28 juillet 2010

Un bout de route - En allant vers les vacances - Partie Un

Bon, nous voici rendu au temps de l’année où je commence sérieusement à avoir mon voyage. Pensez-y… Je choisis à tous les ans la mi-août pour la période de mes vacances. Le but est que la période avant les vacances de Noël soit plus courte, de moins de six mois. Par contre, automatiquement la période avant est de plus de six mois. On dirait que je suis programmé en bloc de six mois. Parce qu’à chaque année, le dernier mois avant les vacances, juillet, est toujours très long.

Voici donc que nous arrivons, dans la petite famille, à un moment ou tout semble s’emboiter pour envisager enfin de meilleurs augures. Caro et Mélissa ont de plus en plus le vent dans les voiles avec leur kiosque de fruits et légumes. L’automobile sera bientôt payée, on compte les mois. Le terrain prend un air normal, c'est-à-dire avec un jardin, des fleurs, et bientôt une piscine, au grand plaisir de mes femmes.

De mon côté, ma prise en main de mon nouveau camion s’est fait sans trop de heurts. Bien sur, je ne suis pas plus converti à la religion Volvo, pas plus que la vue des Rocheuses n’avait fait de moi un fédéraliste (on me dira que si j’avais vu les Rocheuses canadiennes plutôt que les Rocheuses américaines…)!

Aujourd’hui, je me suis rendu au bureau afin de faire changer l’huile de mon camion. J’étais dû, ou plutôt, bien sur, mon camion était dû depuis deux semaines. Mais probablement dû à la douceur de ma conduite, (ou plutôt un concours de circonstance de destinations) j’ai été prolongé… Tout ça pour dire que, pendant les trois heures que j’ai été au bureau, j’ai été en quelque sorte reconquis par mon travail. Imaginez, deux mois que je n’y avais mis les pieds. On peut appeler ça du travail à distance! Merci à l’Internet et à la messagerie par téléphone. D’un autre côté, évidemment, il est rendu rare que je parle à quelqu’un du bureau. Tout se passe via des messages écrits. Bon pour ma hantise du téléphone, mais moins pour les relations sociales.

J’ai donc pu faire la rencontre de notre nouveau responsable de la sécurité, Mathiew, qui a pris le poste de Jean-Luc, parti vogué sur d’autres mers. Je n’ai pas pu converser avec lui, mais mon intuition me dit qu’il a un bagage plutôt du côté des ressources humaines. On est rendu gros! Revu aussi Sophie, qui a pris le poste de Josée, elle aussi parti vogué sur d’autres mers, suite à un retour dans sa ville de jeunesse. Aussi, rigolé avec Jean-Pierre et Lori, mes répartiteurs, avec Cynthia qui est en vacances, qui se picossaient allègrement. Pauvre ti-Jean-Pierre! Il est devenu le souffre-douleur du bureau!

Côté garage, plusieurs nouveaux mécaniciens sont au poste. Il y a eu là aussi d’autres départs sur d’autres mers… Après mon entretien, Martin m’a imprimé les données que mon camion enregistre pendant que je roule. Habituellement, nous recevons un tableau maison qui résume les données plus importantes, comme la consommation de carburant, la vitesse moyenne, le temps passé à la plus grande vitesse de la transmission, la proportion de temps passé sur le régulateur de vitesse, et quelques autres données. Mais avec la liste complète, qui s’imprime sur trois pages (!?!), je peux dire, malgré que je le savais déjà, que la compagnie peut en déduire à peu près tout ce que je fais, ainsi que tous les autres chauffeurs. Ceux qui craignent l’arrivée des boites noires peuvent se dire qu’on en a déjà une. D’ailleurs, en cas d’accident, toutes ces données serviront à l’enquête afin de corroborer, ou non, le registre des heures de travail et de conduites.

Tout ça pour dire que j’ai bien aimé l’ambiance qui régnait sur le bureau. J’ai reçu, à mots plus ou moins couvert, des compliments pour mon travail récent. Ça, ça fait toujours du bien! Et dans le monde du transport, c’est rare…

Question route et destination, je suis en route pour Lake Charles, LA. Mon arrêt au garage m’a un peu retardé sur un horaire normal, mais comme je suis toujours décalé par rapport à un horaire normal, quoi de neuf? Me voici rendu ici, à Belleville, ON. Encore une fois, je me suis fait dépasser par une foule de bateau de plaisance. Ça commence sérieusement à me taper… et comme Caro ne serait pas contre l’idée, je suis dans la phase rêve! La semaine dernière, dans le nord du Wisconsin, le nord du Michigan et le nord de l’Ontario, et en plus nous étions vendredi, j’en ai vu pour plus que mon bonheur. Une petite vague sur les grands lacs? Hmmm, me semble que ce serait un moment de bonheur.

Demain, objectif Indianapolis, IN. Traverse de Toronto, arrêt à Comber, ON pour y faire le plein et passage de la douane américaine à Détroit, MI. Arrivée prévu pour le lac à Charles : vendredi autour de midi, avec l’accord de Lori.

À suivre…

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