29 septembre 2007

Les oreilles de Sarah.

Sarah voulait des boucles d'oreilles. Sarah avait déjà eu des boucles d'oreilles, étant un beau bébé tout neuf... et j'ajouterais: si tranquille! Mais nous avions dû les lui retirer lors de son opération. Et de fil en aiguille, nous ne les avons pas remises en place suffisamment rapidement, alors les trous se sont refermés. Tout comme sa maman qui n'a qu'a enlever les siennes quelques heures afin que les trous ne se referment.

Plus tard, nous nous disions, moi et Caro, qu'ils seraient bien temps de lui faire repercer les oreilles. Sarah aussi en avait manifester le désir. Le problème était plutôt que maman et papa avaient trop la chienne pour y aller eux-même! Un étrange sentiment s'était emparé de nous deux, soient un genre d'incapacité à envoyer notre enfant, notre bébé, notre chaire se faire charcuter! Bon, il est bien évident que, d'une certaine façon "Y'a rien là", mais on dirait que la réaction que je m'attendais d'avoir était un peu la même qui si je voyait quelqu'un la frapper, la blesser.

Après en avoir parler autour de nous, Parrain Cochon* s'est avancé pour lui offrir comme cadeau d'anniversaire (de l'an dernier) les boucles-d'oreilles ainsi que le perçage bien entendu. L'hiver passa, puis le printemps, et même une partie de l'été. Tante Coco, qui veille à ce que Sarah demeure très féminine nous dit alors qu'elle irait, elle, si Parrain Cochon* n'aboutissait pas.

C'est alors que Caro me rapella que les boucles-d'oreilles étaient en fait le cadeau d'anniversaire dudit Parrain Cochon*. Et comme il est lui aussi camionneur, il est difficile de prévoir une rencontre. Lorsque la rencontre fut annoncé, Caro lui demanda si il avait pris des informations à "la bijouterie au coin de la rue" parce que ce n'est plus tout le monde qui perce les oreilles. Il ne l'avait pas fait.

Caro, Sarah et Parrain Cochon* s'amenère donc sur place et, alors que la dame avait Sarah par la main pour l'emmener en arrière pour faire boucherie, l'homme demanda:
- Elle a quel âge?
- Quatre ans, répondit Sarah.
- On ne fait pas ça en bas de sept ans, renchérit l'homme, à la surprise de tous, y compris l'employée!
Lorsque Caro me téléphona pour me donner les nouvelles, elle me raconta que les oreilles n'avaient toujours pas été percées!

Il fallait donc trouver un plan B. Je me suis finalement dit qu'il était de notre devoir de parent de "s'occuper" de notre fille. Caro téléphona à notre bijouterie préférée, située dans les Galeries Joliette. La même qui a réparé son bracelet Medic-Alert. La relation avec un bijoutier étant basée sur la confiance, on ne changerait pas une formule gagnante.

Sauf qu'eux même ne perçaient plus les oreilles. Ils nous référèrent à la Parfumerie Jocelyne, elle aussi dans le même centre commercial. En allant magasiner, nous avions préparé Sarah psychologiquement aux atroces douleurs qui l'attendait (ben, pas trop atroces quand même!) afin que sur le fait, elle ne trouve pas ça si pire. En montant le Centre d'achat, nous avons tous remarqué où était situé ladite parfumerie. Nous avons fait tous nos arrêts, pour finir par les boucles-d'oreilles.

Plus nous nous approchions, plus Sarah marchait en avant de nous, d'un pas décidé, assuré. Elle entra donc la première dans la boutique. La dame lui demande:
- Est-ce que tu viens te faire percer les oreilles, toi?
- Ben oui, dit Sarah toute sure d'elle.
La dame sort donc un tableau dans lequel sont présentées toutes les boucles disponibles. Elle nous demande, sachant bien qu'on a un genre de mot à dire, si on les veux en vrai or ou en plaqué. Comme Caro a un peu de misère avec certains métaux, nous choisissons le vrai or. Elle invite donc Sarah a choisir parmi celles en or. Elle choisit celle en forme de fleur. Une pierre fait le bouton et les pétales sont en or. Caro est bien contente, car c'était son choix aussi. Sarah choisit ensuite une couleur pour la pierre.

