13 avril 2009

Dédé - À travers les brumes

Hier soir, profitant de l'absence de notre fille (qui passait Pâques à Jonquière avec son parrain et sa mamie), nous sommes allé au cinéma. Ce qui n'arrive pas suffisamment souvent à mon goût. Je n'arrive d'ailleurs pas à me souvenir du dernier film vu au cinéma... mais en quatre ans depuis que nous sommes à Saint-Jean-de-Matha, j'ai beaucoup trop de doigts pour les compter...

Bien sur, trouvant que neuf films américains sur dix ne valent pas vraiment le déplacement, et les films "étranger" ayant perdu la seul place qui les diffusaient (l'Ex Centris) outre les ciné-clubs dans nos Cégep et de trop rares exceptions dans les cinémas commerciaux, il ne reste souvent que les films québécois. Heureusement! Notre cinéma a atteint un niveau de qualité assez incroyable, surtout si l'on tient compte des sommes en jeux. En effet, avec des bugets de misères (merci au gouvernement conservateur, mais c'était déjà commencé bien avant), nos réalisateurs et leurs équipes techniques arrivent à "accoter" souvent les films américains justement, qui eux ont souvent bien plus de dix fois le budget des nôtres. On dit d'ailleurs que Grande ourse en sera un bel exemple, à voir pour ceux qui aime le genre.

Justement, parlant de genre, nous voyons ces quelques dernières années, des films d'ici dit de genre: film de char, film d'horreur, film fantastique, etc, qui souvent ne vise qu'une partie du public déjà restreint de notre cinéma. L'arrivée des films de genre démontre en quelque sorte l'atteinte de la maturité de notre cinéma. Bien sur, en parallèle, il y a toujours de bons films qui attirent les foules. La série Les boys en est l'illustration parfaite.

*****

Donc, pour notre soirée cinéma, notre choix, faute de choix, justement, s'est porté sur Dédé - À travers les brumes. Ce film relate la vie d'André "Dédé" Fortin, le chanteur et l'âme des Colocs, groupe québécois mythique des années '90.

Je me permet de préciser ici que je connais les Colocs depuis leur début, mais que je n'ai pas tous les albums. Comme Dédé était un "gars du lac", et qu'il chantait le lac sur le premier album, bien sur que je me suis tout de suite senti interpelé. Ce n'est cependant pas un prérequis de les connaitre à l'avance pour aprécier le film, dont l'histoire parle d'elle-même.

Le film s'ouvre sur une animation de la chanson Belzébuth, de l'album Dehors novembre. Dans cette chanson, le chat Belzébuth raconte qu'il observe une chatte à l'extérieur de sa maison, dont il tombe amoureux. La chanson dure près d'une dizaine de minutes. C'est presque un téléroman. L'animation, du dessin noir sur fond blanc, est très réussi. Je me suis entendu dire: déjà, ça vaut le 10$ du billet.

Ensuite, nous suivons en parallèle la création de l'album Dehors novembre, avec en retour sur le passé la naissance du groupe. Dehors novembre étant le dernier album du groupe, la maladie mentale de Dédé est de plus en plus évidente. Évidemment, il niera qu'il a besoin de soin. Quelques personnes de son entourage le lui indiqueront, mais il niera le tout et refusera tout soin. Après coup, en réécoutant les paroles des chansons, on entend la détresse, on ressent la solitude.

Dans la partie concernant les débuts du groupe, on apprend comment il a recruté les divers membres: un français immigré illégalement qui jouait de l'harmonica dans le métro (Patrick Esposito di Napoli), un amérindien de la Saskatchewan (Mike Sawatzky), un bassiste recruté par les annonces-classées (Mononc'Serge), etc.

On apprend aussi comment certaines des chansons, en paroles ou en musique, ont été créées. Juste une p'tite nuite qui est une lettre de sa blonde qu'il venait de quitter, ou la présence de gumboots dans la chanson Julie.

On les voit aussi enregistrer les chansons pour le premier album. Comment Dédé a dû tenir son bout pour faire passer ses idées. Car il est passé pour bizarre dès les tous débuts. Bien sur, leur gérant lui faisait confiance, mais la compagnie de disque était un brin sceptique.

On a droit aussi à différents spectacles qui se sont avérés majeures dans la carrière du groupe.

La prestation musicale est très réaliste. Sébastien Ricard est excellent en Dédé, et les autres acteurs et actrices aussi, dans leurs rôles respectifs. Le film est tout simplement fabuleux. À voir...

Ah oui... je ne vendrai pas le punch (on sait qu'ils mourreront tous dans l'avion!), mais la finale est si bien monté que, bien que nous sachions par les médias qu'on ne nous montera rien, la tension monte, la musique aidant évidemment, et on se demande jusqu'ou justement nous verrons. Hallucinant comme émotion.

Nous en sommes sortis tous les deux ravis. Félicitation au réalisateur, Jean-Philippe Duval.

Wow...

P.S.: d'autres sites pour divers renseignements:
l'histoire du groupe et tous les détails sur Wikipédia;
le site officiel des Colocs, ou l'on peut voir les vidéos du groupe (à voir parce Dédé avait fait des études en cinéma, et c'est lui qui réalisa certains de leur vidéos.

3 commentaires:

Fred'n Co a dit...

M'a l'air bien intéressant à voir quand même...
J'ai suivi un peu les liens proposé qui m'ont emmené à d'autre liens.

L'histoire à l'air pas mal...

carolle a dit...

oui effectivement tres bon et le dernier film je pense bien que ces nitro si je me trompe pas .

Elaine B. a dit...

Je n'ai pas vu ce film, je profiterai surement de la sortie dvd.

Semblerait que la famille de Dédé a fortement critiqué le film, qui ne serait pas du tout représentatif de la réalité...