24 avril 2009

En revenant de La Passe

Lors de mon dernier voyage à El Paso, TX, j’ai dû, par manque de nourriture maison, vu la limitation de la glacière, faire un retour à la source et fréquenter le restaurant. Je parle de retour à la source car, de mes débuts jusqu’à ma rencontre avec Caro, j’étais de ceux qui disent : « lorsque je n’aurai plus les moyens de me payer à manger sur la route, je lâche le métier »! Que j’étais jeune et naïf à cette époque, pourtant pas si lointaine…

Ayant maintenant une petite famille et, honnêtement, bien d’autres choses à faire de mon argent que de payer souvent près de quinze dollars par repas, j’ai donc commencer à « trainer de la bouffe »… Mais la glacière ne pouvant contenir que huit repas (on a essayé plus, mais on en perd), il arrive que je doive fréquenter le restaurant. La plupart du temps, avec un peu de planification, ce sera en terrain connu sur la 401, en Ontario.

Donc, pour les plus longs voyages, ceux qui dépassent six jours sur la route, il faut bien manger dans les relais américains. Je ne vais pas ici partir en guerre en disant des clichés comme quoi « les américains ne savent pas manger » ou « il y a juste de la merde dans les relais ». La bouffe américaine peut être très bonne… mais trop souvent, on ne pourra pas y avoir accès en camion! Nuance… Ou encore, j’ai mangé un super steak dans un Lone Star, mais pour la présentation… Assiette : steak, patate au four. Fini. Pas de tite salade, de légumes, rien. Une chance que j’ai eu une miche de pain chaud pour m’amuser avant le repas. Le steak, je le répète, était excellent… juste un peu « garoché sur la table ».

Dans les chaines de relais de camionneurs, on y mange en général bien, sans plus. Le problème, à plus long terme, est que, d’une chaine à l’autre, le menu est pratiquement identique! Tu peux bien changer de chaine, mais ce sera presque le même menu. À peine y aura-t-il un menu dit régional, qui fait que tu peux manger un peu mexicain (ben, du mexicain à l’américaine, mais quand même!) lorsque tu visites El Paso, justement. Ces chaines ont en général quatre ou cinq menus différents, qu’ils répartissent dans les différents restaurants en tentant de voir à ce que si un camionneur mange tous ses repas dans cette chaine, il aura droit à un menu différent à chaque repas. Parfois cela fonctionne, mais si tu n’as pas faim ici et que tu attends un peu plus loin, peut-être que tu vas retomber sur le même menu que la dernière fois. Et de toute façon, on en parlait lorsque j’étais à Radio-Canada, après une semaine à manger au restaurant, tu viens que tu ne voies plus le bon dans le menu, mais juste « encore un repas du resto ».

J’arrive donc à mon propos (y’é pas trop tôt mon Jeff!). À mon retour d’El Paso, j’ai tenté de bien choisir mes arrêts-repas. Et à ma propre surprise, j’ai assez bien réussi.

Tout d’abord, mon dernier camping avant d’arriver (décalage de deux heures aidant, on peut camper assez loin et quand même arriver chez son client à neuf heures du matin) fut dans une mini-halte routière avant la ville d’Alamogordo, NM, vous savez, le genre où il n’y a qu’une table à pique-nique (et un abri parce que le soleil tape dans ce coin de l’Amérique). Il y faisait une nuit comme on n’en voit que dans le fin fond des bois. En relaxant un brin dehors avant le dodo, j’observais les étoiles. À un seul autre endroit en ai-je vu autant dans ma courte vie, soit au Camp de Couteau de Poche de mon oncle Marc (Yé bon mon oncle), situé sur la ZEC La Lièvre, quelque part entre Roberval et La Tuque. Vraiment noir, donc une quantité infinie d’étoile, que la trop grande lumière près des villes fait disparaitre.

Donc, au petit matin, et en pleine noirceur, je repars sur la route. Environ trente minutes plus tard, j’entrais donc dans la ville d’Alamogordo, à la recherche du premier café du matin. Le dépliant des pesées CAT Scale annonçant la présence d’une pesée dans cette ville, je suis donc confiant d’y trouver un relais digne de ce nom. C’est qu’il faut quand même un certain volume pour faire vivre une pesée. Puis, au moment où « ça commence à sentir la ville », un éclair frappe ma mémoire; je crois que je suis déjà allé à ce relais, la dernière fois où j’ai mis le pied à El Paso… J’y avais même été escorté par un policier pour payer mon permis de passage (ah que c’est vieux cette façon de faire!)…

Effectivement, en arrivant, je constate que c’est bien l’endroit auquel je pensais. Après la traditionnelle visite à la salle de bain, je pars remplir ma tasse de café, ainsi qu’à la recherche d’un « sandwich à déjeuner » quelquonque, et autant que possible à tendance mexicaine, vu l’endroit (je préfère toujours manger « local »). Normalement, le réchaud à machin-déjeuner est près de la machine à café. Pas ici. J’observe tout autour : il y a bien le coin souvenir/attrape-touriste, le restaurant « ouverture bientôt », le coin épicerie, le coin bières et autres boissons, mais je ne vois aucun réchaud. Au moment de me présenter à la caisse, il me saute aux yeux (le réchaud, pas la caissière)!

