Évidemment, quand on va si proche, on arrive vite... Habitué au voyage de deux jours, rarement trois, aller simple, je me sens déjà bien proche de mon client.
Le réveil sonne à 2:30. Ouf... Déjà? Me semble que je viens de m'endormir! Mais bon, je voulais un congé? Alors il y a toujours un prix à payer. Je me fais un café, j'engouffre une banane (on déjeunera plus loin), et à 3:00, je suis sur mon départ.
Je suis sur la 90, dont le nom est New York State Thruway. C'est avec cette route que j'ai fait connaissance avec les routes à péage américaines. Il y en a surtout sur la côte est, mais pas exclusivement. Chez nous, les péages routiers ont été abolis par René Lévesque il y a plusieurs années. Et on le regrette amèrement. Il s'en est suivi un étalement urbain, mais surtout, un éternel manque de fond pour l'entretien des routes. Il faudra probablement y revenir un jour, mais la moindre évocation engendre un début de panique... Enfin...
Le Thruway, comme on l'appelle familièrement, est bien entretenue, hiver comme été, et possède même sa propre escouade policiere, partie intégrante des New York State Throoper, mais financée indépendamment de la meute, à même les péages. Bref, cette route ne coûte rien à l'état. On devrait peut-être prendre des notes.
La région dans laquelle je me trouve est la région des Finger Lames, les lacs en forme de doigts. Cinq lacs très long et pas très larges, un peu comme si un géant avait planter sa main pour graffigner le sol. Très belle région, pour y être aller dans les terres dans une autre vie.
Passe donc la ville de Rochester. À la dernière halte avant le péage de Buffalo, soit à Alden, NY, je m'arrête pour déjeuner. Ça fait du bien. Je constate que je devrais être tout juste à temps chez mon client. Je dois être là pour 7:00. Pas trop de temps à perdre.
Aussitôt rassasié, je reprend la route. Très vite, je suis au péage. La section de la route dans Buffalo est libre et gratuite. Il y a donc cinq sorties entre les deux sections payantes.
À cette heure, il n'y a encore pas beaucoup de circulation. Mais de toute façon, il n'y a jamais de problèmes de circulation à Buffalo. Ils semblent immunisés!
Presqu'au bout du Thruway, je sors pour prendre la NY-60 vers le sud. Il me reste une trentaine de minutes à rouler. Je serai juste à temps. Je devais tourner pour prendre un route régionale, mais je la manque. Alors je poursuis ma route. Un coup d'oeil sur Google Maps: ça ira, à la différence que je vais passer en ville plutôt que la contourner.
Je finis par me rendre au client. Enfin, presque. Je n'ai pas vu le nom sur la bâtisse au loin, et Google Maps disait de prendre la prochaine rue, alors j'ai continué. Pour me rendre compte que "ah, c'était là"... Et que non, il n'y avait pas d'entrée sur l'autre côté! Un coup d'oeil et je vois que je peux faire un triangle qui me ramènera à la route sans aller visiter la moitié de la ville.
Trois "à gauche" plus tard, j'entre dans la cour du client. Je demande au "shunter" où est la réception pour le bois, car dans une usine de matelas, des fois, ça fonctionne drôlement...
Je me rend donc sur le bon côté de l'usine. J'entre à l'intérieur pour y voir quelqu'un. Il me dit qu'il viendra me voir une fois ce camion-ci terminé.
Une trentaine de minutes plus tard, il revenait me voir. Je dois aller sur l'autre côté, celui où je suis arrivé... Ils vont simplement transférer le chargement dans une de leurs remorques. Merci, c'est plus vite ça que de faire de la place dans l'entrepôt...
Je signale au bureau que je suis en train de me faire décharger. Ce n'est pas très long avant que je reçoive les indications pour la suite des choses. C'est confirmé, je vais bien à Niagara Falls, NY. Ça va me rappeler des vieux souvenirs de mon temps de plate-forme...
Je suis prêt à reprendre la route à 9:30. C'est dur d'arriver tôt, pour moi, mais bon, ça fait qu'on est prêt assez tôt. On détricote d'abord notre chemin pour quelques kilomètres, jusqu'à Buffalo. Puis, je prend la 190 qui en même temps mène aux douanes de Fort Érié, et en même temps contourne la ville. Je ne peux pas dire pour la réalité, mais Buffalo, vu de l'autoroute, respire le dynamisme.
Une fois passé le pont de la Paix arrivé l'Île Fantastique... en tout cas si on se fie au nom du parc d'amusement au bord de la route. Son vrai nom est Grand Island. Et sur ma gauche, comme on s'éloigne du lac Érié qui se jette dans la rivière Niagara, pour aller vers lesdites chutes du même nom, il y a plusieurs marinas. Dont les pensionnaires hibernent sous leurs toiles bleues. Tout comme lorsque je passe à Superior, WI, je rêve... Mon voyage ultime serait justement de partir de Superior, qui est au bout du lac Supérieur, à l'extrémité ouest des grands lacs, et de revenir tout bonnement vers la maison. Mais c'était jusqu'à ce que j'apprenne qu'on peut faire un "rond" à l'intérieur des terres, qui inclut le fleuve et les Grands Lacs, le Mississippi, les rivières Kentucky et Tennessee, et remonter par la voie Intra-Côtières qui longe la côte est des États-Unis. Les gens qui ont fait ça ont mis onze mois. Ça ne leur tentaient pas de commencer par le tour du monde... Méchant voyage, assurément.
