18 juillet 2014

Briser sur la route

L'histoire qui suit se passe il y a quelques semaines...

Je suis revenu lundi soir au garage afin de faire faire mon entretien. L'huile devait être changée, et mon pare-brise, craqué depuis les gros froids de janvier, aussi. J'avais décidé de passer mon congé au garage car à la maison, c'était grippe et gastro à volonté. Mieux m'en passer...

Après avoir dormi dans le camion, l'un des mécaniciens me cogne à huit heures. "Donne-moi quelques minutes", que je lui dit. "J'achève de déjeuner".

En passant devant la fenêtre, Jocelyn, qui remplace Martin parti se chauffer la couenne à Cuba, me dit que je pars mercredi pour Lebanon. Ben, on verra si j'ai un camion!

Quelques minutes plus tard, je suis assis avec Pierre-Luc, le directeur de l'entretien. Je lui raconte mes aventures de la veille. Dans Toronto, les lumières d'alarme se sont mises à clignoter pour tout et rien. Ça dura une heure environ, puis, rien jusqu'ici.

Il vérifie chez Peterbilt si ils peuvent s'en occuper. La journée n'est pas trop chargé alors ils peuvent me prendre. Changement de programme: on repousse l'entretien et je vais chez le concessionnaire.

Je demande à l'aviseur de me dire si ce sera long, car je devrai retourner pour me trouver un banc de parc pour dormir. Ce qu'il fera environ une heure plus tard. Des dizaines des codes d'erreur. Il y en a donc pour longtemps. Heureusement, ils ont une livraison chez TJB, alors je reviendrai avec le livreur.

Je me ramasse donc après souper chez Ian et Sonia, des amis qui habitent tout près du garage, pour la nuit. Nuit qui fut courte, car avec le petit et la maman qui se réveillent tôt, je me suis levé tôt aussi. Mais c'était mieux que la causeuse du salon au bureau...

De retour au bureau. Les mécaniciens se demandent si j'ai passé la nuit au bout de la table! Ben non... Mais ce serait mon genre!

Techniquement, je dois partir ce matin. Pratiquement, encore faut-il que j'aie un camion. Le miens le plus possible. Avec Pierre-Luc, nous décidons d'attendre jusqu'à quatorze heures avant de prendre un autre camion. Changer de camion pour une semaine, c'est la gale. Il n'y a rien de pire. Même Jocelyn le conçoit. Mais comme j'ai fait des dizaines de Lebanon, je sais qu'en partant du garage même au souper, ça se fait. Et mes choses essentiels étant dans mon camion, je dois aller quand même chez Peterbilt les chercher. Ouf. On ne veut pas ça. Sauf en cas d'extrême nécessité.

À quatorze heures, le concessionnaire nous dit qu'ils sont partis en faire l'essai routier. Et que si c'est concluant, il est à nous! Ouf. Bonne nouvelle! Nous sommes tous soulagés. Très agréable de voir tout le monde aussi concerné que moi par la situation.

Angelo me conduit donc jusqu'à mon camion, que je ramène chez TJB. Le temps de souper et d'accrocher la remorque, et me voici enfin décollé! Elle sera longue... L'entretien se fera à mon retour. On n'est pas à une semaine près. 

Je me rends tout d'abord vers Valleyfield, QC puis jusqu'à l'autoroute 20. Quelques minutes et me voici en Ontario. Tout va très bien, madame la Marquise!

Je m'arrête au Husky de Kingston, ON pour la nuit. Ouf! La journée sera longue demain! Mais en travaillant bien, c'est encore possible.

Jeudi matin. Je vois devant moi qu'on sera tard à Lebanon, TN. Très tard, même.

Je prends la route confiant. L'avant-midi se passe bien. Puis, autour de midi, la lumière jaune "Vérifier moteur" s'allume. Pas normal, mais pas inquiétant. Après tout, elle a été allumée presque en tout temps depuis que j'ai le camion.

Un peu plus loin, quelque part dans Toronto, ON, la lumière de bas niveau d'urée s'allume. L'aiguille indique le bon niveau, presque plein. J'ai fait le plein au garage, et j'en ai pour plus d'une semaine dans la plupart des cas. Le niveau descend a un rythme régulier. C'est étrange.

Comme encore rien n'empêche de rouler, je poursuis ma route. Ce genre de problème va et vient, alors à moins que ça ne s'aggrave au point d'empêcher le camion de fonctionner, il n'y a pas grand chose à faire.