Vient donc le moment tant redouté... par les parents! On sort le banc de bar, papa assoit Sarah dessus.
- Fais attention, c'est branlant et pas mal haut, il ne faut pas bouger.
- OK.
La dame donne un petit toutou à Sarah et lui dit de le tenir bien fort. Elle en donne un gros pour le papa en lui disant de se placer juste en avant de sa fille pour qu'elle le regarde. En même temps, elle montre a Sarah le petit machin qui va faire le travail. Une autre dame vient pour aider afin que les deux côtés soient fait en même temps, comme ça ça pince une seule fois. Les deux dames s'installent, se positionnent parfaitement, et... 1, maman préfére tourner le dos, 2, 3, Go! Clic, les yeux de Sarah viennent un peu "tout croche", à ça de verser une larme... et papa serre très fort son toutou! La dame parle à Sarah de n'importe quoi, ce qui lui change les idées instantanément. Pas un son, pas une larme. Wow, bravo ma belle Sarah, tu es vraiment une championne! Papa par contre... Qu'est-ce qu'on peut être moumounne parfois!

Il est vrai que ce n'était pas la première fois qu'elles perçaient des oreilles, ces charmantes dames. Le plus drôle, c'est lorsque la dame a demandé à Sarah:
- Est-ce que tu vas aller à la Passe-Partout?
- Oui.
- À Saint-Jean-de-Matha?
- Ben oui!
Et Caro qui me regarde en voulant dire: est-ce qu'on a dit qu'on habitait là? Non... la dame a dit ça comme ça, en étant sur qu'elle dirait non. C'est qu'elle habite elle-aussi à Matha et elle est parent-bénévole pour les activités de l'école! C'est ben pour dire...

* On appelle Parrain Cochon le conjoint de la marraine qui n'est pas le parrain. On appellera ainsi Marraine Cochonne la conjointe du parrain. Ceci bien sur lorsque le parrain et la marraine ne forme pas un couple.

Ma première image!

En fouillant sur la toile, je suis tombé sur cette image de deux camions de ma compagnie. Deux de mes confrères sont en effet allé parader dans Le plus long convoie de camion du monde!

Chez TJB, on est rendu BIG!

P.S.: c'est moche, il y a un petit bogue de format...
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27 septembre 2007

Quelle semaine!

J'étais parti avec un autre camion cette semaine, le 863. Je l'aurai encore pour la semaine qui s'en vient. En effet, mon habituel 892 passera une partie de la semaine en "mille morceaux". Ce n'est jamais évident de changer de camion pour un voyage, mais c'est encore mieux que de rester sur le carreau en attendant! Le garage attend un bout de tuyau particulier (la joie d'un moteur Mercedes!) tellement peu en demande que la compagnie n'en a même pas en inventaire! Alors nous attendons que le fournisseur en déniche un et l'envoie à Montréal. Autant dire qu'on en fabriquera un spécialement pour mon camion.

*****

C'est pour ça que mes visites se sont fait plus rares. Le vieux camion n'ayant pas l'électricité, je n'ai pas pris la peine d'amener mon ordinateur.

20 septembre 2007

Mon vieux Wess est à 'pitale!

Hier soir tard, j'ai fini par entrer au bureau. J'ai commencé par aller livrer mon propre voyage à Saint-Hyacinthe...

Petite parenthèse: je le savais pourtant, mais au moment de chercher Saint-Hyacinthe dans mon ordinateur (pour la rue bien sur, je savais quand même où se situe la ville!), j'ai indiqué Ste-Hyacinthe, persuadé que Hyacinthe était une fille. Bon, ça fait une couple d'année que je n'ai pas croisé quelqu'un nommé Hyacinthe, alors je ne savais plus... Ensuite, j'essaie avec Sainte écrit tout au long, parce que comme dirait Sylvie Fréchette: un ordinateur, ça s'trompe pas! Je me suis en effet rendu compte récemment que certains villages étaient indiqués par St ou Ste, tandis que d'autres le sont par Saint ou Sainte. Pire encore, j'ai trouvé Saint-Hyacinthe, mais St-Hyacinthe Airport?!? Les deux façons!

