4 février 2008

Les joies de l'hiver

La fin de semaine dernière, nous allons en voiture à destination de Saint-Gabriel-de-Brandon. Ça me fait rire, parce que mes parents sont justement allés en voyage de noce à Saint-Gabriel! Dire que de nos jours, les gens vont dans le sud pour y faire... rien! Il faut croire qu'un voyage de noce ne sert pas à grand chose!

Toujours est-il que ma chocolatière préférée, Caro, voulait aller voir à l'Émaüs local si il n'y aurait pas un réchaud ou un genre de poêlon électrique. Nous voici donc parti en famille avec le Bleu pour une ballade "d'abord qu'on ne revient pas deux minutes avant de souper"...

À notre arrivée à l'Émaüs, comme Sarah fait la sieste, je reste avec elle dans l'automobile. J'en profite pour faire l'échantillonage des stations de radios disponibles dans les environs. Peu de temps plus tard, Caro revient. Je vois qu'elle a quelque chose dans les mains. "Tient, elle a trouvé d'quoi!" Un poêlon électrique pour le chocolat, bien sûr à un prix ridicule.

*****

Comme on a un peu de temps, aucun autre arrêt de prévu, nous décidons d'aller nous promener un brin et de revenir via l'autre versant du lac Maskinongé. Je préfère toujours, autant que faire se peut, revenir par un chemin autre que celui qui nous amena. Nous reprenons donc la route dans le village de Saint-Gabriel, vers l'est. Nous traversons une partie du village, et nous constatons que, pour le village des environs avec les taxes municipales les plus élevées et probablement le plus grand nombre de maisons, l'état des infrastructures (lire les rues) fait plutôt pitié. Ça ne nous tente pas vraiment, mais y habiter, je poserais assurément la question à qui de droit: "Mais où va l'argent des taxes?"

Reprenant la route numéroté, nous sortons du village. Du côté est s'alignent campings et multitude de chalets. Puis, nous prenons la route qui nous mènera vers Saint-Damien, via Mandeville. Une suite de maisons de campagne et de chalets en tout genre s'offre à nous. Puis, comme dans ma tête, à Mandeville, il n'y a que "deux maisons pis un four à pain", lorsque je vois la pancarte verte "Mandeville par là, 2 km", je me dis qu'on pourrait bien aller voir le village.

Nous tournons donc "par là", soit à droite. Nous traversons le village de Mandeville qui semble ne plus vouloir finir. Finalement, c'est un assez gros village. Nous continuons notre chemin, pour voir où nous aboutirons. Nous voici donc, en peu de temps, devant une grosse affiche disant: "Bienvenue au lac Mandeville". La route continue tout droit, alors nous continuons. La route fait le tour du lac, qui est de bonne dimension.

Puis, au détour d'une courbe vers la droite, comme je suis porté à me tenir un brin trop à droite, je "tombe" à côté de l'asphalte, sur l'accotement. Malheureusement, un autre zouf est passé avant moi. C'est en fait précisément parce qu'un autre zouf a laissé une trace que je me suis retrouvé... dans l'champ, sti! Tout juste dans la courbe, une trace débute dans l'accotement, environ de 4 ou 5 centimètres de profond. La trace s'éloigne peu à peu de la route... Peu importe ce que je fait avec le volant, la voiture suit la trace...

Et Zouing! Nous voici caler dans le fossé, dans le trou laissé par le véhicule précédent. Le bleu est au 45 (bon, disons à une trentaine de degrés) et il y a de la neige jusqu'à en haut de la porte (au bas de la fenêtre, genre comme...) du côté passager. Caro qui presque dormait est maintenant bien réveillée. Sarah se réveillera peu de temps après notre pause involontaire et, voyant que le bateau tangue un peu trop, se demande bien ce qui se passe! De mon côté, je suis en beau caltor (beau juron!) un peu à cause de ma fausse manoeuvre, mais beaucoup pour le temps perdu.