Je me choisis donc un burrito qui semble le plus maison possible dans un dépanneur. On m’offre de la salsa, mais je refuse, vu l’impossibilité de faire « une belle job » au volant (maudit malade qui mange en conduisant! Attention, n’essayez pas ceci à la maison!). Pour l’anecdote, sur le chemin du retour, j’arrête à la même place pour la même raison. Juste avant moi, un homme à l’apparence tout ce qu’il y a de plus mexicain choisi des burritos et, devant l’offre de salsa, répond :
- Ce n’est pas de la salsa, ça, ce sont des tomates!
Tiens, j’ai donc bien fait, gustativement parlant, de laisser tomber la salsa. Une première adresse à conserver…

Toujours sur le chemin du retour, je m’étais dit que je m’arrêterais au TA en entrant en Oklahoma. En fait, il est situé à Sayre, à la sortie 26 de la I-40. Déjà, en passant la frontière Texas-Oklahoma, je commençais à être affamer. J’ai malheureusement passé droit à la première sortie, où un restaurant semble plutôt sympathique. Je m’étais déjà conditionné à me rendre au TA. Cependant, je le croyais plus proche. C’est donc dans un état semi-affamé que j’ai constaté que ce TA n’as pas de restaurant! Ah sacrement! Bien sur, il y a bien des restaurants-minutes, mais je n’ai pas l’habitude de les choisir, encore moins de retarder mon souper pour finir dans un restaurant-minute.

J’ai donc poursuivi ma route, en me disant que je finirais bien par trouver un restaurant… sachant qu’au pire, sur le respirateur artificiel, je pourrais toujours me rabattre sur Oklahoma City (quand même un bon deux heures plus en avant).

Après avoir vu plusieurs publicités pour un relais Philips, j’ai décidé de prendre une chance. Au pire, il y aurait toujours des chamouiches. Au point où j’en étais, c’était devenu un cas de survis… Sur l’I-40, à la sortie 84, dans la ville de Wheaterford, OK, je me suis donc arrêté au relais Philips. Une fois stationné, une affiche indiquait d’une immense flèche que le restaurant, « yé par là », dans un bâtiment séparé du relais lui-même. Pas encore assez affamé, je décide d’entrer dans le dépanneur. Si vous cherchez un souvenir de la Route 66, afin de faire comme si vous l’aviez parcouru, c’est l’endroit. N’importe quoi avec Route 66 écrit dessus, ils en ont. Vous pouvez même pousser la collection avec chacun des états traversés par cette route. J’aime à dire que j’ai déjà roulé la Route 66. En effet, du temps du Bobber à la sortie 225 de Sullivan, MO, il fallait rouler sur la Route 66 un bon… 100 mètres je dirais. Expérience captivante… mais pas longue! Un jour, je me la taperais bien, avec mon futur Westfalia, ou ma Coccinelle… Ce serait trippant d’ailleurs d’acheter le véhicule en Californie et d’aller le chercher moi-même pour le ramener sur ses roues, comme Michel « Hi-Ha Tremblay » Barrette a fait pour sa Prowler (ou était-ce une Viper?)… Des passagers? J’ajouterais bien que lorsque je sors à Santa Rosa, NM, je roule un bon kilomètre sur la Route 66. Je pourrais donc dire que j’ai deux états à ma collection!

Le restaurant à cette sortie s’appelle Lucille’s Roadhouse. Déjà le nom nous suggère que ce restaurant est ouvert depuis des centaines d’années. Et qu’il sert les voyageurs depuis tout ce temps. Dès l’entrée, on se sent dans le royaume de l’automobile. Sur la galerie, il y a deux vieilles pompes à essence. Dans le portique, différents comptoirs présentent encore des produits à l’effigie de la fameuse route. Moins que dans le dépanneur par contre. Une charmante hôtesse nous indique, selon notre préférence, le côté Café ou le côté Grill. Le Grill étant le côté plus chic (il faut quand même s’entendre, ce n’est pas le Reine Élizabeth), je choisis donc le Café, qui s’apparente à un vieux « diner » : table en formica avec contour en chrome, banquette en cuirette bleu poudre, petit tabouret en même cuirette, comptoir « long d’même » qui fait presque le tour de la place, et bien sur la collection de gugus, comprenant entre autre une plaque composée de différents bouchons de bouteilles de Pepsi (les vraies vieilles bouteilles en verre, fait en long, à l’ancienne). J’ai beau être un ancien buveur industriel de Coke, c’est le genre de chose qui m’émeut.

Le menu est typique du traditionnel « diner » : plutôt hamburger, frites, sandwich, etc. Je choisi le hamburger que personne ne prend jamais : sur les trois serveuses, aucune ne l’avait encore jamais servi!!! C’est ben moé! Il fut excellent. Le service aussi. Toutes trois, très gentilles. La mienne m’a demandé, innocemment probablement comme à tous ses clients, d’où je venais. On voit que la clientèle est plutôt voyageuse. Je lui ai répondu Montréal… Les yeux ronds « grand d’même », elle me demande :
- Qu’est-ce qu’un gars de Montréal fait dans un trou perdu comme Wheaterford?
Je suis certain, ami-e-s camionneurs, que ça vous est déjà arrivé. Mais normalement, dans un relais, ils ne se formalisent pas d’un fait aussi anodin, toute la clientèle venant d’un ailleurs ou d’un autre. C’est ce qui m’a surpris… Qu’elle soit surprise! Après réflexion, comme c’était un vendredi soir, probablement que ces trois jeunes femmes ne travaillaient pas en semaine (de toute évidence, elles étaient étudiantes). Ce pourrait expliquer qu’elles n’ont pas conscience de la provenance de leurs camionneurs… qui se font d’ailleurs peut-être plus rare en fin de semaine.