J'arrive donc chez mon client, une entreprise de céréales et farines au sens large des termes. Je me stationne au milieu de la cours, si restreinte. Je vais pour voir quelqu'un à la réception. L'un des employés affairés au chargement de leur camion de livraison vient me voir. Lorsqu'il voit que j'ai un plein camion pour lui, il m'envoie plutôt dans un entrepôt un peu plus loin sur la même rue. J'y étais déjà allé pour un autre client.

En arrivant, je vais voir, encore là, quelqu'un de la réception. L'homme cherche son adresse sur la facture. Ce n'était pas trop évident. Je lui montre en disant: c'est pour eux autres, mais ils m'ont dit que "pour un voyage plein, t'amène ça là-bas"... fa que me v'là! Il me regarde en souriant: "Eux autres, ils ne veulent pas TROP travailler..." puis me désignent une porte. Il ajoute: "Présentement, on est dans l'jus, ça va être un peu long... environ 45 minutes!" Hmmm, en dessous d'une heure pour une livraison, c'est assez exceptionnel! Je ne lui ai pas dit, tout d'un coup que ça lui aurait tenté de prendre son temps. La "norme de l'industrie" pour le délais de livraison est de deux heures; bien souvent, ce n'est qu'après ce temps que le temps d'attente est payé.

Une fois vide, je suis dirigé vers la compagnie qui va chercher nos voyages au Lac Saint-Jean pour y laisser ma remorque vide, aux limites d'Anjou. Ensuite, puisque je suis là, on me donne la mission de ramener la remorque d'un client sur le boulevard du Tricentenaire de Montréal (à l'extrême est de l'Ile) vers notre cours de Lachine. Ouf! Il est peu avant 17 heures avant mon arrivée chez le client, alors pour moi ça signifie Bonjour le bouchon...

Et effectivement, le boulevard Métropolitain est bloqué (en permanence!) entre les deux 15! J'en profite pour utiliser la pseudo-voie de service afin de gagner du temps. Avec toutes les lumières que j'ai fait, je me demande si j'ai vraiment avancé plus rapidement, mais il y a toujours au moins l'effet psychologique qui me fait une petite joie.

Dans notre cours de Lachine, j'y dépose la remorque chargée, j'y constate qu'on a ENCORE une nouvelle remorque (toute blanche sans le lettrage de la compagnie) et j'accroche la remorque qu'on m'a attribué pour finalement aller chercher un dernier chargement à Laval.

Une fois sur place, je constate que l'endroit est très exigue. J'ai de la misère à enfiler dans le chemin qui mène à l'arrière de la bâtisse, j'ai peine à tourner au coin arrière pour poursuivre mon chemin (c'était vraiment limite, ne manquait plus que j'ai besoin d'avancer mes essieux de remorque au maximum!) et pour finir, c'est assez serré pour reculer au quai de chargement pour cause de palettes en quantité industriel déposée jusqu'à l'extrême limite possible en avant des quais! Quand on dit: fucker le chien, c'est mon tour cette fois-là!

Arriver à l'intérieur, je dis à l'employé que j'espère qu'il sait plus que moi ce que je viens chercher (ça c'est quelque chose de pas trop professionnel, mais quand le bureau est fermé, on fait ce qu'on peut!). Je lui précise qu'il serait bien surprenant que ça ne soit pas destiné aux États-Unis. Ça tombe bien, il a un voyage pour Trans-West destiné en Ontario (surprenant mais bon, je ne connais pas vraiment leur vie!) et un pour le Texas avec un fournisseur dont on tire une certaine portion de nos voyages. Je me dis qu'un jour, peut-être que Sophie sera la chanceuse qui viendra chercher ce chargement ;) et je prends l'autre. C'est en fait un demi-chargement. Une fois arrivé à l'étape de l'impression des papiers, c'est moi le chanceux qui est là lorsque l'imprimante décide de bouffer une feuille! Le gars fait bien ce qu'il peut, mais je crois que l'informatique n'est pas sa branche forte. Finalement, après une éternité qui en fait a du n'être que quelques minutes, il effectue une réimpression et, signe ici, pèse fort, etc, et me voilà parti!

Je me rends au "méga" Ultramar sur le boulevard Dagenais pour y trouver un souper et relaxer un peu. Je finis par rentrer au bureau vers 22h30, bien content que c'est journée soit terminé.

