16 novembre 2013

Le colon

Alors que je viens à peine de me coucher, ça cogne à ma porte. Je laisse niaiser... Mais ça continue. Je me lève et tire un tantinet le rideau: un vieux barbu! Je me rassois en douceur... Mais il persévère. J'ouvre le rideau et la fenêtre:
- Peux-tu avancer, tu me bloques le chemin et ça m'empêche de sortir...
- Mmmm...
Colon à cul creux de calisse... Tu ne dors pas la nuit, toi, comme le monde normal? Et sinon, tu parles d'une façon de se stationner, sans savoir que tu ne seras certain de pouvoir partir! Grrr...

J'ouvre les rideaux, j'avance le camion, il décalisse, et je recule à ma place. Je retourne au lit, en beau tabarnak. Jambon!

La marmotte se réveille vers neuf heures. Ça fait du bien. Mais après deux nuits tardives, il n'est pas dit que ce soit reposant. Enfin!

J'ai un message de Patricia: il manque la page six dans ma montagne de papiers. Je la renvoie. Elle me répond rapidement qu'elle met le processus en marche. Pour la première fois, j'ai utilisé Camscanner, la nouvelle application que Marc-André nous a dit d'utiliser, parce "qu'elle coûte moins chère"! Ben là, entre gratuit et gratuit... Ils ont peut-être des frais de leur côté.

Après le déjeuner, ce fût l'inspection du camion. Quelques traces de gouttes, sans plus. Ça ira jusqu'à la maison! Je suis donc finalement parti sur la 44 est. Et à cette heure-là, il ne restait plus grand monde sur place.

Quelques kilomètres plus loin, Patricia appelle:
- Le courtier en douane n'aime pas trop que, sur certaines pages, il y a des rayures. Comment savoir si la marchandise n'a pas, par exemple, été chargée puis rayée sur papier?
Je lui explique que j'ai trouvé ça louche moi aussi, mais que je les ai reçu comme ça. Est-ce que la commande a changée en cour de route? Tout est possible.
Elle me dit qu'elle va expliquer tout ça au courtier, et si ma ne suffit pas, elle demandera au client des papiers plus... officiels!

Je m'arrête pour dîner à la halte routière de Saint-Clair, MO. En revenant des toilettes, un gars m'accoste:
- Mon camion, dit-il en pointant au loin, est brisé. Pouvez-vous m'amener au village de Saint-Clair?
Je m'en sauve avec la traditionnelle réponse:
- Les passagers sont interdits chez TJB.
Ce n'est pas réellement vrai, mais je ne vais certainement pas embarquer n'importe qui comme ça. Il y a tellement de rapaces dans les haltes routières. Aucune chance à prendre. Moi, quand je brise, mon patron paie pour un service routier qui se déplace. Si le tient ne le fais pas, change de compagnie! Désolé... Comme avec tous les quêteux auquel je n'ai jamais donné, je ne saurai jamais si il était sincère et honnête.

J'ai repris la route 44 vers l'est jusqu'à Saint-Louis, MO. Je me suis mis à penser qu'il me faudra bien un jour faire un long voyage en automobile à travers l'Amérique. Je n'aurais jamais envisagé ça avant, me disant que je passe mon année aux États-Unis, à quoi bon y venir en vacances? Ben, j'ai changé, je crois. J'envisage même d'y tenter ma chance un jour. C'est dire!

J'ai pris la 55 nord et j'ai franchi le pont sur le Mississipi. L'arche me regarda passer, impassible comme à son habitude. Plus loin, j'ai pris la 70 est.

J'ai fait un arrêt express à Mulberry Grove, IL. En reprenant la route, je reçois le message de Patricia: tout est beau pour les douanes. Bon, je commençais justement à me demander. Ça fera ça de régler.

Je me suis arrêté au Pétro à Effingham, IL, pour faire changement. Il y a si longtemps que je n'avais pas mis les pieds dans le bâtiment principal. J'y ai pris un café et un genre de gâteau-muffin très léger. Bien bon en plus.

Tout juste avant la sortie de Marshall, IL, j'ai entendu un bruit, suivi d'un brassage dans le volant. Un coup d'œil au miroir: j'ai roulé sur, ou passé vraiment près d'un cadavre de chevreuil. Enfin, il ne s'est pas présenté. Je prends la sortie pour aller constater les dommages, une crevaison étant si vite arrivée. Rien, heureusement, sauf une bouchée de viande sur mon marchepied. Ouf.

Je me suis arrêté au Pétro de Brazil, IN pour souper. J'étais surpris de constater que ça faisait presque deux heures depuis Effingham. Je me suis payé un classique spaghetti, avec son bar à soupe et salade. J'ai pris une soupe "Pepper soup", très bonne, et j'allume que ça revient à chaque automne, sans savoir le nom. Je me mets la dessus. La salade, comme toujours, d'une fraîcheur imbattable. Vive Pétro!

Je suis ensuite parti, toujours vers l'est sur la 70. À Indianapolis, IN, je me suis demandé si la 65 était réouverte. J'ai ouvert l'œil, et il shoot que oui. J'ai continué ma route au cœur de la ville. Effectivement, c'était réouvert. Côté est, j'ai pris la 465 nord jusqu'à la 69, que j'ai pris nord elle aussi.

Je me suis arrêté au Pilot de Daleville, IN pour la nuit. Et malgré le stationnement parfait, et même la connexion parfaite, il fut impossible d'être branché à Internet. J'allais donc dormir.

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