13 octobre 2009

C'était cette semaine!

Toute une aventure encore cette semaine sur la route!

Comme Martin s'était aperçu que mon camion n'avait pas vu le garage et ses mécanos depuis un sacré bail, et que Jean-Luc m'avait avisé que ma boite "postale" était si surchargée qu'il ne pourrait plus y déposer ma prochaine paye (!), je fus donc réquisitionné pour faire une visite au majestueux terminal de TJB.

Après avoir fait le tour du détour, travaux de voirie dans le village oblige, je suis arrivé au garage garni de sa nouvelle barrière à bras (à ce moment). Mais comme c'était "de jour", elle était en position "ouverte".

Après avoir fait lire mon cahier de mécanique par Martin, et lui avoir fourni les explications complémentaires (y'en avait "ça d'épais", vu la durée de l'absence), je suis parti tout confiant que le tout serait bien réparer d'ici quelques jours.

Tout juste avant mon départ, j'ai bien sur vidé ma fameuse case, et tirer la pipe à Jean-Luc, parce qu'il le mérite bien... et qu'il ne se gène pas pour me le rendre!!! J'ai aussi eu l'occasion de voir que nous avions une nouvelle répartitrice, Lucie, et un nouveau mécano (ben, au moins un, parce que je n'ai pas vu si il y en d'autres). Avec les quelques dix nouvelles remorques reçues récemment, je prends ça comme un signe de bonne santé de la compagnie... ainsi que l'application du principe qui dit qu'"en temps de récession, tu prépares la reprise". Ben, je crois que vous pouvez ben amenez la reprise, TJB sera prêt!

*****

J'ai donc passé les deux journées suivantes à la maison. Comme l'hiver approche, et qu'il faut bien fait le travail du propriétaire (une chose qu'on doit intégrer une fois qu'on achète une maison, c'est que lorsqu'il y a situation problématique, on ne peut appeler personne: c'est NOUS, les proprios!), je me suis donc dit, avec les encouragement de Caro, que c'était l'temps ou jamais de réparer la toiture.

Le printemps dernier, lors de la fonte des neiges, le locataire (qui lui n'avait qu'à téléphoner au proprio, c'est à dire, moi!) nous avait avisé, un peu tôt au dire de Caro, que la toiture coulait dans la pièce de la boite électrique. Rassurez-vous, ce n'était pas DANS la boite électrique, mais au centre de la pièce. La toiture, dans cette section, étant en L, la neige ne réussit pas à s'écouler d'elle-même. Normalement, un toit de tôle, la neige se vide d'elle-même en faisant, comme dit ma mère, "VLANG, toutte à terre". Mais étant donné la forme de notre toit, la neige d'un côté se pousse dans la neige de l'autre côté, ce qui bloque le tout en l'air.

J'étais allé voir l'état de la situation dès le printemps. Avec la neige, il fut possible de monter sur la toiture pour constater l'étendu des dégâts. Sur quelques mètre-carré, des trous de vis étaient agrandis, et deux feuilles de tôles étaient "décollées" sur le rebord ou elles se rejoignent. Le rebord de la feuille d'en d'sour étant un peu replié vers le haut, ça expliquait pourquoi il a fallu, un peu plus tard, de forts vents à rebrousse poil pour que ça coule à nouveau au cours du printemps (non mais ça c'était d'la tempête!).

On avait eu beau se dire que "l'men d'dné, on verra à ça", ça n'avait toujours pas réussi à se réparer tout seul. Je vous jure, si je trouve la maison qui se répare toute seule, je vous vend l'truc! Et comme la température commence à nous donner des signes que l'hiver reviendra cet hiver, il devenait de plus en plus pressant d'y voir.

Je me suis donc résigner à faire le travail. Après avoir été chercher les échelles chez l'ami Omer, je suis monté installer celle qui reste sur le toit (vous savez, le genre qui s'accroche sur le pignon et descend presque jusqu'en bas?). Ensuite, il me fallait monter là-haut. Je trouvais mon autre échelle un peu juste, alors, merci môman pour le vertige génétique (!?!), je voulais à priori trouver une autre façon d'arriver là-haut. J'ai bien réussi à monter sur la véranda, qui fait le côté entrée et le devant de la maison, mais de là, impossible de monter sur le "vrai" toit, celui-ci étant beaucoup trop incliné pour que j'y tienne tout seul.

Retour en bas; retour au point de départ. L'échelle est toujours un peu juste mais, en montant, ça devrait aller. J'aurais peut-être dû attendre Caro, c'eut été plus sécuritaire. Mais comme je suis un maudit gars...

