Légalement, j'aurais pu partir, je crois, vers 3:00. Mais là, j'en avais ma claque. Alors comme ça faisait deux jours que je me réveillais à 5:00, je me suis dit pourquoi pas ce matin aussi.
Sauf que... Quand le cadran sonna, je l'aurais balancé par la fenêtre... si ce n'est que le mur dans lequel il est encastré aurait suivi. Beaucoup trop compliqué. Je me suis contenté de repousser l'heure de réveil à 7:00.
Je me suis finalement réveillé juste avant le cadran. Bon, après avoir retardé l'heure aussi souvent, il fallait bien que ça arrive! Enfin...
Ayant épuisé mes pitas-break, je suis donc entré au Pilot en quête d'un déjeuner. C'était ça où le McDo. Je garde le McDo pour Fred, qui va bien m'y amener un de ces jours... Donc, parmi toutes les cochonneries, dont en fait il ne restait rien, dimanche matin oblige, il y avait deux piteux croissants. Tellement piteux que j'ai eu peine à savoir ce qu'il y avait dedans. Je crû déceler œuf et fromage. C'était déjà ça... Avec un café, merci.
De retour au camion, on finit de s'enligner... Et c'est un départ! En mangeant ledit croissant, je découvre qu'il y a aussi du bacon. Mais il faut le dire vite. Tranché tellement mince qu'il en est presque transparent! Le croissant était caoutchouteux, mais sinon, pas méchant. Pas besoin de garder la recette par contre... On a vu mieux.
Et ça roule. Après les premières minutes entre deux eaux, je suis maintenant bien en forme, prêt pour une longue journée. L'avant-dernière de mon périple. À Louis, couche-tard, qui me demande jusqu'où je crois me rendre ce soir, je dis: probablement Dorchester ou Woodstock... Ou si je suis en forme pourquoi pas Milton, voir Bowmanville ou Port Hope? Mais bon, c'est encore bien loin.
Je poursuis donc ma route sur la 57 vers le nord jusqu'à Effingham, où je prends la 70 vers l'est en direction d'Indianapolis. Mais avant, parce qu'il faut bien manger, un arrêt à la halte de Terre Haute, en entrant en Indiana. Me reste un dernier repas préparé avec amour de la maison. Encore l'occasion de faire quelques photos.
Et c'est reparti. Il fait vraiment beau aujourd'hui. Froid, mais beau comme en été. Puis, quelques minutes plus loin, juste avant Cloverdale, IN, la circulation s'immobilise complètement. Et ne bouge plus. Sur le CB, on dit qu'un accident vient tout juste de se produire. C'est ben ma chance! Heureusement, quinze minutes plus tard, nous nous remettons à bouger. En passant, je vois une précédemment rutilante Infiniti G35 perpendiculairement à la route, le nez amoché dans le garde-fou. Un autre exemple que d'avoir les moyens de se payer un tel bolide ne donne pas automatiquement les qualités et aptitudes nécessaires à le conduire. Puis, je reprend une vitesse normale.
Je traverse Indianapolis, puis, prend la 465 côté est de la ville, vers le nord. Vient ensuite la 69. Je croise un Normandin. Lorsqu'il me parle, je sais que mon CB ne me permettra que de dire bonjour, et encore... C'est mon ami Mississippi. Désolé, copain... Un jour, on sera sur le même sens.
Voulant minimiser les arrêts afin de ne pas trop nuire à ma fenêtre de seize heures, je fais un arrêt express à Anderson, IN. Je saisis au vol ma collation.
Ça me permet de me rendre jusqu'à New Haven, IN, où je m'arrête pour souper. Ce soir, souper de fruits de mer. Rien de trop beau! En fait, ce sont des moules et huîtres en conserves. Ben moé j'aime ça! Avec tous les à-côtés, bien sûr.
Un dernier droit m'amène aux douanes à 19:30. Le temps d'aller aux toilettes, je me présente à la guerite au changement de quart. J'ai le nez dans la barrière, mais elle est fermée. Quelques minutes et elle s'ouvre. Et je passe très facilement.
