30 octobre 2006

Mon beau pays, bis.

Ah, la désinformation! Ai-je déjà écrit ici qu'il faut diversifier ses sources d'informations pour contrer la transformation ou la déformation de celles-ci par les "convergences" de nos journaux et télévisions?

Donc, en revenant dans l'aire d'écoute de la Première Chaine cette semaine (aidé par la répétition des nouvelles de la fin de semaine par manque de reportages disponibles!!!), j'entendais Charest s'égosiller à l'effet que monsieur Bernard Landry était devenu fédéraliste. Je vous jure, ça sonnait comme ça. Comme la nouvelle disait que le tout suivait la publication d'une lettre dans la grosse presse, je me suis dit qu'en la retrouvant dans Internet, je pourrais mieux me faire une idée (et non suivre la pensée pré-mâchée à la mode!

Ce qui est dit dans le texte est que le Québec a déjà beaucoup d'organisme pour gérer lui-même ses affaires. Dans la nouvelle, Charest disait que le Canada était tant tellement gentil de nous avoir permis de nous développer autant que ça que nous serions fous de le quitter! Pffff.

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Une nation? Yes, sir!

Bernard Landry

L'ancien premier ministre du Québec, Bernard Landry, écrit à l'actuel premier ministre du Canada, Stephen Harper.

Monsieur le premier ministre,

le 24 juin dernier, à Québec, vous avez refusé de reconnaître l'existence de la nation québécoise tout en nous souhaitant par ailleurs une bonne fête " nationale ". Vous avez manqué ainsi une belle occasion de faire preuve de cohérence mais, en tout respect, peut-être aussi de franchise. Vous ne pouvez pas ne pas savoir que le Québec forme une nation: le monde entier le sait ou presque. Lester Pearson, Robert Stanfield et David Lewis le savaient déjà. C'était évidemment avant le négationnisme obstiné d'un Québécois, Pierre-Elliott Trudeau, qui a fait reculer sérieusement la lucidité canadienne en cette matière. Au Québec évidemment, la chose est maintenant consensuelle: René Lévesque le disait il y a longtemps. Jean Charest vient de le redire aux Français avec éclat l'été dernier comme son ministre Benoît Pelletier l'a écrit récemment dans Le Devoir d'une manière assez judicieuse.

Il faut avouer par ailleurs, à votre décharge, que le même Benoît Pelletier, avec une complaisance sans pareille, a tenté l'été dernier de vous excuser en prétendant que le mot nation n'a pas le même sens en anglais qu'en français et que dans votre langue maternelle il ne s'appliquerait qu'à des États possédant la souveraineté complète. S'il avait raison, vous auriez quand même pu reconnaître que le Québec forme une nation en français, une des langues officielles du Canada mais de toute manière, Benoît Pelletier s'est montré mauvais linguiste. Il semble n'avoir jamais remarqué que la reine Élisabeth et Tony Blair, dans leur langue nationale, parlent de l'Écosse comme d'une nation en dépit du fait que les efforts du Scottisch National Party ne l'aient pas encore amenée à son indépendance. D'ailleurs le fameux hymne écossais qui soulève les foules dans les stades est précisément intitulé " Flower of nation ". Il est évident que les Espagnols n'ont pas de problèmes non plus dans leur langue quand ils reconnaissent la " nacion " catalane. N'ayez donc aucune crainte, M. le premier ministre, vous pouvez dans les deux langues appeler notre groupe humain par son vrai nom: une nation ou " a nation ", aucun dictionnaire ne fait la moindre nuance.

Et nous avons tout ce qu'il faut pour mériter cette appellation: bonheurs et malheurs communs, projets et rêves communs, langue officielle et commune de communication publique, culture spécifique plus un fort sentiment de solidarité. En nous désignant correctement, vous feriez preuve de respect aussi bien envers nous qu'envers vos compatriotes du reste du Canada qui ont le droit d'entendre leurs dirigeants parler vrai. Ils ont tout intérêt à être informés de la réalité nationale québécoise telle qu'elle est, surtout que d'après des sondages récents seul un quart d'entre eux considère le Québec comme une nation.

