Lundi dernier... Je dois aller échanger une remorque vide contre une chargée de mon voyage. Celle chargée est à Sainte-Pie. Le voyage va au Texas en six livraisons. Je suis content, mais par contre le travail sera ardu. Plus de livraisons signifie bien souvent plus de dollars pour moins de travail. Tout dépend toujours de la façon dont le voyage a été "monté".
À mon arrivée à l'usine, la dame de l'expédition n'était pas là, car son temps de diner n'était pas terminé. Cinq minutes plus tard, un homme me dit la procédure habituelle... avoir su, j'aurais pu tout faire ça tout seul, mais ce sont des façons de faire qui changent d'un client à l'autre et avec lesquelles certains clients peuvent être TRÈS pointilleux. Donc dans l'ignorance, la façon de procéder est de s'abstenir! Je vais donc déposer ma remorque vide à l'endroit indiqué, je ramasse ma remorque prête, trouve les papiers, signe la bonne copie, et je retourne la donner à la dame qui, entretemps, est revenu.
Ensuite, je prépare mes papiers pour la douane américaine... que je télécopie à mon bureau, qui eux se chargent des les envoyer au courtier en douane choisi par le client. Tout ceci me prend près de deux heures. Et en plus, je n'ai toujours pas diner!
Au moment de mon départ réel, il est déjà passé 15 heures, et je dois traverser Montréal via l'autoroute 20 ce qui, en soi, est toujours un coup de dés. Le problème est que pour cette distance, j'ai besoin de trois jours complet de route, et celle-ci en est la première... donc, je suis déjà "dans l'jus". En fait, un peu moins que je ne le crois. Si je garde 2 heures de route pour la journée de la livraison #1, moins les deux jours complets, je dois donc aller au lit "de l'autre bord de Toronto" et ce sera bien... loin d'être parfait, mais très bien récupérable, même tout à fait légalement (mon seul véritable critère de travail!).
Le voyage se déroule bien. J'adore quand j'ai 2 ou 3 jours de route devant moi. On dirait que toute pression possible disparait. Que chaque arrêt impromptu pourra être récupéré sans trop de problème. En quelques part c'est une chance. Heureusement, dans la compagnie où je travaille, ce genre de voyage est "notre pain et notre beurre". J'arrive chez mon premier client à 7h00 jeudi matin. Il y a une barrière et j'ai à peine un petit bout d'accottement pour me tasser de la rue. Deux hommes arrivent vers 7h30, et à 8h30, je suis déjà reparti.
Mes deux clients suivant sont dans Houston. Le premier est au coeur de la ville. Un peu difficile à trouver, car l'entrepôt est situé en arrière d'un autre entrepôt. Ce client là en avait pour presque la moitié du voyage, en nombre de boite. Celui-là fut long à vider. Au grand dam de mon bureau. Le suivant est situé sur la voie de service de l'autoroute à péage qui ceinture Houston, évidemment du côté inverse de celui par lequel j'arrive! À mon arriver chez le client, il est 15h00, donc, je ne suis pas le seul sur ce bout de chemin. Il y a deux quais sur le côté du bâtiment, et pour y reculer, je devrai couper les trois voies, et à mon oeil, le camion dépassera peut-être dans la rue. Hmmm, le client a seulement 6 boites, peut-être qu'il pourra les prendre directement de la rue. Je pose donc mon camion devant mon client, sur le bord de la rue qui est en fait la voie de droite, et j'entre à l'intérieur pour voir. Pas de chance, il me demande de reculer. J'obéis car mon principe est que c'est le client qui mène. Sauf que je devrai travailler fort.