Je lui ai donc raconté que j’avais passé quelques jours plus tôt vers l’ouest, en route pour El Paso, et que je retournais maintenant vers Toronto. Ouf, les miles s’additionnaient dans sa tête, et ça semblait fou.
- Comment vous faites pour ne pas vous endormir?
- Ben, on s’habitue. C’est quand même notre travail.
De mon côté, je ne comprends pas comment quelqu’un peut passer des heures enfermé dans un bureau et, surtout, travaillant à heure fixe… Ou servir des dizaines de repas et toujours avoir faim pour souper. Remarquez que, du temps où je fabriquais des Pop Sicle, et surtout des Revell, avec Vitaline, vous ne m’auriez jamais arrêté d’en manger!

Bref, une rencontre charmante, un repas plus que parfait et un décor bien choisi. Un peu plus tard, je campai pour la nuit au Love’s de Oklahoma City, OK.

Poursuivant ma route le lendemain dès le tôt matin, je me suis dit que Tulsa, OK ferait un bon arrêt pour un déjeuner. En passant direction ouest, j’avais remarqué que le relais de la sortie 238 de l’I-44, le plus à l’est, était réouvert. Il porte maintenant la bannière Sinclair, dont la raffinerie nous accueille lors de l’entrée à Salt Lake City (ben, en fait, c’est un peu avant la ville, hors de la civilisation), en arrivant par l’I-80.

Je ne me souviens pas tout à fait de ce que ce relais avait l’air précédemment, vu que ce n’est pas tout à fait sur ma route, mais il a été complètement rénové. Et comme les américains sont fort en restaurant thématique, celui-ci a été décoré en vieux cinéma… ou chanteur, c’est selon. De nombreuses affiches de Marilyn, d’acteur dont je suis un peu jeune pour savoir le nom, ainsi que de statues d’Elvis Presley et des Blues Brothers (un autre film qu’il faudrait bien que je regarde).

J’ai donc pu déguster mon omelette (un choix déjeuné passe-partout) en agréable compagnie. À la table devant moi, un couple était à jeter un œil vers l’extérieur aux dix secondes… Puis, la dame prend son téléphone. Elle demande à l’interlocutrice ce qu’elle fait… Elle devrait être déjà avec eux, lui dit-elle. Alors, elle part à rire : l’autre dame, probablement parce que pour le commun des mortels, un relais de camion ressemble à un autre relais de camion, les attendaient de son côté au J Volant, une ou deux sorties plus près de la ville… Après lui avoir expliqué où ils étaient, tout ça en ne sachant pas le numéro de la sortie (et moi, pas mieux, je ne pouvais pas le leur souffler!), l’autre dame se pointant moins de cinq minutes plus tard. L’omelette était délicieuse, en passant!

En terminant, une mention pour le buffet du relais Voss, de Cuba, MO, à la sortie 208 de l’I-44. Il y avait trois (oui, trois!) buffets seulement pour la salade! Et trois aussi (oui, trois, c’est concept!) pour les mets constituants le plat principal… ou les plats principaux, si vous êtes américains!

J’ai terminé par tournée-surprise avec le Denny’s, situé à l’intérieur du Pilot de Daleville, IN, sur l’I-69 à la sortie 34. Ça vaut ce que ça vaut, mais ça fait changement des restaurants-minutes dont la majorité des Pilot sont affublés.

Journée Testostérone - Partie Deux

18 avril 2009

Comme convenu en cas de perdition de mon frère, à dix-sept heures, je me suis rendu à l’auto. J’avançais dans la rue, et je cherchais l’automobile rouge. Au loin, plus loin encore. Après quelques intersections, je commençais à me demander s’il n’était pas aller m’attendre quelque part, plus près. Connaissant mon frère, pas supposé, mais des fois que... Me semblait-il que nous n’étions pas stationnés si loin. Et tu marche, marche, marche, seul dans la nuit... (ben, c’est plutôt le jour, mais ça ne vas pas avec la chanson de Richard Séguin).

Puis, j’aperçois un zouf qui se tient tout croche sur son auto : c’est bien mon frère! Il s’approche pour m’embarquer. Dès que nous démarrons, son téléphone sonne : Yannick et sa clique sont déjà arrivés au Stade Olympique. Mon frère demande où ils sont, question de les retrouver avant la fin du spectacle (c’est quand même lui qui a acheté les billets). La réponse : ben, à la billetterie! Parce qu’au Stade, avec ses 55 000 places, il faut quand même entrer par la porte la mieux situer, sinon on marche longtemps.

Nous trouvons une place de stationnement sur la rue Hochelaga, coin Pie-IX. Pas mal! Nous nous dirigeons donc vers le Stade. Arrivé à la fourche, où nous pouvons aller soit vers le bas (au niveau de la rue), soit vers le haut, mon frère m’explique qu’à chaque fois, il prend le mauvais côté (tiens, y’a pas juste à moi que ça arrive?)… il choisit « par en haut ». En s’approchant, nous voyons la billetterie... et une deuxième billetterie. Moi de réfléchir tout haut : à la grosseur que ça a (le Stade), il doit bien en avoir une vingtaine (et plus) tout le tour!