Me voici rendu en haut, tout en haut, assis à califourchon sur la coiffe de ma maison. En plus, je ne suis pas au plus haut point, la section avant étant encore plus haute que la section arrière! Je positionne mon échelle du mieux que je peux. Cinq mètres plus bas, déplacer le bout est assez lourd. J'y arrive malgré le travail requis. Ç'aurait vraiment été mieux à deux, mais il faut ce qu'il faut. Caro a encore plus le vertige que moi, et mon frère ne peut évidemment, comme quelqu'un qui a un travail normal, que les samedis et les dimanches. Et c'est temps-ci, je suis en congé les lundis et mardis...

Bon, tout ça pour dire que mon travail consiste à descendre lentement dans l'échelle, assis une fesse sur un barreau et l'autre en l'air, avec une patte sur un barreau plus bas et l'autre "là ou je peux" sur le toit ou sur l'échelle, dépendemment de la position requise. Bref, Guy Laliberté, je suis presque prêt pour une audition! Et le tout en observant les vis et les clous (car après une centaines d'année (pour la maison), la toiture a été rénové plusieurs fois, de plusieurs façons) tapant ici sur un clou, resserant une vis au passage, et en enlevant, vis comme clous, lorsque requis pour les remplacer par une vis plus longue et plus grosse, et bien badigeonnée de goudron (du pitch en québécois).

Évidemment, qui dit "tube de pitch" dit aussi "assurance de se beurrer ben comme il faut"! Il faut dire que le machin qui fait sortir le pitch du tube avait bien de l'énergie: une seule pousse et ça coulait pendant quelques minutes. J'en ai ramassé autant sur le toit qu'au bout du tube. Pour les non-constructeurs de toitures, imaginez-vous marcher sur le tube de pâte à dent afin d'en mettre juste un peu sur votre brosse à dent. J'exagère à peine.

Une fois rendu en bas de l'échelle, je remontais jusqu'en haut, pour me rassoir sur la coiffe, afin de redéplacer l'échelle un peu plus loin, et recommencer tout juste à côté. Et rebelotte...

Ça m'a pris tout l'après-midi! Après, j'étais très fier de moi. Une belle fierté de propriétaire qui a réussit quelque chose! Avec des outils et des vêtements tous barbouillés en prime!

Mais dès le jour même, et encore plus le lendemain, nous avons eu de la pluie. Certes faibles, mais quand même, ça n'a pas recoulé depuis!

*****

Ceci fait, j'étais maintenant brûlé net. Je me devais donc de retourner au travail afin de me reposer un peu. Ben non, je ne travaille ni au Price, ni au gouvernement (blague familiale!)... C'est seulement que le rythme de mon travail, et les lois qui nous gouvernent, permettent, je devrais dire oblige, à s'arrêter à un certain rythme. Qui moi me convient parfaitement... n'ayant pas pour objectif de vie de crosser l'système le plus possible!

Mon répartiteur, Jean-Pierre me demanda d'arriver au garage pour la fin de l'après-midi, vers 16 heures. Selon les pronostics, mon camion serait alors prêt. Afin de m'aider dans ma quête (j'irais à Lebanon, TN, un voyage pour lequel je serais parti en fin d'avant-midi!), Jean-Pierre m'avisa qu'il ferait ramener ma remorque au garage elle aussi, m'évitant ainsi de retourner dans la ville de Montréal (environ deux heures de plus, sans compter les bouchons inévitables de circulation de fin de journées!). Je vous ai déjà dit que je suis gâté???

Après avoir placoter avec tout le bureau, j'ai mentionné au grand patron, Jocelyn lui-même, que mon siège commence à s'égrèner! Il a confirmé mes dires, à l'effet que ce siège n'était pas d'origine dans mon camion, alors il devait déjà être vieux au départ. Nous sommes donc allé visité la grotte aux pièces. Wow, une section du garage dont je n'avais pas idée de l'existence! Décidément, TJB a beau grossir, l'espace-bureau supplémentaire est déjà là. Il m'a aussi dit que les camions, pour un temps, seront conservés plus longtemps par la compagnie. Je peux donc dormir dans mon vieux Wes' sur mes deux oreilles pour encore un bon bout. Je peux compter en année, même, m'a t'il dit! Avec les temps que l'on vit dans le monde du transport, et le prix des camions qui augmentent passablement cette année (à cause du taux de change et des nouveaux moteurs moins polluants), c'est une chose somme toute bien normale. Déjà que je ne suis pas un adepte du "camion neuf à tous prix le plus souvent possible"...

