25 août 2008

C'était mon tour

La semaine dernière, comme retour après les vacances, je suis allé tout d'abord à Chicago. Une livraison de papier, un retour de croustilles (ben oui, on importe même des croustilles!!!) et le tout se déroula bien rondement...

Mais bien évidemment, un Chicago, ça ne fait pas une semaine. Ça prend trois jours au total. Il me fallait donc un voyage pour compléter ma semaine.

Mon meilleur patron-redevenu-répartiteur m'avait prévu un voyage pour Columbus, OH. C'était un peu loin pour le temps qu'il me restait mais bon, c'était "loggable" et faisable par du monde. Je n'aurais qu'à prendre mon temps pour le retour pour compenser. En revenant la fin de semaine, ça ne presse jamais, alors ça donne le temps de prendre le temps...

Fait que...

Je fais donc dodo dans la cours de la compagnie, et je finis par partir de là vers huit heures trente du matin. Je n'ai donc vraiment pas de temps à perdre... pour dire vrai, je manque un peu de temps. Il faudra couper quelques part...

La 401 se passe relativement bien. Je finis par arriver aux douanes de Détroit exactement à 21 heures 45. J'ai devant moi trente minutes restantes sur mon quatorze heures allouées pour ma journée. Donc, en sortant de là, je "devrais" me trouver un stationnement pour la nuit assez vite. Mais comme je dois livrer dès huit heures le matin suivant à cinq heures de là, je devrai donc étirer l'élastique passablement.

Il y a peu de monde en attente, mais ça regarde bien. J'avance à la place numéro deux (deuxième avant que ce soit mon tour). C'est un peu long. Le poste d'à côté se libère, et le mien ne bouge pas. Je décide de changer de rangée. C'est encore long. Puis vient mon tour.

Le douanier me demande plein de questions qu'ils ne demandent jamais:
- Depuis combien de temps je travaille pour cette compagnie?
- Combien de fois je passe aux douanes par année?
- Combien de camion possède ma compagnie?
- Combien parmi ceux-ci traversent la frontière?

J'ai répondu du mieux que j'ai pu. Il a fini par me dire, d'un ton de douanier autoritaire:
- Avance jusqu'à ce que ta remorque arrive égale avec le bord ici.

Je m'avance comme il me l'indique. Souvent, ils demandent de procéder ainsi afin de fouiller le camion. Parfois aussi, ils en profitent pour ouvrir la remorque et y jeter un oeil.

Cette fois-ci, au moment de mettre le pied à terre, les douaniers avaient déjà coupé le sceau et ils attendaient que j'arrive pour ouvrir la porte. Je m'exécute. On m'indique d'aller attendre "juste là" et un des deux douaniers passe son temps à me surveiller pendant que l'autre, celui qui m'a acceuilli, monte dans la remorque.

En marchant sur le dessus des "cannes" de compote de pommes, il se rend jusqu'à l'avant de la remorque. Je l'imagine en vérifiant chaque espace entre chacune des palettes. Il revient vers l'arrière et redessant. Il me demande de refermer la porte et s'en va dans le camion. Après quelques minutes dans mon bordel, il revient et il entre dans sa cabane et téléphone.

Je commence à me dire que je pourrais bien partir, mais que comme il a mes papiers et ma carte EXPRESS, je suis mieux d'attendre qu'il me la redonne (en fait, bien sûr, je n'oserais jamais partir avant qu'il ne me le dise).

Il ressort après quelques interminables minutes. En me donnant tous mes papiers, il ne dit:
- Allez au Rayon X, et ensuite à l'entrepôt.

Bon, j'ai pogné l'gros lot! Dans ma tête, ça fait: ça va être long (minimum une heure de plus) et donc il ne m'en restera plus beaucoup pour dormir. Je regagne donc le siège du conducteur. Je contourne le bâtiment principal pour me présenter dans la file d'attente pour le Rayon X. Comme c'est ma première fois depuis la nouvelle configuration, j'avance un peu à tâton.

Le Rayon X de Détroit ressemble à celui de Champlain, NY, où j'ai eu la chance de passer il y a quelques temps. Je procède donc de la même façon: avancez le camion, ne pas appliquez le frein de stationnement (j'espère que le plancher est parfaitement de niveau) et je vais dans la salle d'attente. En deux ou trois minutes, la machine a fini d'examiner la remorque et le camion au complet. L'opérateur me fait signe. Je retourne donc dans mon camion pour sortir de là.

Première étape complétée. Je dois donc maintenant aller me stationner au bout du stationnement (et c'est plutôt grand, mais au moins avec peu de camion). Il me faut ensuite revenir à pied, avec tous mes papiers. Je tâtonne encore afin de trouver la nouvelle façon de faire. Je trouve la porte, je suis le chemin en ne sachant pas trop où je vais, puis je trouve finalement un panier pour y déposer mes papiers. Ensuite, à la salle d'attente.

Après quelques minutes, disons probablement près d'une demi-heure, on m'appelle et on m'indique à quel quai je dois reculer mon camion. Donc, il me faut repartir à pied jusqu'au camion, ramener le camion, trouver le bon quai, ouvrir les portes (et seulement parce qu'ils ont déjà brisé le seau), et reculer tout ça au quai. Puis, retour à la salle d'attente.

Et là, dans la salle d'attente, on ne voit rien ni des quais, ni des douaniers dans le bureau. Que quelques vieux journaux passés date (comme chez les docteurs)... Et dans une salle d'attente, on attends... Puis, arrive minuit, alors changement de "chiffre", plus grand choses ne bougent pendant un moment.

Arrive un policier du Michigan. Il nous demande à tous nos permis de conduire, et ensuite d'aller chercher nos papiers de camions et d'aller le rejoindre dans son camion dehors. Bon, tant qu'à se faire vérifier tsé, enwoye... Il nous passe en revue un par un. Tous les papiers du camion, de la remorque, les permis, tout le gros "kit"! Il me remet la feuille qui dit que la vérification a été effectué. Je retourne donc dans la salle d'attente.

Et le temps passe. Tout ceux qui étaient là à mon arrivée, les cinq ou six autres chauffeurs, finissent par partir l'un après l'autre. D'autres sont arrivés, puis repartis...

Et le temps passe. Puis, après épuisement et dépression total pendant un bon bout, on me donne mon OK! Enfin... N'ayant pas de montre ni mon téléphone avec moi, j'ai hâte en mausus de savoir quelle heure il peut bien être rendu. J'embarque dans mon camion. Câlice, il est 3 heures et demi. Le temps de mettre mes papiers dans leurs places respectives, je paie le pont à 3 heures et quarante-cinq!!! Exactement six heures aux douanes. Ce doit bien être mon record à vie!

Tout ça pour absolument rien! Cris, y'a pas plus propre que moi et ma compagnie!

*****

J'avais hâte de voir la semaine suivante si j'allais y gouter encore... J'ai entré dans le pays comme d'la m... dans le t... de c...

J'ai entendu aussi un autre de nos chauffeurs, Plongeur, raconter que lui aussi a été vérifier assez creux par les douaniers... Ça me rassure!

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