Bon, d'accord, celle-là est bien rigolote!). Et trop souvent, en camion, je me fais dépasser et une fois l'appel de phare effectué (signifiant que le dépassement est complété) et le conducteur commence une conversation à bâton rompu. Argh!!! Moi, ça m'énarve!!! "Bonjour, bonsoir, la vie est belle?" serait "ben en masse" pour moi, mais des fois la personne en rajoute et en rajoute pour tenter de maintenir... et forcer!... la conversation. "Je m'en contrefout de ton barratin" aurais-je envie de répondre la plupart du temps. "Ce n'est pas parce que j'ai moi aussi une plaque du Québec sur mon camion et toi aussi que je suis ton ami".

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Par contre... Il arrive parfois, et même souvent, que les présentations se passent très bien, tout en douceur, et que la suite nous révèle l'un à l'autre et on passe une "mausus de belle journée". Ça m'est arrivé cette semaine. J'avais déjà vu Reefer quelques fois auparavant. Il avait l'air d'un bon gars, je l'avais classé dans les grands rouleux.

Samedi matin, je suis parti de Matthews, MO au petit matin. Je savais que je ne pouvais pas rejoindre le Canada (ce lointain pays!) sans arrêter pour faire le plein une fois. En regardant les endroits qui s'offrent à moi, je décide qu'Effingham sera l'heureux élu. La température, brumeuse et pluvieuse, est parfaite pour créer un sentiment d'endormitoire total. La route sera longue jusqu'à la douane. En avançant, je calcule jusqu'où je devrais aller, jusqu'où je pourrais aller. Je sais que j'ai le temps de me rendre jusqu'à Détroit en 10 heures environ. Une fois rendu au Canada, je pourrais donc en faire un peu plus. Comme chacun le sait, on est tellement plus reposé au Canada qu'on peut conduire deux heures de plus qu'aux États-Unis!!! :)

La route était belle malgré la pluie. La température était très chaude pour la saison... tellement que la neige est en sublimation, d'où la brume. Après trois heures de ce régime, Effingham se pointa au détour de la courbe. Je me dis que ce serait ben l'bout d'la marde si un autre chauffeur de ma compagnie serait déjà là. J'entame la sortie et retraverse au-dessus de l'autoroute pour ensuite revenir sur mes pas. En regardant vers le stationnement, le premier camion stationné sur le coin arbore les grosses lettres TJB en plein dans ma direction. Qui était-ce donc, me dis-je, espérant ne pas tomber sur n'importe qui!

Je m'avance à la pompe et commence l'opération. Tout à coup, Reefer se présente devant moi. "De quel côté tu t'en vas?" demande-t'il? "Côté maison". "Je t'attends si ça ne te dérange pas..." Tout est dans la façon de le demander! Je lui réponds que je dois manger un peu mais que d'ici trente minutes, je serai prêt. J'étais tout content d'avoir un ami. Mon taux d'ennui commençait à monter et je trouvais le temps long, alors avoir un compagnon de route faisait bien mon bonheur.

Nous étions beau à entendre (enfin, j'imagine!): un saguenéen et un gaspésien chacun assez bien pourvu en fait de "grands yeules". Je vous dit que plusieurs mots ont été échangé. J'en avais presque mal à la gorge à mon arrivée! Les camions, nos autos, les concessionnaires camions et autos, les motos, notre compagnie, notre précédente compagnie, nos anciennes vies, nos rêves ou visions pour l'avenir, nos régions, nos dirigeants, nos enfants, tout y est passé. La route a défilé sous nos roues sans arrêts, sans embûches. Même le passage à la douane ne nous a pas retardé!

Le plus drôle, c'est qu'au moment de nous quitter, à la hauteur de la sortie pour Valleyfield, il m'a dit: "Ça m'a fait plaisir de faire un bout avec toi, et maintenant que je te connais, je vais pouvoir arrêter de dire des méchancetés à ton sujet"... "Ah si tu savais ce que je disais de toi avant de te connaitre" ai-je répondu dans un éclat de rire.

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Par la suite, nous (la famille) sommes allé souper au Voyageur à Boucherville. Les serveuses trippait tellement sur Sarah qu'elle a reçu deux toutous qu'elles ont sorti de la machine à toutous. Merci. Cette belle Sarah fait craquer les coeurs partout où elle passe... déjà. Ça va être beau à 15 pis à 20 ans! Avec le caractère qu'elle a déjà (elle a de qui tenir!), l'heureux élu est mieux d'être charmeur et patient!

6 mars 2006

En caravane, allons à la cabane!

Hier soir, nous nous sommes rendus dans une cabane à sucre pour un souper avec la belle famille. C'était pour la fête de Méo, le père de Caro, mais un peu aussi pour sa soeur, son frère et même elle-même, dont les anniversaires viennent à peine de passer. En effet, toute la famille y passe en février et mars.

Dans mon coeur par contre, une occasion spéciale surpassait toutes les autres. En ce cinq mars, ça faisait 4 ans que Caro et moi sommes ensemble. Sainte Caro. Caro a une personnalité incroyable, un esprit de famille que l'on voit rarement, un coeur grand comme le monde, au point de trop souvent s'oublier elle-même pour aider les autres, moi inclus bien sûr! Je me considère très chanceux, avec mon caractère et mon travail "dur sur les relations" d'avoir rencontré une femme comme elle. En plus, elle m'a donné le plus beau cadeau, une magnifique fille (au moment où j'écris, la magnifique fille ne veut pas aller au lit et papa en a plein l'cul, mais c'est juste un mauvais moment à passer!). Je les adore toutes les deux.

Si on revient à la cabane, elle appartient à une vieille connaissance de la famille de Caro. Eux y vont régulièrement depuis près de trente ans. La nourriture y est excellente, on n'en manque pas, on n'a même pas fait d'overdose de sucre (ce qui est bien quand tu as deux diabétiques autour de la table!). Je ne peux pas parler de l'ambiance, car nous étions la seule table occupée dans la place sauf une famille de quatre personnes.