19 juin 2011

Des fois, dans la vie, il faut s'assumer!

Après avoir passé une belle journée chez Véro, et son bébé tout neuf de deux semaines, avec toute la belle-famille (et même des amis), pour un diner de la Fête des Pères, en revenant, il fallait bien souper. En fait, avec tout ce que nous avons mangé et avec l'heure à laquelle le diner c'est terminé, je me demande bien si il fallait VRAIMENT souper. Mais bon, on n'engraisse pas les cochons à l'eau claire...

Caro, celle qui en fait avait faim (et c'est aussi un peu à cause du diabète) a choisi le met, puis le restaurant... et la destination. Nous nous sommes donc attablés chez Benny & Co. à Joliette, pour du si bon poulet. Bon, de mon côté, je me serais bien rendu à la maison (une vingtaine de minutes plus loin) avant de manger. J'étais loin d'avoir faim à ce moment!

Ne sachant pas trop quoi commander, Caro, qui avait choisi je-ne-sais-plus-quoi, me suggère de plutôt partager un Club-à-deux*. Comme je n'avais pas trop faim, alors j'acquisce.

Puis, mon cerveau se mettant à fonctionner (ça lui arrive, des fois...), je me suis dit que ça faisait un peu "assisté social" de se partager un simple sandwich (fut-il trois étages!) pour le souper de la Fête des Pères! Le restaurant était rempli... D'ailleurs en arrivant, une gang de zouf ressortait en bougonnant, parce qu'il se sont fait dire qu'il y avait une grosse heure d'attente... Le hic, c'est qu'ils étaient une bonne vingtaine! Z'avait qu'à réserver, tsé...

Mais revenons à nos moutons. Alors que je réfléchissais à tout ça, j'avais de plus en plus l'impression que la serveuse avait baissé la qualité de son service, sachant qu'avec une si mince facture, elle ne ferait certainement pas sa soirée avec nous. Attention: après coup, je sais que ce n'était qu'une impression; le service fut impeccable, comme toujours!

Puis après avoir terminé son repas, Caro, accroc des gratteux**, en sort un et se met à gratter. Après avoir fini, elle en sort quelques uns et me dit: tiens, comme c'est la Fête des Pères, choisis en un pour toi! Alors à la visite suivante de la serveuse, il y avait Caro et moi qui grattait, et Sarah qui contre-vérifiait un billet déjà gratté... Là je me suis dit: on fait vraiment assistés-sociaux là...

En plus, pour combler la pauvreté, Sarah découvre sur son menu que le dimanche soir, c'est gratuit pour les enfants!!! Ah ben, en plus, on ne paye pas pour Sarah!!!

Mais bon, l'important, c'est de s'assumer...

* Pour les ami-e-s français, un Club Sandwich est un sandwich à trois étages dans lequel on met du poulet, du bacon, de la laitue, des tomates et de la mayonnaise dans la version officielle. À la maison, on peut y mettre diverses autres viandes froides. Un Club-à-deux, c'est qu'on le sert pour deux personnes dans des assiettes séparées, chacune avec sa portion de frites...
** Un gratteux, c'est un billet de loterie recouvert d'une couche de quelque chose que l'on gratte (d'où le nom) afin de voir si on a des symboles identiques et donc que nous gagnons un montant d'argent.

6 juin 2011

Rencontre de chauffeurs chez TJB

La semaine dernière, j'ai eu l'occasion d'avoir une rencontre avec Mathiew, notre responsable des ressources humaines. Il a décidé de faire des rencontres de groupe avec tous les chauffeurs, une dizaine à la fois. De mon côté, habitant loin du bureau, je ne pouvais pas vraiment me rendre à l'une des rencontres sans causer du kilométrage supplémentaire au camion ou sans arriver trop tard, les rencontres étant à 9:00 et moi ayant de la difficulté à me présenter la binette au bureau avant 11:00 (y'a un bout à se lever tôt). Vivre aux Iles Mouk Mouk a ses avantages, mais aussi quelques inconvénients...

J'étais plutôt content d'être seul avec Mathiew, étant de nature plutôt gêné. En groupe, j'aurais probablement pris mon trou, étant conscient d'être un peu un extra-terrestre dans le merveilleux monde du camionnage. La rumeur veut que des chauffeurs ont dit qu'ils n'étaient pas des secrétaires, qu'ils n'étaient pas des mécaniciens, ou quoi encore? Un autre m'avait dit qu'aucune mention "salariale" (à prendre au sens très large) n'avait été fait. On m'avait aussi dit que je verrais "l'avenir de la compagnie" défiler sous mes yeux...

Bon, on se calme un peu le pompon, s'il vous plait! En fait, la rencontre est celle qu'on aurait dû avoir lors de notre embauche... mais bon, ce n'était pas inventé dans ce temps-là (moi étant un vénérable meuble de la compagnie). D'ailleurs, dans la plupart des cas, les compagnies de transport limitent l'entrainement, ou l'intégration en fait, à la remise des clefs du camion. Dans les deux cas, c'est ce que j'ai eu...