Retéléphone à Yannick... Ils sont à la billetterie la, côté rue Pierre-de-Coubertin, tsé, là où il y a plein de gros « pick up » montés… Non, on ne voit rien de tout ça. Que des piétons là où nous sommes. Nous allons voir un préposé dans la billetterie devant nous. Ahhhhhhhhhh! Pour les billets achetés d’avance, on doit passer par en bas! Ben sur! Il nous indique l’escalier. Nous remarchons de plus belle, à droite en sortant de l’ascenseur. Tiens, des camions! Tiens, un Yannick! On va y arriver.

Nous rencontrons la clique de la soirée : moi, Nicolas, Yannick et Marie-Êve ainsi que sa sœur et son amoureux (ah moi la mémoire des noms). Le plaisir de cet événement réside autant en la visite des camions sur le terrain avant le spectacle que le spectacle lui-même. Nous faisons donc la file afin de finir par aboutir sur le terrain où jouaient jadis les Expos.

Tous ces camions (en fait, on ne peut presque plus parler de camion tellement il n’y a rien qui se rapproche d’une mécanique de camion) sont superlatifs. Tiens, c’est ça, il n’y a pas d’autre mot qui s’applique. Superlatif. Tout ça a probablement commencé avec un machiniste qui a exagéré sur la fabrication des pièces de remplacement. Tout est énorme, renforci, rallongé. Pour donner une idée, un pneu est d’environ deux mètres de haut (et parait-il vaut 4000 $ pièce!). Si vous aimez la mécanique au sens noble du terme, au sens de machinerie, c’est à voir.

De mon côté, j’observais les enfants, surtout évidemment les ti-gars, mais aussi les filles, qui étaient tous émerveillés devant d’aussi gros Tonka, et qui fonctionnent en plus! Et comment! Tous se faisaient prendre en photos (hein les gars?), faisaient autographier les fanions et autres cossins souvenirs. Pendant ce temps, un groupe local genre rock ascendant punk s’égosillait sur la scène. Ne me demandez pas de qui il s’agit. Mais ça fessait!

Au milieu de tout ça, il y avait quelques autos de course sur terre battue. Elles me semblaient petites, comparativement à ce que j’avais vu à Drummondville dans l’temps. Effectivement, ces autos sont à la terre battue ce que les Mini-Légendes sont au circuit routier (de Saint-Eustache) : une façon de se procurer une voiture de course pour environ 20 000$ prête à courir (modifications interdite, tout le monde est donc également équipé). Un calendrier est donc en préparation pour cette année. Cou donc, ils sont où les anneaux de bouette? Il y a bien les majeurs à Drummondville, Granby et Cornwall, mais encore?

Puis, le groupe musical finit sont spectacle (donné sur une remorque plate-forme de Truck’n Roll), les lumières se tamisent et la frénésie s’empare de toute la foule. Il est temps de regagner nos places. Tous mes accompagnateurs, qui eux y sont allé plusieurs fois, trépigne d’impatience en se remémorant ce que certains des participants ont fait l’an passé.

C’est alors qu’on s’aperçoit « qu’il faudrait ben souper »! Alors que la famille y va pour des hot-dogs du stade, mon frère et moi, sachant que les hot-dogs du stade ne valent même pas ceux du Valentine de Trois-Rivières (là où il faisait moins dix Celsius!), optons plutôt pour de la pizza. Premier problème : si tous les kiosques ont des hot-dogs, un sur trois ou quatre a de la pizza. Nous partons donc à pied... et continuons jusqu’au prochain... et le suivant... et encore un autre... ouf, elle était loin. J’espère au moins qu’elle sera « pas pire »! Comme nous sommes loin, autant faire des provisions : nous prenons chacun deux pointes de pizza et deux bières. Comme ça, une fois assis, on ne bougera plus (parce que plus capable!) de la soirée. Ben câlice : 23,50 $ pour souper! Comparativement à 42 $ pour entrée (les enfants aussi pour les curieux!). Ça doit être beau au Forum... ben, au Centre Molson! Pardon? Les Nordiques ne jouent plus et c’est le Centre Bell??? Ah, tiens… Après on se demande pourquoi on ne va pas souvent voir nos sportifs-millionnaires! Parce que nous ne sommes pas millionnaire, justement! Je serais curieux de voir la différence (en dollars) au soccer (Stade Saputo) ou au football (Stade Percival-Molson)...

Et le spectacle commence pendant que nous sommes toujours sur la route… tentant de regagner nos places. À notre arrivée, les autres ont même quasiment fini de souper. Au début, il y a la présentation des camions et des participants. Puis, c’est un feu roulant de cascades en tous genres. Voici donc la clé : pour apprécier, il faut aimer les cascades et la casse de véhicules. Évidemment, le tout est réglé au quart de tour et on sent les heures et les heures de pratique derrière ça. À mesure que les installations sont utilisées/démolies, elles sont ramassées, laissant plus de place pour la cascades suivantes. De sorte qu’il ne reste plus qu’un époussetage à faire à la fin du spectacle... ben, presque!