Passe les douanes de Détroit, MI. Puis arrive le TA de Wapakoneta, OH. C'est ici qu'on s'arrête pour la nuit. Ouf! Encore très loin... Et si ce n'était que la livraison est pour vendredi, je me ferais changer pour le lendemain.

Vendredi matin, j'annonce mon arrivée pour seize heures. Tard, mais ce sera le mieux que je peux faire, dans les circonstances. Et en avertissant tôt, je donne toute la lattitude à Lori pour me concocter un retour. Je ne suis pas inquiet; il y a toujours Springfield, TN qui est ouvert 24 heures. Et Lori a des ressources insoupçonnées.

Je continue de rouler avec mon arbre de Noël à roulettes. Il est stable aujourd'hui. Mais j'ai l'impression qu'il croit qu'il manque d'urée, en même temps que le niveau baisse lentement, normalement...

Vers quatorze heures, Lori m'appelle: une remorque chargée m'attend à Lebanon, TN. Elle est incroyable!

À quinze heures, je m'arrête au Marathon de Franklin, KY. Dans une heure, je serai à destination. C'est donc la pause café et toilette. Car ce dernier bout de route est assez restreint en stationnement pour camion.

De retour au camion, je démarre. Encore mon arbre de Noël. Mais en plus, le Vérifiez Moteur Rouge ainsi que l'alarme sonore. On a monté d'un cran dans la pause. Mais rien ne m'énerve. Même ça, c'est déjà arrive deux fois, dont juste avant mon dernier retour. La différence cette fois, c'est qu'en partant, le moteur ne dépasse pas les mille tours-minute!

On ne part pas. Je fais donc le tour du stationnement et je regagne ma place. J'appelle Mathieu au garage pour avoir du secours... Et du support moral! Il me fait vérifier quelques points. Ensuite, je déconnecte les pôles de batteries afin de tout remettre à zéro. Finalement, je retire deux fusibles. Ainsi, lorsque l'alarme dirait au moteur de s'arrêter, le message ne se rendra pas. Je pourrai donc me rendre au garage par moi-même.

Alors que je termine tout ça, Sébastien arrive avec mon ancien camion. Celui avec lequel j'ai été le plus économique de toute la flotte en 2010! Sébastien prendra ma remorque et ira la livrer à Lebanon, TN. Sylvain arrive un peu plus tard pour ramener la remorque laissée par Sébastien, la ronne de lait, au garage de TJB. Le tout avec bien du placottage, bien sûr!

Je pars donc chez Rush Truck Centers à Smyrna, TN, un peu à l'est de Nashville, TN. Je constate que mes fusibles font fonctionner aussi l'aiguille du compteur, et par extension, le gouverneur. Je ne sais donc plus à quelle vitesse je roule, et il n'y a plus de limite! Yahoo! Bon, en professionnel, je roule selon la circulation afin de ne pas exagérer. Je sais bien qu'Isaac continue d'enregistrer les données.

J'arrive donc une heure plus tard au concessionnaire Peterbilt. L'aviseur technique sort dehors avec l'ordinateur pour extraire les codes. Comme rien ne fonctionne, il constate que c'est un moteur Paccar. Il va chercher un autre technicien, et la liste longue comme le bras est extraite. Ouf!

Ils pourront vérifier le camion lundi en après-midi. Le gars m'explique qu'ils ont du travail pour environ deux jours d'avance. Je choisis de dormir dans le camion pour ce soir.

Samedi matin. J'appelle au bureau pour la mise à jour. Comme la navette est déjà là pour l'hôtel, je cours enregistrer le camion et je saute dans la navette. Direction inconnue! Des scénarios se déroulent dans ma tête...

La camionnette prend l'autoroute vers Nashville. Ça y est, je me fais enlever! Ah, on prend la prochaine sortie, deux miles plus loin (trois kilomètres)... Nous voici donc au Ramada, à La Vergne, TN.

Toute une procédure pour l'enregistrement. Il faut faire pré-approuver lorsque l'on paie avec une carte de crédit par téléphone. On envoie un fax, et on attend le retour.

Une trentaine de minutes en tout plus tard, me voici dans ma chambre pour deux jours. Presque au milieu de Nulle Part.

Dans les deux jours, j'aurai l'occasion de constater que la télé n'a pas beaucoup de postes, de me servir allègrement d'Internet, et de faire la tournée des restaurants autour. Et de boire quelques bières...

