25 février 2010

On vide la remorque, on remplit la remorque - Chapitre quaternaire

Dès mon arrivée, je vais à l’intérieur afin de me faire assigner une porte... Il n’y a personne aux alentours, ni même un bureau. Je décide tout seul comme un grand de reculer à l’une des trois portes selon la loi de "la plus facile fera l’travail". La cour est drôlement faite, du genre "pour reculer droit, il faut aller croche". Avec des quais en descendant, tout croche, tout teur (tordu)! Et il y a même une porte condamnée, parce que l’asphalte est défoncé.

À mon retour à l’intérieur, je lis sur la barrière que je dois appuyer sur le bouton rouge sur le mur à la droite de la porte, pour allumer la lumière d’appel du chariot à pince. Ah! Je trouve le bouton rapidement. J’appuie dessus. Et la lumière, un stroboscope ambre, clignote dans toute l’usine! Pas vraiment discret... Bon, c’est ça l’but, en fait. Hé ho, je suis là, dit la lumière. Comme rien ne bouge, je retourne au camion pour y faire chauffer mon souper. Comme ça, je pourrai manger pendant que l’opérateur fait son travail... ou bien aller me trouver un beau stationnement avec une connexion Internet à "squatter".

De retour à l’intérieur. Le chariot à pince arrive, surmonté de son opérateur. Je lui donne mes papiers et j’attends qu’il ouvre la porte, question de m’assurer que j’ai bien aligné ma remorque avec le quai. Je retourne dans le camion aussitôt que je suis assuré qu’il pourra procéder au déchargement. Je m’installe dans la couchette et j’allume l’ordinateur (pour taper ce texte et jouer aux cartes).

À peine quelques minutes plus tard, mon ami l’opérateur arrive et cogne à la porte. J’ouvre la fenêtre. Il me tend un tableau à pince en me disant de mettre mes initiales "là" et de lui remettre les clefs. Je m’exécute avec le crayon, et je retire les clefs du contact pour les lui remettre. Il enlève le tuyau rouge de la remorque et y installe une barrure (ce faisant, la remorque est sur le frein de stationnement et on ne pourrait plus réinstaller le tuyau pour l’avancer sans en retirer ladite barrure). Il repart en coup de vent pour débuter son travail.

Mais... Il y a bien sur un mais, et tout un en plus! Mon camion ayant des vitres électriques, je ne peux plus les opérer sans la clef! Merde, je devrai survivre quasi-dehors à un gros moins cinq degrés. Bon, ce n’est pas si mal, et il faisait déjà chaud dans le camion. Avec un peu de chance, il opérera rapidement et je n’aurai pas le temps de me transformer en bloc de glace. Ah non! En plus, sans la clef, l’allume-cigare, dans lequel je branche mon réchaud, ne fonctionne plus. Pas de souper non plus (ben, un peu plus tard, bien sur!)... Décidément, livrer en après-midi est toute une aventure!

J’envoie donc mon message à Lori pour lui signaler que je suis arrivé chez mon client. Le temps de quelques parties de cartes et la réponse arrive. J’ai hâte de savoir mon avenir. Pas besoin de Jojo Savard (ou d’une saucisse de la fortune: référence: Fred sur Facebook) pour ça, juste d’une répartitrice! J’irai charger chez un client de ventilateurs industriels, à deux usines-entrepôts différentes, dans la même ville de Springfield, MO, où je suis déjà. L’astuce, c’est que je dois y être en dix-huit heures et vingt-deux heures! Ah, c’est donc pour ça que je pouvais livrer en après-midi, et qu’il n’y avait en fait pas vraiment d’heure d’arrivée. Comme c’est un client que j’ai déjà visité, entre autre une fois dans une crise de verglas presque digne de la nôtre, alors je sais qu’il ne sert à rien de m’y rendre avant l’heure dite... et encore là, il arrive parfois que la totalité du chargement ne soit pas prête. Le tout pour livrer vendredi à Montréal, par moi ou un autre... mais au pif, je serai justement en ville vendredi en avant-midi, ça devrait donc être pour moi.

