11 octobre 2013

Ça m'apprendra!

Je me suis réveillé quelques fois pendant la nuit. Et en regardant autour ce matin, je dirais probablement à chaque fois qu'un voisin est parti. J'ai envoyé un message au bureau afin de savoir si ils avaient des nouvelles pour moi. J'ai su qu'ils "travaillaient la dessus"! Ne reste qu'à attendre un "OK"... Heureusement qu'il y a Internet!

J'ai eu le temps de déjeuner, et de glander abondamment sur les Internets. Puis, juste avant midi, enfin: on rentre ça "in bound". Ce qui veut dire sans être dédouané à la frontière; ladite palette problématique devra donc être dédouanée "en ville", le plus souvent, dans notre cas, à Dorval, QC, près de l'aéroport.  

Je suis donc parti "inque su'une gosse", comme aurait dit feu mon père, en direction des douanes. J'étais comme un cheval de course qui vient d'entendre la cloche de départ. Hi ha!

Arrivé à Detroit, MI, je me suis arrêté quelques minutes à la boutique hors taxes, surtout question de mettre de l'ordre dans mes papiers. Puis, de l'autre côté du pont e aux douanes. Le passage fut comme dans du beurre.

J'ai ensuite traversé la ville puis je me suis rendu jusqu'au Flying J de Tilbury, ON. J'ai fait le plein d'un seul côté, puis je suis allé me stationner. C'était le temps de dîner. Je me suis permis une visite au Subway.

Pendant ce temps, à la maison, Caro et Sarah allait à la journée portes ouvertes au Collège Esther-Blondin, où Sarah devrait fort probablement aller dans deux ans. Le plus rigolo, c'est que c'est Caro qui a le plus aimé sa visite. En tout cas, elle était assez expressive! J'espère être là pour l'an prochain.

J'ai repris la route jusqu'au ONroute de Cambridge, ON pour la traditionnelle pause café et muffin. Puis, un saut de puce à Milton, ON "au train" afin d'échanger ma remorque. Dès la sortie, je croise un confrère qui en arrive, avec sa femme à bord. Il a l'air heureux comme un pape. Plaisant de croiser des chauffeurs qui aiment leur travail. J'en croise un autre dans la rue du client.

Après les formalités à l'entrée, où j'ai mentionné que cette fois, la remorque ne doit pas aller sur le train, mais elle sera ramassée par un autre camion, je me suis rendu dans la cour afin d'échanger les remorques. Quelques vérifications et quelques paperasseries plus tard, je revenais à la barrière. 

En sortant, le gardien, qui fait parti de ses travailleurs essentiels parce que le service est obligatoirement disponible jour et nuit tous les jours de la semaine, comme le douanier de Woburn, QC, ne voit jamais grand monde dans sa "journée" de travail. Il se met donc à me raconter que l'autre nuit, il a vu un coyote arriver par le chemin. Au début, il croyait voir un chien, mais en pleine nuit... Non, c'était bien un coyote! Il me dit aussi que lorsque les deux SGT seront sortie eux aussi, il ne verra probablement plus grand monde jusqu'à la fin de sa nuit de travail. Ben content pour lui, mais ce n'est pas mon cas. Quoique j'ai presqu'une journée de trop pour me rendre en Louisiane, alors qui suis-je pour me plaindre?

En partant, c'est au tour de Sarah de me parler de sa future école, de ce qu'elle a vu dans la visite, de ce qu'elle a aimé. Elle a déjà hâte! Mais, minute là! Me semble qu'on vient juste d'avoir ça, ce bébé là... Et déjà rendu au secondaire dans deux ans? J'ai dû manquer un bout!

Je me suis rendu jusqu'à la halte routier de Ingersoll, ON pour souper. Cette fois, c'était le tour à Tim de me fournir le repas. Toujours serviable, l'ami Tim.

Puis, j'ai repris la route pour me rendre, encore, au Flying J de Tilbury, ON. Cette fois, le plein complet de diesel et de DEF. On va loin, alors ça prend tout!

Ensuite, un saut de puce à la boutique hors taxes. Mais cette fois, pas de café. Ne me reste qu'à passer la douane, et dans moins d'une heure, dodo.

En tout cas, c'était la théorie. Je me suis donc rendu aux douanes, côté Détroit, MI. Il était minuit trente. Bien peu de camions, j'ai ou me rendre directement à la guérite. Le douanier me demande ma facture. C'est déjà louche. Nous lui remettons une page avec les divers numéros relatifs à notre voyage, et notre carte Express, et normalement, ça s'arrête là. Comme les vérifications se font avant notre arrivée, en fait, le douanier vérifie que tout concorde entre ses données et les miennes... Mais pas cette fois. Appelons ça mon jour de chance. Il finit par me dire: Rayon X, puis quai numéro 12.

Ça m'apprendra à passer les douanes de nuit! Qu'une formalité, que je disais. Ben oui! Et ma fenêtre de travail qui se termine à deux heures (encore chanceux, ce n'est pas dans mes habitudes)! Et on a la totale en plus... La dernière fois, entrée à sept heures le matin, sortie à quatorze heures, pour donner une idée de la rapidité du service! Car lorsque l'on doit aller au quai, c'est qu'ils vont très probablement décharger la remorque. Et ça, c'est long. Misère, au cube!