Plus que sociologique

Au-delà de la dérive déjà mentionnée de Benoît Pelletier, je voudrais vous mettre en garde contre une autre qu'il a également commise tout comme l'ont fait aussi Stéphane Dion et d'autres, en toute bonne foi dans certains cas. Plusieurs en effet tentent d'édulcorer la réalité de notre nation en disant qu'elle ne serait que " sociologique " car elle n'est pas dotée d'un État jouissant de la souveraineté pleine et entière.

Cette façon de voir constitue une autre erreur. La nation québécoise possède et contrôle déjà un puissant État-nation, celui-là même que Jean Lesage appelait précisément " l'État du Québec ". Notre État-nation même sans la souveraineté complète est même plus puissant à certains égards que bien des États-nations formellement souverains ne le sont en réalité. Notre État dispose déjà d'importants moyens juridiques et financiers qui supportent des actions cruciales pour notre société dans les domaines de la culture, de l'éducation, de la solidarité sociale, de l'économie, de l'environnement, de la justice, du rayonnement international et nombre d'autres.

Quand Benoît Pelletier se rend, tous les mercredis, au Conseil des ministres, il ne fait pas de la sociologie ou de la science politique, il gère un puissant appareil étatique national de taille plus que respectable. La Caisse de dépôt, Hydro-Québec, la SAQ, la SAAQ, la SGF, instruments que sont loin d'avoir la plupart des pays membres des Nations unies, ajoutent au caractère d'État-nation de notre gouvernement. À tel point qu'au moment de l'indépendance, le Québec, pour exercer les nouveaux pouvoirs et responsabilités qui lui seront alors dévolus,- toutes nos lois, tous nos impôts et taxes et tous les traités internationaux- n'aura en pratique qu'un seul nouveau ministère à créer, celui de la défense nationale qui devrait d'ailleurs s'appeler celui du maintient de la paix. Il a déjà tous les autres, y compris celui des relations internationales, prêts à gérer l'ensemble des pouvoirs d'un État indépendant.

Même les libéraux

Récemment, celui qui pourrait être votre adversaire libéral aux prochaines élections, M. Ignatieff, vous a d'ailleurs pavé la voie puisque non seulement il reconnaît notre nation mais il l'a qualifiée fort judicieusement de nation civique, ce qui est profondément vrai et qui, soit dit en passant, fait ressortir l'absurdité mesquine et délirante des propos de Mme Jan Wong que vous avez si bien dénoncés. Dès sa naissance, notre nation a pratiqué un métissage intense avec les aborigènes d'abord et par la suite avec des hommes et des femmes, venus du monde entier qui se sont joints à elle pour élargir sa diversité et consolider son pluralisme. Notre aventure collective qui fut largement, il est vrai, celle de ceux qu'on appelait autrefois des Canadiens français déborde maintenant et depuis longtemps le cadre de l'ethnicité; elle est véritablement nationale et civique. L'expression " pure laine " ne convient plus vraiment qu'à ce qu'il nous reste d'industrie du textile!

Il y a à peine quelques jours, la section du Québec du Parti Libéral du Canada a également tourné le dos aux fondements même du credo canadien de Pierre-Elliott Trudeau en reconnaissant également notre statut national. Pour eux, c'est un revirement plus spectaculaire encore que s'il venait de vous!

Le temps est venu

Vous voyez, M. le premier ministre, vous avez maintenant toutes les raisons de ne pas attendre, si vous voulez nous souhaiter bonne fête " nationale " l'an prochain de manière cohérente, pour reconnaître ce que nous sommes vraiment, en votre nom et au nom du pays que vous dirigez. Cela ajouterait au dossier de franchise et de droiture que vous avez le mérite de vouloir cultiver et rendrait un énorme service, aussi bien au Canada qu'au Québec et à la vérité. Dans aucune hypothèse, la négation de la réalité ne peut servir de façon durable les intérêts des individus comme des peuples.

Évidemment, dès que cette reconnaissance sera réalisée, il faut que vous sachiez, en toute honnêteté, que vous serez par la suite confronté à la question suivante: pourquoi la nation québécoise devrait-elle se satisfaire du statut de province d'une autre nation et renoncer à l'égalité avec votre nation et toutes les autres? Encore et toujours une question de vérité et de cohérence.

Mon beau pays.

Voici une très belle description de ce qu'est le Québec d'aujourd'hui...
Je l'ai reçu par la liste de distribution du Conseil de la Souveraineté du Québec.

