27 mai 2008

Pâques 2008

Vous souviendrez-vous de votre fête de Pâques cette année? D’ailleurs, fêtez-vous ça, Pâques? Au fait, c’est quoi la fête pour un athée?

Pâques, avant d’être… détourné par la religion, était en fait la fête du solstice du printemps. Pour savoir quand arrivera le jour de Pâques, il suffit de trouver le dimanche qui suit la première pleine lune du printemps. C’est pour ça que la date change d’une année à l’autre. C’est aussi pour ça que la température se réchauffe après cette fête : la température change très souvent après une pleine lune.

Toujours est-il que…

Nous avions décidé pour cette année de faire coïncider la petite virée printanière chez Mamie avec la fin de semaine pascale. Le métier de camionneur étant ce qu’il est, avec ses innombrables imprévus, il arrive parfois que le congé adonne un peu avant ou un peu après. En fait, ce n’est pas très grave pour la fête, car nous nous réunissons surtout pour la rencontre et les bonnes bouffes… Aussi, se présentant au vrai congé, nous pouvons y rencontrer mon meilleur frère, lui-même en congé.

Pour une fois, après avoir demandé une courte semaine de travail, j’étais de retour dès jeudi. Rentrant mercredi en début de soirée, on m’envoya livré mon chargement de papier-rebuts. À mon arrivée chez le client, à East Angus, QC, je vis l’affiche disant que leur congé était le lendemain. Ah, voilà donc pourquoi je fus le chanceux choisi pour effectuer la livraison!

Tout se déroula plutôt bien, et je fus envoyé à Montréal-Est pour finir mon trajet.

Le soir même, nous nous sommes rendu chez tante Anna pour y effectuer une première livraison de Créations Copines. Comme il était tard, nous y avons dormi.

Le lendemain, nous sommes retournés à la maison. Caro avait encore quelques créations à compléter. Samedi matin, Sarah avait son cours de danse. Et c’était jour d’essayage de costume en vue du spectacle de fin d’année. Aussi, c’était jour de photographie de groupe. Donc, impensable de manquer cette journée.

Après avoir vérifié la météo (ce n’est pas dans mes habitudes, je suis plutôt du genre « on traversera le pont quand on arrivera à la rivière » mais, le Parc ayant été fermé pendant plusieurs heures la veille, une fois n’est pas coutume…), je décidai que la meilleure route semblait être via La Tuque. On annonçait encore beaucoup de neige pour la section du Parc entre l’Étape et l’arrondissement Chicoutimi. Et comme nous étions pour arriver autour du souper du samedi…

Nous voici donc parti tous ensemble via les petites routes entre Saint-Jean-de-Matha et Shawinigan. Avec autant de neige accumulée, nous nous demandions, Caro et moi, si nous étions toujours sur la bonne route, tellement le paysage est étrange.

En prenant la route via La Tuque, nous traversons successivement Saint-Cléophas (Bonjour Chantale), Saint-Gabriel-de-Brandon (capitale de la motoneige), Saint-Didace (on y a fait une crevaison jadis!), Saint-Édouard (le zoo), Sainte-Angèle-de-Prémont, Saint-Paulin (Marguerite Volant), Charette (j’y ai habité un an), Saint-Boniface-de-Shawinigan, Shawinigan (Val-Shawi : tout y ferme!), Grand-Mère (on y a diné, vu le rocher en forme de grand-mère et passé sur le pont grillagé), Saint-Georges-de-Champlain, Hérouxville (fermé les fenêtres, barrer les portes), Saint-Tite (bien calme hors-festival), et Saint-Roch-de-Mékinac (où l’on y mange si bien). Ça peut bien nous prendre la journée…

Puis, retour sur la 155, direction nord. Go papa go. Une petite pause-pipi au Irving de La Tuque. Go papa go. Pause-pipi au Irving de Chambord (j’aime ça, les Irving!). Ça commence à sentir la maison. Et Sarah qui demande :

- - - Y’é où le Lac Saint-Jean?

- - Y’é là, dis-je en pointant par là, mais il est pas mal gelé à ce temps-ci!