J'ai abusé du Waffle House, le restaurant le plus près. Bien que plutôt gras et vraiment pas cher (au sens de "cheap"), j'adore cette chaîne de "diner" qui représente une certaine évolution du traditionnel "diner" dans le wagon de train.

J'avais aussi un Subway et un Hardee's ou je suis allé. Ainsi qu'un McDo, un Krystal et même un petit libanais où je n'ai pas eu le temps d'aller.

Je suis allé marcher dimanche. Pour constater que je suis dans un parc industriel, trop loin des commerces, trop loin de Nashville.

Lundi matin. Je commence à être ami avec la dame des déjeuners de l'hôtel. Je quitte ma chambre et je me rends en bas pour attendre la navette. Nous sommes quelques uns dans le même cas. Tous de Peterbilt. Car à la sortie où nous sommes, il y a aussi Volvo, Mack et International.

Nous voici tous chez Rush Truck Center. La salle d'attente comprend une dizaine de fauteuils en cuir, deux télévisons, du café... Il y a même un coin fermé avec d'autres fauteuils, appelé Coin Tranquille. Mais pas Internet!

Souffrant du décalage à l'envers, je vais dîner à 14:00. Il y a juste de l'autre côté de la rue, un Cracker Barrel. Avec le Applebee's et le Hooter's, ce sont des restaurants où je ferais tout pour aller. Je me rends donc au restaurant pour manger.

Deux heures plus tard, je retourne au garage. Je m'assoupis presque. Je suis réveillé par le téléphone à dix-sept heures. (Mon père a toujours dit qu'il suffit de se coucher pour qu'il y en ait un calisse qui appelle!) C'est Mathieu du bureau. Il dit que le gars du garage me cherchait. Je peux retourner à l'hôtel, ça va aller à demain.

Il a dû me chercher quand j'étais parti. Enfin... Le gars m'explique qu'ils doivent commander des pièces, et que le camion arrive ici vers dix ou onze heures le matin. 

Le taxi m'amène à l'hôtel. Aussi tard, la navette n'est plus de service. On reprend la procédure pour l'enregistrement. Et comme je suis affamé, je dépose tout à la chambre et je pars souper chez Hardee's...

Mardi matin, déjeuner avec ma nouvelle amie, on "ferme" la chambre, et on redescend pour la navette. La moitié des passagers étaient là hier! Je ne suis donc pas le seul dans mon cas.

Un passager descend chez Volvo, puis tous les autres chez Rush. Vers midi, on m'apprend que les pièces dont ils ont besoin pour moi ne sont pas arrivées avec le camion, alors ça ira à demain!

Misère! Re-la navette. Re-à l'hôtel. Re-tout le tra-la-la pour s'enregistrer... Au moins cette fois, je l'ai su plus tôt. Je ne pourrai pas dire que je ne suis pas reposé... Quoique ce genre de journée est loin d'être reposante!

Mercredi matin. Décidément, je commence à connaître un peu trop le personnel. Bon déjeuner. On vide la chambre. On attend, puis on prend la navette. Et me revoici chez Rush.

Dès midi, je vais dîner au Cracker Barrel. En revenant, je croise mon camion! S'ils vont l'essayer, c'est bon signe! Ça démontre aussi qu'il n'y avait que peu de temps requis, mais surtout besoin d'une ou de quelques pièces... Tout le reste n'est qu'un mauvais concours de circonstance!

Je me suis donc rendu au salon pour attendre le "Ok" fatidique, celui qui allait me libérer enfin et me remettre sur la route. Mais comme précédemment chez Excellence, dès le retour, ils allaient assurément faire un regénération active. Une autre bonne demi-heure...

J'ai finalement reçu mon camion à dix-sept heures, tous papiers réglés. J'ai envoyé aussitôt un message à Lori, espérant qu'elle soit toujours au bureau, afin de savoir où j'allais enfin aller. Puis, j'ai remis de l'ordre dans mes papiers. Après autant de jours, j'avais quelques pages de registre à rattraper...

Comme je n'avais toujours pas de nouvelles, je décide d'aller souper au TA de La Vergne, TN, une sortie plus à l'ouest que celle de l'hôtel où j'étais. Je choisis le Popeye et son si bon poulet cajun. Chanceux comme je suis, arrive au même moment une équipe féminine de basketball. Très agréable!

Lori m'appelle de chez elle. Elle vient de voir mon message et demande si j'ai eu mon message depuis. Toujours rien. Mon message a dû se perdre dans la malle et le changement de chiffre. Elle avisera Sylvain, le répartiteur de soir.