Il faudra bien se rencontrer hors-contexte un jour. Je poursuis jusqu'à Boston? Le Massachusetts?
On arrive au Pilot de Tilbury. C'est le temps de faire le plein. De diesel et de DEF au Pilot. De café et de muffin au Tim. J'ai rencontré notre Gros Minet, Jean-Marc. Lui repart après ses traditionnelles vacances dans le sud. Il me glisse à l'oreille que la balance est ouverte. Bien, je ne devrais pas avoir à les craindre, mais c'est toujours mieux de le savoir avant.
Juste avant London, je revérifie mes temps, vu que j'ai un peu flâné à Tilbury. Il me reste quarante-cinq minutes dans ma fenêtre de seize heures. Juste assez, un peu plus même, pour me rendre au ONroute de Woodstock, peu après la balance. Car il faut savoir que la balance de London est maintenant identique à celle de Windsor, après avoir dit que "jamais on n'en fera une autre comme celle-ci, sauf à Sarnia, et possiblement à Lancaster. Ben oui... Donc, tu parles avec l'agent qui est dehors avec les camions, et souvent il demande à jeter un œil à ton registre.
Bref, je suis confiant... Je suis légal mur à mur. En m'approchant, elle est effectivement ouverte. Et j'y entre. Quelques camions, et me voici avec l'agent. Il demande à voir mon registre. Je lui tends en me disant que ce n'est que formalité, le dodo s'en vient. Il regarde en gros, et revient vers moi: "stationne-toi dans l'allé numéro deux".
Bon, un doute s'installe. Je recalcule dans ma tête... Non, je suis certain d'être légal. Par moins dune heure, mais légal quand même. Peut-être qu'il veut s'assurer que mon "recap" l'est tout autant. Moi je le sais, je le calcul, mais à première vu, il n'est peut-être pas certain.
Il revient me voir au camion. Il me fait une inspection Niveau 2, papiers et vérifications légères du camions, lumières, klaxons, essuies-glaces, et vérifications debout... Ils me demande ensuite de le rejoindre dans la bâtisse avec les papiers du camion, de la remorque, du chargement et de moi-même.
Je retrouve tout ça, et je m'amène. À mon arrivée, il vient les chercher et retourne sur son côté... Barré, parce que les camionneurs, c'est bien connu, ce sont des fous furieux... C'est du sarcasme là!
Pendant qu'il me cherche des pous, et quand il n'y a rien à trouver, c'est plus long, j'écoute les cas des autres. Un gars en cube dont les papiers disent qu'ils est pesant, alors il devrait avoir un permis classé trois, permis de vrai camion, registre, etc. Le gars lui dit d'aller faire changer son poids maximum dans les papiers, parce qu'eux vont toujours le sortir car ils voient le poids autorisé par les permis à la balance... Et si c'est plus de 4500 kg, alors tu es un camion. Et une équipe de "tamouls" dont les papiers sont un fouilli... J'aime mon désordre ordonné. Ça paraît mieux. Un troisième enfin qui arrive avec rien. Il se fait dire d'aller chercher tous ses papiers. Me semble que le minimum qu'ils vont vérifier, ce sont les enregistrements et permis. Mais bon...
Mon agent revient, et je le sent frustré de n'avoir rien trouvé. Comme la fois à Gananoque... Il me souligne que j'ai épuisé mes heures. Je répond: oui, par cinq minutes. Il me dit: Cinq minutes, c'est cinq minutes. Vous pouvez passer la nuit dans les places douze ou treize.
Même pas eu le temps de le remercier, il était reparti flairer de plus gros poissons.
J'ai donc changer de place dans le stationnement... Mais dormir le nez dans l'autoroute la plus achalandée de tout le Canada, dans sa plus occupée section, c'est loin d'être de tout repos!
Mais c'est la loi, c'est pour mon bien...
1 commentaire:
C'est sûr que je compte bien t'emmener faire un baptême de Mac-Do !!! Hé hé hé !!
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