1 octobre 2011

Le Texas est proche - Jour 3


Je me suis réveillé un peu tard ce matin. Enfin, tard dans mes habitudes à moi. Du genre que Sarah est à l'école et que Caro est au déjeuner avec ses p'tites madames. J'ai préparé mon dîner avant d'aller visiter les toilettes. Car quand je commence plus tard, la faim vient plus vite. Je veux bien tenter de rallier Effingham, IL mais c'est dans deux heures. Me semble que ça fera un peu loin. On verra...

La route suit son cours... et je n'ai pas de nouvelles de Marteau. Ah ben! Arrive l'Illinois. Sur la frontière, en sens inverse, la balance de l'Indiana est ouverte. Il me semble que depuis quelques mois, ils sont ouverts beaucoup plus souvent qu'avant. Bon, quand tu roules presque légalement en tout temps, ça ne te dérange pas vraiment. Ils ont un travail à faire, à moi de faire le mien correctement. D'ailleurs, si au temps où tout était permis il n'y avait pas eu autant d'abus, nous ne serions pas « pris » avec autant de surveillance et de nouveaux réglements aujourd'hui. Pensez-y les vieux quand vous bougonnerez après une balance ou un « agent de balance »...

La halte routière de Marshall, IL sera mon premier arrêt pour le diner. Elle est situé juste après la balance du côté Illinois qui, elle, est fermé pour rénovation. Tiens, c'est vrai, mais je ne me souvenais plus. Je ne sais toujours pas si mon balancement de remorque, qui donne un empattement si court, est vraiment légal. Mais bon, au diner... j'imagine que sur la distance qu'il me reste, une balance sera ouverte un jour...

Je reprends la route vers l'ouest jusqu'à Effingham. Cette ville s'est autoproclamé « la croisée des États-Unis », car elle est à l'intersection des autoroutes 70 et 57, donc entre Chicago au nord, Indianapolis et ultimement Baltimore à l'est, Memphis au sud et Saint-Louis et Kansas City à l'ouest. Et plusieurs autres villes indirectement, ces villes étant elle-même des intersections importantes sur la grille des Interstates américaines.

De là, je fourche plein sud par l'autoroute 57. Elle m'amènera à ma pause-café à un endroit que j'affectionne particulièrement dans la ville de Mount Vernon, IL, Hucks. Hucks comme dans Huckleberry Finn. Le relais qui porte ce nom comprends un restaurant où l'on mange très bien. Une visite à l'intérieur me fait constater par contre que ça ne fait que vivoter là aussi. Avant, la place était toujours pleine de gens en train de se régaler. Bon, il ne doit pas y avoir juste moi qui traîne sa nourriture!

Alors que je descends de mon camion, je voies un autre TJB qui passe sur la route, en direction du l'autoroute. Il semble partir du Pilot, situé un peu plus loin et de l'autre côté de la route. Je me demande bien de qui il s'agit. Marteau, peut-être? Un café, un sac de croustilles de Mononcle Ray et un chocolat plus tard, me revoici sur la route.

Vers treize heures, j'appelle mon copain Mao. Paraît qu'il s'en va à Lebanon (il faut bien que quelqu'un le fasse!). Il me raconte qu'il est parti plutôt tard la veille, et qu'en conséquence, il a dormi à Mallorytown. Grosse journée! Mais bon, ça se rattrape! Et avec l'heure et l'endroit où Marteau était lorsqu'il lui a parlé, c'est lui que j'ai vu à ma pause. Hé ben... Je suis donc encore plus vite que je l'ai longtemps pensé. Marteau devrait s'arrêter à Matthews, MO. Mao me laisse ensuite, car il roule avec Gilbert, un ancien de chez nous, rendu chez Jovan. J'ai hâte d'entendre le potinage...

Je passe ensuite Marion. La balance, un peu plus loin, est ouverte. Normal, elle est du genre « tout le temps ouverte ». Nous en aurons le cœur net. Et eux ont déjà découvert un faute de frappe dans mon numéro de permis du Ministère des Transports américain, alors ils sont bon pour chercher des poux.

Donc, je prends la rampe qui m'amène à la première pesée, celle qui nous pèse en roulant. Peut-être imprécise, mais elle sert à faire un triage. Tout de suite après, une flèche indique de quel côté il faut aller. À gauche si le poids est correct. À droite si le poids est au-delà d'une limite près de la limite légale, justement. Elle me donne la droite. Je serre donc à droite. Je me suis toujours demandé si ces pesées pouvait évaluer la longueur de l'empattement. Car un empattement plus court réduira peu à peu la limite de poids totale permise. Mais ce sont des situations qui ne se produisent que très rarement, alors nous ne sommes pas vraiment familier avec ça.

Je m'avance donc lentement vers la balance. Après un arrêt, je m'avance sur la balance, en prenant soin de poser mes essieux moteurs chacun sur sa plaque tel qu'indiqué. L'Illinois est bien le seul état qui pèse chaque essieux du camion séparément. Immobile, j'attends la lumière verte ou le signal sonore. Tiens, c'est vrai, je baisse un peu ma fenêtre pour écouter. Me semble que c'est long... et le stationnement derrière qui est rempli de camion, signe que « ça travaille fort » aujourd'hui. Me semble que c'est long... Bon enfin, j'ai la lumière verte. Je peux donc considérer que je suis légal partout!

