15 janvier 2011

14 janvier 2011


Afin de ne pas faire comme la semaine dernière, soit d’arriver à Lebanon, TN vers 16h00), je me suis lever de tôt matin. On doit y être avant 16h30, mais dans les faits, il faut une bonne raison pour livrer après midi. De Sulphur, KY, il me reste quatre heures de route. Mon heure d’arrivée habituelle à Lebanon est 10h00. Comme j’ai déjà dit : j’ai beau le faire n’importe comment, ça finit toujours par une arrivée à 10h00. Ce qui est à notre avantage lorsqu’on va dans le mid-ouest, c’est qu’il y a une heure de décalage en moins. Donc, nous de l’est avons une heure de plus. 10h00 là-bas est 9h00 au Québec. Par expérience, les trois endroits où je ramasserai mon voyage de retour sont à 1h30, 1h15 de là ou encore dans Lebanon même. Sauf pour la ronne de lait, mais dans ce cas, il faut livrer le jeudi matin à Lebanon, ce qui n’est pas mon cas depuis un bon bout de temps… D’ailleurs, je suis dû pour une ronne de lait!

Donc, toujours est-il que je me suis réveillé à 4h30. Je suis allé visiter les toilettes, puis la machine à café, non sans avoir une pensée pour la belle Sophie, qui chérie tant le café du Pilot. J’ai ramassé au passage un burrito-déjeuné. Surement mortel, mais tellement bon!

Petit bout de route jusqu’à l’appel de la toilette. Y’a des matins comme ça… parfois, des journées entières! Je m’arrête donc à Horse Cave, KY, au Gulf! Oui, aux États-Unis, il en reste quelques uns, des Gulf. Quand j’étais jeune, on allait chez Jean-Marie Ouellet, qui était un Gulf. Ça marque! Dans ce temps-là, on pouvait s’ouvrir un garage avec un tournevis plate et un marteau, et réparer n’importe quelle auto. Et si c’était un gros marteau, on pouvait accueillir les camions tout autant! Mais je m’égare… Je ramasse un autre café, et me voici de retour sur la route.

Comme il est 7h30, j’envoie des messages. À Mathiew, grand argentier, afin qu’il me débloque une avance d’argent via ma carte de carburant. C’est beau de supporter la compagnie sur mes épaules, mais un moment donné, la compagnie doit me retourner l’ascenseur (dois-je préciser que c’est une blague?)! Ensuite, un pour Lori, ma répartitrice des retours, pour lui dire que je serai là, si vous aviez bien suivi, à 10h00. Spécialement pour les Lebanon, comme nous sommes trois par jour, ça lui permet de savoir à qui donner quel retour, selon les rendez-vous et les destinations. Dans les deux cas, ils auront leurs messages dès leur arrivée au bureau.

Un peu en avance, soit vers 9h30, j’arrive à Lebanon. Dès l’entrée, je dois reculer mes essieux (sur la remorque) tout en arrière. Ainsi, c’est plus facile pour le caboteur de placer les remorques aux quais. Mais plus difficile pour nous, avec nos camions à couchette, de se placer dans la rangée du stationnement. La cour, ben évidemment, est un tantinet trop étroite!

Je décroche la remorque à son emplacement, et pars à la recherche d’une vide. La majorité du temps, je me retrouve avec la dernière. Sauf depuis qu’il y en a quatre, donc une de plus que la plupart du temps. Chez ce client, nous apportons les remorques chargées le jour, avant 16h30, et repartons avec une vide. Pendant la soirée, les remorques sont déchargées, et retournées dans le stationnement. Je trouve ma remorque. J’envoie donc un message à Lori pour lui en donner le numéro. Par extension, cela dit que je suis rendu, et que j’attends donc mon voyage de retour. Pendant que j’accroche la remorque et que j’en fais l’inspection rapide, le message revient. J’irai à Springfield, TN, mais seulement à 19h00 (et c’est l’heure centrale, donc 20h00 chez nous). Peut être prêt avant, dit-elle. Mais ça, c’est un coup de dés. Parfois le voyage sera prêt un peu avant l’heure, mais souvent c’est moins d’une heure avant l’heure dite.

Comme mon diner est tout chaud, et que j’ai du temps devant moi, je me rends donc au Daily’s Ambest de Lebanon, le seul relais avec Internet gratis des environs. Après quelques difficultés, j’ai fini par trouver le stationnement idéal pour que mon ordi-nausaure soit capable d’attraper le signal. De 10h30 à 18h00, ce fut donc la pause Internet de la semaine. Pour ceux qui se poseraient la question, c’est bénévole. C’est comme ça… D’où la recherche d’un lieu avec Internet… Faute de s’enrichir, on va toujours ben se divertir!

J’y ai diné, et un peu plus tard, soupé. J’en profite pour publier mes textes des journées d’hier et d’avant-hier. Au moment de quitter, je suis allé chercher « un p’tit café avant de partir? » ainsi qu’un biscuit. En route vers Springfield. Il était là-bas 17h00. La belle heure pour retourner chez soi, ou bedon pour aller à Nashville passer la soirée. La circulation était presqu’aussi dense en sortant qu’en entrant en ville! Heureusement, je prends le « Briley Parkway », la voie de contournement. Le centre d’achat Opry Mills est toujours « fermé pour rénovation », suite au déluge du printemps. J’ai hâte d’aller visiter la moitié que je n’ai pas vue, faute de temps. Il y a même là un atelier qui fabrique, et vend, comme de raison, des guitares Gibson. À mon passage, aucuns artisans n’étaient au travail…

J’arrive à Springfield, TN avec une heure d’avance sur le rendez-vous. La charmante « femme de la cabane », dans son habit de neige rose (on n’a pas la même notion du froid qu’eux), vérifie ma remorque, et m’indique de voir le bureau d’expédition. Mon voyage est presque prêt. Je n’ai donc pas perdu mon temps à Lebanon. Être arrivé plus tôt, j’aurais attendu plus longtemps. Et pas d’Internet ici, même dans la ville (en tout cas, je n’ai pas encore trouvé si il y en a un).

Chez ce client, nous devons, après avoir passé l’inspection de remorque, allé la décrocher sur le stationnement « en haut », là où toutes les remorques vides sont empilées. Disons cordées très serrées. Par la suite, on revient en camion pour se stationner le long de la clôture. Et on marche le long de tous les quais, pour contourner la corde de sécurité, pour retourner vers l’usine, y entrer, monter au deuxième étage, et finalement, voir la dame de l’expédition.

Après avoir redemandé pratiquement les mêmes informations que la belle de la guérite, elle part vérifier où le chargement en est rendu. Quelques minutes plus tard, elle revient en me disant que ce sera prêt dans une heure et demi maximum. Ils sont ben pessimistes. Et on dirait qu’ils ont toujours peur que le chauffeur grimpe dans les rideaux. Loin d’être mon genre, madame, rassurez-vous!

Je retourne à mon camion. J’en profite pour débuter l’écriture de ce récit. En peu de temps, la Rose de la Guérite m’interpelle via la radio-CB. « Ton voyage est prêt, retourne en haut ». Hé ben, ça n’a pas été trop long. Vrai qu’en sortant de l’expédition, deux remorques de TJB se faisait ramasser des quais.

Je retourne donc à l’expédition. Signe ici, signe là, pèse fort, colle les collants, rempli les papiers, mets ça dans l’fax… Une fois la confirmation imprimée, je peux retourner à mon camion. Je pars alors à la recherche de la remorque. Juste celles déjà chargées, il doit bien y en avoir une cinquantaine.

Je la trouve facilement. Mais elle est si serré qu’en fait, elle touche à ses deux voisines! J’accroche la remorque, je le tire un peu, puis je vais lever les pattes. Heureusement que le précédant chauffeur ne les avaient pas trop baissé. Ça laisse un jeu une fois la suspension remontée. Parfois, il faut demander au caboteur de l’avancer pour nous. Eux peuvent la soulever complètement, sans monter les pattes, alors il la lève, l’avance et la redépose. Nous pouvons ensuite procéder normalement.

Je dois ensuite la sortir de là sans tout démolir. Je dois aller très droit, et tout doucement. Mission accomplie. Je vais me stationner un peu plus loin pour faire l’inspection à la recherche de dommage… Elle est correct; c’était extrêmement serré, mais ça ne touchait pas… et n’a pas touché! Lumières, pneus, freins, tôle, tout est parfait.

De retour à la guérite, pour l’inspection de sortie, question de s’assurer que le chauffeur quitte bien avec la remorque et le chargement dont il a la charge. Et pose d’un seau de sécurité, qui témoignera que je n’ai pas ouvert les portes pour en laisser une chez moi, genre…

Une fois libéré, je pars vers Cross Plains, TN, où je dois faire le plein (mais pas plein). Comme j’ai raconté il y a quelques jours, je ne peux pas, en hiver, faire le trajet complet et refaire le plein à Comber, soit en Ontario. D’ailleurs, vu le taux de change presqu’au pair, j’imagine que l’économie de faire le plein en Ontario le plus possible n’est plus là…

Je mets donc soixante-et-un gallons US de bon diesel. Je ramasse un autre café, et quelques cochonneries pour faire travailler mon estomac. Au passage, je ramasse l’avance d’argent que Mathiew m’a débloqué plus tôt. Party!!! Ben non, mais ce serait bien sur tentant…

Pour finir la journée, un autre petit bout de route. La nuit se passera à Sonora, KY. Un Pilot, question d’avoir un bon café au réveil… hein Sophie?

1 commentaire:

Le Gentil Astineux a dit...

Votre blogue me permet de vivre en même temps que vous la vie de "trucker". Il est très intéressant pour un néophyte comme moi d'apprendre le cheminement et les routes que parcourent les camionneurs. Merci de nous les faire connaitre.