Le lendemain, à mon réveil, j'allume mon téléphone et un message texte entre presqu'aussitôt: mes amours sont presque arrivé! Déjà! Ça ne devait pas leur tenter de dormir! En fait, ça leur tentait de me faire un plaisir et de mettre de la joie dans mon coeur. Réussi!

Ah, et pourquoi ce titre? Hihi, moi pis ma grand yeule hein???

Après un bon déjeuner chez Francine (nom officiel: Restaurant F. Bourdeau) où tous les employés sont toujours bien contents de nous revoir, me voici de retour au garage. J'amène Jean-Pierre voir la fuite d'antigel. Elle coule vraiment, tous les environs de la fuite sont jaune! Peu après, Jocelyn arrive et constate. Un appel confirme que la réparation, sous garantie (on est chanceux, ça achève!), sera effectué directement chez Détroit Diesel à Lachine (Mercedes pour camion, ça leur appartient). Ça semble bien n'être que le joint d'étanchéité, mais comme m'a dit René, l'aviseur que j'ai rencontré chez DD, c'est sur qu'une fois les mains dedans, on voit plus ce qui en est.

C'est un travail qui, au mieux, devrait prendre un peu plus d'une journée. Il y a donc une mince chance que je reparte avec mon propre camion dès samedi. En vérité, je préfèrerais ça ainsi. Par contre, j'ai paré à l'évantualité où j'aurais à prendre le camion bouche-trou pour une semaine. Chanceux, c'est aussi un Western Star! Par contre, dépendamment des surprises possibles, ça pourrait être plus long.

Et cette semaine, je dois partir tôt car nous avons une méga-fête samedi pour la jolie Lorena, ma nièce qui aura quinze ans. Sinon, je préférerais attendre mon camion... ça ne ferait qu'on long congé!

18 septembre 2007

Résultats d'élections

Quand j'étais jeune, j'écoutais l'album (sur cassette huit pistes, ce qui ne me rajeunit pas!) Exit, des Cyniques, grâce à mon oncle Marc "Yé bon mononcle"... Pour les jeunes, les Cyniques sont aux années fin '60, début '70 ce que RBO est aux années '90 (cou donc, c'est ben vieux RBO???). Et Exit, les perspicaces l'auront compris, étaient le spectacle d'adieu du groupe. Vraiment drôle! Entre autre dans le groupe, Marc Laurendeau, maintenant "lecteur des journaux" à C'est bien meilleur le matin, à la radio de Montréal de la Première Chaine de Radio-Canada.

Toujours est-il qu'ils y disaient: "Libéral d'Outremont... les libéraux présenteraient un cochon à Outremont pis y serait élu!".

*****

Pas cette fois! Thomas Mulcair, probablement le meilleur ministre de l'environnement que nous ayons eu au Québec depuis un bon bout de temps, ce qui causa sa perte d'ailleurs, a été élu pour le Nouveau Parti Démocratique. C'est Stéphane Dion qui doit manger ses bas!

Dans Roberval-Lac-St-Jean, le maire de Roberval est maintenant devenu le député pour le Parti Conservateur. Denis Lebel a été élu par une écrasante majorité. Je ne peux pas croire que quelqu'un se trouve des affinités avec ce parti... surtout au Lac! Déception.

Et dans Saint-Hyacinthe-Bagot, Ève-Mary Thaï Thi Lac a été élue pour le Bloc Québécois par la peau des fesses suite à la montée du candidat conservateur. Là encore... voir le commentaire au paragraphe précédent.

*****

Ce que tout ça veut dire? Dans une élection partielle, le vote est souvent protestataire, souvent une approbation ou une réprobation du gouvernement. Il est donc fortement (dans Roberval) et passablement (dans Saint-Hyacinthe) approuvé! :( Quelqu'un pourra-t'il m'expliquer ce qu'ils ont fait concrètement pour nous?
- Ils ont reconnu la nation Québécoise.
- Ben, à peine de bout des lèvres et avec rien de concret au bout!
- Ils ont...
- Scrappé l'accord de Kyoto sur la même base que les Amaricains (heille, eux autres ils l'ont!)
- ...
- Et surtout ils s'entêtent à faire la guerre câlisse, la vrai guerre, pas La guerre des tuques!
- Heu...