Je me suis donc rendu à l'arrière au Rayon X. J'étais le premier camion en attente. Mon tour arriva rapidement. Il faut avancer le camion à l’intérieur, l'immobiliser sans mettre le frein de stationnement, aller porter notre feuille (la même avec tous les numéros) au douanier, qui y appose son étampe, puis aller attendre dans la salle d'attente. Parce que trop de rayon X n'est pas bon pour la santé. Les douaniers activent la machine, qui roule aux côtés de la remorque et du camion sur toute sa longueur. Et comme tout est beau, un signe me libéré de cette étape.

Je retourne au camion. Je sors de ce garage et me rend directement au quai. Parfois, lorsque les quais sont déjà remplis, il faut aller se stationner à l'autre bout de la cour et revenir à pied pour s'enregistrer. Pour retourner chercher le camion et l'amener au quai. Une étape en moins donc cette fois, parce que le premier douanier a indiqué le numéro du quai dès le départ.

Je trouve donc le quai numéro douze et j'y recule, sans ouvrir les portes pour l'instant. Il ne faut surtout pas ouvrir la remorque sans la présence d'un douanier. Cela assure que le contenu était bien scellé, et que le chauffeur, genre moi, n'y est pour rien. En cas de trouvaille inopinée, je serais alors blanchi tant que les portes étaient scellées. S'ils ne m'ont pas vu couper le sceau, alors ils présumeront qu'il n'y en avait pas, et le chauffeur sera dans le trouble.

Ça me rappelle une compagnie en équipe. Les douaniers trouvent une palette (?!?) de drogue. Les deux chauffeurs sont donc accusés. Mais apparemment un seul était réellement complice. Imaginez le trouble et les complications pour le deuxième non-coupable, ou à tout le moins, non impliqué. Jusqu'à la fin de ses jours, lorsqu'il repassera aux douanes, le "système" indiquera quelque chose comme: "était à bord lors d'une saisie de drogue". Ouch!

Une fois stationné, j'entre dans l'entrepôt. Il faut déposer nos papiers dans le bac à cet effet, puis aller s'assoir dans la salle d'attente éternelle. Alors que je me demandais si je n'amènerais pas mon téléphone pour écrire mon blogue, je me suis souvenu qu'il y a une interdiction de téléphone. Mais là, il y a un ajout aux interdits: il est spécifié que les jeux, la musique, les Internets, bref, tout ce que l'ont peu aussi faire sauf téléphoner, est tout autant interdit. D'où que les chauffeurs en attentent veulent se damner! Imaginer, il faut même demander la permission pour aller aux toilettes, dans le bâtiment voisin. Pas tout à fait éthique, quand on sait qu'on y passe facilement plus de quatre heures à la fois.

J'allais justement aller aux toilettes quand j'ai vu s'ouvrir la porte de mon quai. Je suis retourné dans la salle d'attente puisqu'ils allaient donc m'appeler pour aller ouvrir les portes. Et en effet, quelques minutes après, j'entends: "Porte douze, ouvrez les portes"! Alors que je sors de la salle d'attente, impossible de retrouver la personne qui ma ainsi appelé. Bon, je demanderai en revenant pour la toilette...

Je sors et retourne au camion. J'avance et je descends pour aller ouvrir les portes, puis je recule au quai à nouveau, tout ça sous la surveillance de "mon" douanier, debout sur le quai.

Alors que je suis à retourner à l'intérieur, je constate qu'il y a dorénavant urgence. Et comme je connais les distances, ayant visité à peu près toutes les toilettes de mes routes du temps où "je mangeais beaucoup, fa que...", je souhaite donc que ça ne porte pas trop à conséquence, et je me rends directement aux toilettes. Et alors que je reviens, rendu dehors entre les deux bâtiments, je dois retourner presqu'à la course (pour donner une idée de l'état d'urgence)! Ouf...

Je finis par revenir à l'entrepôt. À ma propre surprise, ils sont déjà à décharger ma remorque. Je regagne la salle d'attente. Et après un peu de lecture (si on est chanceux, des chauffeurs auront laissé des journaux ou magazines, souvent dans un piteux état, mais c'est mieux que rien), j’entends une voix qui dit: "Porte douze, venez pour refermer vos portes"! Hé ben...

Je retourne donc dehors au camion. J'avance encore et sors pour aller fermer les portes. "Mon" douanier me fait signe d'aller le voir. Il me remet un nouveau plomb pour resceller la remorque, aux couleurs des douanes, puis mes papiers en disant: "ça va vous éviter d'avoir à reculer... Vous pouvez partir!" Merci!

En remontant dans le camion, je constate que deux heures se sont écoulées. Très extrêmement ultra rapide! Mais légalement, je n'ai plus le droit de bouger. Et eux ne veulent surtout pas que l'on dorme sur les terrains des douanes. Et le stationnement d'en face qui n'est plus accessible avec la nouvelle route d'accès pour l'autoroute. Pas le choix, fourrons le système! La vie est ainsi faite...

J'ai pris la 75 vers le sud et je me suis rendu jusqu'aux ration de Newport, MI. Ayant parti d'ici ce matin, c'était donc une autre journée où j'ai l'impression d'avoir tourné en rond...

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