2 août 2010

Un bout de route - En allant vers les vacances - Partie Quatre

La nuit fut courte. Je l’ai déjà dit, ces voyages pour Lake Charles sont mal répartis. La dernière nuit est donc toujours trop courte, parce que selon l’horaire du retour, en me réveillant, je devrais déjà être en direction nord! Dépendamment des semaines, il manque donc de trois à neuf heures!

Après un petit bout de route, je me suis arrêté chez Cash’s Diner (et relais et casino) afin d’y prendre un petit déjeuner. La nuit fut si courte qu’en fait, j’avais le temps de déjeuner! C’est à cet endroit que j’arrête souvent afin d’y profiter de l’accès Internet du voisin. Cette fois, j’allais en faire profiter Cash lui-même. Je fais toujours exprès pour manger cajun lorsque je vais en Louisiane… sauf cette fois, parce que deux œufs tournés, c’est international! J’arrose généreusement le déjeuner de Tabasco, p’tit jus local, et ça, c’est typiquement cajun!

De retour sur la route, près de Lafayette, je syntonise KBON 101,1, qui se fait une spécialité de jouer la musique cajun. Et lorsque je suis plus tôt, entre cinq et sept heures le matin, la radio publique de Lafayette est 100% musique cajun. On y annonce aussi tous les spectacles… utile si on avait du temps. Peut-être un jour en vacances, sur un bateau-maison!

Juste avant midi, je finis par arriver chez mon client. J’exécute la procédure de présentation, et je retourne dans mon camion attendre mon appel. Parce qu’à plusieurs endroits sur le bord de l’eau, en Louisiane, si on n’a pas la TWIC Card, il faut être escorté à chacun de nos pas à l’intérieur des terrains! J’annonce donc à
Lori que je suis arrivé, puisqu’en plus, il faut laisser nos cellulaires à la guérite. Décidément… Juste avant que le gardien ne m’appelle, je reçois le message de Lori : j’ai un voyage de retour, et l’endroit est ouvert 24 heures. Yé!

Je me présente à la guérite, échange mon cellulaire contre des lunettes de sécurité (y’a quelqu’un qui se fait fourrer, je crois!), avance pour mieux reculer en suivant le ti-monsieur sur le chariot-élévateur. Tiens, comme il a la peau brune, ce n’est pas Monsieur Broussard, un sympathique vieux cajun toujours content de sympathiser avec un francophone. J’ai failli m’étouffer lorsqu’il m’a dit, un jour, qu’il était allé à Montréal, mais qu’il n’avait pas compris les gens parce qu’on y parle trop bien!!! Ouf!

Après avoir reculé la moitié de l’usine, j’arrive à la rampe. En peu de temps, je suis vide. Je retourne, toujours sous escorte (tsé, j’ai tellement l’air d’un terroriste!) à la guérite, et cette fois, j’échange mes lunettes contre… un cellulaire! Et c’est le mien en plus, quelle chance!!! En l’allumant, j’avise Lori que je suis vide. Et je me rends au relais près de l’autoroute afin de voir où je m’en vais. Toujours mieux avant qu’après!

Destination voyage : Zachary, LA. Une usine de papier. C’est un peu au nord de Bâton Rouge, à presque trois heures d’ici. Je mesure ce qu’il me reste de carburant, car il y a longtemps que l’estimation de kilomètres restant est en dessous de zéro! Comme il reste « ça d’épais » de diesel, et que mon relais préféré est à une trentaine de kilomètres à l’est, je me dis que je suis capable de me rendre sur les vapeurs. Mon père disait, en pareil circonstances : il marche à la senteur!

Ayant un peu d’avance sur mon registre, j’ai amplement le temps d’aller souper au King’s, en face du Love’s, à Iowa, LA, où je ferai le plein dans une heure et demi. C’est si agréable d’avoir du temps! Et comme c’est vendredi, j’anticipe le buffet spécial poisson et fruit de mer. Miam! En passant devant, l’affiche indique que le buffet est de 16 heures à 19 heures. Moment de panique… je suis trop tôt. Mais là wo, depuis quand un relais à un buffet qui a une fin???

L’affiche à la porte du restaurant, elle, indique le menu du buffet. En entrant, je salive déjà en constatant que le buffet est bel et bien là. Et comment que je me suis régalé! En plus de la soupe et de la salade, j’ai mangé une espèce de sauce sucrée aux crevettes, du panée aux crevettes, des jalapenos aux crevettes, un genre de boule de pâte au riz, une cuisse de poulet frit, du maïs sauceux pané, des lanières de poissons panées, du filet de poisson dans sa sauce tomates, le tout nappé de pétrole! Succulent, sans pareil, mais beaucoup de panures, on est quand même aux États-Unis.

Arrivé à Egan, LA, je suis tellement brûlé, que j’arrête faire le reste de ma nuit. Qui me connait sait que je ne fais jamais de sieste, et que j’ai en horreur ceux qui pratique la sieste. Une fois n’est pas coutume, et vive les
clients ouverts tard le soir.

Après un repos, je me réveille en me disant que je resterais bien au lit! Mais il faut bien travailler, un moment donné… Je me rends donc à Bâton Rouge pour y prendre la I-110, qui fait le tour de la ville. Je sors évidemment trop vite, alors je visite une partie de la ville que j’aurais pu ne jamais voir.

J’arrive à Zachary, sans toutefois voir le village. Je prends la route du client, difficile à manquer, avec son feu de circulation et son immense affiche annonçant la compagnie. Je prends la petite route, où il n’y a rien d’autre que l’usine, que je ne vois même pas à cause de la forêt. Et il fait une nuit d’encre.

Arrive le bout du chemin, ou la route tourne à droite. Voilà la barrière. Je m’arrête sur le bas côté, juste avant, pour enfiler mes pantalons, obligatoires sur le site. Ensuite, je m’avance à la barrière, tout juste assez large pour y passer en camion. Je me stationne sur la balance, et je me présente au guichet. La dame me remet un ti-papier : comment se rendre à la bonne place! Ah ben, c’est pas la bonne place! J’entre dans la cour pour me retourner et en ressortir, et j’aperçois les trois machins qui servent à vider les remorques de chips… Je suis au mauvais bout de l’usine!

Je retourne à la route, remonte un peu plus au nord, prend la bonne route, arrive au bout et trouve l’inspection des remorques. Je passe le balai et entre voir la dame. Mauvaise nouvelle, mon chargement n’est pas prêt.

Elle m’indique de laisser ma remorque dans la cour et de ressortir pour un beau dodo, et de revérifier demain matin.

Bon, personne n’est surpris, les usines de papier, c’est habituellement long et compliqué.

À suivre…

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