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MA PATRIE par Tania Kontoyanni

Je m’appelle Tania KONTOYANNI.
Mon nom et mon visage vous renvoient tous les jours mes origines étrangères
Et souvent vous oubliez que je suis, jusque dans mes trippes, une QUÉBÉCOISE.

Je suis née dans la ville de Québec.
Alors qu’au même moment, une cruelle dictature éclatait au pays de mes parents,
moi, j’avais la chance de naître dans un Québec au bord de « la révolution TRANQUILLE »…
À peine venue au monde, ma patrie m’enseignait que les bains de sang ne sont pas nécéssaires au changement. Ici, on allait faire les choses autrement.

Je suis entrée dans l’adolescence au moment où le peuple québécois revendiquait son identité distincte et tentait pour la première fois de se donner un pays. DÉMOCRATIQUEMENT.

J’ai grandi en ayant le privilège et le droit de célébrer la culture de mes parents, de m’éduquer, de me tromper, de changer de voie, de devenir ce que je souhaitais…
Le Québec a fait de moi une femme libre de ses choix et je me battrai toujours pour qu’il le soit aussi.

Quand je voyage à l’étranger et qu’on me demande : « c’est comment le Québec? »… mon cœur explose de fierté.
Parce que je l’aime!
J’aime ses vastes territoires qui inspirent la liberté.
J’aime me baigner dans l’eau claire de ses lacs.
J’aime emprunter les premières routes de son histoire, en canot.
J’aime le parfum de ses forêts.
J’aime m’apaiser devant son fleuve.
J’aime avoir le vertige de ses hautes gorges, de ses falaises et de sa beauté.
J’aime connaître le Québec de fond en comble, parce que l’on n’aime bien que ce que l’on connaît.
J’aime ses saisons, ses étés luxuriants, ses automnes flamboyants,
ses hivers durs et longs qui nous renvoient à la maison, à l’introspection et…
Oh combien j’aime ses printemps! Quand ça sent le lilas dans les ruelles de Montréal, tous les espoirs sont permis…

Et c’est en ma patrie que je fonde mes plus grands espoirs.
Parce que je vois la jeunesse Québécoise revendiquer sa place dans le choix de nos orientations,
Je la vois se préoccuper d’écologie, d’altermondialisme, d’éducation, de commerce équitable
Je la vois se conscientiser.
J’ai espoir parce que de plus en plus de Québécois troquent leur auto pour leur vélo, recherchent des aliments sains et décrient la surconsommation.
Parce que de plus en plus de Québécois comprennent que la démocratie c’est pas un X tous les quatre ans,
Si ça répond pas à nos aspirations, on prend les rues puis on le critique le gouvernement.
J’ai espoir parce que j’entends encore résonner, sur le sol gelé, les pas de centaines de milliers de Québécois manifestant contre la guerre.
J’entends résonner les pas de la solidarité envers les femmes d’ici et du monde entier.
J’entends encore et toujours notre générosité répondre aux grands drames humains.

J’ai espoir parce que nous sommes une poignée d’irréductibles,
Parce que notre langue est encore vivante,
Parce que la chanson populaire reprend ses propos révolutionnaires,
Parce que nos créateurs, malgré la pauvreté de leurs moyens, sont assez passionnés pour que nos arts et nos lettres fleurissent ici et ailleurs
J’ai espoir parce que nous sommes un « nouveau monde » et que tout est à faire…

Oui, j’ai l’espoir toujours vivant, qu’un très grand courant va se déployer comme le St-Laurent et prendra sa source ici, au Québec.
J’ai espoir que nous élèverons notre voix parmi toutes les nations de la terre et que nous saurons les inspirer.
J’ai espoir que nous préparons à notre manière, « tranquillement », notre prochaine révolution.

Nos forces vives,
C’est la sagesse des Premières Nations et le respect sacré qu’elles vouent à la nature,
C’est la détermination du peuple qui, abandonné à son sort, a réussi à défricher une contrée surhumaine, et fonder notre patrie : le Québec.
C’est le courage de tous ces immigrants qui ont quitté leur terre natale pour un avenir meilleur…
Oui, je le sais que c’est difficile de résister au courant dominant d’un capitalisme sauvage. Je l’entends bien, quand on me dit : « Utopie! Illusions! Idéalisme! »
Mais si le Québec m’a appris une chose, c’est qu’on ne baisse pas les bras, même après la déception !