Nous reprenons la route. Go papa go. Desbiens, Métabetchouan, Saint-Gédéon-Granmont (les plages, les campings, les vacances…), Saint-Bruno…

- Heille, regardez-ça… y’a pu d’Marchand, juste un peu de fumée… ça ne doit pas faire longtemps que ça a brûlé! Snif…

Effectivement, le journal nous appris que le restaurant Marchand, là où toute la région a déjà été manger une crème molle, là où de nombreux camionneurs « sur les chips » s’échangent le camion, là où toute la jeunesse de Saint-Bruno s’est élevée, le restaurant, dis-je, a passé au feu la nuit précédant notre arrivée.

Le maire raconte en riant que les pompiers étaient là avant le feu, d’où l’intervention rapide. Comment ça, direz-vous? Deux des pompiers étaient au restaurant pour s’y procurer une pizza!!! C’est à ce moment que le chef et une serveuse se sont aperçu que « ça sent donc ben l’feu ». Un peu de recherche plus tard, ils avaient trouvé le feu en question…

Le restaurant venait à peine de se vider de sa clientèle, tous étant repartis dès la réouverture des routes vers Alma.

Triste événement…

Nous avons poursuivi notre route vers Jonquière. Caro, encore à cause de la neige, ne sachant pas trop bien par quel chemin je l’ai amené (il faut dire qu’on arrive le plus souvent via Québec).

En prenant la rue Sainte-Famille, Sarah s’écria : « ça c’est le restaurant qui s’appelle Bébé ». Bravo Sarah, ton papa et ton parrain sont fiers de toi! Bébé est une institution qui coule dans nos veines… Un passage obligé à chaque visite à Jonquière!

Puis, direction chez Moman. Non mais avez-vous vu la quantité de neige? Comme dans mon temps!!! Il y a une quinzaine d’année et plus, c’était comme ça à chaque hiver. Le bon vieux temps!

Arrivés chez ma tendre maman, nous avons passé notre temps à remettre les potins à jour. En même temps, mon frère regardait le hockey des Saguenéens à la télévision (merci TQS), le fameux match où Chose Roy a démontré (encore une fois!) son si bon caractère.

Ma mère nous raconta qu’elle avait dû mettre son locataire dehors parce qu’il n’était pas de tout repos. Comme notre chambre était en quelque sorte juste à côté de son appartement, dans le sous-sol, avec des murs en carton (comme le dit la chanson), nous avons vécu le brouhaha jusqu’aux petites heures du matin aux premières loges! Je ne sais pas ce qu’ils faisaient de l’autre côté, mais ce n’était certainement pas silencieux! En plus, ça montait l’escalier en une seconde et ça redescendait aussi vite… ??? Et nous étions pratiquement couchés sous ledit escalier… :(

Sarah, elle, dormait dans la chambre du rez-de-chaussée. Au milieu de la nuit, on entend Sarah pleurer. Et elle se rapproche. Elle vient nous trouver. Elle dit qu’elle a fait pipi.

- Allez hop Sarah, couche-toi entre nous deux!

Ça, ça signifie qu’on ne reposera plus vraiment du reste de la nuit. Sarah, qui est petite comme une puce prend quand même toute la place dans un lit double. Il faut toujours qu’elle nous touche, pire, qu’elle nous pousse. Imaginez-vous dormir avec un genou ou une tête au milieu du dos qui pousse…

La nuit suivante, le voisin ne fut pas plus reposant. Sarah arriva encore au début de la nuit. Comme elle n’est pas vraiment capable de « péter de la broue » sans rire, nous avons découvert que ce qu’elle voulait était bien plus de passer la nuit coller-coller avec papa et maman. Ah ben là là, wo! Nous lui avons négocié un dodo dans l’autre lit d’ami dans la pièce d’à côté. Je me suis dévoué pour aller l’endormir, ce qui fut fait en deux minutes!

Mardi matin, je téléphonai au bureau afin de me faire donner un voyage de départ pour le lendemain matin. Joe me donna un voyage pour Mabelvale, AR. Beau voyage… on dirait que les distances augmentent récemment. Bonne affaire!

Nous quittons la maison de ma mère peu avant midi. Nous nous arrêtons Chez Bébé pour y manger la traditionnelle poutine (BBQ chérie). Une fois rassasiés, nous nous partons pour aller chez notre amie Nathalie. Elle nous fait visiter les récentes rénovations qu’ils ont effectuées dans leur sous-sol. Ensuite, elle nous présente les couches de coton dont elle est représentante. Puis, après un peu de bla bla, elle nous donne les plats à biscuit en tôle (le véritable but de notre visite) dont elle nous avait parlé.

