18 janvier 2011

15 janvier 2011

Ce matin, en ouvrant les yeux, je me demande ou est-ce que je suis rendu. Ça arrive de temps en temps, avec la fatigue. On dirait que le cerveau oublie d'enregistrer les images de l'arrivée du soir avant de s'endormir... Je suis donc dans mon lit, et pendant quelques secondes, les yeux à côté des trous, je suis dans le néant. En peu de temps, ça me revient. Je suis dans un Pilot, à Sonora, KY, et en direction maison (important à savoir, afin de continuer dans la bonne direction!)... Je suis semi-brûlé!

Qui dit Pilot dit bon café, mais aussi bon lavage de vitre! Je m'avance donc aux pompes et en profite pour faire un grand ménage. Toutes les vitres et les miroirs seront nettoyer. Mais comme c'est un Volvo, en quelques minutes, mon pare-brise et mon miroir côté-chauffeur seront inutilisables (lorsqu'il y a beaucoup de sel sur la route, comme surtout en Ontario). Comme si ce n'était pas important. En passant d'un Western Star à un Volvo, je dois apprendre à laver mes vitres presqu'à chaque arrêt. Pas évident après 13 ans à laver aux 2-3 jours! Et comme bien des relais ont peu d'antigel dans leur eau (et parfois pas du tout), certains endroits ont donc la raclette dans un bloc de glace! Dans la majorité des États, l'hiver, ils attendent que ça passe!

Je rentre ensuite à l'intérieur, pour le traditionnel café-burrito. Mais comme il est tard et que c'est samedi, il n'y en a plus dans le réchaud! Mausus... Notez que dans ce cas, il est toujours possible d'en trouver dans le frigo, et de se les faire exploser soi-même dans le micro-onde. Mais je refuse, car ce n'est pas si réussi que ceux qui mijotent lentement sur le réchaud pendant des heures (bon, en fait, j'imagine environ une heure). Je choisis donc mon option numéro deux, des Tornados! Ces succulentes cochonneries sont sur un réchaud à saucisses, et tournent, enfin on le croirait, depuis que le relais a été ouvert. Il y en a à différentes saveurs, dont 2-3 pour déjeuners. Pas traitre, mais ça fait la job...

 Je suis donc prêt à prendre la route. Un petit samedi tranquille. Normalement, je recevrai un premier message de Cynthia, répartitrice du samedi, pour ma confirmation du traitement des papiers pour la douane; un peu plus tard, un second message de la même Cynthia afin que je sache quoi faire lors de mon arrivée au Québec. Du genre: laisse cette remorque à tel endroit, prends une vide et ramène-là à l'usine près de chez toi. Dans mon cas, je suis presque capable de me répartir moi-même. C'est presque toujours la même routine, et je finis toujours  à l'usine à quinze minutes de chez moi.

De tôt matin, je reçois mon numéro d'entrée pour la douane. Sachant l'heure ou Cynthia débute sa journée, et le temps normal de traitement, elle n'a pas perdu de temps! Merci... À moins que, et ça arrive parfois, qu'un petit lutin ait envoyé la télécopie hier soir...

Après un festival de montagnes russes, soit les autoroute 65 et 71, je m'arrête à Florence, KY pour diner. Florence est le côté Kentucky de la ville de Cincinati. Et elle est situé sur le haut d'un cap vertigineux! Et le relais TA est très petit. La plupart des places du stationnement sont penchées. Sur un cap, je vous dit.

Une fois de plus rassasié, je repars de plus belle. Le deuxième message de Cynthia arrive. Je laisserai ma remorque dans notre cour de Lachine, me rendrai à notre coure de Montréal-Est pour en ramasser une vide que j'amènerai à notre client de Joliette, qui la rechagera pour Lebanon... Ma vie est un cercle! J'entreprend  la descente de l'autoroute, sur environ trois kilomètres! Du haut, on peut voir presque tout Cincinati. Le soir, c'est magnifique. Puis, aussitôt le pont traversé, sur son flanc droit, les stades de baseball et de football. Les soirs de parties, il y a beaucoup de monde là...

Tout en roulant, je calcule que je serai rentré dimanche en fin de journée. Je repartirai donc mardi. Je dois aviser Jean-Pierre le lundi avant 10h00. Je lui enverrai un message demain, pour plus de précision. Parce qu'en camion, tout peut arriver à tout moment... avec des conséquences sur l'horaire. On ne peut donc jamais faire de prédiction à long terme.