Le message arrive finalement. Ma remorque m'a attendu à Lebanon, TN. Enfin, la même qui a été préchargée lorsque je devais arriver très tard à l'origine. Ça ne devait pas presser!

Une fois le souper terminé, je me rend donc à Lebanon, pas si loin au travers des terres. En arrivant, Sylvain et mon ancien camion sorte de la cour! Lui aura eu le temps de rentrer, prendre son congé, et revenir... Pendant que moi, je ne me souviens plus trop ce que c'est de travailler.

J'entre donc accrocher ma remorque. La gardienne, un peu pic-pic, est celle qui a reçu ma remorque. Elle connait donc toute l'histoire! Une fois les formalités complétées, je peux donc reprendre la route. Je me rendrai à Smiths Grove, KY pour la nuit. Pas beaucoup, mais en même temps, c'est le mieux qu'on peut faire avec les circonstances...

Jeudi matin, Patricia me demande quand je vais entrer. Il me reste presque deux jours entiers. Comme la livraison doit se faire avant dix-sept heures demain, ce qui est impossible sans descendre en pompier, ça devra attendre à lundi.

Ouf. La vie a ainsi pu reprendre son cour normal pour le reste du voyage.

Depuis ces visites aux concessionnaires, mon camion n'a eu aucun autre problème. Juste avant l'expiration de la garantie, soit à 400 000 km, le camion est allé en visite chez Excellence directement à Sainte-Julie, afin de s'assurer que tout était en ordre. Touchons du bois.

17 juillet 2014

Triste nouvelle

J'apprend aujourd'hui le décès de mon confrère et ancien patron, monsieur Claude Lemieux (voir le message que ma compagnie a publier en fin de message)...

Alors que je suis arrivé chez lui, Claude a été presque comme le père que je n'avais plus, à l'époque, depuis quelques années. Il m'a donné les outils nécessaires afin de bien faire mon travail, ainsi que tout le support et la latitude dont j'avais besoin.

Environ un an plus tard, il mettait fin à son aventure dans le camionnage en tant que patron, et tous les deux (avec d'autres de ses chauffeurs), nous sommes retrouvés chauffeurs chez TJB.

Claude, avec son expérience incroyable, avait toujours des choses à raconter sur ses nombreuses années sur la route, chez J.E. Fortin comme chauffeur puis dans sa propre compagnie.

Une chose que je retiens, c'est qu'il a toujours dit: "Prends soin de ton camion et il prendra soin de toi". Une autre, c'est que malgré les embuches, le soleil finit toujours par revenir.

Bon voyage, Claude!

Mes sympathies à Martha, sa conjointe, à ses trois enfants, à tout le reste de la famille, ainsi qu'à tous ses amis et nombreuses connaissances.

La communauté du camionnage est en deuil.


Message publié sur la page Facebook de TJB:

Bonjour à tous ! Aujourd’hui s’est éteint, suite à un combat contre le cancer, notre collègue et ami M. Claude Lemieux. Claude venait d’avoir 73 ans la semaine dernière. Claude a « trucké » avec Jocelyn et vous pendant plusieurs années. Il nous a quitté pour son dernier voyage de façon paisible. Toutes nos pensées sont pour Martha, sa conjointe, et ses enfants. Nous afficherons sous peu les informations pour le service sur le babillard de l’entrée.et sur facebook.

Eve et Jocelyn

28 mars 2014

Malade sur la route

Jour 1

Tout va normalement.

Jour 2

Je sens que je devrais éternuer, mais rien ne se passe. Je sens que je devrais me moucher, mais rien ne coule. La misère... Toujours entre deux!

Jour 3

Livraison à Lebanon, TN. Je dois faire une sieste, parce que je suis trop fini. Un confrère vient me réveiller pour me dire bonjour! Misère! On ne sait jamais si le gars a roulé tard, où si il a eu quelque chose... À ne pas faire, svp. J'en profite pour dîner. Mais pour une fois que j'avais une heure de trop...

On descend à Leesburg, AL. J'ai chaud, j'ai mal partout. Je charge après celui qui est déjà là. Parfait, je m'étends en attendant.

Mon tour arrive trop vite. Chargement. Je me rends à Rising Fawn, GA de peine et misère.

Et c'est là qu'arrive la nuit d'enfer! Je me réveil au 15-30-60 minutes, je suis incapable de trouver une position pour dormir. J'ai chaud et froid. Je finis par dormir dans le mauvais sens du lit. J'étais certain que j'étais incliné. Mais au matin, le camion semblait bien au niveau.

Jour 4

Je fais ma journée presque normalement. Je m'arrête pour dormir à Wapakoneta, OH. La tempête semble vouloir commencer devant nous. Ça adonne bien.

La nuit eset mouvementée. J'arrive a dormir en bloc raisonnable, mais je me réveille plusieurs fois. Au moins, je peux boire de l'eau, me moucher et prendre des tylenol au 4 heures.

Jour 5

J'annonce à Caro et Sarah que je n'irai pas à l'activité avec En-Cœur. Je n'ai pas envie de donner ma grippe aux autres enfants. Ce n'est évidemment pas une bonne raison...

J'arrête à Monroe, MI pour une pause. Je suis maintenant fiévreux. J'espère que les tylenol suffiront. Trop mal, je fais une sieste.

Je reprends ensuite pour traverser Détroit, MI. Je dois continuer jusqu'à Port Huron, MI, à cause de la palette (en fait, un seul baril) de matières dangereuses. Les assurances du pont Ambassador ne couvrent pas les matières dangereuses. Je me demande d'ailleurs si le futur pont...

Je m'arrête à Adair, MI à la halte routière. Ça me prend encore toutes mes énergies pour aller aux toilettes. Même si je me suis mis pour repartir dès mardi, je commence à penser à annuler mon départ.

Je passe les douanes. Je trouve que je parle drôle quand je m'entends avec le douanier.

Au Flying J de London: comme nous sommes face au vent, il fait un froid extrême. Je les haguis!

Je me rends au ONroute de Woodstock. Comme aux autres repas, je m'étends pour me réchauffer avant de manger. Je me relève 2 heures plus tard. Je décide de coucher ici, après 5 heures de travaille... Ouf! Méchante journée...

Jour 6

Je me réveille plusieurs fois, mais à 3:00, ça semble pour de bon, après un sommeil qui semble réparateur. Je vais déjeuner au Tim: je réveille le gars. Façon de parler... Il dort debout. C'est plutôt désert à cette heure-là.

Je commence ma journée: c'est encore possible d'arriver à temps! Je fais un arrêt à Port Hope, ON. Je dine à Odessa, ON. Je prends un autre pause à Rivière-Beaudette, QC.

Je fais ma livraison à L'Assomption, QC. Il n'y a pas de vide, donc on va souper au Benny. Comme elles sont en revenant, Caro et Sarah s'arrêtent pour souper avec moi. Puis, nous partons pour la maison.

Jour 7

La nuit est bonne, mais j'ai du mal à m'endormir, trop habitué à dormir par bout. On va déjeuner au resto. En revenant, je me rend compte de mon manque de sommeil. Au retour, j'aurais bien voulu dormir, mais elle ne voulait pas, évidemment. Si ça ne saigne pas, t'es pas malade... Ça va pour elle, alors ça doit nécessairement aller pour moi.

Jour 8

Là, j'ai si bien dormi que j'ai ronflé toute la nuit. Au matin, je me réveille bien reposé. Enfin!

21 mars 2014

L'hiver qui n'en finit plus

Mission: Déblatérer sur les bienfaits pour le moral d'aller au chaud pendant l'hiver. 

Cet hiver, on a eu un hiver. Bon, comprenons nous bien. Chaque année apporte son temps froid et sa neige. Pour ceux qui restent "en ville", c'est continue.

Mais pour le camionneur, spécialement ceux qui font, comme moi, du nord-sud, l'hiver, la majorité du temps, est suspendu. Dans le sens que, en seize ans de camionnage, incluant les quatre premières à faire de la Nouvelle-Angleterre, où le climat est comparable au Québec, j'ai encore trop de doigts pour compter le nombre de tempêtes vécues. Par vécu, j'entends vraiment rouler dans la misère ou être obligé d'arrêter par les conditions de routes exécrables.

Notez ici qu'on a la couenne moins dure que "dans mon temps", si je me fie à la facilité avec laquelle les écoles sont fermées lors de semblant de tempête. Et que comme je viens de Kénogami, ben, de la neige, on a déjà vu ça.