J'ai donc pu savoir que le système informatique est en reconstruction. Celui que nous avions est désuet... dépassé par les événements. Il faut dire que TJB est maintenant rendu à 55 camions! Et 120 remorques, selons l'offre d'emploi du Journal de Montréal de samedi (on recherche un répartiteur et un aide-répartiteur). Lorsque le système informatique, digne d'un boulier chinois, a été installé, il n'y avait que quelques camions. C'était même avant que j'arrive. On dit même qu'il fonctionne à vapeur...

Éventuellement, nous pourrons faire presque tous nos rapports directement via téléphone intelligent. Vérification CTPAT? Clic... Changement d'état? Clic... On fait le plein? Clic... Arrivé chez le client? Clic... Après une heure chez le client, le répartiteur aura un signal afin de vérifier si "rien n'a encore bougé". Si c'est le cas, le téléphone se fera aller aussitôt! Dès le retour du chauffeur, les rapports se produiront directement au bureau. Bref, si on ajoute la possibilité d'auto-faxer les papiers pour la douane (même Apple et son iPhone ont une application pour ça!), il ne nous restera plus que le registre des heures à remplir... en attendant que ce soit électronique ça aussi. En passant, si vous avez un GPS dans votre camion, sachez que l'Ontario a passé une loi à l'effet que leurs "bonhommes verts" peuvent vous le requisitionner afin de corroborer votre registre "à la mitaine". Je vous dit ça d'même...

Ensuite, un peu de déblatération sur l'importance de faire notre travail comme... comme... en fait, juste normalement! C'est pas drôle de voir que certains ont besoin de se faire rappeler des petites choses normales de la vie du camionneur. Comme de balayer sa remorque vide, de bien remplir tous ses rapports, mécanique ou de gestion, etc. Oui, ça en fait des papiers et du temps, mais bon, le camionnage fonctionne comme ça... Il y a eu de l'abus par le passé, alors maintenant il y a une tonne de paperasse à remplir. Et c'est partout comme ça... Nous sommes souvent au minimum du personnels ou des rapports, alors il ne faut pas se formaliser des quelques feuilles à remplir. Dans ma première compagnie, il y a quinze ans, on n'avait presque rien à remplir, mais on sait comment ils fonctionnaient aussi... Bric à brac est un mot trop ordonné pour qualifier ça!

Puis quelques mots sur la vérification mécanique des remorques. Tant que nous avions nos remorques en main propre en tout temps, ça allait plutôt bien... Maintenant, nous en laissons chez différents clients, et même des transporteurs amis nous en échangent à court terme régulièrement. Dans les deux cas, tout peut arriver dans le délais ou la remorque n'est pas entre nos mains. Différentes photographies illustrants quelques "cas vécus" ont été présenté... Devant l'évidence, j'ai trouvé les bobos. Dans un des cas, le chauffeur a quitté la cour du client. Il a donc dû retourner sur place, et là ce fut la discussion à savoir que c'était bien de la faute du client si la remorque avait été brisé. C'eut été évité si le client, et notre compagnie, avait été avisé dès la découverte du bris.


Un autre bel exemple a démontré que le chauffeur est toujours l'ambassadeur de la compagnie. Et que chez nous comme ailleurs, il y a des chauffeurs qui font durs en mausus! Dans mon ancienne compagnie, on disait qu'un des patrons devaient descendre chez un gros client presqu'à chaque semaine afin de réparer les gaffes des chauffeurs. Retard, bris, engeulade, etc... Il ne faut pas oublier qu'on se présente avec un camion, une remorque, et même souvent des vêtements, avec le nom de la compagnie écrit "gros comme ça". Comme si le client n'allait pas nous retrouver si on lui chante des bêtises! Où si on agit en "mal élevé pas d'adon"!

J'ai toujours cru que ce n'est pas de mon ressort de "donner d'l'marde" à un client, aussi mérité soit-elle. Et nos répartiteurs sont assez bien équipé lorsqu'il est temps de se faire respecter. Je leur passe la "puck" au besoin... et c'est très rare que ça arrive de toute façon. Les clients à problème, nous ne les gardons pas longtemps. Pour le reste, ce sont des choses qui arrivent!

Et le problème est souvent qu'un chauffeur se fait des plans avant le temps. J'ai vite compris qu'on n'était certains d'être arrivé que lorsqu'on était assis sur notre divan. Ou qu'il suffit de se faire un plan de retour pour se le faire débâtir par les dieux de la route.

Bref, rencontre sympathique. On m'a dit que j'étais un bon ambassadeur de la compagnie, que je comprenais bien la dynamique du transport et de la compagnie (pas juste ma petite personne), et en plus, que j'étais vraiment le champion de l'économie du carburant sur toute une année! Wow, celle-là, elle m'a fait plaisir!

Encore des fleurs.

Un extra-terrestre, je vous dit...