20 juin 2013

Le micro-Pilot

Je me suis réveillé un peu avant sept heures. Après une bonne nuit de sommeil. Là, je suis en forme pour vrai. Il fait dire que les nuits à la maison ont été mouvementées, une hystérique m'ayant réveillé à cinq heures alors que je m'étais couché à deux... J'ai réussi à redormir un peu, mais ça brûle son homme quand même.

Je voie un message à Lori pour lui dire que je serai là vers la fin de la journée. Il me reste encore autour de six cents kilomètres. Puis, le temps de me sortir d'ici, parce que je suis stationné devant le poteau de téléphone qui est entouré de cailloux, m'empêchant de partir vers l'avant, et me voici parti, un peu avant huit heures. Ça devrait bien aller...

Lori me revient dès son arrivée. Elle veut que j'y aille au plus crisse, car elle n'a pas rien qui peut se ramasser le soir. Ben, on va faire ce qu'on peut dans les circonstances là.

Je continue mon périple sur la 71 jusqu'à Louisville, KY où je prends la 264 en ville, puis la 65 sud. Et je m'arrête dès la halte de Shepherdsville, KY pour dîner. Une autre des très belles haltes du Kentucky.

En repartant, je reçois un message de Lori: je dois être à Smyrna, TN avant seize heures, puis ensuite à Cookeville, TN. J'ajouterais: fais attention à la porte! C'est effectivement là que j'ai brisé la porte de la remorque il y a quelques semaines.

Je traverse le Kentucky et je sors à Franklin, KY pour prendre la US-31 sud. Je fais un arrêt express au Marathon. Ça fait du bien. Un peu plus loin, en rentrant dans le Tennessee, je prends la TN-109 vers Portland, puis Gallatin et finalement Lebanon.

Je laisse ma remorque du côté des pleines. Il y en a déjà plusieurs aux quais. Et il en reste plusieurs à mes côtés. Une fois ma pleine décrochée, je constate que mes voisines sont toutes vides. Comme toujours, je choisis la plus récente, et je l'accroche. Je fais l'inspection et j'envoie mon message à Lori une fois que je suis certain qu'elle est vraiment vide.

Je vois arriver un confrère, inconnu, par la suite. Je ne suis même pas le dernier, un vendredi après-midi! Ouf... Ça expliquerait la quantité de remorque vide.

Je reçois le message de mon retour. On va à Smyrna, TN. Il est possible qu'il sera déjà chargé et que je devrai échanger de remorque. Bon, en autant que je peux repartir de là avant lundi, moi, ça me va... Et ensuite, Cookeville, TN, attention à la porte. Eux, il y a quelques personnes qui travaillent le soir, alors ça va. Et ça me fait revenir par ma route des bateaux préférée. Un pur bonheur!

Je prends donc la 840 pendant un bout, puis la TN-266 vers l'ouest. Je passe le golf, puis l'aéroport. Et voici mon client, une compagnie de lots brisés. En entant dans la cours, le chienneteux ramasse ma future remorque. Je vais donc le voir pour savoir où je laisse ma vide. Juste dans le coin là-bas. Je vas décrocher ma vide, et il m'approche la pleine. Il me dit qu'il y a un problème avec une des poignées. Je m'arrangerai avec ça.

Parenthèse: un "chienneteux", c'est la déformation et adaptation québécoise du mot anglais "shunter".

Une fois accroché, je fais l'inspection de ma nouvelle remorque. Je referme ladite poignée qui fonctionne comme une neuve. J'ai l'impression qu'il était simplement pas de niveau. Et aussi que cette compagnie n'a que des remorques à portes de types garages. Ça ne lui arrive jamais de fermer une porte, alors encore moins pas au niveau!

Je m'avance près des bureaux et je vais à la répartition chercher mes papiers. Il y en a "ça d'épais"! Je démêlerai ça plus tard. En sortant, un des employés me demande "c'est où ça, Saint-Chrysostome?" Je lui explique que nous sommes près de Montréal, et que non, l'autre compagnie, ce n'est pas nous. Ils nous donnent les voyages... Il me dit: "ça fait huit ans que je charge ces voyages pis je ne sais même pas où ils vont!" Hé ben...

