30 septembre 2011

En route vers le Texas - Journée 2


J'avais réglé mon réveil afin que j'ai le temps de me préparer avant l'heure dite. Nous n'avons pas tous les mêmes habitudes de réveil, alors c'est pour ça que je donne toujours l'heure du départ. Moi, je sais que j'ai besoin de quarante-cinq minutes, et une heure si il y a présence d'Internet. Une drogue, je vous dit. D'autres auront besoin de plus de temps, d'autres moins. Si certains chauffeurs n'ont qu'à sauter dans leur pantalon, d'autres vont prendre leur douche dans le lavabo (encore chanceux que ce ne soit pas dans la cuvette, quoique, c'est la même eau...), se raser, faire un méga-déjeuner, et finir par partir à midi... Ça moi, pas capabe!

Donc, une fois habillé et purgé, je me suis rendu au comptoir de mononcle Tim afin de prendre un bon Bagel BELT. Désolé Fred, mais Tim Horton est à l'Ontario ce que McDo est aux États-Unis : y'en a plus que partout! Il faudra t'y faire un jour... Bagel en main, il me restait trente minutes. Juste assez pour prendre les potins du jour sur Internet... Mais toujours pas de nouvelles de Marteau! Bon, lui, il ne sort jamais de son camion, alors ça ne me surprend pas. Ce qui me surprend par contre, c'est « où est-ce qu'il met tout ça »! Mais c'est un autre département...

À l'heure dite, je suis dans mon camion. Comme plusieurs chauffeurs lève-tôt sont parti, je m'avance et passe devant le camion de mon Marteau. Le rideau est tiré, ça dort encore comme une bûche! Tant pis, moi, je suis prêt. De toute façon, il roule plus vite que moi, alors c'est certain qu'il me rattrapera plus loin.

Quinze minutes plus loin, le téléphone sonne. Marteau!!! Il me raconte qu'il s'est réveillé à six heures, mais qu'il s'est tourné d'bord pour quelques minutes... pour se rendormir jusqu'à maintenant! Hé ben... Nous convenons de nous rejoindre à la halte de Clarington, célèbre pour être la dernière avant d'arriver à Toronto. Et comme j'ai dit à Marteau, pas question d'entamer Toronto sans avoir visiter la toilette avant! Ça pis la nécessité de ravitailler le café... Pas le choix! Après ça, on se demandera pourquoi je dois courir les salles de bain, mais bon, ça me prenait bien un défaut...

La traverser se fait rondement, car nous sommes après l'heure de pointe matinale au moment de traverser la ville. Comme j'avais prépare mon diner, nous nous arrêtons à la halte d'Ingersoll. Il est embouffeter en peu de temps, et nous voici de retour sur la route. À la halte de West Lorne, nous voyons le derrière de la remorque d'un confrère inconnu. Mais elle est toute propre, ce qui est presque louche!

Marteau reçoit un appel. Le confrère en question, c'est Marc, le gars de Chambord. Un autre qui est heureux comme un pape chez TJB (tiens, avec moi est Jean-Marc, ça fait trois)! C'était donc lui la remorque propre, et il est quelques minutes derrière nous. On pourra donc tous se rencontrer à Comber, notre arrêt-faisons-le-plein-avant-de-traverser-aux-États.

Moins d'une heure plus tard, nous entrons donc, Marteau et moi, à Comber. Premier arrêt : la balance. Je me pèse, jase avec la tite-madame, puis vais me stationner. Marteau fait la même chose après moi. Je me rends par la suite au comptoir afin de recevoir le coupon de la pesée (et payer les frais, ben évidemment). Résultat, je suis beaucoup trop pesant sur les essieux moteurs, mais bien en dessous sur le poids total. Pour la petite histoire : nous devons respecter le poids total (tracteur, remorque plus chargement, chauffeur inclus), mais aussi le poids par essieu ou groupe d'essieux. Et en plus d'être trop pesant sur le devant de la remorque, j'ai les réservoir presque vide! Comptons donc presque cinq cents kilos pour le carburant. Bon, ce sera sûrement moins, mais gardons une marge de manœuvre. Pour la petite histoire, il arrive que nous soyons chargé si près de la limite que nous devons faire le plein au minimum, genre cinquante gallons à la fois (il en faut presque cent par jour), et vivre avec ça, sois faire le plein deux fois par jour. Heureusement, c'est une situation très exceptionnelle.

Comme j'ai mille-cinq-cents livres en trop, et qu'on ajoute une marge pour faire plein, j'en déduis que je dois avancer mes essieux de remorque d'une dizaine de trous. Mais en aurais-je dix à ma disposition? Normalement, on doit bouger de deux à quatre trous afin de fignoler la position, mais c'est rarement plus. Arrivé à l'arrière, je constate que je dispose de neuf trous. Il faudra bien que ça marche! Ça confirme donc en même temps que mes bobines sont chargées un peu trop en avant!

