Show du Refuge, 22 novembre 2007.
Vers midi, j’arrive enfin chez mon frère. Enfin, car la semaine a été difficile. C’est comme ça à chaque année, avant tous les congés (pour le peu que nous avons). Je suis à me dire qu’il faudra bien que je dine, et que je trouve à m’occuper pour l’après-midi. En effet, j’attends mon frère pour autour de dix-huit heures, et Caro pour après dix-sept heures.
Le jeudi étant jour de Passe-Partout, Caro et Sarah doivent en ressortir avant de penser à faire autre chose. Et mon meilleur frère, qui s’est offert (ou laissé tordre un bras, c’est selon) pour garder Sarah ce soir, finit de travailler à dix-sept heures trente.
Tant qu’à sortir diner, pourquoi n’irai-je pas au centre-ville pour faire du lèche-vitrine? Je décide donc d’aller perdre mon temps chez Archambault. C’est plutôt cruel d’aller dans un magasin de ce genre en sachant pertinemment que je n’achèterai rien (je n’aurais jamais un budget suffisant, encore moins ces jours-ci!), mais bon, ça me permettra de fouiner « un paquet d’affaire ».
Je pars donc vers la station de métro. Je me procure une lisière de billet, en me disant que le surplus servira bien à un moment donné. Quelques minutes plus tard, je suis dehors à Berri-UQÀM. Dans le parc Émilie-Gamelin, le camp de réfugiés de l’Action Terrorisme Socialement Acceptable bât son plein. Il n’y a pas beaucoup de gens, ni beaucoup d’action d’ailleurs. Je me rends dans la Place Dupuis en sachant que je me trouverai bien un endroit où casser la croute. La jolie Tiki Ming s’en charge.
Puis, je traverse au Archambault. La première fois où j’ai mis le pied à Montréal, je suis allé par hasard dans ce magasin, et je suis devenu fou (ah c’est là!!!). C’est pour moi un genre de passage obligé de chaque visite à Montréal. Depuis, Québécor en a fait l’acquisition, en a ouvert partout pour en faire une poule aux œufs d’or, et je me tortille toujours la conscience avant d’y laisser mes sous. Le « trip » n’est plus le même, mais le souvenir des premiers émois devant l’abondance et le bas prix de tout ce qu’on y vend demeure.
J’en profite pour mettre mes désirs à jours. Des tonnes de disques s’ajoutent à ma liste de souhait dans presque tous les départements. Même dans la musique du monde, grâce à Macadam Tribus. Je passe ben proche de flamber un brun… mais je finis par me raisonner en me disant que j’en ai déjà flambé un pour la soirée qui s’en vient.
Je vais dans la section des instruments de musique, étant donné que je suis en processus d’acquisition de guitare (bon, il y a encore loin de la coupe aux lèvres!). Je visite la section percussion, puis la musique en feuilles (c’est vrai qu’il y en a beaucoup), puis les pianos et claviers électroniques. Au fond, près des vrais pianos (genre à queue : quel bel objet!), deux employés sont à installer un piano et une mini-scène : une affiche annonce Loreena McKinnit pour demain en séance d’autographe. Ah ben, moi je vais la voir ce soir… :P
Puis, j’entre dans l’antre des guitares. On croirait pénétrer dans un aquarium. Certainement parce que l’atmosphère y est contrôlée, me dis-je. Un ami, guitariste à temps perdu, m’a dit que tant qu’à acheter une guitare, mieux vaut en trouver une bonne dans l’usagé qu’une neuve de même valeur. Mon problème est que je suis gaucher, alors les usagés risquent d’être rare. On verra ben. Toujours est-il qu’il m’a dit de ne pas niaiser et de me trouver une Norman. Depuis ce jour, je suis allé fouiller sur Internet, et je suis conquis. En déambulant dans les rangées de guitares dans ce magasin, j’ai vu pourquoi (et je n’y ai même pas touché). Même chose pour les Fender dans la guitare électrique. À l’œil, même semi-averti comme le mien, on voit bien qu’il y a « quelque chose »…
Comme à un moment donné il faut bien retourner à la maison (chez mon frère) parce que Caro s’en vient, je retourne vers le métro. Une fois chez mon frère, je lui laisse un message pour savoir vers quand nous pouvons l’espérer. Caro et Sarah finissent par arriver. Nous faisons les accolades d’usage, agrémenté de quelques embrassades. Même si le camionneur se sent parfois un peu envahie à son retour, les démonstrations d’amour sont toujours les bienvenues. Et dans ma famille, on adore les câlins, les embrassades, les poignées de main chaleureuses, bref, on aime ça se toucher.
