9 août 2013

Explosion à Ottawa

Ce matin, je me suis réveillé après le cadran, et c'est le besoin naturel qui m'a sorti du lit. Sentiment de panique! Je déjeune en vitesse, puis au moment de partir, je constate qu'il est l'heure exacte à laquelle je pouvait légalement partir. Hé ben, je ne devais pas être si tard quand je me suis réveillé!

J'ai pris la 17, toujours vers l'est. J'ai dû faire un arrêt-express à Rolphton, ON, parce que grâce aux belles routes de l'Ontario, il y avait toute une messe de tomber du lit du haut. J'en ai profité bien sur pour descendre tous les saints du ciel. Je suis bien le fils à mon père, mais si j'ai longtemps eu des doutes pour le laitier!

J'ai repris la route jusqu'au Ultramar de Arnprior, ON où je me suis arrêté pour diner. Puis, je suis reparti, tout heureux et confiant d'être si près de la maison. Mais le destin allait en décider autrement. En traversant Ottawa, ON, à vitesse réduite puisque presque complètement en zone de construction, j'ai vu une pancarte annonçant trois bosses. Une bande d'asphalte neuve traversait les trois voies de l'autoroute. Je me suis dit que, étant déjà à vitesse réduite, ce ne serait pas si mal.

J'en ai levé de terre! À la troisième, je suis évidemment "mal tombé"! J'ai senti des morceaux s'envoler, mais il fut impossible pour moi, sur le fait, de savoir si il s'agissait de débris dans les bosses ou bien de morceaux de mon camion... J'ai porté attention à tout les bruits, à d'éventuels coups dans le volant: rien, tout semble bien aller. Je me suis dit que j'arrêterais aussitôt que possible pour faire plus ample vérification. Mais à Ottawa, les accotements sont inexistants! Plus j'avançais, plus je me disais que j'allais devoir traverser toute la ville avant de savoir.

C'est alors que j'ai entendu un espèce de grognement. Et j'ai remarqué que, plus ça allait, plus la remorque dans mon miroir devenait "croche"! En fait, par inversion d'image, c'est mon capot qui se mit à pencher vers la droite... Merde, là, ça ne va plus! J'ai vu une rampe, et malgré l'absence d’accotement, vu que c'est une zone de construction, je m'y suis arrêté. Ouf, la pire des places! Mais je n'avais plus le choix, j'allais tout démolir.

J'ai mis les clignotants d'urgence et je suis descendu pour constater l'étendu des dégâts. J'ai failli me faire tuer, tellement j'étais pour ainsi dire au milieu de l'autoroute! Puis, j'ai vu: j'avais une crevaison à l'avant, du côté passager. Crevaison, le mot est faible, le pneu avait explosé, et il s'était proprement échevelé tout partout! La misère...

Bon, après un court instant de découragement, passons en mode survie. Je dois installer mes triangles, puis téléphoner au garage. Je vais donc dans le coffre sortir, je pourrais dire déterrer mes triangles. Puis, je vais derrière la remorque afin de poser mes triangles aux distances recommandées. Dès lors, les automobilistes semblent devenir conscients que si je suis dans un tel endroit, au beau milieu de la circulation, ce n'est pas de gaieté de cœur, c'est qu'il y a problème mécanique.

De retour dans le camion, je téléphone à Pierre-Luc. Pas de réponse. Je laisse un courriel dans sa boite, mais comme il est midi et quelques minutes, je l'envoie également à Martin et à Anna. Les répartiteurs restent souvent un peu plus longtemps avant de sortir diner, et souvent même ils reviennent plus vite. Je mets donc toutes les chances de mon côté.

Et effectivement, quelques minutes plus tard, Martin me répond pour me dire qu'il passera le message à qui de droit. Et quelques minutes encore, Pierre-Luc m'appelle afin de savoir où je me trouve, et mes autres informations pour donner au service routier. Et un peu plus tard, le fournisseur appelle: le service routier sera ici dans trente à quarante minutes. Peu de temps après, un policier arrive de l'accotement. Il me demande si l'aide est en route. Je lui dis que oui. Il demande dans combien de temps... Est-ce que j'ai l'air de savoir? On m'a dit une heure (j'en ajoute pour être sur...)! Voyant bien que je n'ai plus de pneu, il repart en maugréant.

À ma propre surprise, le service routier est arrivé à l'heure dite. Il faut dire qu'étant directement en ville, et eux étant à l'autre bout de la ville, ça ne fait pas loin pour se rendre, d'autant que nous sommes en plein jour, alors le mécanicien était déjà au travail. Il a levé le camion, retiré les restes du vieux pneu, puis installé le nouveau, un pneu neuf de base qui, dans les faits ne fait pas le poids de mon essieux (j'ai un 13 200 lbs, plutôt qu'un 12 000 lbs comme la majorité des camions "sur le US"), en un rien de temps. Mais bon, le garage le changera en temps opportun, dans le pire des cas, lorsque je serai en vacances, dans quelques semaines.

Ne restait qu'à`signer la facture. Puis à ramasser les triangles. Lorsque je suis reparti, ça faisait exactement une heure et quarante-cinq que j'étais arrêté! Un record, surtout si on tient compte que la dessus, la première heure, autant chez TJB que chez le service routier, tout le monde était sur leur temps de diner. Chapeau! Des fois, il faut faire un peu plus que le maximum...

Une fois sorti de l'éternelle zone de travaux, j'envoie un message à Martin, question de savoir où je vais en entrant au Québec. Je m'arrête ensuite au Relais Routier de Saint-Isidore afin de faire le plein de DEF, tout heureux qu'ils en aient sur place. La carte du Relais Routier ne fonctionne pas. Il faut demander à la charmante femme du dépanneur d'aller "partir" la pompe, et payer comptant. Bon, ça rentre dans mes normes, alors allons-y comme ça.

Je fais le plein de DEF, puis je vais payer. Et bien sur, avant de repartir, un café et un muffin au Tim intégré dans le relais. Alors que je repars, des nouvelles de Martin: la remorque va à notre cour de Lachine, QC. Je m'y rend donc en voguant sur mon petit bonheur!

Je reçois un appel d'André: il a besoin que je lui renvoie mes papiers, que j'avais pourtant envoyer à jolie Julie. Mais elle doit être en vacances, alors les gars ne se comprennent plus. J'obtempère donc aussitôt que j'arrive à notre cour de Lachine, QC.

Une fois tous les papiers en ordre pour laisser dans la boite aux lettres, je suis allé la porter puis j'ai décrocher la remorque chargée, pour ensuite aller accrocher une remorque vide. Pendant que je fais tout ça, mon alarme sonne. Ah ben mausus, j'ai encore mélangé le AM et le PM! Je pouvais bien ne pas m'être réveillé avec le cadran.

Martin m'appelle: la semaine prochaine, j'irais à Wichita, KS. Reste quelques ficelles à attacher, mais "c'est presque fait"... J'ai ben confiance.

Je pars donc pour terminer la semaine. Je prends la 13 vers le nord jusqu'à la 440 que je prends vers l'est. Puis à Saint-Esprit, QC, je poursuis sur la 158. Je m'arrête pour souper au nouveau Tim à Joliette, QC, situé dans le nouveau dépanneur tout près de la fin de l'autoroute 31. Peu de stationnement, mais bon... Peu de table, et même pas l'Internet que tous les restaurants offrent. Disons que je fus déçu un peu.

Même si ce n'est pas l'envie qui manquait de dormir sur place, je me suis botter le derrière afin de compléter le boulot. Je suis reparti en direction de l'usine de pneus afin d'y laisser ma remorque vide.

Ne me resta ensuite qu'à me rendre à la maison afin de boucler la boucle pour cette belle semaine.

Aucun commentaire: