18 janvier 2011

16 janvier 2011

Ça arrive de temps en temps, et on verra plus loin, ça peut vous "scrapper" une journée. Comme rappel, je vous dit que dans la journée d'hier, je prévoyais rentrer aujourd'hui, vers l'heure du souper à Montréal.

Je me suis réveillé un peu en sursaut. Par la craque des rideaux et la clarté intérieur, je constate qu'il est beaucoup plus tard que prévu. Je devais me réveiller à 5h30, pour être prêt à partir entre 6h00 et 6h30. C'eût été le cas qu'il aurait fait encore noir comme chez l'iâbe.

Je constate donc qu'il est plutôt 8h00! Automatiquement, l'arrivée vient d'être repoussé d'autant. Et même un peu plus. Comme il y a une journée dans la semaine ou je me suis levé à 8h30, hier en fait, je suis comme un peu mélangé. Je crois que tout est normal... jusqu'à ce que le cadran sonne! Je constate alors qu'il est tard... et lentement, la lumière se faisant dans mon cerveau, je crois me souvenir que je devrais être parti. Je prends mon registre et constate, à mon étonnement, qu'en effet je pouvais partir vers 6h00! Je saisi le téléphone, pitonne ici et là: en effet, il dit: Alarme 8h30... Ben sur, il vient juste de sonner, me dis-je. Le sommeil finira toujours par se reprendre de lui-même. Parfois, même avec le cadran, je passe tout droit (ça arrive quelques fois dans une année).

Je vais donc me chercher le traditionnel café et gâteau aux bananes du Fifth Wheel. Au moment de partir, il est finalement 9h30. Une fois sur la route, mes femmes me téléphonent. Elles ont adoré Le journal d'Aurélie Laflamme. Sarah veut même le re-louer lorsque je pourrai l'écouter avec elles! Et elles me disent qu'il fait si froid à la maison qu'elles n'envisagent pas de passer le seuil de la porte de la journée!

Tout en roulant, je recalcule l'heure prévu de mon arrivée. J'envisage donc maintenant de rentrer tard tard le soir. Avec mon entrevue pour ma carte EXPRESS lundi midi à Champlain, NY, je vais donc demander un départ le mercredi, qui me ramène à la maison, en temps normal, dimanche midi. Cette fois, au départ, c'est d'avoir eu mon voyage de retour vendredi soir qui cause l'entrée tardive. Et tout le reste n'a pas aidé...

Je traverse Toronto, ON sans trop de problème. La fin de semaine, ça va relativement bien. Je m'arrête à Bowmanville, ON pour manger mon dernier repas maison, un spaghetti. Il fût très bon, mais un peu petit. Avec mon "p'tit café avant d'partir?", je ramasse donc un gros biscuit industriel aux pépites de chocolat.

Encore un petit bout de route avant de prendre une pause à Kingston, ON. Comme le café me sort par les oreilles, je décide de passer droit pour cette fois! Donc, un court arrêt-toilette et on repart. En chemin, je me dis que je devrai choisir, pour le souper, étant rendu au point ou je mange en restaurant (à la fin de mon bagage de bons repas maisons congelés) entre le Fifth Wheel de Cornwall, ON ou le Saint-Hubert de la halte de Rivière-Beaudette. Pour une fois que j'arrête et qu'il sera ouvert.

Je croise un confrère qui m'annonce que l'autoroute 401 est fermée dans les deux directions autour du kilomètre 700, et qu'il faut contourner par la deux. Selon lui, de multiples accidents dans les deux directions en sont la cause. Wow, deux fois dans la même semaine! On ira donc visité l'arrière-pays aux alentours de Brockville!

Aux Milles Iles, sur les écrans lumineux installés pour indiquer le temps d'attente aux douanes, on indique que la 401 est fermée à 40 kilomètres en avant. Je calcule, et ça donne effectivement Brockville. Par un heureux hasard, je retrouve Monique Giroux. Pas tant que je l'avais perdu, mais Espace Musique étant plus difficilement accessible que la Première Chaine, c'est la première fois que je l'entendais dans son nouveau créneau... Je suis donc aux anges!

Arrive la sortie pour la 2 dans la grande courbe. Deux camions devant moi sortent dès lors. Je décide de continuer et de sortir lorsque la force constabulaire me le demandera. Beaucoup de gens font des pieds et des mains afin de sauver deux minutes dans les bouchons prennent en fait plus de temps...

Ben, pas cette fois! La dernière sortie disponible arrive assez rapidement. Évidemment, comme personne ne sait lire (en tout cas, on en a des dizaines d'exemple par semaine sur la route), tous tentent de se garocher le plus loin possible dans les deux voies de l'autoroute. Au point qu'alors que je suis dans le début de la sortie, il y a encore un camion sur l'autoroute, et peu loin sur son flanc une automobile dans la "voie rapide". Il semble évident que l'accident, tout juste dépassé la sortie est presque ramassé. Les véhicules sont sur la remorque et les policiers finalisent les derniers détails avec tout le monde.

