5 août 2011

Moment de bonheur en famille - Partie 1

Pour les vacances, nous aimons bien partir en camping en famille. C'est pour moi une retour à la vie de bois, la vie primitive, la façon la plus efficace de décrocher... D'ailleurs, ma Caro a bien de la difficulté à décrocher si elle ne quitte pas la maison... et les Internets et le cellulaire, comme moi d'ailleurs!

Pour la petite histoire, nous avons une tente condo (à deux têtes: une pour les parents, une plus petite pour Sarah, avec un tunnel entre les deux; vraiment mignon, et ça fait jaser!). Aussi, nous cuisinons au charbon, sur un Hibachi à l'ancienne, mais acheté chez Lodge (la compagnie qui fabriquait les vieilles poêles en fonte de nos vieilles tantes, ou plutôt grand-mères). Qu'on allume avec une cheminée de la même compagnie, qui fait aussi jaser!

On a aussi depuis le début un fanal Coleman au naphta (je crois que le terme français est: gas de naphte), comme mon père et mes oncles appellaient: un p'tit crosseux... dû à l'action de pomper le réservoir pour faire monter la pression. Vous me direz: heille le vieux, ils en font au propane avec les tites bombonnes, c'est ben moins de troube! E ben, tchèque, chose, as-tu vu comment ça coute, les petites bombonnes? Quatre fois le prix de mes 20 lbs pour Caro et ses conserves.

L'an passé, Caro a trouvé dans un Émaus un poêle Coleman au même naphta, pour un gros 2$. Ma Caro, c'est une dépensière!!! ;) Elle s'est dit: je ne sais même pas si il fonctionne, ni même si il a tous ses morceaux, mais bon, à ce prix-là, on ne peut pas vraiment se faire fourrer!!! Cré Caro!

La semaine dernière donc, au kiosque à légumes, nous avons testé ledit poêle et comme tout était complet et fonctionnel, nous avons pu manger les meilleurs blés d'Inde du monde!

Ah, et notre potte à café est un vieux percolateur en céramique du bon vieux temps. Tellement ancien que je ne peux le retrouver en image sur les Internets. À faire chauffeur directement sur le rond. Ah oui, parlant d'images, Caro a pensé à amener l'appareil-photo... mais pas la carte-mémoire! Désolé, mais pas d'images du voyage donc.

Bon, donc, je reviens à nos moutons. Parmi les petites madames de la Boulangerie, il y a Johanne, qui se trouve à être l'épouse de Jean-Marc, notre déneigeur. Disons pour faire cour que entre elle et nous, ça a bien cliqué. Donc, c'est à elle que nous devons la plogue pour le Camping Saint-Ignace, de Saint-Ignace-du-Lac, au nord du nord de Saint-Michel-des-Saints. Tiens, moi qui croyait que la terre coupait à Saint-Michel. Bon, à part que si on fourche un brin pour contourner le Lac Taureau, dépassé la fin du monde et au-delà de la nuit des temps (c'est vraiment un osti d'boutte), Manouane, une communauté Attikameke nous attends. Je rigole, mais je crois que par la route dans un lamentable état (à ce qu'on dit, il faudrait bien que j'aille constaté de visu), il y a plus d'une heure pour s'y rendre, de Saint-Michel. Donc, la plogue, parce qu'en fait, la proportion de terrain pour les passants est plutôt faible, alors c'est mieux d'y être inviter par un autre campeur...

Donc, après deux ans sans camping (je vous ai déjà dit que j'ai été élevé sur un camping?), à mon grand désarroi (il fallait bien déménager...), voici donc que cette année, tout s'imbriqua pour que nous puissions partir quelques jours (et quatre nuits, en fait) entre les jours de Marché de Caro et la noce de la belle Isabelle, ce samedi, à Kénogami!

Dimanche dernier, au petit matin, nous avons donc paqueter le Bleu (ceux qui ont de la mémoire se souviendront que c'est le nom que l'on donne à notre Jetta). C'est incroyable ce que ça peut contenir, un Volkswagen. Ça a vraiment été pensé pour vivre sur la route. Dire qu'il y a la Passat et en plus les modèles familiales... Mais je m'égare...

Une fois ledit Bleu paqueter, mais bien sur, pas le chauffeur, nous voici parti pour... Heille, là, wo. Premier arrêt: la pharmacie. Deuxième arrêt: la maion. Troisième arrêt: la boulangerie pour un pain (il faudra bien déjeuner). Bon, on est prêt là là??? Oui oui, go go go!

Ça défile... Sainte-Émilie-de-L'Énergie, Saint-Zénon (le village le plus haut du Québec, hen, que je vous en apprend des belles affaires?), puis Saint-Michel-des-Saints (là où tous les français viennent faire du Ski-Doo-de-Li-Doo). Comme il est passé midi depuis longtemps, nous arrêtons à la cabane à rotteux (pour mes amis français: à la cantine le long de la route ;) ) pour diner, mais non sans être d'abord passé chez Korvette. Caro y va seul et y achète une surprise de camping. Malheureusement, Sarah la découvre aussitôt qu'elle ressort, merci au sac transparent (mais pour vous, chers lecteurs et chères lectrices, je vous garde la surprise)!!!

Grâce à Google Maps, j'avais le chemin bien écrit sur un beau papier. Pas trop compliquer. N'oubliez rien, car le dépanneur du village de Saint-Ignace-du-Lac est fermé, alors il faut trente minutes pour retourner à Saint-Michel-des-Saints. Ça revient cher la pinte de lait...

