9 mai 2012

Yé mooooooort!

C'est Louis qui a compris la référence, un extrait de l'album The disque, de RBO, de Légendes amérindiennes... Et du haut de la colline, Pouashish lança le cri du chasseur triomphant: Yééé mooooort!

Wow, ça se retrouve sur youtube... :)

Tout à commencer lorsque j'ai écrit comme statut sur FB; Yé mort! J'ai eu des réactions de quelques amis... J'ai donc précisé que je ne parlais pas d'un humain. Ben, oui... mais non. Ce qui est mort, c'est Le Train De La Nuit. Moi, sur les Internets...


C'est mon nom d'ailleurs d'auteur ici, sur mon blogue. C'est d'ailleurs pour ça que je ne sais pas trop si je pourrai faire mourir le nom réellement.


Donc, ce nom me vient de ma moto, que j'ai acquise au printemps de l'an de grâce 2000. À l'époque, en bon célibataire qui travaille 80 heures par semaine rempli d'argent, je me suis dit: on s'achète une moto, pis une vraie! Le nom du modèle: Nightrain. Je l'ai donc simplement traduit, au lieu de faire comme de nombreux amis qui se prenaient un surnom en anglais, "parce que ça sonne ben plus cool comme ça"! Pour un anglais, oui, mais pas pour un québécois, désolé! C'est comme ces fédéralistes camionneurs qui débaptisent leur village en écrivant Nom-du-Village, CA: désolé les gars, l'abréviation à deux lettres, c'est pour la province ou état. CA, c'est donc pour Californie. Mais je m'égare...


Toujours est-il que depuis grosso modo 5 ou 6 ans, je ne m'en servais plus. Pourquoi je la gardais? Qu'en sais-je! C'est sur que le rapport motocycliste-machine est particulier. Mais ce n'était plus vraiment mon cas. Était-ce un espoir de m'en resservir un jour? Au début, oui. Mais après une couple d'été, on aurait dit que l'intérêt est tombé à plat. Comme si j'avais fait un blocage affectif.


On arrive à maintenant... ben, il y a quelques semaines, deux je crois... Caro arrive en disant: - Tsé le gars des machins (écrit ainsi pour préserver l'anonymat) là? - Ouin... - Ben, il m'a demandé si la moto est à vendre, il serait peut-être intéressé. Il veut que tu l'appelles.


Le dimanche, un autre gars arrête ici. - Ta moto, j'ai vu qu'elle ne bouge pas. Elle est à vendre?
Je la lui présente et lui raconte sa petite vie plate. Au départ, je trouvais qu'il était parti en n'étant pas très intéressé. Le lendemain, de tôt matin, j'appelle l'autre gars. Il vient aussi la voir. Lui a l'air plus enthousiaste.


Aux deux, j'explique que je ne suis là que si le camion est dans la cour, et que je crois revenir vendredi, mais que j'ai des noces (et quelle noce ce fut!). Au retour des noces, après un dodo, je suis reparti le lendemain matin en camion. Ça n'a pas pris trente minutes après mon départ, quinze même, le téléphone sonne:
- Salut, heille c'est moi le gars pour la moto...
- Ah, je n'ai pas été chez nous longtemps avec les noces, alors ça va aller à la semaine prochaine...
Je reparle à Caro par la suite. Elle me dit:
- Il est arrivé, tu venais à peine de partir. D'après moi, il n'était pas rendu au trottoir que le téléphone devait déjà sonner! Et pire, l'autre est passé quelques minutes après le premier!


On arrive donc à cette semaine. Je savais en arrivant que, avec l'un ou l'autre, c'était là que ça se passerait. Enfin! Bon, enfin, mais comme dit plus haut, sans vraiment non plus avoir fait quoi que ce soit pour que ça arrive non plus...


Lundi midi, mon premier copain est passé. Ma contre-offre a été accepté. J'aurais pu demandé plus, probablement. J'aurais pu aussi la préparer, la nettoyer, bref, la remettre en marche moi-même (lire: la faire remettre en marche parce que je n'y connais trop rien...), mais ça aurait pris un peu plus de temps. Avec mon travail, tout ce qui prend du temps devient éternel! Bref, tout faire ça, j'aurais pu en obtenir le double. En même temps, la situation de la famille demande une entrée de fond rapide. Ça adonne donc bien!


Pour faire histoire courte, la moto est vendue. Le Train De La Nuit n'existe donc plus. À peu de temps d'avoir, semble-t'il, mon nouveau camion (déjà?), ça va me prendre un nouveau surnom... j'aimerais bien le faire inscrire sur mon futur camion.