J'envoie un message à Lori, et me voici en route vers Cookeville, TN. Je crois que je devrai remplir un réservoir bientôt. Je prends la TN-266 qui me ramène à la 840, puis celle-ci à la 40, que je prends vers l'est. Mais il est l’heure de souper, alors je m'arrête chez l'Oncle Pete, à Lebanon, TN. 

Je repars ensuite sur la 40. Je regarde dans les données de Seven Up là où je devrais faire le plein. Nashville était un très bon choix, mais je pars vers la direction opposée. Ah, le Pilot de Cookeville même va pouvoir me servir. Il y a mieux, mais pas sur ma route.

Arrivé à Cookeville, TN, je sors pour le Pilot. C'est le plus petit Pilot que j'ai vu. Un chemin qui même à trois pompes pour les camions. Et aucun stationnement. Ni avant, ni après. Je remplis donc un réservoir de diesel. Ça sent bon! Le voisin, c'est un Poulet Frit Kentucky. Je vais me chercher un café, et me voici réparti.

Une sortie plus loin, je sors et prends la TN-111 nord. Le temps de deux sorties, et je suis chez mon client. Je recule dans l'entrée en forme de "crisse de trou sale", mais avant de terminer la manœuvre, je me rends à l'arrière voir ce qui a cloché la dernière fois. Et c'est louche! Je crois que c'est la fourche de la poignée qui a touché le poteau de protection, et par extension cassé le coin de la porte. Et non l'inverse... En tout cas, je vérifie mon alignement afin d'être plus que certain de ne pas en briser une autre! Et comme ça va, je vais reculer la remorque au quai.

Je dois ensuite chercher mon homme. Et comme nous sommes hors des heures, il est difficile à trouver. C'est d'ailleurs lui qui me trouve. Il est en train de souper. Me passant son reste de pogo à deux pouces du nez, il me dit qu'il termine et vient me voir. Je n'en demandais pas temps... pour le pogo, je veux dire!

Je retourne au camion en attendant. Et il arrive assez rapidement. Mes quinze boites sont rapidement placés dans ma remorque. Les papiers signés, me voici dehors, à revérifier, on n'est jamais trop prudent, si la porte va passer. Ça devrait aller. Je vais donc avancer le camion, en douceur, jusqu'à la rue. Je descends ensuite pour aller refermer les portes. Comme des neuves!

De retour au camion, je téléphone à Patricia. La première cliente m'a dit qu'elle avait envoyé les papiers à plusieurs endroits, incluant Lori. À vingt-deux pages, je préfère vérifier avant de refaire le travail. Elle ne retrouve rien, et Lori ne lui en a pas parlé. Le mystère demeure. Mais je dois trouver un fax, parce qu'avec Drive Axle (l'application de fax), j'en ai pour la nuit!

Je retourne dans l'usine pour constater que les bureaux sont inaccessibles en soirée. Je devrai donc aller au relais louche. La dernière fois, ça n'avait pas été un succès. Enfin...

Je retourne donc à la TN-111 que je prends sud. Et juste après la 40, sur la gauche, voici mon relais miteux. Le méchoui permanent a l'air délicieux par contre.

Je reconnais la fille, une pakistanaise ou indienne, encore là, c'est pas écrit d'sus! La même que la dernière fois. Ça me surprend, car je croyais avoir lu que ce relais avait réouvert après avoir été fermé. Peut-être je me mélange de ville.

Je lui demande de faxer mon livre (!?!). Je sens dans ses yeux que ça va coûter cher. Je le sais déjà, c'est écrit 2$ la page. Et c'est long... Long... Mais long là! Je crois qu'elle a le fax sur lequel Noé a reçu les plans de son arche!

Au prix que ça coûte, je lui demande un reçu et une confirmation d’envoi. Déjà qu'à l'heure qu'il est, Patricia est parti... J'ai presque confiance! J'espère qu'il aura bien passé.

Il reste une heure de conduite à ma journée. Je reprends donc la TN-111 nord, mais ce n'est pas l'envie qui manque d'aller directement au lit. Mais je suis un professionnel...

Je me rends donc jusqu'à la US-127 à la frontière avec le Kentucky, que je prends vers le nord. Et dès la première ville, soit Albany, KY, je décrète la fin de la journée. C'est que le prochain arrêt est quand même relativement loin. La nuit sera bonne, à moins que les jeunes, dont le loisir semble être de se faire des beurres en char et de retourner en ville pour mieux en revenir, ne s'excitent trop pendant la nuit.

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