Tendant le téléphone à Caro, je lui suggère de contacter l'assistance routière de VW. Moi qui n'avait jamais compris le but des abonnés CAA-Québec (surtout que ce sont tous des gens qui possèdent des véhicules presque neufs!), je peux vous dire que, depuis quelques semaines, nous faisons une surutilisation de notre assistance routière (illimité semble-t'il).

Mais, la question qui tue vient de la dame assez rapidement:
- Où êtes-vous? dit la dame. Elle a un gros accent de vieille montréalaise, genre "ménâge, garâge, repassâge". C'est déjà mieux qu'un tamoul qui n'a jamais mis le pied au Québec (comme le service à la clientèle des téléphones, câblodistributeurs et autres cartes de crédit).
Caro me regarde, interrogatrice.
- Mandeville.
Bon, c'est peut-être officiellement Saint-Charles-de-Mandeville, je ne connais pas vraiment le coin et ses particularités...
- Mandeville, dit Caro. Un instant.
Caro me regarde...
- Explique lui donc par où nous sommes passé, moi, j'ai dormi des bouts, je ne le sais même pas trop trpo.
Bon, moi qui haït le téléphone pour mourrir (tu vois Sophie, tu n'es pas seul!), je prend l'appel.
- Bon, nous sommes parti de Saint-Gabriel-de-Brandon, en direction de Saint-Damien, genre. Puis, nous avons tourné vers/dans Mandeville. Quelques kilomètres plus loin, à la sortie du village, il y a le lac Mandeville. Une route en fait le tour, nous sommes dessus. Il y a bien une intersection devant nous, mais sur l'Arrêt, il n'y a pas de nom de rue. Il me semble que c'était Chemin du lac Mandeville.
- Si vous êtes près de Saint-Damien, je vais communiquer avec le remorqueur que j'ai à Saint-Damien...
- Ouin, quelqu'un de la place va surement savoir "où cé qu'el criss qu'on s'est fourré".
Ben, je n'ai pas exprimé mon idée dans ces mots-là, mais ça voulait dire ça... ;)
- Le remorqueur ou ben moi-même va vous recontacter dans quelques minutes, ajouta-t'elle.

Ah... allons donc visiter les environs. Je pars à pied voir les deux ou trois voisins immédiats. Évidemment, personne n'est à la maison un beau lundi après-midi! Au moins, la température est magnifique. Si au moins nous avions des raquettes, ça ferait de quoi à s'occuper!

Tiens, le téléphone... Je regarde l'afficheur: c'est mon patron. "Bon, c'est ben l'temps" que je me dit. Il veut savoir quand je suis prêt à repartir. Dans ma tête, ça fait: "le plus tard sera le mieux"! Mais ce n'est pas une réponse valable... Il m'offre le choix entre mardi (le lendemain) ou mercredi.
- Je vais y aller avec le mercredi, que je réponds.
Je pourrai prendre le temps de me remettre de mes émotions.

Quelques minutes plus tard, un autre appel.
- Remorquage Machin, de Saint-Damien...
Après les salutations d'usage, vient la question fatidique:
- Vous êtes où?
Dans ma tête, malgré mon bouillant caractère de bougonneux, j'ai juste envie de rire aux éclats de la situation. Et c'est là qu'on voit qu'un "local", ça connait son environnement...
- Je suis sur la route qui fait le tour du lac Mandeville.
- OK. Pour essayer de voir par où je dois passer, explique-moi par où tu es arrivé.
Je lui relate la suite des événements décrits plus haut.
- Et devant moi, il y a une grosse affiche qui dit: "Bienvenue au lac Mandeville".
- Ah, et il doit y avoir une compagnie d'excavation pas loin, j'en suis sur.
- Çartain, nous sommes juste en face de son entrée!!!
- Ah, ça va, je sais exactement où vous êtes. Nous serons là dans environ une heure.

Environ une heure plus tard, le camion arrivait. En cinq minutes, l'automobile était de retour sur la rue. Signe ici, signe là, et nous étions reparti vers la maison.

Aucun commentaire: