Sarah voulait des boucles d'oreilles. Sarah avait déjà eu des boucles d'oreilles, étant un beau bébé tout neuf... et j'ajouterais: si tranquille! Mais nous avions dû les lui retirer lors de son opération. Et de fil en aiguille, nous ne les avons pas remises en place suffisamment rapidement, alors les trous se sont refermés. Tout comme sa maman qui n'a qu'a enlever les siennes quelques heures afin que les trous ne se referment.
Plus tard, nous nous disions, moi et Caro, qu'ils seraient bien temps de lui faire repercer les oreilles. Sarah aussi en avait manifester le désir. Le problème était plutôt que maman et papa avaient trop la chienne pour y aller eux-même! Un étrange sentiment s'était emparé de nous deux, soient un genre d'incapacité à envoyer notre enfant, notre bébé, notre chaire se faire charcuter! Bon, il est bien évident que, d'une certaine façon "Y'a rien là", mais on dirait que la réaction que je m'attendais d'avoir était un peu la même qui si je voyait quelqu'un la frapper, la blesser.
Après en avoir parler autour de nous, Parrain Cochon* s'est avancé pour lui offrir comme cadeau d'anniversaire (de l'an dernier) les boucles-d'oreilles ainsi que le perçage bien entendu. L'hiver passa, puis le printemps, et même une partie de l'été. Tante Coco, qui veille à ce que Sarah demeure très féminine nous dit alors qu'elle irait, elle, si Parrain Cochon* n'aboutissait pas.
C'est alors que Caro me rapella que les boucles-d'oreilles étaient en fait le cadeau d'anniversaire dudit Parrain Cochon*. Et comme il est lui aussi camionneur, il est difficile de prévoir une rencontre. Lorsque la rencontre fut annoncé, Caro lui demanda si il avait pris des informations à "la bijouterie au coin de la rue" parce que ce n'est plus tout le monde qui perce les oreilles. Il ne l'avait pas fait.
Caro, Sarah et Parrain Cochon* s'amenère donc sur place et, alors que la dame avait Sarah par la main pour l'emmener en arrière pour faire boucherie, l'homme demanda:
- Elle a quel âge?
- Quatre ans, répondit Sarah.
- On ne fait pas ça en bas de sept ans, renchérit l'homme, à la surprise de tous, y compris l'employée!
Lorsque Caro me téléphona pour me donner les nouvelles, elle me raconta que les oreilles n'avaient toujours pas été percées!
Il fallait donc trouver un plan B. Je me suis finalement dit qu'il était de notre devoir de parent de "s'occuper" de notre fille. Caro téléphona à notre bijouterie préférée, située dans les Galeries Joliette. La même qui a réparé son bracelet Medic-Alert. La relation avec un bijoutier étant basée sur la confiance, on ne changerait pas une formule gagnante.
Sauf qu'eux même ne perçaient plus les oreilles. Ils nous référèrent à la Parfumerie Jocelyne, elle aussi dans le même centre commercial. En allant magasiner, nous avions préparé Sarah psychologiquement aux atroces douleurs qui l'attendait (ben, pas trop atroces quand même!) afin que sur le fait, elle ne trouve pas ça si pire. En montant le Centre d'achat, nous avons tous remarqué où était situé ladite parfumerie. Nous avons fait tous nos arrêts, pour finir par les boucles-d'oreilles.
Plus nous nous approchions, plus Sarah marchait en avant de nous, d'un pas décidé, assuré. Elle entra donc la première dans la boutique. La dame lui demande:
- Est-ce que tu viens te faire percer les oreilles, toi?
- Ben oui, dit Sarah toute sure d'elle.
La dame sort donc un tableau dans lequel sont présentées toutes les boucles disponibles. Elle nous demande, sachant bien qu'on a un genre de mot à dire, si on les veux en vrai or ou en plaqué. Comme Caro a un peu de misère avec certains métaux, nous choisissons le vrai or. Elle invite donc Sarah a choisir parmi celles en or. Elle choisit celle en forme de fleur. Une pierre fait le bouton et les pétales sont en or. Caro est bien contente, car c'était son choix aussi. Sarah choisit ensuite une couleur pour la pierre.
Vient donc le moment tant redouté... par les parents! On sort le banc de bar, papa assoit Sarah dessus.
- Fais attention, c'est branlant et pas mal haut, il ne faut pas bouger.
- OK.
La dame donne un petit toutou à Sarah et lui dit de le tenir bien fort. Elle en donne un gros pour le papa en lui disant de se placer juste en avant de sa fille pour qu'elle le regarde. En même temps, elle montre a Sarah le petit machin qui va faire le travail. Une autre dame vient pour aider afin que les deux côtés soient fait en même temps, comme ça ça pince une seule fois. Les deux dames s'installent, se positionnent parfaitement, et... 1, maman préfére tourner le dos, 2, 3, Go! Clic, les yeux de Sarah viennent un peu "tout croche", à ça de verser une larme... et papa serre très fort son toutou! La dame parle à Sarah de n'importe quoi, ce qui lui change les idées instantanément. Pas un son, pas une larme. Wow, bravo ma belle Sarah, tu es vraiment une championne! Papa par contre... Qu'est-ce qu'on peut être moumounne parfois!
Il est vrai que ce n'était pas la première fois qu'elles perçaient des oreilles, ces charmantes dames. Le plus drôle, c'est lorsque la dame a demandé à Sarah:
- Est-ce que tu vas aller à la Passe-Partout?
- Oui.
- À Saint-Jean-de-Matha?
- Ben oui!
Et Caro qui me regarde en voulant dire: est-ce qu'on a dit qu'on habitait là? Non... la dame a dit ça comme ça, en étant sur qu'elle dirait non. C'est qu'elle habite elle-aussi à Matha et elle est parent-bénévole pour les activités de l'école! C'est ben pour dire...
* On appelle Parrain Cochon le conjoint de la marraine qui n'est pas le parrain. On appellera ainsi Marraine Cochonne la conjointe du parrain. Ceci bien sur lorsque le parrain et la marraine ne forme pas un couple.
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1 commentaire:
hahaha Tu m'as bien fait rire. C'est pour dire que parfois, ces petits bouts remplie d'humanité et de vie sont aussi tellement fort!! C'est parfois notre peur à nous qui leur font verser des larmes. haha Enfin, papa "moumoune" tu as survécu! J'avais peur de lire que tu étais tombé dans les pommes :P
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