Chefs et décideurs d’aujourd’hui et de demain,
Entendez-vous la voix du Québec?
La politique du mensonge et du faux-semblant,
La manipulation des masses,
L’indifférence face au destin de l’humanité,
Le Québec ne veut plus les endosser.
Pensez-y dans votre projet de société!

Nous devons, aujourd’hui, rassembler toutes les cultures qui se côtoient chez nous, autour d’un avenir commun.
Nous devons concevoir son image en puisant notre inspiration dans la source même de cette civilisation que les Québécoises et les Québécois ont bâti.
Et surtout, nous devons plus que jamais continuer notre marche vers un Québec qui soit le seul maître de son destin!

Les malheurs de Lulu...

À tous les "de temps en temps", Lucien Bouchard nous sort une nouvelle affirmation plus ou moins biaisée. La dernière voulant qu'on ne soit pas productif au Québec, parlant des employés en oubliant de relativiser avec les industries qui, trop souvent oublient de moderniser leurs usines pendant des années et se réveillent un jour aves des équipements archaïques. Ce n'est pas d'hier, mon père en parlait, à propos de l'usine où il travaillait il y a déjà plus de 25 ans!

Tout ça pour dire que Lucien étant relayé par l'empire de La Presse, il faut bien chercher ailleurs de l'information pour étayer son opinion quelque part au centre des extrêmes. L'autre dimanche, le 22 octobre 2006, j'ai entendu Jacques Parizeau en entrevue à l'émission de Joël LeBigot, qui a offert une autre vision, tout à fait opposé.

L'entrevue de Le Bigot avec Parizeau est disponible ici (allez au 22 octobre 2006): http://www.radio-canada.ca/radio/samedidimanche/entrevues.asp

Et le commentaire de Pierre Dubuc dans L'aut'Journal:
http://www.lautjournal.info/default.asp?manchette=218

25 octobre 2006

La télévision, j'en mange!

Vive l'enregistreur numérique!

Je viens de terminer l'écoute de la série télévisée Au nom de la loi, mettant en vedette Patrick Huard, Jacynthe René et Louis Champagne. Trés bonne série réalisé par Podz, le même qui depuis nous a donné Minuit le soir. J'ai d'ailleurs très hâte au retour de cette dernière cet hiver.

Patrick Huard veut dans la vie être reconnu comme artiste (dans le sens général du terme) et, pour ma part, je suis un fan fini. Peu importe ce qu'il touche, humour, drame, entrevue, au cinéma, à la télévision ou à la radio, je craque.

Il était à l'émission L'autre midi à la table d'à côté, sur la Première Chaine, avec "Lola" Anne Dorval et ce fut une discussion très animée et passionnante.

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Cette année, nous avons remarqué, Caro et moi, que tous ceux qui nous écrivent de magnifiques séries télévisées ont fort probablement suivi une formation intensive en "Punch de fin d'épisode". En effet, à chaque émission, à une minute de la fin, quand nous sommes bien "rentré d'dans", que nous voulons savoir un peu plus et encore un peu plus, ben le générique arrive!!! Le tout dans un élan de frustration de coït interrompu... Chapeau à ceux-là... même si c'est un peu frustrant!

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J'ai écouté quelques épisodes de la nouvelle émission de Marie-France Bazzo à la télévision, Bazzo.tv. Le Jounal de Mourial avait dit, après une émission sans aucune perspective comme à leur habitude, que c'était un peu encore de la radio, mais avec une image. C'est un peu vrai, mais il faut toujours laisser la chance aux choses de se placer. J'ai vu les deux premières, et c'est vrai qu'il y avait certains ajustements à faire. Marie-France avait surement un certain "stress de la nouveauté", bien que nous la connaissons comme étant en pleine possession de ses moyens.

Après queques émissions par contre, on peut voir les choses se mettre en place, et tous les participants devenir de plus en plus à l'aise.

Et quel ne fut pas ma surprise de voir, sur son blogue, que Sandra la camionneuse y aura une chronique mensuelle. Bonne chance dans tes nouvelles fonctions!

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Comme le temps me manque, la suite viendra dans quelques temps...