Et effectivement, aussitôt que j'arrive à la moitié de la sortie, je constate que, de l'autre côté, la circulation a repris! Et à cette sortie, il est impossible de réembarquer tout de suite. Tout le monde prend vers le nord, mais je me dis que la 2 est vers le sud. Mais à la radio-CB, on dit que sur la 2, c'est l'enfer et qu'il y a beaucoup de monde, et patati, et patata. Ouin, mais bon, il faut bien passer quelques part et... vous vous souvenez des petites affiches dont j'ai parlé plus tôt dans ce récit lorsque j'ai contourné à Chatham? Ben ici, y'en a pas! Me semblais avoir lu dans un des journaux de camion que toute la 401 était ainsi pourvu? Ben pas cette sortie en tout cas. C'est donc aussi ça qui m'orienta vers la 2. Mieux vaut une route sure qu'une route prétendument rapide mais incertaine. Car je n'ai toujours pas de GPS (ni de téléphone qui fait comme si il en était un; vous avez vu combien d'année on a mis pour avoir un lecteur DVD? Fa que...).

Nous visiterons donc l'arrière-pays de Brockville... et la ville elle-même, et le vieux Brockville... même très vieux! Bref, beau vieux centre-ville anglais du bon vieux temps, mais par extension, pas vraiment amical aux camions! D'autant plus qu'il manquait une pancarte. J'ai donc failli passé tout droit là ou il n'aurait pas fallu. Heureusement, j'ai pu reculer d'un poil et tourner dans le droit chemin. La 2 était au prochain arrêt, et je devais la prendre sur la gauche.

Une fois sorti de la ville, la route longeait le fleuve Saint-Laurent. Bien qu'à la noirceur, il semble là-bas tout aussi majestueux qu'au Québec, bien que beaucoup moins large. Je crois d'ailleurs que les lumières visibles de l'autre rive était l'État de New York. Ça fait drôle pour un québécois habitué à ce que de l'autre côté du fleuve... ben on se l'imagine, car c'est tellement loin qu'on ne le voit pas. Sauf de Montréal à "un peu passé Québec", genre...

Après Brockville, un bout de campagne alla comme un charme. Je me suis dit que ce n'était pas si pire que ça finalement. Je contemplais les innombrables Couette & café sur le bord de l'eau. Et les marinas, ainsi que les descentes de bateaux. Comme j'ai dit en cours de route, je reviendrai un jour, mais préférablement en bateau! Tout en roulant, je me dis que je vais probablement souper à Cardinal, ON. Arrive ensuite Prescott, ON, et c'est là que ça se gâte! C'est que dans la ville de Prescott, il y a quelques feux de circulations. Alors ça motonne... et pas rien qu'un peu! J'ai donc eu le temps en masse de constater qu'il y a à Prescott une surpopulation de restaurant chinois! Et je n'ai vu que la route principale!

Il y a également beaucoup d'industrie... et le pont qui traverse aux États-Unis! Arrivé à la hauteur dudit pont, c'est à cet endroit que je peux rejoindre la 401. Et une sortie plus loin arrive Cardinal. La place est pleine de monde. Autoroute fermée oblige. Et ça mange...

J'y ai mangé un excellent fish'n'chips. Pas gras pour deux sous, vraiment bon. Et la belle Brenda était particulièrement séduisante ce soir-là. Un moment relaxant et je me suis retrouvé, encore une fois, sur la route. Vu l'heure, je me suis dit que je dormirai à Lachine, et que je finirai le reste le lendemain. Quand je vous disais que ça change une journée... et qu'on ne doit pas faire de projet avant d'être arrivé.

En entrant à la hauteur de Vaudreuil, QC, le froid devient saisissant, même à l'intérieur du camion! L'animatrice de CKOI annonce -25, l'affichage donne -14 et mon camion indique -12. En tout cas, je me les gèle! L'hiver va être long...

À mon arrivée dans notre cour, il y a des remorques partout, tellement que j'ai peine à me retrouver un chemin jusqu'à un espace libre... Il n'y en a d'ailleurs pas de disponible! Je vais donc laisser ma remorque au centre de la place. Les chauffeurs de ville la replaceront demain. Une fois stationné, je prépare tous mes papiers que je laisse à la compagnie, via un courrier interne. Ensuite, je dépose mon enveloppe dans la boite aux lettres. Elle sera ramassé par les chauffeurs de ville et ramené au bureau. J'ai ensuite toute la misère du monde à décrocher la remorque. En effet, lorsque le froid est intense, il arrive que la poignée qui sert à décrocher la remorque fonctionne mal. Ne vous inquiètez pas, c'est impossible qu'il se décroche sur la route. Puisque la barrure est figée...

Une fois cette mission accomplie, je sors de la cour et je vais m'installer dans le stationnement voisin pour la nuit.

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