18 juin 2013

Une autre semaine

Ce matin, j'ai envoyé un message à Anna vers huit heures trente. Elle me répond presqu'instantanément que ce sera pour plus tard. Ce qui me dit que probablement que les Lebanon ne sont pas prêts.

Vers dix heures, Anna me revient: ce sera Akron, OH et Lebanon, TN. Mais elle n'a pas les coordonnées alors ça ira à plus tard assurément.

Je m'aperçois après coup que j'ai reçu les informations vers onze heures quinze. Et lorsque je me rend compte que je peux partir, il est plutôt l'heure de dîner. Je m'exécute donc avant de prendre la route.

Je pars alors qu'il est rendu midi et demi. La seule chose qui me chicote, c'est que j'ai un rendez-vous pour huit heures demain matin! Un rendez-vous à Akron? Ce sera assurément très rapide! Ou je finirai tard ce soir.

Arrivé à l'usine, les gardiens décident de reprendre ma photo. Ils disent que j'ai changé... Et ils me montrent la dernière photo qu'ils ont de moi. Wow! J'ai donc bien changé! Incroyable...

Je me rends ensuite à l'expédition. La belle Martine me remet mes documents. J'ai finalement trois arrêts: deux différents à Akron, OH et un à Lebanon, TN, où il ne restera plus beaucoup de pneus. De toute façon, ceux-là, je n'y touche pas. On ne fait qu'échanger la remorque pour une vide.

Je vais accrocher la remorque, et j'en fait l'inspection. Ensuite, je prends quelques minutes pour remplir tous les papiers requis. Et finalement, je retourne à la guérite.

Le gardien fait son inspection. Et il découvre que le numéro de sceau n'est pas le même que sur la facture. Mais comme j'ai trois factures differentes, il peut retracer que c'est bien la bonne remorque. Un simple appel à l'expédition règle le tout. Ouf! Parce que sinon, il faut sortir, aller faire demi-tour, revenir et retourner à l'expédition pour faire corriger la situation.

Cette fois-ci, donc, je peux partir ainsi. Je vais donc rejoindre la 158 pour passer en arrière et contourner, en tout cas en partie, Montréal. À Laval et Montréal, je traverse tout un orage.

Puis, une accalmie. Je me rends jusqu'à Bainsville, ON, au Relais Routier, pour faire le plein et souper. Avec le plein vient le café gratuit. J'appelle aussi Anna, mais comme elle est occupée, Patricia me donne l'ordre de mes deux clients à Akron, OH. Comme l'un d'eux implique des "lumpers" (main d'œuvre externe qui décharge les remorques), je préfèrerais arriver dans le bon ordre.

Puis, je reçois un courriel de mon ami Isaac. C'est le rapport hebdomadaire de ma conduite. Humblement, je m'épate moi-même. Jocelyn peut bien m'avoir téléphoné!

C'est bien beau mais c'est maintenant le temps de repartir. Alors que je tourne pour aller rejoindre la rampe qui mène à l'autoroute, un étrange rocher est presqu'au milieu de la rue. Et... Calisse, il bouge! C'est une immense tortue! Et elle traverse la rue comme si de rien n'était... Je lui laisse le temps de passer. Puis lorsque ça semble fait, je fait le tour en espérant qu'elle ne change pas d'idée et qu'elle retourne vers le fleuve. 

J'ai repris la route, plus vite qu'à pas de tortue. Je me trouvais très loin de mon profit. Ce client ne sait pas planifier ses voyages. Ça fait la même chose pour les voyages en Louisiane: il nous donne six jours pour faire l'aller-retour qui en prend sept. Et parfois plus! On va être tard à Akron... Ou se réveiller de bonne heure. Mais être là pour huit heures est proprement insensé.

Vers Mallorytown, ON, je croise l'ami Goofy. On s'échange quelques mots par Zello, mais il suit un autre TJB, alors il ne peut me parler longtemps. Ça adonne bien, car j'arrive dans une section où la communication est difficile, soit près des Milles Iles.