En peu de temps, moins qu’il en faut pour geler en fait, mon ami a terminé son travail. Il me rapporte donc les clefs, réinstalle le tuyau pour que ma remorque retrouve sa liberté de mouvement, me rends les papiers du chargement signés, et retourne aussitôt à l’intérieur. Je m’avance, sort pour refermer les portes, et me voilà sur la route à la recherche d’un stationnement d’où je pourrais "squatter" une connexion Internet. La totalité des hôtels du la ville sont, par définition, en ville, et n’ont donc pas de stationnement digne d’accueillir un camion et sa remorque. Je me rends donc jusqu’au mini-relais que j’ai découvert sur le chemin de l’arrivée, plus tôt.

Une fois stationné, je constate qu’il n’y a pas de connexion! Je serai donc obligé de manger mon souper tranquille. Une fois rassasié, comme il me reste une heure trente, et que j’ai fortement l’air d’en avoir besoin, je m’étends pour faire une courte sieste. Il faut savoir que l’on dort par cycle d’environ une heure trente: sommeil léger, sommeil profond, sommeil léger. Et ça recommence, à moins que l’on ne se réveille. Donc, s’il faut dormir peu de temps, l’idéal est de mettre le cadran pour une phase de sommeil léger. À une heure trente, à trois heures, à quatre heures trente, etc. Bon, d’une personne à l’autre, ça pourra varier un peu en plus ou en moins: ce pourrait être quatre-vingt ou cent minutes, à vous de trouver pour vous-même! Ah, et ça sert à quoi de le savoir? Ben, lorsque le réveil est difficile et qu’on met des heures à se remettre les yeux en avant des trous, c’est que le cadran à sonner au beau milieu du sommeil profond!

Une fois réveillé... ça fait du bien, mais ce fut un peu court! Je serais bien resté dans les bras de Morphée toute la nuit! Donc, je vais à l’intérieur de mon mini-relais. Je constate qu’il y a une "zone Internet" avec table, télévision, etc. Donc, logiquement, le signal doit se rendre dehors. Je dois donc être stationné trop loin! Grrr! J’ai hâte d’avoir mon futur nouvel ordinateur! Après avoir fait le tour du propriétaire, je me ramasse un traditionnel café, sachant que la veillé pourrait être longue. La caissière me dit: fais-toi z’en pas avec ça! Ce qui signifie en bon français: c’est gratis! Wow, merci Hop & Go (tiens, ici Hop & Go, ce sont des gâteaux; dans le Missouri, ce sont des relais de camions!).

J’arrive chez mon client à dix-huit heures trente. Le temps que "le bon gars" revienne, il m’assigne une porte. Il est tout content que j’ai toute une panoplie de numéro de commande. Ben, disons qu’on se fait prendre une fois (on étant la compagnie, parce qu’on semble aller à ce client un tantinet régulièrement). Bien qu’elle soit disponible de chez elle pour de telles exceptions, Lori n’aime pas vraiment se faire déranger à la maison (comme tout le monde, ben évidemment!). Je la comprends tellement... Après deux heures environ, comme la remorque ne dandine plus, je me rends à l’intérieur pour constatation. Wow! C’est plein jusqu’au porte! Et l’autre entrepôt, lui, il va la mettre où, sa partie du chargement? Comme l’entrepôt est désert pour cause de pause, je retourne dans le camion pour ramasser mon téléphone. Il faudra bien que j’avise Lori.

Quelques minutes après avoir gagner mon siège, j’entends et je sens que la plaque s’enlève. Le travail a repris. De retour au bureau, l’homme qui m’a chargé termine mes papiers. Celui qui semble le responsable me dit qu’il n’y a qu’une pièce à l’autre entrepôt, alors il n’aura qu’à la mettre sur ou sous la dernière pièce sur le bout. Ah, ok! Les autres fois, c’était plutôt chacun sa moitié de voyage! Pour une pièce, ce sera correct, mais n’en jeté plus!

Je me rends donc au deuxième entrepôt. Ce fut évidemment plus long de reculer au quai que de me faire charger la pièce en question. J’ai aussi pu faire faxer la quinzaine de feuille pour faire dédouaner le chargement. Et ça aussi, ce fut plus long que de me stationner!

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