Ma blonde a un don. Si je suis à la veille de débarquer du camion, elle le sent et téléphone. Vous me direz que ce n'est pas bien grave, mais les arrêts étant le point ou l'on n'avance pas (le nom le dit), plus ils sont court, et mieux la journée se déroule. Dans le sens qu'elle vient à avoir une fin! Il est donc préférable que les appels soient reçus sur la route... Bon, d'accord, n'essayez pas ceci à la maison, professionel de la route au travail!

Donc, ceci dit, alors que j'arrive à Wapakoneta, OH, un autre de mes arrêts obligés, le téléphone sonne. C'est la maison. Caro et Sarah m'annoncent qu'elles ont loué un film (il faut dire qu'on vient d'accéder à la modernité des DVD...). Sarah me dit que c'est un film que je lui avais recommandé du temps ou il était encore au cinéma. Comme je ne me souviens plus (il y en a trop), elle finit par me dire que c'est Le journal d'Aurélie Laflamme, tiré des romans d'India Desjardins. Je leur souhaite une bonne écoute, et je les trouve chanceuse!

Je reprends la route, et me rends jusqu'à Détroit, MI, ou j'en profite pour souper sur le stationnement de la boutique hors-taxe, juste avant le péage, le pont et les douanes de Windsor, ON. Vite dit, vite fait.

En ce beau samedi soir, il n'y a pour ainsi dire personne aux douanes. Grâce au bon travail de Cynthia, je peux donc traverser en quelques secondes. Disons environ deux minutes... Je traverse ensuite la ville de Windsor, et arrive la balance "toujours ouverte" de Tecumseh, ON. Il n'y a aucun camion, et deux agents. À cette balance, une pré-balance nous pèse (en roulant) dans la sortie, et des caméras et des lecteurs lisent les infos sur le camion (numéro de plaque, de permis, etc.) et affichent le tout dans une guérite au poste d'inspection. L'agent nous attent donc avec toutes les informations dont il a besoin, incluant les habitudes de la compagnie de transport. Un fichier géant leur permet de se concentrer sur les compagnies et les chauffeurs à risque.

En plus, par habitude, ils savent, dans mon cas par exemple, que ma compagnie est du Québec et que nous faisons des voyages d'une semaine. À ce point, dans les voyages que l'on qualifierait de loin, nous en serions au début de la sixième journée de route de suite. Pour simplifier, on peut rouler pendant six jours et demi ou sept jours de suite avant d'être "obliger" de prendre une journée d'arrêt. C'est assez compliqué, mais disons qu'en gros, ça ressemble à ça. Tout ça pour dire que l'agent sachant tout ça, il sait qu'il serait peu probable que j'ai dépassé les heures qui me sont alloué. Dans mon cas, à quatre jours par voyage, je suis toujours dans la légalité.

L'agent me dit donc bonjour pendant que le deuxième, qui s'est rendu à la hauteur des roues de ma remorques, me demandent d'activer mes freins, pèse, lâche, pèse, lâche... afin de vérifier leur ajustement et leur fonctionnement. Tout est parfait (c'est comme ça quand tu travailles pour une compagnie respectable), alors on me fait signe d'y aller.

Je me rends donc à Comber, ON. J'y fais le plein de diesel, j'y relave les vitres, et je vais chercher, au Tim voisin, du café et des biscuits (je me suis écoeuré des beignes, et je trouve leurs muffuins trop maigres).

De retour sur la route pour un dernier droit. Comme vingt heures arrivent, je salive (enfin presque) à l'idée de pouvoir capter Espace Musique pour Studio 12 avec Rebecca Makkonen, que j'aprécie énormément. Malheureusement, le temps que l'émission débute, et le signal se perd dans les brumes (il y a un trou entre l'antenne de Windsor et celle de London). Je devrai donc attendre de la visionner à la maison.

À Dutton, ON, un subit appel du trône se fait sentir. J'arrête donc pour le soulager... Je commence à me dire que la journée achève. Je reprends la route pour me rendre finalement à Dorchester, ON, ou le relais nous fournit gratuitement la connexion Internet (c'est ben là sa seule qualité, avec l'espace de stationnement disponible, puisque plus personne n'y va!).

Ça commence sérieusement à sentir la maison (enfin, je le pensais à ce moment!)...

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