Il y a quelques temps, je me suis dit qu'avec deux fois le besoin du service routier, j'étais dû pour une troisième fois. Tsé, comme l'année où, dans l'espace de deux ou trois mois, je m'étais fait rentrer dedans par un Dune Buggy à Saint-Jean-Vianney*, je m'étais fait accrocher avec l'automobile de courtoisie (il faut le faire!) et, boutte d'la marde, je m'étais accroché en motoneige!
*Saint-Jean-Vianney est un village qui était situé entre Jonquière et Shipshaw. Le 4 mai 1970, un glissement de terrain majeur entraina la moitié des maisons du village dans une marée de bouette, dans la bien nommée Rivière aux Vases, qui elle se déverse dans le Saguenay. Plusieurs personnes ont été sauvés à cause qu'ils étaient dans la salle communautaire du village, à écouter les séries de la coupe Stanley! Dire que, les terrains étant tellement peu cher, mon père, comme plusieurs de ses confrères de travail, a bien failli nous y établir...
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Ce matin, sur la route depuis un bon bout, dans la pluie battante, avec un revirement au verglas annoncé pour tout l'Ontario, les essuie-glaces commençaient à épaissir pas mal. Mais, au sol, rien pour ameuter sa mêre...
Jusqu'à ce que... Arrivé à London, ON, sur la 401, à la hauteur de la 402, je constate qu'un Trans-West roule dans la voie de droite sur les feux d'urgence, très lentement. En même temps et à la même hauteur, dans la voie de gauche, une maudite Civic fait la même chose. Au pif, ils doivent aller à 20 kilomètres/heures, pas plus. De loin, je commence à ralentir afin de choisir là où je vais passer entre les deux ou à côtés. Je remarque que la Civic est un peu frippé, et que sa roue arrière droite tourne comme une roue de carosse d'épicerie (ou comme dirait mon cousin Mario, a "wobble" ben...). Je remarque aussi un 4X4 dans le fossé, de reculons. Je me dis: "encore un zouf qui s'est dit qu'un 4X4 est tellement plus sécure qu'une automobile".
Puis, je constate que je n'ai plus aucun contrôle sur mon camion ni plus sur ma remorque. Quand ça mordait encore, je devais rouler environ à 40 kilomèetres/heures. Le derrière de la remorque se garoche de gauche à droite, lentement, mais surement. La patate se met sérieusement à pomper. J'ai le cellulaire entre les cuisses (belle place, mais avec mon écouteur dans l'oreille, le fil est trop court pour que je le laisse sur le tableau de bord ou sur le plancher), la musique pas mal forte (c'était je crois Henri Salvador), et je vois un gros Trans-West rouge sur des portes chromées qui s'approche trop vite à mon goût. En fait, il n'était pas si proche, je dirais une vingtaine de mètre... mais avec aucun contrôle sur rien, je le vois venir vite en mausus.
Tout en manoeuvrant du volant et du frein en douceur pour essayer de limiter les dégâts, au mieux reprendre le contrôle, j'en profite pour envoyer le cellulaire sur le plancher, baisser le volume de la radio, tout en gardant un oeil sur le Trans-West. J'ai juste le goût de lui dire: "tasse-toi dans l'accotement pis accélère mon homme" mais dans ma tête, les chauffeurs en équipes ont leur radio-CB fermée pour ne pas déranger celui qui dort, alors je garde ça pour moi. Par un miracle qui me prouve encore une fois qu'il y a un dieu pour les épais (!), je réussis à reprendre un certain contrôle, mais dans un angle quasi épeurant qui m'amène dans le muret au centre de la route. Encore tout en douceur, je réussi à me redresser dans le sens de la voie, neuf pneus dans l'accotement, les neuf autres sur la route. Heureusement pour moi, l'accotement à cette hauteur était comme picossé, prêt à être recouverte à nouveau. Mes roues de gauche ont donc pu "presque mordre", suffisamment en tout cas pour me sauver la carcasse.
Si la patate ne m'a pas explosé, je suis convaincu que je suis fait fort en criss. Je n'avais jamais eu aussi peur en véhicule, automobile, camion, motoneige et motocyclette inclus (même la fois où, en moto, dans une courbe à planche sur la 15, la craque du milieu entre les deux voies étaient aussi large que mon pneu... ça crisse un coup). Ouf!
Dix minutes plus tard, il n'y avait plus de trace du verglas. Que de la pluie battante jusqu'à la maison. Ouf, je vous dis!!!
La route 6 – (1) De Sainte-Flavie aux Méchins
Il y a 2 heures
1 commentaire:
WOUAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Wow, moi je l'aurais fait la crise cardiaque, c'est certain. Fallait ben que ce soit un Trans West en plus! :P
Bien, BIEN contente que tu t'en sois sorti aussi "bien". wouahhh..
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