4 novembre 2011

Des débuts fracassants! - Partie 1

On m'avait demandé d'écrire le récit de la naissance de Sarah, et surtout de son opération. Alors voilà... Bon, en fait, peut-être que je radotte (au sens que mon blogue a peut-être déjà vu ses touches se faire taper ainsi), mais disons que j'ai tout plein de nouveaux lecteurs, alors certainement que vous aprécierez.

Un beau jour, nous étions enceinte. La date de livraison (pour rester dans le langage du transport) était prétenduement au début de février 2003. Huit ans plus tard, on va dire que j'ai oublié la date exacte. ;)

Normalement, je ne travaille jamais entre les fêtes de Noël et du Jour de l'An. Mais cette fois-ci, comme nous ne sommes pas milionaires et que "dans mon temps", les congés parenteaux, ce n'était même pas inventé, j'avais décidé de travailler quand même afin qu'il reste un peu plus de budget pour le congé de la naissance. Pour tout dire, on avait un petit bas de laine, et le congé donnait droit au chômage, donc la moitié de mon salaire habituel. Nous avions décidé de combler la différence de salaire manquant avec ledit bas de laine, et que lorsqu'il serait vide, alors je retournerais au travail.

Je suis donc parti pour un voyage en Caroline du Sud, je crois le 25 ou le 26 décembre. Il y a une journée et demi de route pour m'y rendre. Dans un monde idéal, il était même presque possible que je sois de retour pour le traditionnel souper du Jour de l'An de la famille de Caro... et comme c'était elle (nous, mais bon, on s'entend que la force de la famille pour la cuisine et l'organisation d'événement, c'est elle) qui recevait (dans une salle louer, mais vous voyez le travail...). La "petite" gang qui vient pour le souper est d'environ 75 personnes, pour donner une idée de l'ampleur de la tâche. C'est un peu moins que la moitié de la famille...

Donc, je fais un bout la première journée, et un premier dodo. Le deuxième jour, alors que je commençais à me dire que de faire un dodo serait bien, autour de vingt-deux heures, le téléphone sonne:
- Chérie, qu'est-ce que ça fait quand on crève les eaux?
Notons que nous avions fait les cours pré-nataux ensemble, mais avions retenu les bouts différents, donc souvent, je me souvenais de ce qu'elle avait oublié, et vice-versa.
- Ben, un gros dégât???
Non mais est-ce que je sais moi, c'est mon premier enfant autant qu'à elle. On dit qu'il y a tellement d'eau, je me suis dit que ça faisait surement un beau lac.
- Appelle Êve, j'vais à l'hôpital!
Êve, c'est la conjointe de mon patron. Et comme moi je ne suis jamais là, elle nous avait offert de servir de père en cas de "problème" si je me trouvais sur la route. Et elle était bien placé pour le savoir, c'était ma répartitrice...

Donc, le travail était parti. Cinq semaines avant ladite date! Ouf! Il me restait deux heures environ avant d'arriver chez mon client et, magie, je ne m'endormais plus du tout. Je me suis donc rendu jusqu'à destination. Je suis arrivé vers minuit. Évidemment, difficile de fermer l'oeil. Vers une heure, le téléphone sonne. C'est Êve:
- C'est fait, la maman et le bébé se porte bien... elle t'appelle aussitôt que a repris ses esprits un peu.
Je n'avais pas vraiment réalisé, mais entre l'appel du début, à la maison, et celui-ci, seulement  deux heures se sont écoulé... et il y a trente minutes de route, pis Êve n'est certainement pas arrivé à la maison en deux minutes!

Bref, c'est allé vite en mausus. Vrai qu'on savait que Sarah était en siège. Et que normalement, le lundi suivant, on devait décider, avec le gynéco, qu'est-ce qu'on va faire avec ça. Donc, comme on le savait, le doc n'a pas laissé Caro forcer pendant des jours et des jours... Ce fut plus "hop, une césarienne"!

Vers deux heures, la nouvelle maman m'appelle. Elle m'apprend que j'ai une belle petite fille, que tout c'est bien passé, etc. On jase un peu de tout ça, on est heureux, on se souhaite bonne nuit.

