2 août 2010

Un bout de route - En allant vers les vacances - Partie Trois

Une autre journée... disons assez roche et roule! L’histoire de notre vie, les camionneurs.

Le départ de Gaston, IN se fit assez tôt, mais à l’heure légale. On ajustera demain, veille de la livraison. Parce que c’est ben certain qu’il me manquera du temps, les voyages pour Lake Charles étant mal réparti (mal dispatché) par le client au départ. En fait, un rouleux de nuit ne se rendras pas compte de la chose, se couchant très tard. Mais moi, un rouleux de tôt matin, je m’en rends compte! Et c’est encore pire pour le retour, car il est calculé comme si vous êtes rechargé au début de votre journée de livraison. Pour faire une histoire courte, vous devez donc finir le voyage (reste souvent deux ou trois heures, même parfois plus), effectuer la livraison, se déplacer vers le client suivant et effectuer le chargement du voyage de retour… et tout ça sur votre temps de la veille… qui était déjà complet!

Je suis donc parti du Pétro avec un café en banque (en tasse?!?), mais pas de chamouiche à déjeuner, parce qu’à Gaston, le monde ne semble pas déjeuner su’l pouce! Un peu de circulation à Indianapolis, mais rien pour téléphoner à sa mère.

Arrive l’Illinois. Passe sur la balance, souvent ouverte, puis arrêt diner à la halte à l’entrée de l’état. Et hop, un autre T-Bône en arrière de la cravate! On repart vers l’ouest, pour ensuite fourcher vers le sud à Effingham.

Pour une rare fois, je n’arrête pas ni au Pétro, ni au Truck-o-Mat, paradis du chrome faisant parti de la famille Iowa80. Rêves garantis et gratuits. Ajouts toujours dispendieux… mais mausus que c’est beau un W900 ben monté! Ou un Pete 379/389, ça peut toujours faire la job, en attendant…

Direction sud, donc… arrive Rend Lake, cet espèce de lac en forme de Lac Kénogami, soit comme une tache qui a chié en tout sens sur la carte, suite à la construction de barrages, au gré des montagnes et des vallées. Dans le cas du lac à Rend, je n’en sais trop rien, mais ça ne me surprendrais pas. Ce secteur de l’I-57 est en rénovation, sur une bonne distance, alors on nous suggère de contourner. Comme l’affiche électronique annonce une heure de retard, je me dis que le détour ne pourra pas être plus long. Je choisis donc de prendre le détour B à la sortie 77. J’ai déjà pris le détour A en direction nord, alors quoi de mieux que de découvrir l’arrière pays, surtout si il y a un lac et des bateaux, via le détour B? Pendant que je pensait à tout ça, je me suis fait dépassé en trombe par deux zoufs en « reefer », dont j’ai mémoriser l’allure des remorques, pour voir…

À Whittington, j’ai donc pris la IL-154 ouest, qui traverse littéralement le lac en plein cœur. Après avoir observé de tous les côtés, je suis retourné à la terre ferme pour découvrir le village de Sesser. Très beau! De là, j’ai pris la IL-148 direction sud. M’attendaient les villages de Christopher, Zeigler, Herrin, Energy et Marion, tous très jolis, très vieux aussi. De Marion, j’ai pris la IL-13 vers l’est qui me ramena à l’autoroute.

Au moment de prendre la rampe, et ce après les innombrables feux de circulations dont la plupart étaient, évidemment, rouges, qui passaient sur l’autoroute? Mes deux zoufs! L’histoire ne dira pas de combien de temps j’aurai été retardé, mais il semble que ça a revenu au même que si j’eus poursuivi sur l’autoroute… mais tellement plus trippant!

Vers quatorze heures, Lori m’apprend que mon voyage de retour est annulé. Il faut savoir que nous sommes envoyés à Lake Charles lorsque le voyage de retour est donné à la compagnie. En d’autres mots, on trouve le voyage de départ lorsqu’il y a un voyage de retour. Ce qui fonctionne… jusqu’à ce que le voyage de retour disparaisse! À ce moment, jeudi après-midi, j’ai quand même confiance en Lori pour trouver autre chose… mais reste que le vendredi après-midi, il ne reste plus beaucoup de temps avant la fin de semaine.

Par la suite, me revient en mémoire mon patron qui me disait, au bureau, que le système de graissage automatique dont mon camion est équipé deviendra un équipement « standard-TJB » tellement c’est fin et ça fait sauver du temps aux mécaniciens. Spécialement pour les chauffeurs comme moi qui ne reviennent pas souvent au garage… Il disait aussi que certaines barres de torsions sont à changer moins souvent parce que toujours bien graissées.

Sur le pont entre l’Illinois et le Missouri, je constate que le niveau d’eau est haut. Vrai qu’on a eu beaucoup de pluie dans les jours précédents en amont. À bien y penser, au pont Ambassador (reliant Windsor et Détroit) aussi le niveau d’eau était passablement haut, de même que dans la rivière Maumee (qui longe la US-24 sur une bonne partie de sa longueur). Ça me fait penser que je n’ai pas entendu parler du niveau de la rivière des Outaouais lors de mon voyage vers Sault-Sainte-Marie.

Arrive Matthews, MO, un haut lieu de camionneurs, avec trois relais, deux lave-camions, un CB Shop et trois garages indépendants de mécanique. Le Missouri ayant aussi un bas taux de taxes sur le carburant, il est peu cher d’y faire le plein. Je jette un œil sur le prix du carburant, pour me confirmer dans mes pensées : au J Volant, 2,879 $; au Love’s, 2,869 $, au BP (une sortie plus loin, Internet inclus), 2,839 $. Plus loin, à Hayti, au Roady’s, 2,799 $. Depuis longtemps que je dis qu’il n’y a pas d’économie dans les J Volants… C’est encore plus vrai depuis que Pilot a acheté les relais du J Volants. Pilot est reconnu pour avoir le prix le plus cher dans tous les relais… et comme les J Volants ont fait faillite parce qu’ils ne vendaient pas suffisamment cher, si Pilot ne veut pas faire pareil, ils devront vendre plus cher… Sans compter l’absence de service!

Depuis que TA a acheté les Pétro aussi, le prix chez Pétro a baissé à un prix plus dans les normes. Surtout qu’on y trouve le meilleur restaurant et le meilleur service sur les autoroutes (pour ce qui est des chaines de relais).

Ensuite, je traverse West Memphis, AR. Un autre haut lieu de camionneurs, l’I-40 étant l’une des autoroutes américaines majeures est-ouest. Avec l’obtention du Love’s d’une trentaine de Pilot, toutes les bannières de relais y sont maintenant représentées. D’ailleurs, là encore, le Love’s vend à un sou du gallon de moins son diesel que le J Volant.

Je poursuis ma route jusqu’à Grenada, MS, ou j’établis mon campement pour la nuit dans une halte routière sans service (lire : pas de toilettes) et sans surveillance (dans le Mississipi, il y a un gardien de sécurité dans les haltes routières… c’est rassurant!). Je suis accueilli par une auto qui fait clignoter ses lumières. Non merci, j’ai tout ce qu’il me faut!

À suivre…

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