Le pire, c'est que ces partielles annoncent un vent de gouvernement majoritaire pour la prochaine élection. Et à ce moment-là, peut-être que bien des gens comprendront pour qui ils ont voté.

C'est bien ça le problème!

16 septembre 2007

La soupe est chaude

Je suis en ce moment à Dexter, dans le Michigan. Depuis quelques semaines, mon valeureux Western Star à moteur Mercedes démontre des signes de vieillissement. Après l'histoire du turbo, voici que mon camion a soif. En effet, je dois vérifier et garder à l'oeil le niveau de liquide de refroidissement plus souvent qu'à la normale. Dis en mes mots: il pompe le Prestone à chau-iére!

Et ce matin, avec L'autre JF, un confrère avec qui j'ai roulé hier soir (et pour ne rien cacher nous avons dormi sur le même stationnement), nous avons découvert, enfin, où se situe la fuite. Parce que c'est bien beau de dire qu'il boit comme un ivrogne, mais si il ne fait pas pipi plus souvent, où va le liquide?

Il n'y avait jamais de tache au sol, le niveau d'huile n'augmente pas, rien de sale autour du moteur, de la pompe à eau, du réservoir d'expension, bref, "Y'a toutte c'qui faut pour marcher"!!! Mais à un gallon par semaine, c'était sur que quelque chose clochait.

Ce matin, donc, nous avons trouvé. Une légère coulisse, une sorte de suie blanche (du "Prestone" cuit ou séché) sur le coin du bloc moteur, juste en bas du joint d'étanchéité (de la tête ou du couvercle de valve, là, fouille-moi!). Il y avait aussi une toute petite tache au sol, qui semblerait avoir été causé par mon camion (parce que parfois il y en a tellement que c'est difficile de savoir à qui appartient la tache!). Le démarreur aussi, juste en dessous dans ce même coin, est maintenant passablement sale.

Je devrai donc annoncer la bonne nouvelle à mon bureau dès lundi. Ça sent les grosses dépenses! Heureusement, je crois bien que ça pourra être réparé sous garantie... mais il était temps que ça arrive, parce que j'approche du kilométrage maximum de ladite garantie...

J'espère juste que tout ça pourra être réparé dans un congé régulier (peut-être un peu plus long que d'habitude) car je n'ai pas vraiment envie de changer de camion pour une ou deux semaine. On verra...

14 septembre 2007

Je change de route...

Depuis un bout, j'ai l'impression d'être attitré à la Géorgie. C'est un peu un concours de circonstance qui vient avec l'endroit où je stationne mon camion, et le sous-traitant qui amène ces voyages tout juste à côté de mon camion. Ça adonne de même...

Tout ça pour dire que demain, je pars plutôt pour Kansas City! Wou hou, joie dans mon coeur!!!

*****

La semaine dernière, je suis allé à Mableton, en Géorgie justement. Pour la distance, ça donne un voyage correct, sans plus. Avec les récentes semaines, qui furent vraiment minimes, le bas de laine commençait à être vide. J'allais commencer à me plaindre afin de récolter un peu plus de travail (et, croyez-moi, ce n'est vraiment pas mon genre!).

Mais la loi de la moyenne a encore frappé! J'ai d'abord reçu un voyage de retour à cueillir à Birmingham, en Alabama. Déjà, ça allongeait mon "rond". Puis parfois, dépendemment du marché, il arrive que j'aie des lots brisés (en langage de camion, du LTL) à ramasser. Il faut tout d'abord qu'il reste de l'espace de plancher disponible, qu'il reste un peu d'"espace" en poids, et que je sois au bon endroit au bon moment...

Cette semaine, ce fut mon tour! J'ai tout d'abord été l'heureux élu pour ramasser la palette de DVD à Terre Haute, en Indiana. Toute une trotte, en partant de l'Alabama. En plus, sur une route où je ne passe jamais. Ça ajoute à mon plaisir de rouler une route hors des habitudes. À partir de ce moment, ma semaine commence à être plutôt consistante. Je suis content du retour à une certaine normalité.

