17 août 2008

Une première... et la suite d'un certain mépris des travailleurs.

Je cherchais une façon d'aborder le sujet depuis un bout, mais je ne savais pas trop comment. La fermeture du Wal-Mart de Jonquière en a écoeuré plusieurs, mais comme les succursales voisines de Chicoutimi et d'Alma (curieusement ouverte pendant que celle de Jonquière était en processus d'accréditation syndicale, permettant de dire que les ventes à Jonquière avaient terriblement baissées: ben quin, les gens du Lac n'avait plus à descendre au Saguenay!), bref, commes les deux succursales voisines vendent à plein, j'imagine que beaucoup de gens ont oublié...

Il faut voir le documentaire Wal-Mart: The High Cost of Low Price ou Le coût des bas prix pour voir la façon de fonctionner de cette compagnie. Et on y voit que des deux employées de Jonquière qui ont été les plus actives lors de la syndicalisation de la succursale ont été probablement tellement harcelé que l'une d'entre elle en est décédée!

Donc, la fermeture que plusieurs, dont moi, qualifie de sauvage du magasin de Jonquière, une nouvelle qui a fait le tour du monde, est tellement louche que la Cour Suprême va se pencher sur le cas. Et on sait que la Cour Suprême doit avoir amplement d'autres chats à fouetter.

Et le porte-parole de la compagnie de préciser, je le dis en mes mots: que l'amélioration des conditions de travail (lire augmentation des salaires, entre autres choses) va à l'encontre du modèle d'affaire de ladite compagnie donc, ils se sentent légitimé d'avoir fermé le magasin.

Tout ça avec des profits dignes de ceux des pétrolières!

Peu de temps après le magasin de Jonquière, celui de Saint-Hyacinthe obtenait une accréditation syndicale. Évidemment, et curieusement, celui-ci n'a pas été fermé! C'est aussi par la suite de la fermeture que nous avons vu apparaitre la campagne de promotion Achetez au Québec. Il a été dit que même si les achats sont effectué à un fournisseur québécois, les produits doivent quand même être fabriqué en Chine, ce qui crée énormément d'emploi chez nous bien sur! Réponse de la compagnie: on s'en fout où sont fabriqué les produits, du moment qu'on émet le chèque à une entreprise du Québec. En mes mots: on appelle ça du lichage de cul, ou en de meilleur termes

C'est maintenant au tour des employés de garage du magasin de Gatineau de recevoir une accréditation syndicale. Et comme c'est l'habitude, il y a fallu que la négociation se rende à l'arbitrage afin de pouvoir obtenir un contrat de travail.

Aussitôt dit, aussitôt fait. Quel réaction a eu la chaine de magasin? Je paraphrase encore, mais: on pourrait bien fermer le département de mécanique, car de telles conditions vont à l'encontre de notre modèle d'affaire!

Et les lois du Québec, elles? (Pour les fédéralistes, ce sont des lois fédérales, fa que...). Le droit d'association et de représentation des travailleurs est un sujet depuis longtemps réglé ici. Et si vous voulez y faire des affaires, vous devez vous y plier ou bedon vous abstenir!

Comment il se fait que, par exemple, toutes les succursales de la Banque Laurentienne sont syndiqués et elles peuvent quand même offrir un bon service ainsi qu'arriver en ne demandant pas plus de frais que les autres banques? Probablement parce que des employé-e-s respecté-e-s sont plus productifs...

Un syndicat n'être peut-être pas la solution à tous les problèmes, mais ce n'est certainement pas la plaie que la droite, les patrons ou les jeunes Libéraux veulent que l'on croie que c'est...

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