15 octobre 2013

Sous escortes

Je me suis réveillé tout juste avant le cadran par besoin naturel. Autant s'installer pour déjeuner. Caro m'apprend qu'elle a une première cliente. Elle a réussi à la gagner. Bravo! Je suis très fière de toi. Que ce soit le début d'une belle aventure...

Je me suis avancé chez le client. Ici, on commence par se stationner dans la section trop courte pour les remorques modernes de cinquante-trois pieds. Et comme c'est en angle, c'est parfois ben drôle au moment de ressortir. J'envoie un message à Lori. Ensuite, je vais m'enregistrer au gardien. Il me dit de m'avancer avec mon camion. Déjà? Normalement, il faut retourner patienter au camion jusqu'à ce qu'il nous appelle. Pas cette fois, et c'est heureux ainsi.

Je retourne donc a camion et je reviens devant la barrière. Mon escorte m'attend. Je laisse mon téléphone au gardien et je suis mon escorte. Mais lui part tellement vite que je ne le vois plus. Une chance que je sais où aller.

Il faut tourner à gauche et s'avancer, pour ensuite reculer sur quelques centaines de mètres, entre les bureaux et les bâtiments de l'usine elle-même. Sans oublier le rail en parallèle.

Arriver au bout, là où ils mettent mes boîtes vides, je retrouve mon escorte. C'est en fait lui qui va me décharger. Ah, et pourquoi une escorte, direz-vous? En cette ère post-onze septembre, la majorité des sites où il y a accès par bateau exige une carte appelée TWIC (pour Transport Worker Identification Credential) pour entrer. Et lorsqu'on ne l'a pas, il faut être escorté en entrant comme en sortant.

Il commence par enlever deux piles de boîtes. Puis je dois aller reculer la remorque afin de l'accoster au quai. Il peut alors commencer le déchargement du reste des boîtes. Ce qui est long ici, c'est tout ce préambule. Sinon, une fois rendu à ce point-ci, ça va plutôt rondement.

Une fois vide, le gars me remet la facture signée et j'avance afin de libérer le quai. Aussitôt les portes fermées, je retourne à la barrière. Mais sans escorte, comme quoi c'est tellement plus sécure ainsi! D'ailleurs, le gars a noté sur la facture qu'on a besoin d'une "TWIC Card"...

Le gardien me remet mon téléphone; je le remets en marche. Il faut faire vite, car souvent, nous rechargeons ici même. Le message entre: ce sera... Lake Charles! Mais pas ici, plutôt dans une grosse usine chimique à quelques sorties plus à l'est.

Je me rends tout d'abord au relais près de l'autoroute afin de mettre mes papiers en ordre. Puis je prends la 10 vers l'est pour les quelques sorties qui me séparent de mon prochain client. Pour illustrer la grosseur de l'usine, la sortie porte leur nom!

Comme j'y suis déjà allé, je sais comment procéder. Je me stationne dans la section d'attente. Je cherche dans mes vieilles cartes celle d'ici. Elle atteste que j'ai fait la "formation" de sécurité. Que de souvenirs en passant ces cartes, des endroits où je suis déjà allé, parfois très souvent... Je trouve la bonne carte. Merde, elle expira en 2011! Je vais probablement devoir me taper le vidéo.

Ensuite, je vais à pied voir les gardiennes pour m'enregistrer. La gardienne me demande si j'ai une carte. Je lui dit que j'en ai une, mais expirée. Elle m'en fait donc une nouvelle sur le champs. Encore une fois, bonjour la sécurité! Elle vérifie ensuite mon numéro de commande. Tout est en règle.

Je retourne donc au camion. Quelques minutes plus tard, les gardiennes viennent me chercher. J'ai l'impression que l'une entraîne l'autre, parce qu'avant, c'était juste un ou une. Enfin. Elles vérifient la cabine et la remorque, me demande de laisser deux courroies logistiques dans la remorque. Puis, on referme le tout et elles m'escortent à l'intérieur du clos. Le thème du jour: pas de "TWIC Card", une escorte.

Nous déambulons dans l'usine. Il y a des tuyaux et des réservoirs partout. À se demander comment eux-mêmes s'y retrouvent! Je connais le chemin, mais comme je n'ai pas la carte magique... Nous arrivons à la bonne usine dans l'usine. Elles m'indiquent le quai numéro quatre. Je m'y installe. Elles viennent même me reconduire dans le bureau d'expédition!

Encore une fois, je donne mon numéro de commande et ici, je laisse même mes clés. Puis je vais attendre dans le petit salon. C'est presqu'aussi pire qu'aux douanes (vous vous souvenez, il y a quelques jours?), sauf qu'il y a de l'eau sur place. Et quelqu'un a libéré la fenêtre, alors on voit maintenant le soleil. Et il est juste dans le bon angle. C'est presque trop! Mais on le prend.

Puis, le gars qui me chargeait ouvre la porte dudit salon et marmonne que je suis chargé. Ben, ce n'est pas toujours compréhensible, mais je sais que ça veut dire cela! Je retourne au bureau. J'y reçois mes papiers et mes clés. Je sors dehors pour fermer les portes... Mais il y en a une qui ne veut pas. Je vois tout de suite le problème: le "plancher" ne doit pas être droit, et ça arrive à côté plutôt que pinouche dans pinouche. J'avance un peu et réessaie. Pas plus. Un peu plus en avant, puis en arrière, etc. Pas moyen. La remorque est toujours croche, et la porte reste mal alignée.

Je décide, parce que la porte voisine ferme, de fermer la première au maximum, puis de fermer l'autre par dessus et de poser le plomb, pour sceller le tout. Et je réessaierai plus loin, alors que ça aura bouger un peu. Ça va bien finir par se replacer...

Les gardiennes reviennent pour m'escorter jusqu'à la sortie. Lorsqu'on revient à la barrière, je me stationne là où il y a une petite place juste à droite, sur le bord du chemin. Il y a de la place pour un camion. Ou deux, si on tient compte de juste en avant.

Je retourne à l'intérieur pour laisser mon respirateur et une copie de la facture, puis faire gentiment faxer les papiers au bureau. Et cette fois, la place est bondée. Je ne sais pas pourquoi, mais malgré qu'il y ait deux gardiens, une seule fait les entrées et sorties. L'autre est au guichet voisin, mais il semble ne servir à rien! Alors c'est long.

On entend des coups de klaxons. La gardienne dit: "c'est qui l'zouf qui klaxonne?" (Je vous jure, ça voulais dire ça...). Puis encore quelques coups. Nous voyons bien que le camion suivant a le nez collé à mon cul, alors qu'il aurait amplement de la place à faire le tour, mais il refuse! Et un autre camion derrière lui. Bref, un des deux est impatient de sortir. Mais ils devront attendre après moi à l'intérieur même s'ils s'y rendaient...

La gardienne me regarde, demande mes papiers, prend sa copie et me dit: "allez, vas-y..." Bon, je faxerai moi-même alors! Je retourne au camion et m'avance juste à la place en avant. Puis j'envoie tranquillement mes papiers. Le zouf pris tout d'abord ma place en arrière, puis finit par passer à la sortie...

Je suis parti par la 10 est. Et comme la charge est près du maximum, je devrai me peser avant Lafayette, LA, où il y a la première balance. Et en Louisiane, considérons-les toujours ouvertes. J'aurai besoin aussi de refaire le plein, car j'arrive au quart, et j'ai deux jours de route avant de rejoindre l'Ontario. Je consulte le fichier de Seven Up: ce serait le Pétro de Eagan, LA. Alors ce sera. Si Seven Up le dit! Ici, ça se joue entre celui là ou l'autre de Hammond, LA, où j'ai passé la journée d'hier. Et dire qu'il y en a qui courre les Flying J...

J'arrive donc audit Pétro. Je commence par me peser. Puis je me stationne et je vais à l'intérieur chercher mon coupon. Je suis déjà correct, mais tout le poids est sur les roues de la remorque. Et lorsqu'il y a des pré-pesées, comme en Louisiane, trop près de la limite nous fait sortir à tout coup. Comme devant il me reste "de la place en masse", je recule les essieux de deux trous, soit environ mille livres, vite vu. Puis, étant donné que je suis certain d'être encore plus équilibré, je vais directement à la pompe, sans me repeser avant.

Sauf qu'il y a déjà foule. Ben en fait, il n'y a que trois pompes de fonctionnelles. Les autres sont en sérieuses reconstruction. Alors je fais mon temps. Deux camions en attentes. Je suis moi-même en fait dans la sortie, puis qu'eux bloquent tout l'espace de l'entrée devant les pompes. Un premier camion s'avance. L'autre se replace, mais ça ne me laisse pas de place. Donc je ne bouge pas. Et au moment où le deuxième s'avance à la pompe, je m'amène pour prendre sa place "dans le cercle d'attente". Mais un Dodge-à-chevaux se faufile et va directement à la pompe qui vient tout juste de se libérer! Si au moins ça avait été l'habituelle jolie cavalière...

Mon tour finit par arrivée. De toute façon, je prenais toute la place devant les pompes, c'eût été impossible de me passer devant sans me passer dessus! Et je comprends pourquoi c'est si long: je pisse plus fort que la pompe! Alors ça me laisse tout le temps voulu pour nettoyer les vitres, ce qui fait un bien immense!

Une fois terminé, je m'avance d'une place et je vais à l'intérieur chercher ma facture. Puis je vais me stationner et m'installer pour dîner. Il fait très chaud aujourd'hui. Au moment de partir, mon thermomètre indiquera 42 degrés! Bon, en roulant, il donnera un plus réaliste 33...

Je suis donc réparti sur la 10 est jusqu'à Bâton Rouge, LA où j'ai pris la 12 est vers Hammond, LA. Ah, et la balance de Lafayette, comme celle juste avant Hammond confirmèrent que j'avais bien placé mes roues. Et j'ai pris ici la 55 vers le nord. 

Je me suis arrêté au Love's de McComb, MS pour souper et relaxer un peu. En allant à l'intérieur du relais après souper, je me suis arrêté sur l'étalage de disques compacts. Il y en avait quelques uns à huit dollars. Après un peu de recherche, il y en avait quand même si peu, j'en ai trouvé quatre à mon goût.

J'ai repris la route ensuite en écoutant tout ça. Je me suis rendu jusqu'à la halte routière de West, MS où je me suis arrêté pour la nuit. Finalement, j'étais remonté beaucoup plus que je ne l'aurais cru. Il faut croire que d'aller dormir chez le client a ses avantages.

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