Ça va mieux lorsqu'on sait que tout est parfait. En fait, il y a encore une chose qui me chicotte. Hier, j'ai demandé à Cynthia de me débarrer des beaux dollars sur ma carte de carburant. Elle m'a répondu qu'elle transférait ma demande à Jean-Luc, vu qu'elle n'a pas d'accès à nos comptes. Mais voilà, je n'ai pas eu de confirmation, donc je me demande si cela a bien été fait. Pas que j'en doute, mais bon, tant que ce n'est pas confirmer, ça laisse un doute...

J'arrive au Love's de Matthews, MO. Tiens, un TJB... je suis surpris qu'il ne soit pas de l'autre côté, au J Volant. Ça doit être Marteau. Je me choisis donc une pompe et je m'installe pour faire le plein. Comme je me rends au Texas, encore une journée devant moi et deux au retour avant de rejoindre l'Ontario, je peux me le permettre. La consigne dit qu'on doit prendre aux États-Unis que le carburant qu'il faut pour joindre l'Ontario, où c'est moins cher. En pitonnant sur la pompe pour la faire démarrer, je constate, parce qu'on me le demande, que Jean-Luc a bien fait son travail. J'entre le montant...

Après avoir rempli mes deux réservoirs, et pousser un peu la note pour atteindre 100 gallons (américains mais quand même...), je me rends à l'intérieur pour ramasser la facture mais surtout les dollars. De retour au camion, je démarre et fait le tour de la cour afin de repartir. Tiens, Marteau est maintenant dans son camion. Il a l'air ben de bonne humeur! Il en a encore pour quelques minutes avant de partir. Pas grave, comme il roule plus vite que moi, il me rattrapera en peu de temps. Je l'avise que de toute façon j'arrêterai pour souper dans une heure.

Je croyais que je me rendrais à l'autoroute 40... mais j'oubliais que de Matthews à West Memphis, il y a deux heures, pas une!!! Ça fait longtemps que je n'ai pas mis le pieds par là... J'ai donc arrêté à la nouvelle halte à Blytheville, en entrant en Arkansas. Marteau m'a rattrapé juste avant que j'y arrive. En fait, la halte n'est pas si nouvelle, mais moi c'est la première fois que j'y entre. Elle est identique à celle à Texarkana. Magnifique bâtiment en pièce sur pièce. Internet y est même accessible du camion.

Une heure plus tard, je quittais l'endroit. Une autre heure, j'atteignais West Memphis, le côté Arkansas de la ville de Memphis, TN. Je n'ai fait que l'effleurer car j'ai pris l'autoroute 40 vers l'ouest, en direction de Little Rock, AR, deux heures plus loin. Pour échapper à la folie des relais de North Little Rock, j'ai habitude de m'arrêter au relais Valero du port de Little Rock, beaucoup plus tranquille. Mais là, récession oblige, il pue. Ben, les toilettes puent. J'imagine que le premier qui a perdu son travail est le concierge... La prochaine fois, il faudrait que j’essaie l'autre de l'autre côté de la rue, mais il y a là encore moins de stationnement! Et de toute façon, j'imagine que je ne m'en souviendrai plus au moment venu...

Encore un petit bout de route avant de camper pour la nuit. Je poursuis le contournement de la ville pour me rendre à l'autoroute 30 qui me mènera à Texarkana. Marteau m'a dit qu'il camperait à Prescott, à moins d'une heure de là. On ne sait pas trop combien de temps il reste avant notre client, mais on estime à deux ou trois heures de Texarkana (on saura plus tard qu'on est dans l'champ).

Arrivé au milage 62, j'ai le temps d'apercevoir une petite bête qui courre sur l'autoroute. Ça semble être... prouttt... un furet! Ma fois, y'a t'il une bête sauvage quasi identique à un furet? Peut-être un peu plus court, quoiqu'à 95-100 kilomètres-heures, ma précision s'effrite un peu! Repose en paix, je n'ai rien pu faire...

À la sortie 2, je sors pour prendre la voie de contournement de Texarkana. J'observe que les viaducs sont en construction. Un jour, on tournera directement sur l'autoroute. En attendant, on prend la sortie, une lumière, tourne à gauche, quelques intersections et voilà, nous sommes sur la voie vers l'autre bord de Texarkana, direction de la US-59.

Je commence à me chercher un endroit pour la nuit. Tiens, le Total (qui a changer de bannière depuis, me semble que c'est un Exxon) ferait bien le travail. Il est justement au coin de la US-59.

À mon arrivée, je constate en me remémorant qu'effectivement, il est inaccessible du côté où j'arrive. Ils ont changé l'entrée justement avec l'arrivée de la nouvelle voie de contournement. Je devrai donc continuer jusqu'à Atlanta, TX au Shell. Espérons qu'il y aura de la place...

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