25 juillet 2010

Haltes routières

Notez que j'ai écris ce texte hier soir...

Ce soir, je suis tout simplement épaté! Je viens tout juste de visiter, pour la première fois, la nouvelle halte routière de Rigaud, au Québec. C’est ma première visite dans une nouvelle halte de nouvelle génération. Une halte PPP (Partenariat Public Privé).

Petite parenthèse : lors de l’élection du gouvernement Charest, le mot d’ordre du jour a été pendant un temps PPP. Tout au PPP. Les méga-hôpitaux (d’ailleurs, pourquoi LES?) : en PPP. L’autoroute 30 (la voie de contournement tant attendu de Montréal) : en PPP. Le pont de l’autoroute 25 : en PPP. Les haltes routières? Ben, en PPP, voyons… Malgré qu’autant d’études et de tentatives dans d’autres pays en disent du bien comme du mal, malgré l’opposition de pas mal de gens, le gouvernement n’en avait rien à cirer! Ce sera des PPP, on l’apprendra plus tard (donc récemment), afin de remercier les ti-n’amis du parti Libéral. Fin de la parenthèse.

Moi le premier, je ne pouvais pas concevoir qu’une halte routière soit commercialisée à outrance. On nous sorti que « le Québec fait tellement pitié à côté de ses voisins ». Ah oui? Outre l’Ontario, aucune juridiction en Amérique (si vous en connaissez, nommez-les moi!) n’a de haltes routières commerciales, exception faite des autoroutes à péage. Ah ha… J’ai en mémoire les cabanes de briques blanches de l’état de New York, les toilettes sèches sur la US-24 en Ohio, les toilettes « dehors » du Texas, où la température frise le zéro Celsius en janvier, les haltes « stationnement » du Mississipi, avec pas d’service, les non-haltes du nord de l’Ontario (quelqu’un les auraient aperçu?), les haltes sans téléphone de l’Arkansas, et surtout, comble du boutte d’la marde, les haltes sans eau chaude de l’Ontario!!! Quelle année don? Ha, 2010… hé ben, par che nous, je m’attends à avoir deux champlures : l’eau chaude, l’eau frette, comme disait l’autre! Québec, faire pitié? Seulement pour les sempiternels détracteurs à outrance du Québec… On ne voit que ce qu’on veut voir. C’est pareil, je l’ai vérifié, pour l’état des routes.

Récemment, tout heureux d’être content, je m’étais arrêter à la halte de Dutton en Ontario, celle vers le kilomètre 150, direction est. J’étais persuadé qu’un bon café de l’oncle Tim m’y attendrait, tout chaud et jeté dans l’drain aux vingt minutes, comme dit la publicité. Ben quin, je fûs plutôt accueilli par un gardien de sécurité (c’est rassurant!) ainsi que ben des panneaux de contre-plaqué devant les futures commerces. Bon, belle affaire! Comme ça pressait, je me suis rendu sur le bol, afin de… bon, vous comprenez? Après mon petit besoin, je ressens la nécessité de me laver les mains. Va pour le lavage de mains : tout est automatisé, maudite peur des microbes! Et pour le séchage? Ouf, voyage au pays de Star Trek!!! Le machin que j’avais d’abord pris pour un siège de bébé (vous savez, du genre de ceux qu’on retrouve parfois dans la toilette, afin de déposer bébé et de l’attaché bien solide pendant qu’on se soulage l’intestin dans les cris et la douleur, en prenant bien son temps parce que bébé est en sécurité, et peut-être en train de faire la même chose? Bon, ce modèle-là…), ben il s’agit en fait du sèche-main!!! Automatisé bien sur lui aussi. Alors là, première question : par quel bout sortira l’air? Deuxième question : on fait comment pour le faire démarrer? Troisième question : est-ce que ça va vraiment sécher, ou seulement repousser l’eau, comme les espèces de turbines d’avions qui font plus de bruit que de séchage réel?

Une petite enquête sur le dessus de l’appareil m’indique que je dois me foutre la main dans la craque, en espérant que ça ne se refermera pas sur moi (ouch!), et effectuer un mouvement de va et viens! Sans blague! Je ne suis vraiment pas rassuré. Mais pris d’une audace que je ne me connais pas, je me crisse les mains dedans, et je vais et je viens, comme le dis la chanson! Tiens, ça me coupe d’une ligne d’air projeté en lame. Au moins, l’air se réchauffe très rapidement. Mon verdict : au moins, ça sèche, mais c’est vraiment louche! J’imagine qu’on pourra rigoler en regardant les ti-nouveaux qui ne sauront pas trop comment faire fonctionner l’objet… ou les suivre à la trace d’eau sur le plancher!

Tout ça pour dire que je me suis dit ce soir qu’un dodo à la halte de Rigaud adonnerait bien dans mon horaire. J’avais aussi la promesse d’une connexion à Internet. Je dois faire mon deuil de la connexion, et vous de la publication de ce billet (bon, si vous le lisez, c’est que j’ai ben dû réussir à le publier, mais vous me comprenez surement!).

Besoin aidant, je me suis rendu à l’intérieur. Au moins, le Couche-Tard, le Saint-Hubert et le Valentine, trois chaines typiquement québécoises, sont toutes grandes ouvertes. Même chose pour le kiosque d’information touristique. Seulement le Couche-Tard pour la nuit, mais c’est au moins ça. Et c’est la même chose, pour être passé devant, pour la halte routière de Rivière-Beaudette. Dire qu’au printemps, les vieilles haltes étaient encore ouvertes! Par comparaison, l’Ontario qui s’était tellement mieux planifier a fermé toutes ses haltes une après l’autre, et maintenant, seulement trois sont ouvertes! Et comme raconté plus haut, juste pour se soulager le besoin. Y sont tellement mieux en Ontario! Certaines haltes auront été fermées pendant trois ans!!!

Là où j’ai vraiment trouvé ça très bien, c’est que le bâtiment à été baptisé Olivier Guimond, un de nos plus grand comédien et comique (on ne disait pas encore humoriste à l’époque)! Ce que je ne savais pas, c’est qu’il est natif de Pointe-Fortune, un petit village tout près d’ici, célèbre pour son traversier-barque. Et sur le mur du long couloir central, un grand panneau de photos d’archives, incluant la célèbre (et pissante) scène du Bye-bye ’70 (on pourrait dire : dans l’temps que c’était vraiment bon!) sur la Crise d’Octobre. Du bonbon pour qui s’intéresse à la culture populaire québécoise.

Dans l’ensemble, la halte est très bien pensée. Des stationnements pour les camions, pour les badabagos (plus court) et autobus, et bien sur les automobiles. De l’essence. Des toilettes, lavabos et savonnettes automatisés, qui fonctionnent encore pour l’instant! Des sèche-mains à turbines d’avion presque silencieux (serait-ce l’usure qui les rend si bruyants?)! Le Couche-Tard semble complet, bien que ce soit relatif (n’y chercher pas une pinte d’huile à moteur ou du liquide de refroidissement…). Le Saint-Hubert Express et le Valentine ont de la place en masse pour s’y assoir. Et la boutique touristique, géante, complète et bien garnie.

Vraiment, une belle réussite! Vivement que je visite les six autres… N’y manque qu’Internet, du moins pour celle-ci.

1 commentaire:

Le Gentil Astineux a dit...

J'avais un beauf qui demeurait en Ontario (il est dcd depuis ) et qui s'est toujours plût à chier sur le Québec, eh bien un jour il m'avait avoué que les seuls endroits où il n'avait pas peur d'arrêter pour se reposer c'était dans les haltes routières du Québec. Propres qu'il me disait !