Pour les camions, il y a un trajet, différent à chaque année, qu’ils doivent emprunter le plus rapidement possible, un contre un. Les plus rapides passent à l’étape suivante, les demi-finales. Puis en finale. Entre tout ça, nous avons vu la démonstration des autos de courses mentionnées plus haut, un derby de démolition en trois parties (ça en prend, des véhicules!), des sauts en camionnettes (qu’on se demande bien ce que ça ferait si, mais qu’on n’oserait jamais faire avec la nôtre), en automobiles, etc, des VTT qui sautent (comme Evil Knievel) sur 75 pieds de distances, l’un deux qui fait un « back flip »! Ça, c’est assez impressionnant (un « back flip », c’est un saut où le conducteur et le véhicule font un tour complet dans les airs par en arrière, d’où le nom; on voit ça plus souvent en motocross)! Aussi, il y avait la présence de deux véhicules propulsés par une turbine d’avion (dans le stade fermé, ça servait plutôt de chalumeaux, mais à Chicoutimi, jadis, nous en avions vu un qui avait pu l’ouvrir (ou clencher, c’est selon) puisque le spectacle était à l’extérieur, et sur une piste d’accélération : pour un simple zoooooooooooooouuuuf, à peine avait-il ouvert la machine, vu la courte distance, il était passé extrêmement vite devant nous).

Pour la partie spectacle, nous avons été comblés. Il faut aimer les cascades, et il faut se dire que c’est tout de même américain, avec le côté épais que ça peut impliquer parfois, comme la chiotte (tsé, une bécosse là?) propulsée au souper mexicain de la veille... Mais il ne faut pas trop s’en faire avec ça. On les connait, on les aime bien, ils sont d’même!

Aurais-je amené ma fille? Non, mais c’est qu’elle est rendu qu’elle a de la misère avec le bruit. Pourtant, on l’amenait bébé aux motos à Laval (le Café rencontre du mardi soir au Centre d’achat Sainte-Dorothée) et ça pétassait ben en masse. Ça doit être l’âge! Sinon, moralement, c'est ben correct.

Mais c’est après que ça c’est gâter. Tout ce beau monde (notre clique) voulait manger, et prolonger la fête. On va au Moe’s un peu plus loin, dit l’une. On part à pied, eux vont chercher leur véhicule et viendront nous rejoindre. On se fait répondre que ça ferme dans dix minutes.

Yannick embarque pour aller chercher son véhicule. En passant, il nous téléphone : on peut aller au restaurant un peu plus à l’est, c’est ben ouvert. On se rend donc à l’auto, remontons sur Pie-IX, nous faisons dépasser par une Lamborghini (wow! Après avoir vu une Ferrari vers midi!), pour prendre Sherbrooke. Nous trouvons l’endroit, mais il ferme à minuit. Avec tout ça, il est presque déjà minuit.

Nous avons donc dû nous résoudre à aller chez Nicolas. Pour ma part, Caro et Sarah m’y attendaient, alors nous sommes partis de notre côté, laissant les autres tenter de trouver de la nourriture qui se livre. Ah Montréal, ce n’est pas Jonquière…

Journée Testostérone - Partie Un

J'emprunte l'expression de Sandra, revenant d'Expocam...

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18 avril 2009

Quelques jours auparavant...

Moi : je devrais aller à Expocam ce samedi.

Meilleur frère : qu’est qu’il y a la-dedans?

Moi : Ben, des camions, remorques, pneus, pièces, outils, vendeurs, argentiers, donneurs d’ouvrage, compagnies de transport... Ce qui concerne le camionnage là genre comme...

Meilleur frère : ben, appelle-moi si tu y vas, j’irais avec toi.

Vendredi, la veille...

Meilleur frère : on va au Monster Truck Spectacular demain soir, est-ce que tu veux un billet (ou deux)? Je les commande tantôt.
Moi, après réflexion et consultation auprès de Caro : un billet pour moi!

Samedi, le jour où tout arrive en même temps. Je dois livrer ma broche à Joliette. Heureusement, j’ai pu dormir à « deux minutes » du client. Sachant l’heure d’ouverture, je suis prêt de tôt matin. Vite livré, vite débarrassé de la remorque, que je laisse à l’usine afin qu’elle soit rechargée pendant la fin de semaine.

Samedi est jour de danse pour Sarah. N’ayant pas le temps de me rendre à la maison à temps, je me rends donc directement à l’école de danse afin de déjeuner avec Caro pendant que Sarah danse. Il ne lui reste que quelques cours avant la répétition générale du spectacle. Elles sont donc à pratiquer leur numéro, et cette année, les petites auront avec elles des plus grandes. Certaines des plus vieilles ont d’ailleurs trouvé ma Sarah pas mal bonne.

Je stationne donc le camion au garage municipal. Je me rends ensuite à l’École de danse à pied. Quelques minutes après moi, Caro et Sarah arrivent. Elles sont contentes de me voir, je suis leur Survenant... à chaque semaine! Sarah se demande bien où ai-je pu laisser mon camion. Aussitôt que le professeur de Sarah, la charmante et souriante Édith arrive, nous partons de notre côté pour le restaurant du village.