Aurais-je à ressortir Déluge des boules à mites?

8 mai 2012

Des débuts fracassants - Apparté

Sur la page FB de la Fondation EnCoeur, j'ai lu le message suivant:
Cette semaine au boulot, je discutais avec une collègue de ce que j'avais vécu avec mon fils...
Les rdv lorsque j'étais enceinte (génétique écho cardiaque, aminosinthese etc), l'accouchement a ste-justine , son arret respiratoire, les ''mauvaises'' nouvelles, le post op, la 1ere année de vie difficile....
Je me suis rendu compte que La ''brèche'' dans mon coeur est pas refermer.
Maintenant mon fils va très bien. Il pète le feu, mais mausus que quand j'en reparle ''vraiment'' avec d'autre personne je me sens mal 2-3 jours...
Ça vous fait ca vous?


Voici donc ce que j'ai répondu, à la suite des nombreux commentaires laissés:


Très émouvant de vous lire toutes... Vous me faites réaliser, parce que ce sont semble t'il plus souvent les mamans qui sont plus présentes pendant ces moments difficiles, que c'est peut-être pour ça que nous non plus, on n'a pas vraiment eu de gardienne... ou que maman va encore reconduire la fille à l'école (elle est rendu en troisième année; anecdote: un jour, la fille a dit à maman: est-ce que tu penses que quand je vais aller à l'université, tu vas encore venir me mener et rechercher soir et matin?). Peut-être que notre maman a aussi ben de la misère à la laisser à d'autres...

De mon côté, en vivant tout ça, je n'ai pas trop senti d'émotions. Les examens, les suivis, les visites à l'hôpital et à la pédiâtre, les petits soins, l'opération, et on recommence... le tout intensément pendant six mois, puis un suivi de plus en plus espacé (maintenant une fois par an), ça devient NOTRE normalité. Les gens se demandent comment ont fait... on ne le sait pas vraiment, puisque pour nous, c'est juste normal.

C'est après coup, en le racontant, et le racontant encore, pour la famille, les amis plus éloignés, qui l'avaient vécu à distance (hé, c'était avant FB, incroyable!) avec nous, là, j'ai comme redescendu sur terre. Là, l'émotion est devenu palpable à chaque fois que je le racontais. Là, j'ai vraiment réalisé à quel point le combat avait été immense pour une si petite fille. À quel point elle était forte. Comme sa mère en fait. Forte, et dur sur son corps... Et avec un tel caractère de cochon, vous savez, le genre de caractère des gens qui vont loin dans la vie...

Pour celles qui se demandent comment les autres enfants vont réagir "s'il s'essoufle avant les autres" (ou autre chose du même genre...), chez nous, Sarah (notre fille) est au courant de son histoire... je lui ai tellement raconté souvent. J'avais pris une photo d'elle au moment où nous sommes revenus à la maison tous les trois, avec la cicatrice bien rouge vif. Je m'étais dit que si un jour elle se demandait c'était quoi la cicatrice avec les deux trous au bas, alors je pourrais lui en parler, et lui montrer ladite photo. Tu vois, quand tu étais bébé, c'est par là que tu es passée...

Donc, disais-je, maman s'assure toujours partout que tout le monde est bien au courant qu'elle est cardiaque (en théorie, aucune séquelle dans son cas, mais quand même à surveiller un peu plus sur certains points, comme justement la performance, l'essoufflement, etc...). Tous les profs, les moniteurs de ceci ou cela (elle a fait de la danse, de la natation, et maintenant les scouts) sont tous bien réceptifs et coopératifs. D'ailleurs, c'est assez courant avec les nombreuses maladies infantiles ou, dans une moindre mesure, les allergies, qu'ils sont la plupart du temps habitué de faire avec ce genre de situation. Et quand on ajoute, admettons-le, parfois juste pour faire un peu peur et assoir notre autorité de parents, que ça pourrait être dangereux pour sa vie, alors là, c'est drôle, mais tout le monde coopère!

Ah, un jour, dans un resto, je vois arriver une belle jeune femme, je dirais quelque part entre 15 et 20 ans. C'est l'été, elle porte une belle robe légère, bien décolleté. Et ce qui sautait aux yeux dans son décolleté (ben, à part de ÇA, là...), c'était la grosse cicatrice bien en évidence. J'ai tout de suite vu, elle aussi, par où elle était passée... Et je me suis dit: un jour, c'est ma fille qui sera belle comme elle!