Le lendemain, nous étions plusieurs à livrer chez ce client. Mais comme la répartitrice était au courant de la nouvelle de la nuit (c'est Êve, si vous avez suivi...), je suis un peu passé devant les autres... et je fût l'un des deux qui eut la chance de recharger au même client. Bon, ça a prit pour ainsi dire toute la journée, mais au moins, ce n'était pas trop difficile à trouver le client.

Le premier janvier, j'arrivais enfin au bureau. Je suis sauté littéralement dans l'automobile afin d'aller rencontrer mes deux femmes. Évidemment, le gros de la visite était passé le 30 et le 31 décembre. Le docteur Maya Marc, pédiatre en devoir à ce moment là, était venu voir Sarah pour lui faire les tests de routine afin de lui donné son congé pour le lendemain. Elle avait entendu une légère anomalie dans le battement de cœur de Sarah. À ce moment, elle nous avait recommandé d'aller la faire examiné "d'ici quelques semaines" à Sainte-Justine. Elle revint nous voir après avoir constaté que Sarah avait perdu plus de poids que la normale pour un nouveau-né. Nous devions maintenant aller dès le lendemain à Sainte-Justine. Je vous rappelle que le lendemain est le 2 janvier, une journée fériée, où tout le personnel non-essentiel est en congé!

Cette nuit-là, j'étais littéralement vidé. L'air de rien, l'émotion avait drainé beaucoup d'énergie. Et déjà que mon travail de camionneur en est un passablement exigeant. Je pourrais dire que j'étais exténué même! Mais sur l'adrénaline, on ne s'en rend pas compte.

À l'Hôpital Anna-Laberge, l'unité des naissances était à l'époque l'une des plus récentes du Québec. Tout y était donc aménagé avec la famille (papa inclu) en tête. Je pouvais donc y dormir sur un matelas. Bon, on est loin du cinq étoiles, mais c'est mieux que d'être obligé de retourner à la maison.

Par contre, pendant la nuit, me v'là tu pas pris de la gastro-entérite. Oui oui, le gros kit, tant qu'à être malade! Mon oncle a toujours dit qu'"un hôpital était une belle place pour pogner des maladies". Je n'allais vraiment pas... au point de me rendre à l'urgence! Bon, après avoir été tout croche en attendant le triage, j'ai demandé à me faire appeler lorsque mon tour sera venu, vu que j'étais au "nouveau-né".

Au milieu de la nuit, je fus appelé. Je retournai donc à l'urgence, ou l'on confirma que c'était une gastro, et que en présence d'un nouveau-né, j'étais mieux de retourner à la maison afin de ne pas la lui transmettre. Je me suis réétendu pour ce qu'il restait de nuit. Ma Caro, toujours dévouée, m'a même prêté le lit d'hôpital! Je précise ici qu'elle est "dur sur son corps" et que tant qu'à elle, elle serait retourné à la maison dès le matin de la naissance!

Alors que je me ré-endormais, j'entends Caro au téléphone qui demande à sa soeur si elle peut l'accompagner à Sainte-Justine, vu que "le nouveau papa est hors d'usage pour la journée". Lorsqu'elle a raccroché, je dis:
- Tu viens toujours ben pas d'appeler ta sœur à c't'heure là?
- Ben oui, ma soeur, c'est une lève-tôt!
- Lève-tôt, lève-tôt, de là à l'appeler à 4 heures du matin, y'a toujours ben un bout!
- En tout cas, elle va venir avec moi...
Ben oui, mais vers 7-8 heures, ça aurait fait pareil! J'ai fini par m'endormir un peu, presqu'assis dans le lit d'hôpital.

Lorsque je me suis réveillé, je suis parti pour la maison. Un peu plus tard, Brigitte arriva pour amener mes deux femmes à l'Hôpital Sainte-Justine.

2 commentaires:

Anonyme a dit...

Oh ben dis donc ...je suis triste pour toi de ne pas avoir été la des le debut..:( pas facile d'etre routier!! Chapeau a madame qui assure meme sans mari ou mari en etat lamentable:) Et pour Sarah ca commence dur deja.... j'attends la suite

Amandine

Unknown a dit...

Reste plus qu'a attendre la suite !!!