Une fois tous les potinages complétés et toutes les commissions effectuées, nous prenons finalement la route pour la maison. Jusque là, ce fut une fin de semaine magnifique…

Parce que ça c’est gâté! Nous arrêtons faire le plein, comme toujours, au Pétrole RL à Laterrière, juste avant de prendre le Parc. Bien sur, avec notre Jetta Diesel, nous pourrions continuer sans faire le plein et nous rendre presque jusqu’à la maison. Mais par souci de relancer l’économie de la région, je me fais un devoir de refaire le plein dans la région avant de partir.

Environ trente minutes plus tard, à mi-chemin entre Laterrière et l’Étape, je vois au loin un camion à benne basculante (un dix roues à sable) qui sort d’une section de chantier pour prendre la route devant nous. Il est au loin et, comme je connais un peu le monde du camionnage, je le laisse toute la place désirée afin qu’il prenne de la vitesse.

Tout à coup, des objets tombent du camion et rebondissent sur la chaussé. Je parle ici de choses d’environ 15 cm sur 15 sur 30. Et ça tourne et rebondit et rebondit encore à hauteur de… je dirais près de deux mètres de haut (c’est difficile à décrire). Ça semble au départ être de la boue qui se dégage des roues, ce qui arrive souvent lorsqu’un camion de chantier roule sur la route après avoir roulé dans la boue…

En observant bien, nous nous rendons compte qu’il s’agit plutôt de roches!!! Genre de gros gravier concassé géant! Ouf, attention à vos têtes! Heureusement, nous étions suffisamment loin pour éviter que ces rochers ne nous retombent dessus. Imaginé une telle pluie de roche qui tombe sur le capot ou dans le pare-brise! Et si ça nous touche, c’est la mort assuré, j’en suis convaincu!

Je suis capable d’en éviter quelques unes, mais au total, il y en a tellement que je dois passer par-dessus plusieurs d’entres elles. Ça brasse un peu, mais ça roule. Alors je continue en évitant le plus possible les cailloux qui parsèment la chaussée.

Le camion lui, de son côté, poursuit sa route comme si de rien n’était. Presqu’à chaque tournant, à chaque bosse, une poignée de cailloux est saupoudrée sur la route.

- On dirait bien que son panneau est mal fermé! dis-je à Caro.

Les autres véhicules, arrivant en sens inverse, s’arrêtent et les gens en descendent pour constater les dégâts.

Puis, nous voyons notre camion immobilisé sur l’accotement. Le chauffeur est justement en train de « gosser » sur son panneau. Nous passons en beau mausus, sans nous douter de ce qui s’en vient!

Quelques kilomètres avant d’arriver à l’Étape, je commence à trouver que le Bleu tire un peu à droite.

- Câlice, on dirait bien que ça va nous prendre un alignement.

Plus ça va, plus ça tire… jusqu’à ce que ça se mette à faire des « scrounches ».

- Câlice, ça doit être une crevaison!

Je décide d’immobiliser le Bleu, mais en hiver démentiel dans le Parc, les accotements ont disparus! Je trouve un trou un peu à l’écart, mais en fait, je déborde dans la voie! Je n’aime pas trop l’idée mais bon, c’est un cas de catastrophe. Je descends pour constater l’étendu des dommages.

- Ah tabarnak! (allongez la liste de tous les mots religieux que vous connaissez, répétez quelques fois, et ça donnera à peu près ce que j’ai réellement dit!)

Mon pneu avant, côté passager, est à plat. La cause, évidente, et une encoche d’environ quatre ou cinq centimètres de profondeur sur la roue. Irréparable. $$$ et re $$$ (tche tching, tche tching). J’invoque encore une crisse de fois tous les saints du ciel. Ça ne donne rien, mais cââlice que ça fait du bien.