Fréquenter ce restaurant est en soi une aventure. Le samedi matin, il y a une surabondance de parents qui « attendent » leurs danseuses et danseurs. Nous en profitons pour déjeuner en relaxant, la vie de parent étant ce qu’elle est… Nous avons donc une heure et quelques poussières pour nous exécuter. Sauf que chaque semaine, il y a des objets manquants à la cuisine. Des « objets » qui se mangent, s’entend. Souvent des choses essentiels en plus… il y a eu les crèmettes (parfois les crèmes, parfois les laits, parfois les deux!!!), le bacon, la pâte à crêpe, même les œufs! Pour un restaurant dont la majorité du profit vient de ses déjeuners, on peut donc parler d’un manque de planification… L’autre jour, nous avons vu arriver la patronne avec quelques victuailles d’urgence achetés à l’épicerie. Cette semaine, elle a téléphoné pendant notre visite. Mais comme il manquait peu de chose, nous sommes partis avant qu’elle n’arrive. Autrement, le service est excellent, la bouffe aussi… quand il y en a, bien sur!

Par la suite, après avoir récupéré Sarah, nous sommes retournés à la maison, où j’ai pu laisser mon camion, pour mieux embarquer avec mes amours. Aussitôt arrivé, aussitôt reparti. Direction Montréal, chez mon frère... ou pas. Nicolas, ainsi que Yannick et Marie-Êve, montés directement du Saguenay pour l’occasion veulent aller manger. Nous décidons donc d’aller les rejoindre (ou vice-versa) au restaurant. Nous arrivons avant eu. Sarah est toute heureuse de voir qu’il y a, devant le restaurant, un homme qui gratte la guitare.

Les trois autres arrivant peut après, j’embrasse donc mes amours (qui ont d’autres projets) et elles partent de leur côté. Pendant que nous mangeons comme des cochons (eh oui, je redéjeune!), vu que c’est un buffet, un événement arrive! À la table voisine de la nôtre, une famille est installée. Papa, maman, fillette et bébé garçon. Toutes les autres tables de notre section, un peu en retrait, sont par ailleurs occupées. Tout ce beau monde se régale à grande platée dans le buffet. Sauf Marie-Êve et son sushi, mais c’est une autre histoire…

Tout à coup, la fillette voisine, qui marchait doucement à côté de la table après son repas, tombe de tout son long sur le plancher. Pas sur le cul comme tous les enfants le font si souvent, non. Vraiment comme une barre de fer qui tombe. Nous entendons un de ces « Pauk » sourd et cruel lorsque sa tête touche le sol. Tout le monde cesse de manger pour voir ce qui est arrivé. Le père, dans tous ses états se précipite sur la fillette pendant que la mère éclate en sanglot.

Heureusement, une dame s’écrit : je suis secouriste! Elle se lève d’un bon et accoure auprès de la fillette. Elle l’étend sur le plancher, lui caresse les cheveux, demande d’appeler le 911. Yannick, tout dévoué, prête son cellulaire et, au moment de composer le numéro, se demande s’il doit faire le code régional! Ne riez pas, on n’a pas l’habitude de téléphoner à ce numéro, et dans la panique, ce n’est pas si évident! Yannick, tout comme moi, pensait à ses propres filles. Tous deux, nous aurions été très désemparés de vivre une telle situation.

Après quelques minutes, la fillette a commencé à se remuer un peu, à observer autour d’elle. À l’arrivée des ambulanciers, elle a commencé à pleurer. La dame secouriste et l’ambulancier échange sur l’accident et l’état de la fillette. Et l’ambulancier d’expliquer que si elle pleure, c’est très bon signe. Par expérience, je sais qu’un bébé qui ne pleure pas n’est pas normal (mais mausus que c’est bon pour le moral des parents!!!). L’enfant doit avoir toutes ses forces pour s’époumoner ainsi. Selon lui, ça ne semblait pas trop inquiétant, mais une visite à l’hôpital s’imposait… surtout avec ce qui est arrivé ce printemps à l’actrice anglaise sur le Mont Tremblant...

Ayant perdu l’appétit, et en fait terminer notre déjeuner (ou mon deuxième!), nous sommes donc reparti chez Nicolas. De là, nous nous sommes séparé. Moi et Nicolas nous sommes donc rendus près de la Place Bonaventure. Nous avons inséré pièce sur pièce dans le parcomètre, jusqu’à la fin du salon. Lorsque les pièces sont tombées dans la boite, on se serait cru au Casino, tellement il y en avait. C’est que dans le centre-ville, vingt-cinq sous ne donne que cinq minutes! Alors pour deux heures… Ouf!

Pendant que nous visitions, Nicolas a eu deux appels de services (ah, la vie de technicien!) à répondre. Lors du deuxième, je l’ai perdu de vue! Nous avons donc effectué une partie de la visite ensemble, et une partie séparément. Mais comme nous n’avions que deux heures, c’était moins grave. Il faut préciser ici que j’avais laissé mon téléphone à Caro, qui a de la misère avec le sien… au moment où l’on vient de lui acheter une super pile... qui ne fera pas dans le suivant parce que ce n’est pas le même modèle! Ah la technologie! Au moins, le mien est compatible (et je commence à me demander si ma pile ne serait pas en train de commencer à achever, ce qui, à ma grande surprise, adonnerait bien!).

Pour le salon lui-même (et notez que la visite s’est fait assez promptement, donc, vous pouvez me souligner mes erreurs, mais soyez indulgent, j’ai pu en manquer des bouts), nous avons observé les moteurs Cummins tout brillant à l’entrée. C’était les seuls d’ailleurs (me semble) que l’on pouvait voir hors d’un camion.