Bonne discussion, trop courte. J'ai pu ensuite donner en personne ma confirmation de présence au super méga party de noel de la compagnie à la belle Josée. Ben oui, on est déjà rendu là! Action de grâce au Québec, halloween, action de grâce aux États-Unis donc, party de noel dans plusieurs compagnie de transport, dont la mienne. Bientôt, on chantera C't'aujourd'hui... le jour de l'an (de Paul Piché) et, à mon réveil quelques jours plus tard, j'aurai accompli huit ans chez TJB! Ouf... que de chemin parcouru depuis, au sens propre et au sens figuré. Juste pour donner une idée, le bureau a changé de place, et de grosseur, quatre fois depuis mon arrivée!

J'en ai profité pour m'entendre avec Lori, la répartitrice des retours, sur l'heure de mon arrivée chez le client, afin qu'elle sache à quoi s'en tenir pour mon chargement de retour. Cette femme est exceptionnelle, très compétente et surtout, très à sa place. Profitez-en, c'est la saison des compliments!

J'ai fini par avoir le OK de Martin pour mon camion à dix-sept heures trente. Les plus persévérants du bureau ont fini par quitter eux aussi. Ne me restait donc qu'à attendre l'autre Martin, qui allait revenir avec ma remorque. Après un temps, je me suis dit que je pourrais en profiter pour passer la balayeuse dans mon camion. Mon meilleur patron a un peu relâché ses exigences au niveau de la méga-propreté des camions, mais après avoir vu mon intérieur, il m'a suggéré de passer un bon coup de pelle sur le plancher (notez que ce sont mes mots, Jocelyn étant beaucoup trop diplomate pour le dire de cette façon!). Je ne fais qu'illustrer l'état plutôt négligé du ménage de l'intérieur de mon camion! Y'était grand temps!

Ma remorque est arrivé, avec Martin, vers dix-neuf heures trente! Je sors du garage en trombe, ayant plutôt hâte d'être enfin sur le route. Je démarre mon camion, roule vers le fond de la cour, là ou sont stationnés les remorques en attente d'un camion, d'un départ. À première vue, il n'y a que les mêmes remorques que lorsque je suis arrivé, quelques heures plus tôt. La lecture des numéros d'unités me le confirme! Je réfléchis (ouf!). Ma remorque ne peut être que dans le lave-camion. Je m'en approche... effectivement! Je fais le tour du garage afin d'aller me l'accrocher. En passant la porte, j'y croise Martin (celui qui vient de me l'amener). Il me demande si je cherche tel numéro de remorque. Oui oui, celle-là même. Il me dit que c'est la consigne pour certaines remorques de les laisser dans le lave-camion, avec une barrure de sécurité. Hmmm, une chance que je l'ai croisé. Il doit me donner la clef de la barure qu'il a utilisé...

J'ai donc fini par accrocher ma remorque, et partir aux environs de vingt heures! Ouf. Pour une voyage qui aurait dû partir en avant-midi, j'étais comme qui dirait "dans l'jus"! Par chance que je savais déjà que je pouvais me permettre de livrer à midi... Alors "go go go"!

Le voyage se déroula assez rondement, avec des arrêts et des nuits très courts. Go go go... Jusqu'à mon arrivée chez mon client, dans le Tennessee, finalement un peu après midi.

Mais... parce que lorsque ça presse, c'est là que ça se gâte... après avoir fait le tour de la cour à la recherche d'une remorque vide, je fus bien obligé de constater qu'il n'y en avait pas! Note: chez ce client, nous amenons trois remorques par jour, que nous échangeons avec des vides pour repartir aussitôt. Les remorques sont déchargées le soir. J'étais donc en compagnie de quatre remorques pleines et aucune vide. Au lieu de trois pleines et une vide, parce que j'étais le dernier de la journée à arriver!

L'une des remorques était encore à quai. Avec le formulaire d'état de la remorque, j'ai pu voir le nom du chauffeur qui l'a amené la veille. Comme je savais le nom des deux autres chauffeurs qui arrivaient la même journée que moi, j'avais donc la remorque qui aurait dû être vide pour moi.

Après un appel à Lori, ma répartitrice, je me suis rendu voir le responsable afin de me faire décharger ma remorque. Au moins, le client est compréhensif: après tout, c'est leur erreur! Et comme c'est le même client au Québec, au Tennessee et même pour le retour très souvent, ils ont avantage à aboutir. Tel que promis, deux heures plus tard, je pouvais partir vers l'ouest afin de recharger ma remorque. L'employé de l'expédition m'a attendu jusqu'à dix-sept heures. Malheureusement pour moi, ce n'était pas la belle Charlene!

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Je fus chargé assez rapidement, puis de retour sur la route. Le retour, beaucoup moins stressant, s'est déroulé sans anicroche aucune et, surtout, sans pression! Bien tranquillement.

P.S.: le pire, c'est que deux semaines plus tard, la même chose m'arrivait. Une fois sur place, je constatait que ma remorque vide n'était pas prête!