Tout juste avant d'arriver à Terre Haute, j'apprends que j'aurai une autre palette à ramasser en Illinois! Comme je suis en Indiana, ça vient de rallonger mon voyage assez substanciellement. Me voici redevenu "tout heureux d'être content"! Je ramasse donc ma première palette (les DVD). Comme je suis le seul camion à mon arrivée, cela va très rondement. Signez ici, allez voir madame en arrière, elle amène la palette et la dépose dans ma remorque. Pour ressortir, le gardien me passe le détecteur (un peu comme pour monter à bord d'un avion...) pour voir si j'ai pris quelques DVD sans autorisations. Peut-être que j'ai l'air louche! ;)

Après avoir reçu les indications à l'ancienne mode, la messagerie du téléphone ne fonctionnant pas, et après avoir vérifié à l'aide de l'ordinateur où se situe mon client, me voici reparti. J'ai environ 140 kilomètres à rouler, ce qui, dans ce type de route, devrait me prendre environ 2 heures.

Tout juste avant d'arriver, Jean-Pierre me téléphone pour m'annoncer que je n'ai pas reçu la bonne palette à Terre Haute! Déjà que ce soit Jean-Pierre qui appelle est louche. Sa fonction consiste à veiller à la conformité, à la sécurité et à l'entretien des véhicules. Ces derniers temps, Jocelyn (le patron redevenu répartiteur) a beaucoup de chat à fouetter avec sa conjointe enceinte jusqu'aux oreilles et notre futur terminal dont la construction est débuté récemment. C'est donc Jean-Pierre qui prend la relève en cas de besoin... Je devrai donc retourner à Terre Haute. Décidément, ma semaine se rallonge... et s'embellit d'heure en heure!

À Urbana, en Illinois, je me rends à l'université, dans un laboratoire du département d'agriculture pour y cueillir une cheminée (?!?) qui leur a servi pour effectuer des tests. Un camion me suit et m'accoste alors que je me stationne devant la bonne bâtisse.
- Es-tu perdu? Avec un "53 pieds" par ici, je me suis dit que tu étais certainement perdu!
- Ben, je viens de trouver où je vais... c'est là, dis-je en pointant le bâtiment.
L'homme regarde mon papier (mes indications) et en voyant le nom de la compagnie, il me dit:
- En 25 ans ici, je n'ai jamais entendu parlé de cette compagnie!
Bon, ça part bien! Il compose le numéro de téléphone qu'on m'a donné pour se faire expliquer là où je devrais me présenter. On lui donne un autre numéro de téléphone. Cette fois, on lui répond que "c'est bien là" et qu'il arrivera dans quelques minutes. J'ouvre donc mes portes et, peu de temps après, j'entends arriver un chariot-élévateur avec un espèce de tube.

En quelques minutes, me voilà prêt à souper. Je communique avec Lori pour me faire confirmer que je dois retourner à Terre Haute. Elle doit contre-vérifier avec le client, afin de ne pas m'envoyer là-bas pour rien. Pendant ce temps, je vais vérifier les boîtes sur la palette en question à la recherche d'indice... Pas évident! C'est la même adresse de livraison, alors pour le reste, normalement on ne pose pas de question. Je compte le nombre de boîtes... 60 boîtes, alors que les papiers en dénombrent 49! Ha ha! Au même moment, Lori me dit qu'apparemment je dois y retourner. Je lui fait part de mes découvertes. Nous décidons donc qu'il y a erreur, et me voilà reparti.

De retout chez le client, j'explique le tout à la dame "de soir" qui n'est, évidemment, au courant de rien, tout ça s'étant découvert peu avant 16 heures. Comme c'est assez évident, elle comprend immédiatement et doit faire approuver l'échange de palette par sa supérieure. Nous nous rendons compte que la palette que j'ai reçu en est une que le client (Terre Haute) expédie, alors que celle dont j'ai besoin en est une que le client (Montréal) va chercher. C'est subtil, mais ça change tout! Et ça me donne quelques miles en plus (et par le fait même des dollars!).

Après un dodo à Daleville, Indiana, le reste du voyage s'est déroulé sans anicroches. Le total de kilomètres parcourus est très bon, ce qui regarnira un peu mon bas de laine, malmené par les dernières semaines...