Il y a eu le soir du grand verglas, où nous nous étions arrêtés, plusieurs de ma compagnie d'alors, au Ezze Truck Stop de Mexico, NY, en fait à Parish, NY. Le lendemain matin, au déjeuner qui ne finissait plus, il fallait attendre que les autres camions, qui s'étaient stationnés vraiment n'importe comment (lire: comme ils ont pu!), aient pu sortir et libérer la place.

Mais nous n'avions rien vu de la catastrophe...

Mais je m'éloigne. Cet hiver, vous l'aurez compris, en est un qu'on pourra qualifier de "pire que pire", comme aurait dit ma grand-mère. On a d'ailleurs une nouvelle expression qui est entré dans le langage populaire: "il fait -1000!"

Il y a eu des tempêtes, des verglas, du froid extrême.. Et même de la chaleur à faire fondre l'hiver. Et parfois dans la même semaine!

Si bien que tous les dictons populaires ne servaient plus à rien. Impossible de prédire quoi que ce soit.

Il a même neigé aussi loin au sud qu'en Floride et au Texas! Atlanta paralysé par deux pouces de neige! Incroyable. Pour nous du nord en tout cas.

Tout ça pour dire que, l'air de rien, faire du transport nord-sud fait que chaque semaine, on voit la chaleur. Bon, on saute une semaine ici et là, comme quand on va vers Sault-Sainte-Marie, à destination du Minnesota ou du Wisconsin. Là, l'hiver est aussi rude qu'ici. Pas pour rien que Polaris et Artic Cat, les deux compagnies de motoneiges, y sont nées.

On saute aussi un tour si on va moins loin, ou plutôt vers l'ouest. En Iowa, au Nebraska, il fait très froid. Et ils ont de ces tempêtes. Et eux, avec d'autres etats, ferment simplement les autoroutes en cas de tempêtes. Simple, car de toute façon, ils ne sont pas vraiment bien équipés pour les déblayer. Mais ça retarde son camionneur.

Reste que régulièrement, nous retournons au sud. Et on ne se rend pas compte, sauf cette année où ça nous manque, à quel point ça nous fait du bien.

Sortir dehors en chemise, même si on dirait que 19 l'hiver, ce n'est pas comme 19 l'été, ça n'a pas de prix. Même si on passe deux jours ensuite avec la morve au nez. Même si n'importe quoi...

Calisse que a fait du bien.

Je crois que je me cherche un pied-à-terre au Texas...

17 février 2014

La nuit, vous faites quoi?

Est-ce que le moteur du camion tourne la nuit?

Non, sauf par grand froid.

On a un chauffage de cabine, un Webasto. Ça brûle du diesel pour faire de la chaleur, exactement comme un chauffage à l'huile dans une maison. Il existe d'autres système: un qui peut chauffer le liquide de refroidissement (Prestone). C'est alors le chauffage du camion qui fournit la chaleur. Un autre système est constitué d'une génératrice, qui recharge les batteries, d'un système indépendant de climatisation (pour l'été) et du même Webasto à air chaud pour les nuits d'hiver. Pour avoir eu les trois, j'ai trouvé le système "à l'eau" le plus facile à vivre. Tu entends ronronner ça environ 15 minutes par heures. Confort et silence merveilleux. La génératrice était bien, mais elle demande un entretien rigoureux. Pour quelqu'un qui est souvent au chaud, ce sera mieux. Mais dans mon cas, je laisse rarement tourner le moteur en été, n'étant pas souvent ni longtemps au très chaud.

En bas de -20 environ, on va laisser tourner le moteur. En partie pour la chaleur, parce que le Webasto, ça finit par ne plus suffire, mais surtout pour être certain que le camion va redémarrer au matin. Les Cummins sont "fragiles" au froid, mais pour les Volvo et les Paccar (comme le mien), ils sont capables d'en prendre.

Dans mon cas, ce matin (au moment d'écrire le message), ça commençait à travailler plus fort au démarrage. Je crois que la limite minimum était proche. Mais en même temps, rien encore pour paniquer. Notez que je n'ai encore pas laissé tourner le moteur cet hiver. C'est bon pour l'économie de carburant. Au prix où le diesel est ces temps-ci, c'est presque moins cher de coucher à l'hôtel que de laisser tourner le moteur!

Ainsi dormons-nous bien au chaud... ou au frais, selon les saisons!

P.S.: Si vous avez des questions ou des suggestions de sujets sur le domaine du camionnage, laissez un commentaire et je vous répondrai dans un message subséquent. Que vous soyez un autre usager de la route, un futur chauffeur, un européen qui désire mieux connaitre comment ça se passe en Amérique...