Nous tournons donc dans le petit chemin de garnotte, là où l'affiche le dit. Parce qu'en fait, la rue selon Google serait la suivante. On n'arrête pas le progrès... mais on peut déjouer Google!

Arrive à la barrière. Le gars nous regarde un peu comme si nous sommes des extras-terrestres. Évidemment, j'ai un blanc sur le nom de famille de nos amis (qui ont avisé de notre arrivée quelques jours auparavant).
Moi: Un terrain (ça semble évident qu'on a une tente...)
Gars pas vraiment sympathique: Suis le chemin, tu arrives au bout (en fait, juste avant de tomber dans l'eau), à gauche, à côté de la toilette séche (ouf, ça promet!). Ça coute tant. Je ne peux pas y aller avec vous, parce que je suis tout seul pour l'instant. Si il y a de quoi, revenez me voir.
Je lui remet l'argent, et il me donne un carton qui indique la journée de notre départ. Un billet de sortie, en quelque sorte!

Nous roulons jusqu'à l'eau. Je ne suis pas trop certain de terrain, mais Caro répète: à côté de la toilette. C'est ça, la toilette. Une magnifique toilette bleue!!! Bon, enfin... j'enfile le Bleu (l'auto, celle-là) entre ladite toilette et la série de roche qui délimite le chemin. Une fois complètement sur le gazon, j'arrête le tout, et le déchargement commence. Encore une fois, épaté qu'on ait pu emporter tout ça, sans rien d'autre que l'auto elle-même.

En deux temps, trois mouvements, la tente est monté. oups, pardon, les tentes sont montés, tout l'attirail est à sa place, et nous sommes prêts à faire le plus beau rien dont nous sommes capables. Comme dans E-Rien, même. D'ailleurs, vive la mentalité de camping, à peine débarquer de l'auto, Sarah avait déjà une amie! La voisine d'en haut (les terrains sont en escalier, alors tous ont vu sur le lac, par dessus la roulotte du terrain d'en dessous).

Nous partons donc à pied à la recherche de Johanne et Jean-Marc. Le seul Hummer sur place est vite localisé. Ne reste qu'à les attendre, ils sont surement parti en bateau. Vraiment, le nautisme est le but de ce camping.

La soirée fut dès plus tranquille... Johanne nous avait déjà invité pour un tour de bateau, mais nous a dit que "les chemins sur le lac, ça n'annonce rien de bon". Le couché de soleil fut magnifique. Je dirais que c'est presqu'identique à Saint-Gédéon-Granmont: vu sur le lac côté ouest, couché de soleil toujours majestueux.

Nous nous sommes couché avec une bonne mais belle journée, rêvassant au lendemain.

Puis, la fin du monde arriva... Un orage éclata, comme seuls probablement les riverains d'un immense lac, mer ou les madelinots les connaissent. En fait, personne là-bas n'avait jamais rien vu d'aussi pire, c'est tout dire! Pendant un moment interminable, un bon deux heures, du tonnerre à en faire trembler le sol (j'en ai sauté ça d'haut sur mon matelas!), des éclairs à allumer la tente comme en plein jour (deux murs blancs sur quatre), de la pluie jusqu'à ce que ça entre par la porte (qui ben évidemment était dans le trou du terrain! Caro qui est sorti plus tard avait de l'eau dans ledit trou par dessus le pied) et du vent à nous faire croire que la tente (et nous tous dedans) allait s'envoler. La chienne, je vous dit, on a eu la chienne!!!

Mais, bien sur, au beau milieu de tout ça, les choses importantes. Sarah demande à Caro:
Maman, est-ce que demain on va quand même faire un tour de bateau?
Caro: E, ben, surement, oui...
Drôle, mais après ça, Sarah semblait un peu moins craintive!

Sarah a très peur des orages. Il faut dire que quand elle était plus jeune, un éclair tomba sur l'Église de Sainte-Émilie-de-L'Énergie, qui prit feu. Dans sa tête, un orage, ça fait des gros dégats. On a donc eu le temps de lui faire écouter le tonnerre, qui s'éloignait, et revenait. Aussi que si l'éclair précède de beaucoup le tonnerre, c'est que l'orage est loin. Mais bon, si près d'un lac, ça résonne fort et loin.

En regardant dehors, nous avons constaté que l'abri pare-soleil et moustiquaire a été arraché par le vent, et est retombé sur le Bleu. Wow... Par la magie des distances, nous aurions pu l'avoir en pleine tronche. Donc, je prends un moment pour vous dire que je suis content de vous avoir connu, et que j'aurais pu ne pas y être pour vous le raconter. Pas de farce!

Comme la pluie cessa, et qu'après tant d'émotion je n'allais pas me rendormir de sitôt, je suis parti prendre une marche pour constater les dégâts. Ben y'en n'avait pas! Sauf nous bien sur... La raison? Plus loin... Au moment où je suis revenu dans la tente, la pluie recommença... et rebelote, un autre orage tout aussi fou que le premier (notez que j'ai dit plus haut deux heures, c'est pour les deux parties ensemble). Interminable je vous dit!

Le lendemain matin, c'était bien sur le sujet du jour. J'ai aussi constaté, après mais quand même, que personne ne laissait quoi que ce soit à l'extérieur, et jamais de fenêtres ouvertes. Le temps, nous l'apprendrions pendant notre séjour, y est tellement changeant qu'on ne peut laisser sa fenêtre ouverte le temps d'aller prendre une marche (et pour donner une idée, en trente minutes on en fait le tour...).

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