Il y a une couple de semaine, j'ai eu une pensée pour un ancien ami, Louis. Ça doit faire 8-9 ans que je ne lui ai plus parlé, autant que je ne l'ai pas vu. Je me souviens, il venait d'avoir un enfant... ben, sa conjointe en fait, Annick. Je me demandais ce qu'ils pouvaient bien être devenu. Il était camionneur lui aussi, dans une boite de fruits et légumes de Jonquière. Chauffeur régional.
Je ne l'ai jamais recontacté après une certaine visite. Une niaiserie. Une pure niaiserie. À la limite de l'enfantillage même. Ça m'avait tracassé pendant quelques semaines, puis à l'usure j'ai mis ça de côté. Parce que je suis un "bucké"... et quand je "bucke", je "bucke"! Je tiens ça, et mes cheveux roux, de mon arrière-grand-mère, une pure irlandaise. Et en quelque part, il ne m'a jamais recontacté lui non plus.
C'est presque difficile à imaginer, sachant que les 15 années précédant cette visite "fatale", nous avions été comme les doigts de la main. Nous avons tout partagé: les bons moments comme les moins bons. Trop nombreux pour les raconter. Seulement, on se plaisait à dire que "la vie c'est une beurrée d'marde, pis des bouttes c'est beurrée plus épais". Alors le support mutuel a été très important.
Cette semaine, Caro me raconte que ma mère les a vu, tous les trois, au centre commercial, et ils ont demandé à ce que je les recontacte, parce qu'ils s'ennuient de moi. Non mais quel hasard! J'ai tout de suite décidé de reprendre le contact. Pour tout ce que nous avons vécu, ce que nous avons partagé, même ce que nous avons projeté ensemble! Je pourrais dire que j'ai ramoli, mais ce ne serait pas totalement vrai. Je crois plutôt que, en vieillissant, je réalise où doivent se situer les véritables priorités de la vie. La famille et l'amitié sont pour moi des ancrages dans le monde de fou dans lequel nous évoluons. Évoluer, le mot est très bien choisi, justement.
Maintenant, je suis un peu terrorisé à l'idée de lui téléphoner. Cet appareil du diable n'a jamais été mon outil préféré. Je suis si timide et gêné, ça ne se peut même pas. Et ceux qui me connaissent vont dire: lui ça, gêné? Pfff! Disons que je me soigne. Mais dans ce cas-ci, c'est peut-être plus un malaise parce que c'est moi qui était dans l'champ. D'ailleurs, je crois qu'eux n'ont même aucune espèce d'idée du pourquoi du quoi. Et ça, je vais l'emporter dans la tombe, c'est trop ridicule! De toute façon, je crois que nous n'avons pas de temps à perdre avec l'intermède de notre amitié, mais plutôt nous devons tenter de ressouder au plus vite les liens qui nous ont jadis unis.
Mon père, décédé il y a longtemps, nous a laissé en héritage involontaire la volonté de vivre pleinement pendant qu'on en a la santé, parce que la vie peut nous être enlevée très tôt.
Je suis tout excité, mais en même temps tout ému. Cette semaine, je me suis senti un peu comme une ado qui vient d'avoir son premier rendez-vous avec un gars: toute excité à l'idée que "ça s'en vient", mais en même temps terrorisée à l'idée de ne pas être à la hauteur.
J'ai hâte...
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