Je prends donc la sortie pour la route 137, dont peu de gens connaisse l'existence. Mais qui nous mène vers le pont des Milles Iles.

Il y a en fait deux ponts principaux: un au Canada et un aux États-Unis. Et les douanes sont donc, vous l'aurez deviné, entre les deux, sur la plus grosse île dont le nom m'échappe.

J'arrive au péage en suivant une tortue, au sens figuré, cette fois. Ça me fait drôle de payer en dollar, déjà tellement habitué à Windsor-Détroit et la puce. Et ça a augmenter à onze dollars. Après des années à sortir un dix, ça n'est plus suffisant.

Je me rends ensuite jusqu'à la boutique hors taxes. Il y a plusieurs camions stationnés n'importe comment. Au moins, c'est encore possible de circuler. Ça promet pour le temps des touristes!

Ensuite, je m'avance vers les douanes. Il y a plusieurs camions dans la file. Il faut dire qu'il n'y a que trois guérites ici. Et ce soir, une seule est ouverte.

Le douanier me demande qui est mon courtier. Je ne me souviens jamais de ce genre de détail, d'autant que c'est écrit sur la feuille que je viens de lui remettre. Je pense vite et dit: Jensen. Il me dit qu'ils ont une panne majeur d'informatique depuis plusieurs heures, alors je dois aller à l'entrepôt. Aux Milles Iles, les lieux sont limités. L'inspection commercial, secondaire et l'aire d'attente pour voir son courtier, ce qui n'arrive plus qu'exceptionnellement, est regroupé dans ce qu'on appelle "l'entrepôt". Le douanier conserve ma carte Express, s'assurant ainsi que je ne vais pas me sauver... Ou qu'ils me retraceront si je le fais.

Je fais donc le tour de la bâtisse pour me stationner. Puis je me rends dans l'entrepôt à la rencontre du douanier. Il m'explique la situation. Et je dois contacter le courtier afin qu'il leur face un papier qui dira que mes chargements ont bien été soumis à la douane. Et donc dédouanés.

Comme un chauffeur s'est récemment fait gronder pour avoir mal fait, je commence par téléphoner au bureau. Patricia est au courant de la panne. Je ne suis probablement pas le premier. Elle va s'en occuper et me rappelle.

Patricia me revient: la dame va faxer mes documents directement à l'entrepôt. Elle me donne même le numéro du fax. Et elle me demande de la rappeler lorsque je serai autorisé à partir.

Je retourne à l'entrepôt. Avant même que je n'aie à expliquer mon cas, car ce n'est plus le même douanier, je constate qu'il a déjà reçu mon papier. Il me demande la facture de douanes. Je l'ai, mais dans le camion. Enfin, ce serait supposé!

Je ramène tous les papiers que j'ai avec moi. Et je me mets à déboucher les enveloppes. Car maintenant que les papiers sont règles d'avance, ce n'est plus nous qui nous en occupons (en tout cas, chez TJB). Je retrouve ce dont il a besoin. Et il me dit que je suis maintenant autorisé à partir. Wou hou!

Je retourne au camion et j'appelle Patricia pour la mettre au courant. Puis je repars enfin vers le sud. Déjà une heure et demi que je suis là. Comme si j'avais le temps!

Il y a bien longtemps que je n'étais pas passé par ici. La 81, là où à mes débuts, je suis tant passé souvent. C'était notre terrain de jeux, en quelque sorte. Maintenant, je vais si peu souvent vers le sud-est que ce chemin m'est redeven presqu'inconnu...

À peine un peu plus d'une heure plus tard, j'en avais suffisamment. Je suis donc sorti à Central Square, NY pour y passer la nuit. Et voyant la distance qu'il me reste et l'heure qu'il est, en ajoutant la fatigue intense que je ressens, c'est évident, je vais chier le voyage.

Il arrivera ce qu'il arrivera.

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