Pendant que je fais tout ça, Marc nous a rejoint. Marteau lui, de son côté, doit déplacer ses essieux de deux ou trois trous, puis sa sellette d'une coche (bon, ça, c'est qu'il est insécure... c'était ben en masse dans les tolérances).

Je retourne ensuite à la balance. Même procédure... jusqu'au stationnement. Retour au comptoir : cette fois, mon tandem du camion et celui de la remorque ont le même poids sur les épaules. En ajoutant le poids du carburant à venir, je serai tout à fait « légal ». Je retourne donc, cette fois-ci, à la pompe pour faire le plein. Six-cents-cinquante litres pour Comber-Saint-Jean-de-Matha-Lachine-Napierville-Comber. Me semble que ce n'est pas beaucoup... Ah oui, c'est moi le meilleur!!!:P

Au temps que ça a pris, nous pouvons donc repartir tous les trois en direction des douanes de Détroit, MI. Il y a quarante-huit kilomètres entre Comber et le pont Ambassador, qui nous permet de rejoindre le côté américain. Comme Marc s'en va à Chicago (il me racontait que Chicago est à lui ce que Lebanon est à moi), nos routes divergerons dès la sortie du péage (qui est tout juste en sortant de la guérite du douanier). Nous en profitons donc pour potiner et nous raconter des souvenirs de notre ancienne vie chez S.A.F., là où nous avons appris tout ce que nous pouvons faire avec un camion, mais surtout tout ce qu'il ne faut pas faire dans le merveilleux monde du transport! En fait, Marc est passé chez S.A.F un peu avant moi, selon toute vraisemblance, mais là-bas, nous ne nous étions jamais vu! Aussi, quelques mots pour la belle Annick, chez qui nous avons tous deux habité, à un moment différent. Faut croire qu'elle nous a marqué, la belle!

Arrivèrent les douanes. Nous avons pris, moi et Marteau, la voie Express. Et Marc la voie régulière. On ne sait pas vraiment, mais on s'en doute un peu, si on a le droit de prendre la voie Express... mais à Détroit, si tu as un ACE (système de transmission électronique des documents), un camion Express et un chauffeur avec sa carte Express, alors tu peux prendre la voie Express. La majorité du temps, malgré la file de camion qui va jusqu'au fond de la cour, le tout sera fait en quinze minutes. Il faut dire que LA voie Express donne sur cinq douaniers...

Nous traversons donc en peu de temps, Marc aussi (il n'y avait personne ou presque). Nous nous saluons en espérant déjà une prochaine fois. Nous convenons de nous rendre à Napoleon, OH pour le souper. En chemin, nous constatons l'avancement des travaux sur la route US-24. On y passe si peu souvent que le changement est évident d'une fois à l'autre! Le soleil sort au devant de nous. Nous croyons donc que la soirée sera agréable.

Nous sortons donc à Napoleon, boulevard Industriel, et nous nous dirigeons vers le Pétro. Nous avions justement fait état de la bonne pizza fait maison et du bon poulet Broaster (me semble) qu'on y trouve. Car il s'agit d'un Pétro 2 : il n'y a pas de vrai restaurant. Pour ça, il faut traverser du côté du TA qui, bien que rénové il y a peu de temps, fait encore un peu dur. Mais le menu est à volonté (si c'est encore en vigueur)... comme si les assiettes n'étaient suffisamment géantes au départ!

Contrairement à ce qu'on avait vu plus tôt, le temps s'est couvert, et nous constatons ben plus « qu'on va en manger une calice ». Évidemment, l'orage commença au moment où je devais sortir dehors afin de me rendre aux toilettes! Et qu'est-ce qu'elle était glaciale, cette pluie! À mon retour, nous repartons vers l'ouest. J'ambitionne de me rendre à Brazil, IN car de là, il nous resterait une journée de route pour la destination finale. Mais si c'est le cas, il sera tard. C'est beau rêver, mais en même temps, il faut des buts trop haut dans la vie, des fois qu'on les réaliserait quand même!

La ville de Napoleon marque, encore pour l'instant, le début de la version autoroute de la US-24. Avant, sauf la section qui relie la 475 à l'ouest de Toledo et l'entrée de Waterville, elle est à deux voies. Après, elle a quatre voie, mais n'est pas complètement une autoroute : certaines intersections à l'ancienne existe encore. Puis, en Indiana, la nouvelle section est toujours en construction, donc nous devons retourner sur l'ancienne route à deux voies.

Ce bout de route m'a permis de constater que mon radio-CB marche ben en masse. Marteau a un des bons radios-CB dans notre compagnie. Il lui appartient, et il l'avait fait « monter » à l'ancien relais d'Effingham, IL. Celui qui est démoli là... Ben, je ne sais pas trop pourquoi, mais un moment donné, j'entendais de moins en moins l'ami Marteau. Pourtant, je suis un de ceux qui roulent le plus lentement de la compagnie (mais en fait, depuis que je roule « à la pédale », ou sans le régulateur de vitesse, ce n'est plus tout à fait vrai... sans perdre de mon économie de carburant légendaire, he-hum)! J'étais donc, avec mon camion barré, en train de semer Marteau! Ben mausus...