Mon frère nous apprend qu’il est sur la route (c’est quand même ça son travail!) et qu’il sera à la maison vers dix-huit heures… Hmm un peu tard, mais nous sommes capable de vivre avec ça. En plus de ne pas avoir vraiment le choix! Nous changeons nos plans de diner à l’extérieur et nous commandons du chinois. Enfin, je ne sais pas, mais c’est asiatique! Et l’attente commence. Je calcule que nous avons besoin d’une heure pour nous rendre à la Place des Arts. Mais évidement, ce serait mieux d’y arriver avec un peu d’avance. Le spectacle est prévu pour vingt heures. Le souper n’arrive pas. Même que Nicolas finit par arriver… quelques minutes avant le livreur. Nous soupons donc tous ensemble. Mon frère, un habitué de son propre quartier, regarde où nous avons commandé et dit : c’est à l’autre bout de la ville, ça peut ben avoir été long! Oups… Au moins, et nous le savions avant de commander, c’était délicieux. Peut-être juste un peu dur sur les nerfs pour ce soir!
Après avoir soupé en vitesse (qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour un spectacle!), nous partons pour le métro. Caro, qui boîte, a un peu de misère, alors c’est lentement que nous avançons. Elle a hâte d’être assise. Et pour lui faciliter la tâche, nous avons deux changements de ligne à effectuer! À notre arrivée à la station Place des Arts, je crois qu’il est plus que temps pour elle que nous arrivions à notre destination finale. Nous marchons le long corridor qui mène à la Place des Arts. Quelques boutiques bordent ledit corridor, dont un A.L. Van Houtte, où nous aurions pu souper, avoir été là en temps. Nous avons un peu de retard sur l’heure officielle du début mais, comme le veut la légende, « un bon spectacle ne commence jamais à l’heure »!
Nous suivons les indications pour la salle Wilfrid-Pelletier, la plus grosse des cinq salles composant la Place. Une charmante dame déchire nos billets et nous indique l’escalier. Au moins, il y a des escaliers mécaniques, car les pauvres sont toujours placés plus haut. Nous sommes au premier jubé (sur trois), à l’extrême droite, dernière rangée. Un peu plus, nous étions dans le lobby!
Après à peine le temps de prendre notre souffle, les lumières s’éteignent. Le discours habituel de ce genre d’événement se veut court et informatif. Puis, place au spectacle!!!
Nous avons eu droit à un très bon spectacle. Tous les chanteurs (même Garou!), et toutes les chanteuses nous ont émerveillés. Du côté des femmes, l’énergique Marie-Mai, la très à l’aise Andrée Watters, la bête de scène Lulu Hughues, l’expérimentée Laurence Jalbert, l’ange qui passe, Loreena McKennit, tout en douceur et volupté, et surtout, l’incroyable présence scénique et la percutante voix de Kim Richardson. Cette dernière est tout simplement époustouflante. La télévision ne lui rend pas justice, sur une scène, la puissance est décuplée. Nous n’en sommes toujours pas revenus.
Du côté des hommes, Dan Bigras et Garou n’ont plus besoin de présentation. Tous deux sont très énergiques et très présents sur la scène. Que dire de Marco Caliari? Quelle voix et quelle énergie, encore plus que les deux premiers. Il est évident que ses nombreuses années dans le monde du rock métallique lui servent encore.
Puis, au cours de la soirée, nous avons eu droit à deux chansons d’un jeune homme (dont j’oublie malheureusement le nom), probablement au début de la vingtaine. Il était le premier chanteur à s’en être sorti grâce au Refuge à avoir demandé à faire parti du spectacle. Une façon pour lui de rendre ce qu’il a reçu. Malgré une gêne à la limite de la maladie (je suis le premier à comprendre), il a chanté deux chansons avec un aplomb peu commun. D’une sensibilité étonnante, s’excusant presque d’être là, le public l’écouta, déjà conquis, et ovationna longuement. Une dose d’amour pour lui dire : « tu vois, tu étais dans la rue, tu as eu tes difficultés, tes problèmes, mais tu as su demandé de l’aide et, heureusement, l’aide était là, pour toi comme pour tant d’autres qui vivent diverses difficultés ».
Juste pour lui, la soirée n’avait pas de prix. Pour lui, et pour tous les autres qui sont passé ou qui passeront par le Refuge des Jeunes, que ma présence et ma contribution à ce spectacle soit considéré comme un encouragement, mais aussi comme un accueil…
P.S. : Dan, à toi qui organise ce spectacle depuis tant d’années, toi qui invite tes « chums » à faire un bon « show » pour nous émouvoir, pour nous sensibiliser au Refuge, mais aussi par la bande à tous les plus démunis de la société, trop souvent nos voisins, nos amis, je te dis Merci de t’impliquer.
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