Je dis à Carole de demander l’assistance routière. Je vais voir le marqueur tout près pour savoir où nous sommes. C’est ben beau une assistance routière, mais encore faut-il leur dire où nous sommes! Nous sommes au marqueur 138, à quatre kilomètres de l’Étape, d’où partira la remorque. Au moins, ça ne devrait pas prendre six mois…

- Nous avons besoin d’aide, dit Caro.

- Pourquoi? Demande Madame Assistance Routière.

- Nous avons une crevaison, nous avons une roue de secours alors ce sera pour l’installer.

- Vous vous en êtes servi récemment, est-ce que votre roue de secours est toujours en bon état?

- Oui oui, c’est une roue pleine grandeur…

Après lui avoir donné les coordonnées, elle nous dit que le fournisseur de service devrait nous contacter dans quelques minutes. Caro me regarde et dit :

- C’est rendu que l’Assistance Routière s’informe de l’état de la roue de secours… Ils trouvent qu’on s’en est servi trop souvent!

Ben oui, comme si on faisait exprès! Quelques minutes plus tard, le garagiste de l’Étape nous appelle. Il demande ce qu’il aura à faire exactement car ses remorques sont sorties pour l’instant. Comme ce n’est qu’installer une roue, il nous dit qu’il viendra lui-même.

En peu de temps, il arrive… avec la gratte (tsé, le pick-up qu’ils prennent pour ouvrir leur cour là là?)!!! Au moins, la camionnette a des gyrophares.

En peu de temps, nous sommes de retour sur la route… pour s’arrêter aussitôt : après tant d’émotions, il nous faut un bon café! À l’Étape nous entrons tous pour une pause bien mérité. Nous en profitons pour nous asseoir un peu pour relaxer (même si nous n’avons fait que ça, s’asseoir et relaxer!).

Trente minutes plus tard, nous repartons, encore un peu sur l’adrénaline! J’indique à Sarah le restaurant Francinette de Stoneham (jambon fumé???) lorsque nous passons devant, car elle ne savait plus où il était situé. Nous traversons Québec sans problème. Nous décidons de nous rendre à Deschambault pour souper, à l’hôtel Chavigny (une autre bonne tradition). Nous mangeons très bien comme toujours.

En ressortant, nous avons des choses à mettre dans le coffre. Comme le derrière de l’automobile est dans l’eau, je dis à Caro que je vais reculer jusqu’au sec afin qu’elle s’exécute. L’auto semble croche, mais c’est toujours difficile d’évaluer la profondeur d’une flaque d’eau.

Je recule. Caro s’approche de la fenêtre (plutôt que du coffre, ce qui ajoute à la louche-itude). J’ouvre ladite fenêtre :

- Le pneu en arrière est à plat aussi!

- AH Câlice (ça vous surprend?)…

S’il a mis tout ce temps à dégonfler (au moins trois heures), je décide d’y mettre de l’air et de le surveiller jusqu’à la maison. Heureusement, il y a un garage juste à côté de l’hôtel. Mais y aura-t-il de l’air? Je cherche des yeux… Je trouve.

Veux-tu ben m’dire c’est quoi l’idée des machines à air qui coute trente sous? En plus, celle-ci en coute cinquante! Non, mais, la pancarte Esso, ça ne veut pas dire que c’est un garage ça? De l’huile? Du Prestone? De l’air? C’est tellement mieux un dépanneur avec des osties d’cochonneries!!!

Après une bonne respiration, je gonfle mon pneu à pression relativement correct (au point où nous sommes rendus!). Maintenant, nous n’avons plus de roue de secours, alors tout devra être parfait.

Après une trentaine de minute, je m’arrête pour constater l’état de mon pneu mou : il fait dire qu’il va bien, merci! Nous serons bons pour nous rendre à la maison. Caro demande à son ami de nous prêter son compresseur d’urgence pour le regonfler demain matin, car nous aurons à partir tôt pour que je rejoigne mon camion.

Un arrêt-pipi s’imposant, je choisis le Irving de Trois-Rivières, arrondissement Cap-de-la-Madeleine, une autre tradition. Comme Sarah est endormie, Caro y va en premier pendant que j’attends. C’est long… un moment donné, je décide d’aller voir pourquoi le chauffage du Bleu a cessé de fonctionner. Moi qui connais tellement la mécanique! J’ouvre le capot en faisant semblant de savoir ce que je cherche… Bon, j’exagère un peu. En fait, je cherche s’il n’y a pas un bout qui pend ou un bout qui pu.