Je dois reculer du côté où on ne voit pas (sur la droite), et le premier quai est tout au bord de la bâtisse, donc, l'endroit n'est pas large. Je recule en tournant, ajustant mon miroir de droite au fur et à mesure afin de voir le mieux que je peux. Pour mon plus grand bonheur, alors que je suis environ à mi-parcours et que je bloque une voie et demi, un camionneur arrive lentement, et comprenant ma situation, s'installe au milieu de la deuxième et de la troisième voie, paralysant ainsi la circulation. J'ai ainsi tout le loisir d'effectuer la manoeuvre en n'ayant plus à me préoccuper des automobilistes qui sont parfois si proche. Le client prend ses boites, et je ressorts un peu en coupant la circulation en "gigon", parce que comme dirait l'autre: personne ne va te donner ta place, tu dois la prendre toi-même. Quitte à recevoir un ou deux coup de klaxon bien sentis.
Après un appel au bureau, j'ai confirmation que c'en est fait de ma journée officielle. Mon prochain client étant à plus de 3h30 de route, vu l'heure, je ne serai pas là avant 7h00 du soir. Sans compter le temps pour souper. Il me restera trois livraisons pour ma journée du vendredi. Plus tôt dans la journée, mon patron m'a confirmé que j'avais un voyage de retour pour charger samedi. Pas de pression. Je vais donc m'avancer dans la ville où il y a d'ailleurs un relais de camion. Beau dodo en perspective!
Vendredi matin. J'arrive à mon premier client à 7h30. Un employé est déjà dans la cour. Il me demande ce que j'amène, et il m'indique là où je dois m'installer. Même si ce n'est pas supposé, je l'aide un peu à retourner les boites sur le bon sens. Il y en a une vingtaine pour lui. Une fois toutes les boites sorties, un autre employé est arrivé et c'est lui qui va les vérifier avec les factures. L'employé du début sort un paquet emballé de papier d'aluminium du four et met un plat qu'il appelle "oeuf et patates" (???) dans le four à micro-ondes. Il déballe le papier d'aluminium et il en sort une douzaine de machin orange qu'il m'offre en me disant que ce sont des tamales (prononcez Ta-Mah-Lé, à la mexicaine). L'homme n'a pourtant pas l'allure du mexicain... mais en fait, ce serait quoi l'allure du mexicain? Il pourrait bien être le conjoint d'une mexicaine aussi. Alors, comme il m'avait déjà demandé d'où je venais, il m'a dit: en as-tu déjà manger? Non. Alors regarde moi faire. Ça ressemble a un rouleau dont l'enveloppe est une feuille d'épi de maïs. Il dit: tu enlèves ça comme ça, et tu bouffes le rouleau. Ah. Délicieux que je réponds. Je ne sais pas trop ce qui constituais l'enrobage ni plus ce qui constituais l'intérieur, mais c'était très bon! Ensuite, ses "oeufs et patates" étant bien chauds, il a sorti des tortillas et nous nous sommes constitué des burritos-déjeuner. J'ai donc été reçu comme un prince. Mais toute bonne chose ayant une fin, j'ai dû quitter l'endroit, repus, pour la suite de ma journée.
La livraison suivante était dans la capitale du Texas, Austin, à environ une heure de route. Dans la partie sud d'Austin. Ça s'est plutôt bien dérouler. À peine un peu d'attente parce que personne ne les avait prévenu de mon arrivée, alors ils ont dû commencer par libérer de l'espace pour y ranger ce que moi j'amenais.
Mon dernier client, pour deux seules boites, était dans la ville de Corpus Christi. Au bout de l'autoroute. Tellement au bout qu'une lumière de plus et je tombais dans le golfe du Mexique. D'ailleurs au loin, par temps claire, je suis sur qu'on doit apercevoir la côte mexicaine. Une fois les deux boites ramassées, les cigares-aux-choux ingurgités et la répartitrice avisée, je suis redevenu d'un naturel relaxant comme ça n'arrive que trop rarement. Comme il faisait un beau temps chaud mais pas trop, environ 17-18 degrés Celcius je dirais, et qu'une douce brise aérait les environs, je dois dire que je serais volontier resté sur place pour une ou deux journée.