J’ai ensuite visité le « nouveau » T660 de Kenworth, et j’ai observé le diaporama qui explique les composantes et le fonctionnement du « Clean Power System » optionnel. J’en veux un : « ous que j’signe »?

Je suis monté à bord d’un Western Star pour constater que rien n’a changé. Sous toute réserve, le seul moteur disponible en 2010 sera de marque Détroit (leur moteur maison) : disponible en DD15 et en DD13. Avec la disparition des Caterpillar, pourquoi pas un Cummins comme deuxième choix?

J’ai jeté un œil par la porte d’un Volvo, en entendant le vendeur dire à un client potentiel que « c’est un camion tellement ergonomique »! Ben, il ne doit pas « fitter » avec MON ergonomie! Pas de changement là non plus. Absence aussi du modèle 880, celui avec le gros nez.

Il y avait aussi l’International Lone Star Édition Harley-Davidson. Wow! Ce camion, que l’on pouvait voir dans son édition normale à l’avant de la remorque d’un exposant un peu plus loin, est très bien réussi. Et maintenant que l’on peut avoir un International avec une suspension Hendrickson (depuis quelques années), ce camion est probablement, si l’assemblage est à la hauteur, digne des « Vra Truck ». On pouvait voir aussi le nouveau moteur Maxx dans un des camions sur place.

J’ai vu de loin aussi le camion de livraison réfrigéré Frygy Cube, avec l’unité de réfrigération sans moteur. La nuit, on le branche sur l’électricité, ce qui permet à ses blocs de réfrigérant de geler. Pendant le jour, deux ventilateurs distribuent le froid dans la boite. Il devrait y avoir suffisamment de froid pour une dizaine d’heures de livraison, en ouvrant les portes. On dit aussi que, disons en cas de panne, le tout peut garder la température sous zéro pendant 48 heures à condition de ne pas ouvrir les portes! Assez impressionnant!

J’ai vu aussi la machine infernale qui nettoie les dessus de remorque en hiver. Assez impressionnant à voir fonctionner (sur vidéo bien sûr, la neige étant plutôt absente ces temps-ci!) : une autre invention d’un patenteux de la Beauce. L’exposant me disait qu’il faut environ une quarantaine de départ par jour pour justifier le prix de cet appareil. Et que le marché visé était plutôt les entrepôts et les centres de distributions. Parce que les compagnies de transports seront souvent trop petites (c’est notre cas) pour en profiter (nous sommes à environ une cinquantaine de départ par semaine).

J’ai aussi vu l’une des trois femmes sur le poster de Western Star, qui signait des autographes sur les posters. Méchant pétard!

Il y avait aussi bien sur énormément d’autres kiosques, tous reliés au domaine du camionnage.

On m’a mis dans les mains (parce que je ne voulais pas vraiment rien ramener, pas même le poster mentionné plus haut, sauf, si il y en avait eu, un livret de Kenworth) une casquette, un journal-que-je-ne-lis-pas-parce-que-trop-moche/copier-coller, ainsi qu’un dépliant qui dit que la loi 430 a maintenant un chapitre pour les chauffeurs (el sais, notre patron a affiché un poster sur le sujet avant qu’on déménage… et ça fait plus d’un an!).

J’ai réussi à mettre tous mes ti-coupons (six ou sept?) dans les boites astucieusement disposées de façon à favoriser la visite complète des lieux. Technique à la Wal-Mard (avez-vous remarqué que tout est toujours au fond du magasin?)… J’espère que je vais gagner quelque chose (me semble!) : VTT, écran géant, ordinateur portable, iPod/iPhone, etc.

Ma conclusion : ce salon s’adresse plus aux acheteurs (appelons les patrons, propriétaires, responsables de l’entretien, courtiers, etc.) plutôt qu’aux simples chauffeurs. Pour nous, voir les différents camions, peut-être les différentes remorques (quoiqu’il y avait des réservoirs, des plates-formes, et bien peu d’autres types), à la rigueur quelques composantes mécaniques (les suspensions et groupe d’essieux pour les remorques, genre comme) a un certain intérêt. Pour ma part, je crois que je trouverais plus mon plaisir dans un festival de camionneur, qui pourraient (le sont-ils déjà?) être agrémenter des différents camions neufs, en présentation des concessionnaires, en plus des beautés sur roues (et sur pattes) et des modifiés.

Finalement, une chance que ça ne coute rien (lorsque tu sais où trouver des billets de courtoisie), parce qu’avoir payé 20$ (20$???) pour entrer, j’aurais été en maudit!

À suivre pour la suite de la journée testostérone…

23 avril 2009

Nouveau relais

Je suis présentement à Comber, ON. dans le nouveau Relais Routier d'Esso. Comme c'est nouveau (relativement), plutôt invisible vu de l'autoroute, et que généralement les gens ne lisent pas les affiches, je vous en touche un mot. Ou deux...

Comber est situé à la sortie 48 de l'autoroute 401, soit une sortie après Tilbury, si on se dirige vers Windsor. Il y a, en plus des pompes Esso pour les camions (avec mini-magasin pour camion, douches, toilette, etc, une station Sunoco (???), avec un dépanneur, pour les automobiles, un Tim Hortons et, en construction, une pesée CAT Scale ainsi qu'un A&W (pour changer des Wendy's).

Et, comble de bonheur, une connection Internet gratuite...