Tout de suite Apres l'Île Fantastique arrive la ville de Niagara. Du côté new-yorkais, il n'y a pas vraiment rien de glamour là. En tout cas, selon toute vraisemblance. Il faut savoir qu'en plus des chutes, il y a là des barrages hydro-électrique. Un pour chaque côté. En Ontario, l'électricité est le même prix partout, peu importe la distance entre le lieu de production et celui de consommation. Par contre, côté New York, le prix de l'électricité augmente avec la distance... Il y a donc énormément d'industrie qui, flairant la bonne affaire, s'y sont installé. Tient, il faut peut-être voir aussi un lien avec les aciéries de Buffalo. Quoique... Niagara Falls, NY est donc plutôt moche et industriel.
J'ai pris la sortie pour mon client, et en deux coins de rues, j'y étais. L'affiche disait de prendre la porte neuf. Enfin, la barrière neuf. Alors je vérifie les entrées. Arrive le coin du terrain, et un bout de rue. Je dois la prendre. Et enfin mon entrée. Un camion vient juste d'entrée. Et le gars arrive avec son chariot-élévateur. Il me demande mon numéro de commande. Comme je n'en ai pas, je lui donne ce que je sais, soit le nom du client et la destination. Souvent, juste de dire qu'on va au Canada et ça leur sonne une cloche. Pas cette fois. Sur sa liste de voyage à charger, il n'y a que bien peu de renseignements. Il faut donc ce foutu code à cinq chiffre. J'envoie un message à Marc-André au bureau. Si jamais il l'a, je le recevrai rapidement et rien n'aura paru. Encore là, pas cette fois. D'ailleurs, nous recevons toujours toutes les informations nécessaires à notre travail, pour peu que les donneurs d'ouvrage les aient eux-même transmis à nos répartiteurs. Le gars m'indique donc où aller me stationner, et de revenir le voir avec mon numéro.
Je m'exécute. Et autant m'installer pour dîner, ça si le bureau l'avait eu en main, je le saurais déjà. Apres avoir terminer le camion qui m'a précédé, le gars revient me voir. Peut-être à t'il trouvé quelque chose? Non, monsieur, je n'ai rien encore... Lui non plus. Alors disons!
Puis arrive ledit numéro. Je me rend donc à la roulotte aménagée en bureau. Le gars sait maintenant de quoi je parle. Il marmonne à un autre que j'ai dix-sept palettes de... Et à moi de prendre place au quai, et qu'ils terminent leur pause de dîner à midi trente. Ça va pour moi, lui dis-je.
Je retourne donc au camion. Je vais ouvrir les portes de la remorque, je fais le tour de la cour, puis je recule au quai. Ne reste que quelques minutes avant leur retour. Et effectivement, le chargement commencé à l'heure dite. À treize heures, j'envoie un message à Martin afin de m'assurer que je vais toujours porter ce chargement au train à Milton, ON. Car si c'est le cas, je dois sortir à la douanes tout près d'ici. Je devrai donc attendre que les papiers soient traiter avant de bouger.
Un autre gars vient m'aviser que c'est terminer. Et que je dois le suivre pour les papiers, justement. Signez ici, merci... Et les papiers de douanes? Il regarde la destination... Oups! Tu vas au Canada, ça te prend les papiers de douanes... Effectivement! Il m'indique où me stationner, devant le bureau, et qui aller voir afin qu'elle imprime, et faxe, mes papiers une fois remplis.
Je retourne au camion. Message arrivé: on va au train... J'avance le camion, installé une courroie derrière les dernières palettes, ferme les portes, et déplace le camion en avant, sur la rue, près du drapeau.
J'entre à l'intérieur et scrute à la recherche de la dame en question... Elle finit par me demander ce que je veux. Elle m'imprime la facture pour la douane. Je lui appose mon code-barre, et j'y indique mes informations. Je les remets à la demoiselle en lui indiquant le numéro de fax du bureau. Elle me dit d'aller attendre dans le hall d'entrée. Je scrute un livre sur les.merveilles de la région. Très jolies... Puis, elle me rappelle. Tout va bien.
De retour au camion, je me rends au super relais que j'avais vu en arrivant. J'envoie un message à Marc-André lui soulignant que je suis à quinze minutes des douanes, afin de m'assurer qu'ils ont bien vu l'information indiquée sur mes documents. Car la logique normale me ferait passer par la douane des Milles Îles, si je m'en allais vers Montréal. Aussi, qu'ils vérifient assez rapidement si le tout est accepté par la douane.
Tout ça fait, j'éteins le téléphone et je pars dans les bras de Morphée...
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