La scène se passe au retour du Minnessota, après une journée à rouler sur la 17 en Ontario, de Nairn Center, ON à Montréal, QC. Journée où il est tombé une trentaine de centimètres de neige! Je suis exténué, à tel point que le lendemain matin, j'avais perdu mon téléphone... dans mon lit!
***
Martin m'avait assigné une remorque vide à ramener à Joliette, de notre cour de Montréal-Est, où je devais laisser ma remorque de papier.
La journée avait été longue :
bien du froid, de la glace de North Bay à Chalk City, de la neige
ensuite jusqu’à la fin. Et tout s'était allongé : les
arrêts, les repas, etc... J'avais mon osti de voyage!
J'arrive dans la cour : je vois
tout de suite ma nouvelle remorque. C'est la première du bout. Je la
reconnais à ses panneaux larges. Martin m'a spécifié de laisser
deux courroies logistiques. Bref, ça va pour le mieux.
Notre section est à moitié pleine :
quatre remorques toutes du même côté, et un espace équivalent
libre, bien déneigé. Sous les remorques, il y a des restes de
tempêtes, surtout sur le devant. Avec mon camion a un seul
différentiel, ça promet! Et la mienne est la pire du lot.
Je commence par décrocher ma remorque
pleine au bout de la section bien dégagée. Le camion me surprend
par sa traction. Ses nouveaux pneus, plus agressifs que les
précédents, ont du mordant.
Je m'approche de ma nouvelle remorque.
Je recule par petit coup, question de taper la trail. La neige est à
la moitié de la hauteur des roues, alors je dois prendre mon temps.
Si la remorque touche a mes roues arrières, je suis cuit! Je le
sais, je l'ai déjà fait! Chaque fois, je vais un peu plus loin sous
la remorque. Le dernier coup, je reste coincé à mi-chemin. Plus
possible de sortir, mais pas encore accroché!
Après quelques essais, il me vient une
drôle d'idée : je vais installer les boyaux d'air, et tenter
de tirer la remorque. On verra ben. Souvenez-vous, elle n'est pas
accroché... Je sors donc accroché mes boyaux et mon fil.
Essai suivant. J'y vais très
délicatement. Ce n'est pas le moment de faire un geste brusque. Et
il y a beaucoup de neige à écraser par les roues de la remorque.
Remorque qui est vide, donc bien qu'elle pèse un peu sur le
tracteur, c'est moins qu'une remorque chargée. La remorque avance
lentement, mais elle tient. J'avance pour la sortir complètement de
sa place tout en surveillant dans les miroirs le moindre signe
qu'elle se décroche. Je recule ensuite pour bien l'accrocher.
Je sors ensuite pour aller faire une
vérification vite fait. Arriver à l’arrière, je vois qu'elle est
scellée. Louche : il ne m'a pas parlé de livraison. Alors que
je termine et que je me dirige vers la boite où sera la facture,
pour peu que ce soit une livraison, mais qu'il aurait omis de me
dire.
C'est alors que j'aperçois le numéro :
531196!!! Merde, j'ai besoin de la 531198! Tout ça pour même pas la
bonne remorque...
Bon, au point où je suis rendu, je
déplace la remorque dans une place déneigée. Je la décroche puis
je vais prendre position devant la vraie remorque dont j'ai besoin.
Elle a de la neige sous le nez, mais seulement d'un côté. Encore
là, ça promet!
Je tape la trail une fois, puis je
tente le grand coup, après avoir vérifier que la hauteur de la
sellette est bonne. Je tape le fond. Je descends pour remonter les
pattes et brancher les boyaux d'air. La remorque semble plus reculée
que les autres, si je me fie au garde-boues.
J'embarque dans le camion pour la
sortir de son trou. Comme ça mord bien, merci à mes nouveaux pneus
plus agressifs, je pèse plus pour ne pas m'enliser. Je commence à
avoir ma journée dans le corps là... Ben, la remorque est restée
là! Elle n'était pas accrochée!!! Ça explique le recul
comparativement aux garde-boues, ce n’était pas seulement une
question de position de tige d'accrochage. Vrai que nos remorques
sont toutes identiques, en fait, il n'y aurait pas de raison.
Heureusement, les tuyaux n'ont pas
arrachés, comme ça m'était arrivé au Wisconsin. J'ai donc
redescendu les pattes pour accrocher à nouveau, réellement cette
fois, la remorque. Ouf!
J'ai fait ensuite mon enveloppe pour la
laisser sur place avant de poursuivre ma route.
Quelle journée!
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