En plus, comme spécial d'ouverture, on nous remet un bon d'achat de deux dollars chez Tim (valide dans tous les Tim si le café vous sort déjà par les oreilles au moment de faire le plein!).

13 avril 2009

Dédé - À travers les brumes

Hier soir, profitant de l'absence de notre fille (qui passait Pâques à Jonquière avec son parrain et sa mamie), nous sommes allé au cinéma. Ce qui n'arrive pas suffisamment souvent à mon goût. Je n'arrive d'ailleurs pas à me souvenir du dernier film vu au cinéma... mais en quatre ans depuis que nous sommes à Saint-Jean-de-Matha, j'ai beaucoup trop de doigts pour les compter...

Bien sur, trouvant que neuf films américains sur dix ne valent pas vraiment le déplacement, et les films "étranger" ayant perdu la seul place qui les diffusaient (l'Ex Centris) outre les ciné-clubs dans nos Cégep et de trop rares exceptions dans les cinémas commerciaux, il ne reste souvent que les films québécois. Heureusement! Notre cinéma a atteint un niveau de qualité assez incroyable, surtout si l'on tient compte des sommes en jeux. En effet, avec des bugets de misères (merci au gouvernement conservateur, mais c'était déjà commencé bien avant), nos réalisateurs et leurs équipes techniques arrivent à "accoter" souvent les films américains justement, qui eux ont souvent bien plus de dix fois le budget des nôtres. On dit d'ailleurs que Grande ourse en sera un bel exemple, à voir pour ceux qui aime le genre.

Justement, parlant de genre, nous voyons ces quelques dernières années, des films d'ici dit de genre: film de char, film d'horreur, film fantastique, etc, qui souvent ne vise qu'une partie du public déjà restreint de notre cinéma. L'arrivée des films de genre démontre en quelque sorte l'atteinte de la maturité de notre cinéma. Bien sur, en parallèle, il y a toujours de bons films qui attirent les foules. La série Les boys en est l'illustration parfaite.

*****

Donc, pour notre soirée cinéma, notre choix, faute de choix, justement, s'est porté sur Dédé - À travers les brumes. Ce film relate la vie d'André "Dédé" Fortin, le chanteur et l'âme des Colocs, groupe québécois mythique des années '90.

Je me permet de préciser ici que je connais les Colocs depuis leur début, mais que je n'ai pas tous les albums. Comme Dédé était un "gars du lac", et qu'il chantait le lac sur le premier album, bien sur que je me suis tout de suite senti interpelé. Ce n'est cependant pas un prérequis de les connaitre à l'avance pour aprécier le film, dont l'histoire parle d'elle-même.

Le film s'ouvre sur une animation de la chanson Belzébuth, de l'album Dehors novembre. Dans cette chanson, le chat Belzébuth raconte qu'il observe une chatte à l'extérieur de sa maison, dont il tombe amoureux. La chanson dure près d'une dizaine de minutes. C'est presque un téléroman. L'animation, du dessin noir sur fond blanc, est très réussi. Je me suis entendu dire: déjà, ça vaut le 10$ du billet.

Ensuite, nous suivons en parallèle la création de l'album Dehors novembre, avec en retour sur le passé la naissance du groupe. Dehors novembre étant le dernier album du groupe, la maladie mentale de Dédé est de plus en plus évidente. Évidemment, il niera qu'il a besoin de soin. Quelques personnes de son entourage le lui indiqueront, mais il niera le tout et refusera tout soin. Après coup, en réécoutant les paroles des chansons, on entend la détresse, on ressent la solitude.

Dans la partie concernant les débuts du groupe, on apprend comment il a recruté les divers membres: un français immigré illégalement qui jouait de l'harmonica dans le métro (Patrick Esposito di Napoli), un amérindien de la Saskatchewan (Mike Sawatzky), un bassiste recruté par les annonces-classées (Mononc'Serge), etc.

On apprend aussi comment certaines des chansons, en paroles ou en musique, ont été créées. Juste une p'tite nuite qui est une lettre de sa blonde qu'il venait de quitter, ou la présence de gumboots dans la chanson Julie.

On les voit aussi enregistrer les chansons pour le premier album. Comment Dédé a dû tenir son bout pour faire passer ses idées. Car il est passé pour bizarre dès les tous débuts. Bien sur, leur gérant lui faisait confiance, mais la compagnie de disque était un brin sceptique.

On a droit aussi à différents spectacles qui se sont avérés majeures dans la carrière du groupe.

La prestation musicale est très réaliste. Sébastien Ricard est excellent en Dédé, et les autres acteurs et actrices aussi, dans leurs rôles respectifs. Le film est tout simplement fabuleux. À voir...

Ah oui... je ne vendrai pas le punch (on sait qu'ils mourreront tous dans l'avion!), mais la finale est si bien monté que, bien que nous sachions par les médias qu'on ne nous montera rien, la tension monte, la musique aidant évidemment, et on se demande jusqu'ou justement nous verrons. Hallucinant comme émotion.

Nous en sommes sortis tous les deux ravis. Félicitation au réalisateur, Jean-Philippe Duval.

Wow...

P.S.: d'autres sites pour divers renseignements:
l'histoire du groupe et tous les détails sur Wikipédia;
le site officiel des Colocs, ou l'on peut voir les vidéos du groupe (à voir parce Dédé avait fait des études en cinéma, et c'est lui qui réalisa certains de leur vidéos.