16 décembre 2013

Jamais deux sans trois

Hors-série...

La scène se passe au retour du Minnessota, après une journée à rouler sur la 17 en Ontario, de Nairn Center, ON à Montréal, QC. Journée où il est tombé une trentaine de centimètres de neige! Je suis exténué, à tel point que le lendemain matin, j'avais perdu mon téléphone... dans mon lit!

***

Martin m'avait assigné une remorque vide à ramener à Joliette, de notre cour de Montréal-Est, où je devais laisser ma remorque de papier.

La journée avait été longue : bien du froid, de la glace de North Bay à Chalk City, de la neige ensuite jusqu’à la fin. Et tout s'était allongé : les arrêts, les repas, etc... J'avais mon osti de voyage!

J'arrive dans la cour : je vois tout de suite ma nouvelle remorque. C'est la première du bout. Je la reconnais à ses panneaux larges. Martin m'a spécifié de laisser deux courroies logistiques. Bref, ça va pour le mieux.

Notre section est à moitié pleine : quatre remorques toutes du même côté, et un espace équivalent libre, bien déneigé. Sous les remorques, il y a des restes de tempêtes, surtout sur le devant. Avec mon camion a un seul différentiel, ça promet! Et la mienne est la pire du lot.

Je commence par décrocher ma remorque pleine au bout de la section bien dégagée. Le camion me surprend par sa traction. Ses nouveaux pneus, plus agressifs que les précédents, ont du mordant.

Je m'approche de ma nouvelle remorque. Je recule par petit coup, question de taper la trail. La neige est à la moitié de la hauteur des roues, alors je dois prendre mon temps. Si la remorque touche a mes roues arrières, je suis cuit! Je le sais, je l'ai déjà fait! Chaque fois, je vais un peu plus loin sous la remorque. Le dernier coup, je reste coincé à mi-chemin. Plus possible de sortir, mais pas encore accroché!

Après quelques essais, il me vient une drôle d'idée : je vais installer les boyaux d'air, et tenter de tirer la remorque. On verra ben. Souvenez-vous, elle n'est pas accroché... Je sors donc accroché mes boyaux et mon fil.

Essai suivant. J'y vais très délicatement. Ce n'est pas le moment de faire un geste brusque. Et il y a beaucoup de neige à écraser par les roues de la remorque. Remorque qui est vide, donc bien qu'elle pèse un peu sur le tracteur, c'est moins qu'une remorque chargée. La remorque avance lentement, mais elle tient. J'avance pour la sortir complètement de sa place tout en surveillant dans les miroirs le moindre signe qu'elle se décroche. Je recule ensuite pour bien l'accrocher.

Je sors ensuite pour aller faire une vérification vite fait. Arriver à l’arrière, je vois qu'elle est scellée. Louche : il ne m'a pas parlé de livraison. Alors que je termine et que je me dirige vers la boite où sera la facture, pour peu que ce soit une livraison, mais qu'il aurait omis de me dire.

C'est alors que j'aperçois le numéro : 531196!!! Merde, j'ai besoin de la 531198! Tout ça pour même pas la bonne remorque...

Bon, au point où je suis rendu, je déplace la remorque dans une place déneigée. Je la décroche puis je vais prendre position devant la vraie remorque dont j'ai besoin. Elle a de la neige sous le nez, mais seulement d'un côté. Encore là, ça promet!

Je tape la trail une fois, puis je tente le grand coup, après avoir vérifier que la hauteur de la sellette est bonne. Je tape le fond. Je descends pour remonter les pattes et brancher les boyaux d'air. La remorque semble plus reculée que les autres, si je me fie au garde-boues.

J'embarque dans le camion pour la sortir de son trou. Comme ça mord bien, merci à mes nouveaux pneus plus agressifs, je pèse plus pour ne pas m'enliser. Je commence à avoir ma journée dans le corps là... Ben, la remorque est restée là! Elle n'était pas accrochée!!! Ça explique le recul comparativement aux garde-boues, ce n’était pas seulement une question de position de tige d'accrochage. Vrai que nos remorques sont toutes identiques, en fait, il n'y aurait pas de raison.

Heureusement, les tuyaux n'ont pas arrachés, comme ça m'était arrivé au Wisconsin. J'ai donc redescendu les pattes pour accrocher à nouveau, réellement cette fois, la remorque. Ouf!

J'ai fait ensuite mon enveloppe pour la laisser sur place avant de poursuivre ma route.

Quelle journée!

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