Bien sur, lui conduit « le pied dans bolt », alors aussitôt de retour sur l'autoroute de contournement de Fort Wayne, IN, il est revenu derrière moi assez rapidement. Nous avons continuer notre chemin en placotant de tout et de rien. Puis vient l'heure du café. J'ai proposé un arrêt au Pilot de Daleville. Mon récent arrêt au Pilot de Fortville ayant été plutôt moche (on dirait qu'ils le laissent mourir!), je préférais mieux choisir. Marché conclu!

Pendant que lui reste dans son camion (c'est pas mêlant, il n'en descend jamais!), je vais donc aux toilettes, puis au café. J'ajoute deux crémettes aux épices styles tartes à la citrouille, pour faire changement. Tiens, faut croire que l'Halloween s'en vient! Juste à l'odeur, ça a l'air bon.

De retour au camion, mon bon ami commence à raconter qu'il n'est pas trop à l'aise de rouler lorsque son « 14 heures » est écoulé, ce qui arrivera dans une demi-heure. Dans ma tête, ça dit : rien ne t'empêche de dormir ici, mais moi je considère que nous n'avons pas terminé notre journée (si on veut aboutir au Texas un jour, généralement jeudi, comme demandé, et assez tôt pour recharger et revenir dans le même mois...). Je réponds que mon « 14 heures » à moi est terminer depuis peu, et qu'il y a longtemps que j'ai entamé la journée de d'main (oui oui, même moi, ça m'arrive!). Je me dis aussi qu'il a eu moins de scrupule, le Marteau, lorsque c'était le temps, ce matin, de rouler une heure trente pour me rejoindre et d'inscrire ce bout-là dans la journée d'hier (c'est pour ça d'ailleurs que son « 14 heures » et le mien ne correspondait plus, malgré que nous ayons dormi à la même place et parti nos journées à quinze minutes d'intervalle. Fa que...

Nous repartons donc de plus belle. Trente minutes de route nous sépare d'Indianapolis, où nous bifurquerons vers l'ouest. J'entends sur tous les tons « qu'on va se faire prendre, c'est sur »... mais je me dis que « c'est pas écrit sur mon pare-choc »... Ah, l'insécurité, des fois...

Traverser Indianapolis n'est pas toujours de tout repos. Nous arrivons du nord, par l'I-69. Nous prenons la voie de contournement, l'I-465 vers l'est. Puis, nous prenons l'I-70 vers l'ouest, pour traverser la ville en plein cœur. En fait, c'est ben la seule ville où passer au centre va plus vite que d'en faire le tour. Si il y a bouchon à avoir, ce sera sur la voie de contournement, rarement sur l'I-70, qui la traverser d'est en ouest. Mais au cœur de la ville, il faut faire un crochet via l'I-65 sud, sur un ou deux kilomètres, pour reprendre l'autre section de l'I-70. En traversant la voie de contournement, nous longeons l'aéroport avec, en premier plan, les avions de la messagerie FedEx. J'imagine qu'en avion, en partance d'Indianapolis, on peut aller partout en peu de temps, ce qui permet la fameuse garantie de livraison avant dix heures le lendemain (je me demande si c'est vraiment vrai, et combien de bras ça coute...).

Ce soir, ça se passe bien. Il faut dire que nous sommes assez tard comparativement aux gens qui ont une vie avec un « vrai travail ». Malgré tout, j'ai encore réussi à semer mon Marteau! En même temps, lorsque débute la section des travaux, je commence à frôler les cônes (en fait, ce sont des barils) d'un peu trop prêt à mon goût... comme si la fatigue de tout une journée venait de mon tomber dessus. Je me dis donc « au diable les outils, moi je campe au premier arrêt, qui se trouve à être la halte routière de Mooresville, IN. Même le TA de Clayton me semble si loin, malgré les dix kilomètres qui le sépare de la halte. J'espère que je pourrai avoir une place par contre.

La rangée de stationnement naturel était pleine, la rangée le long du trottoir aussi. Mais un bon zouf a eu l'idée de se stationner « en double », soit que si un camion part, il bloque l'entrée de cette place et elle sera ainsi inutile pour le reste de cette nuit. Brûlé comme je le suis, je me sens zouf moi aussi. Je me colle derrière les remorques et je m'approche jusque derrière l'autre zouf. Voilà... Je n'ai qu'à surveiller un peu, à savoir si l'un des correctement stationner, particulièrement ceux avec les lumières allumées et le moteur qui tourne, partira d'ici quelques minutes. Un camion me confirma que, malgré la crochitude de ma remorque, il était encore possible de circuler, pour ceux qui constatera que là, la place est vraiment pleine!

Quelques minutes plus tard, je dormais comme un ti-bébé...

1 commentaire:

Unknown a dit...

Surprenant que Tim ne soit pas présent ici...
on commence a voir des subway ici...