Ah ah! Je trouve une pince oubliée sur un tuyau. La pince est juste au dessus de ma courroie de synchronisation. Je peux voir qu’avec la vibration, elle y touche parfois. Ben caltor! Caro étant passé chez le concessionnaire juste avant notre départ pour y faire changer une sonde de température, la pince doit surement venir de là… Je ramasse ladite pince pour que nous puissions la rendre à son propriétaire dès notre retour.

Comme la température à l’intérieur du Bleu a refroidi, je le redémarre. Au même moment, Caro revient. J’en profite donc pour aller m’asseoir à mon tour. Aussitôt assis, le téléphone sonne : Caro. Comme toujours, je me dis :

- Weyons Câlice, qu’est-ce qui ne peut pas attendre dix minutes que je chie en paix?

- Chérie, la lumière rouge vient d’allumer, est-ce que j’arrête le moteur?

- Oui oui, si c’est rouge, tu arrêtes tout!

Avec un moteur Diesel, aussitôt qu’il y a un problème de surchauffe, il faut couper le moteur immédiatement, même au milieu de l’autoroute. En fonctionnement normal, un moteur Diesel a l’aiguille de température coulée dans l’béton! (Attention, je parle bien ici d’un moteur d’automobile. Sur un moteur de camion, la température varie constamment, au gré de la puissance requise par le terrain et le chargement).

À ce moment précis, toujours bien assis, je sens tout le peu d’énergie qui me reste dans le corps descendre vers le bas et sortir de mon être en tombant sur le plancher. Un état dépressif m’envahi. SVP, ramasser toutes les cordes à distance de vue. (Prendre cette dernière phrase avec un léger grain de sel…).

Dans ma tête, ça se met à faire : Que Tching, Que Tching. Je vois les énormes travaux requis pour réparer tout ça, et je commence à bougonner en me disant qu’on a pris la peine de s’acheter un véhicule récent par écoeurantite de payer des réparations en quantité industrielle!

Lorsque je reviens à l’automobile, Caro me dit :

- Il n’y a plus de Prestone dans la boule (le réservoir d’expansion)…

- Grrr!

Caro téléphone à l’assistance routière pour voir ce qu’ils peuvent faire pour nous. Ils peuvent faire remorquer la voiture au concessionnaire le plus près, mais rien pour les humains. Il nous faudrait prendre un taxi et/ou un motel en attendant. Et moi qui part travailler demain matin de tôt matin…

Caro dit :

- Je vais téléphoner au garage, parce que je crois qu’ils ont un numéro d’urgence dans leur message sur le répondeur.

À notre propre surprise, ça répond :

- Joliette VW Bonjour.

Ah ben c’est vrai, le garage est peut-être fermé le soir, mais le vendeur est là par exemple. Caro lui explique notre problème. Il nous passe un « big boss » du garage (ou de la concession). À lui raconter notre histoire, il nous dit d’ajouter du Prestone en vérifiant qu’il ne coule pas directement sur l’asphalte. Si c’est le cas (qu’il ne coule pas par terre), ça ne saurait être bien grave. Nous n’avons qu’à surveiller le niveau aux deux minutes (bon, disons plus souvent que la normale!) et d’en ajouté au besoin.

Avez-vous remarqué qu’il est maintenant très difficile de retrouver des « affaires de char » dans un garage-qui-est-plutôt-un-dépanneur-qui-vend-de-l’essence? La morale de l’histoire, nous devrions tous avoir avec nous un ou deux litres d’huile à moteur et de liquide de refroidissement (ainsi que de l’huile à transmission automatique lorsque vous en êtes équipé) dans les catégories adéquates pour son véhicule. Parce que mes deux litres de Prestone-Irving pré-mélangés m’ont pris 15 minutes à trouver et m’ont lessivé de la valeur d’un 4-litres-qui-en-fait-8-litres! Ciel! Mais des chips et de la bière, j’en voyais partout par exemple!!!

En racontant l’histoire de la pince oubliée, nous avons demandé à être contacter par Martin, l’aviseur technique que nous connaissons bien. En nous mentionnant qu’un des deux aviseurs était en vacances, « big boss » nous promit qu’on nous contacterait dès le lendemain.

En arrivant dans la cour, une petite neige recouvre le sol. Comme il est un peu compliqué de tricoter dans notre entrée (commune avec le propriétaire-voisin) qui contient une bonne douzaine de véhicule (4 résidences dont un compagnie de taxis!), je fais, comme d’habitude, un croche sur la droite, descendant sur le « gazon » derrière la maison, pour mieux reculer en remontant pour coller ladite maison. Ce bout de terrain est en effet un peu plus bas que l’entrée elle-même. Et comme sous la romantique petite neige, tout est glacé (mais là, plus uni que la patinoire municipale…), et que je n’ai pas vraiment porté attention que la roue de secours est un pneu d’été (contrairement à nos excellents pneus d’hiver), évidemment, je ne suis pas capable de remonter la petite côte (je dirais environ dix à quinze centimètres de haut!)!!! Me voici donc pris dans ma cour, les roues avant en bas, les roues arrière en haut, plus capable de sortir de là… et moi qui travaille toujours demain matin (je devrais recommencer à revenir de voyage l’avant-veille de la journée où je travaille!).

Après avoir chanté une autre grand’messe, je dis à Caro, sur un ton qui sous-entend « ça va brasser tantôt » :

- Débarque Sarah (qui dort), et rentre dans la maison, je vais m’occuper de ça. Si j’ai besoin de toi, j’irai te chercher.

Voyant mon bon caractère à l’œuvre, elle obtempère. Je les suis avec les mains pleines de paquets, car je dois aller aux toilettes.

La bonne humeur étant à son comble, je reviens vers l’osti d’Bleu à Marde (il y a peu de jour où j’ai mon char de travers, mais là, c’tait l’bout d’la marde…). Après lui avoir faire savoir « qu’il va sortir de là le tabarnak », je m’assois derrière le volant. En reculant normalement, je constate que c’est beaucoup moins pire que la fois précédente. Probablement parce que Caro, Sarah et une partie du bagage ne sont plus à bord. Ah! J’essaie plus vigoureusement, en cherchant du même coup une trajectoire un peu plus facile. Un peu plus à gauche, un peu plus à droite, en essayant de chercher le peu de mordant sur le sol. Après quelques essaies, à ma grande surprise, je sors de là.

Afin de ne pas me refoutre dans le même pétrin demain matin, je me stationne dans la section du propriétaire. Lorsque j’entre dans la maison, en disant : « C’est fait » Caro me demande si j’ai réussi à sortir le Bleu du trou.

Oui oui, je suis moi-même surpris de la facilité de l’opération.

Nous avons pu enfin nous coucher, exténués après une pareille journée!

Le lendemain, très tôt, je vais voir l’état de mon pneu qui se dégonfle tout seul : il est encore bien, mais je ne prends pas de chance, j’irai ajouter de l’air au Couche-Tard. Ai-je déjà dit que ça me fend l’cul de payer pour de l’air? Ben caltor, ici encore c’est deux trente sous pour de l’air! Il faut étouffer vrai pour payer ça… Maudit monde commercial!

Je me rends ensuite à mon camion, content de retomber dans mon petit monde tranquille!

Évidemment, j’ai raconté mon aventure à mes confrères qui se relayaient pour rire de moi, ben, en fait de ce qui nous est arrivé! L’un d’entre eux, La Gaffe, m’a même dit que, cet été, plutôt que de prendre des vacances, il se contenterait de me suivre pendant les miennes. Avec tout ce qui va m’arriver, il dit qu’il aura du plaisir en quantité juste à me côtoyer!

Donc, pour notre retour du voyage de Pâques, nous sommes partis de la maison de ma meilleure mère vers 11h30. Nous sommes arrivés chez nous vers 22h30, exténués comme jamais. Tout ça pour environ 500 kilomètres!

Ouf!

En revenant, Caro a reçu un appel de Martin, l’aviseur technique de VW Joliette. Ils nous ont reçus à l’instant même, et le service reçu fut impeccable.

Nous pouvons facilement pardonner l’oubli d’un outil par le mécanicien, ça peut arriver à tout le monde. Ce que nous avons aimé, c’est la façon dont a été corrigé et vérifié l’erreur et les dommages collatéraux possibles. Merci.

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