Mais le retour m'attendait. Pout en haut, pout en bas, comme on dit dans le métier! J'avais devant moi près de 800 kilomètres à faire pour aller ramasser un chargement de papier dans une usine d'Arkansas, où je sais par habitude que nous y entrons toujours pour plusieurs heures. Le premier soir, j'ai roulé jusqu'au nord de Houston, ce qui a complété ma journée bien amplement. Le lendemain, je suis donc arrivé chez mon client un peu après le diner. À ma grande surprise, il ne s'écoula que deux heures entre mon entrée et ma sortie! Dès ce moment, je pouvais prendre bien mon temps car j'avais trois jours pour réaliser l'équivalent de deux jours de routes. La première livraison devait se faire le mardi en banlieu de Toronto, et le reste mercredi à Montréal.
J'ai donc pu faire des plus petites journées, ce qui adonnait bien car je commençais à avoir ma semaine "dans l'corps". Un soir, j'ai pu écouté la fin d'un film pas si mal où le but de la gang était de reconstruire leur avion dans laquelle ils s'étaient écrasé dans le désert. Par la suite, comme j'étais seul, j'ai moi-même choisi le film suivant. Je me suis mélangé dans mes titres car j'ai bien de la misère avec les films américains d'aujourd'hui. J'ai donc choisi Le jour d'après en pensant que ce serait le film où la terre se met à geler... mais c'était plutôt un bon vieux film-catastrophe, que j'avais déjà vu en plus, il y a un sacré bail au Cinéma de 17 heures, avec Jean Ducharme... ce qui ne me rajeuni pas... à la télévision de CKRS (maintenant CKTV).
Le sujet est une attaque nucléaire contre les États-Unis autour de Kansas City, là où est situé la base militaire contenant l'arsenal nucléaire américain. Wow. Quel film. Évidemment que les effets spéciaux sont relatifs à cette époque. Tout y est: la panique de la population causé par l'annonce que l'armée a "pesé su'l piton", les conjointes de militaires qui réalisent à ce moment ce que ça veut vraiment dire l'armée, comment l'électricité lâche au moment du pulse, les gens qui se désintègrent, ceux plus loin qui sont radioactif, ceux encore plus loin qui n'ont rien et doivent alors s'improviser secouristes... ceux parmi les survivants qui se demandent comment on en est arrivé là, ceux qui veulent savoir qui a "pesé su'l piton" en premier: nous ou eux?, ce à quoi ils se font répondre: ça va changer quoi de le savoir? Etc... La film à la fin est dédié à ceux qui ont "l'piton" entre les mains, pour qu'ils aient une idée de ce qu'ils pourraient causer.
Quand je l'ai vu dans les années '80, vers la fin de la guerre froide, j'avais plutôt remarquer que l'éventualité d'une attaque nucléaire n'étais pas très réjouissante. Cette fois, mon côté pacifiste a vraiment été fouetté.
Voilà... je m'apprêter à quitter demain pour mon voyage qui est à destination d'Orange, Texas, situé un peu à l'est de Houston, près de la frontière de la Louisiane.
À bientôt.
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4 commentaires:
Grosse semaine!
Est-ce qu'il y avait de la coriandre dans les burritos? C'est vraiment bon. Je suis à Laredo et tu m'as donné le goût d'aller en manger. Ici on en trouve à tous les coins de rue.
Mais je préfère les huevos rancheros qui sont des oeufs avec de la salsa que l'on roule dans des tortillas.
Dommage que tu n'aies pas pris une petite journée sur la plage à déambuler.
Mais quand la route nous appelle, elle crie!
Sandra
Salut Vieux !
Comment ca va ?
C'est pas la routine du 8h à 16h30 ça ! le 'métro-boulot-dodo' c'est définitivement pas pour toi!
Remarque que moi non plus, je prend pas le métro...
Quand tu aura un voyage de plomb dans le boutte de Ste-Catherine, demande au gars de la balance de m'appeller !
A plaisir de te relire et à la prochaine !
Ken
Salut Vielle branche ;-))
Sa fait toujours de plaisir de te lire .. et je dois dire que je commencais a manquer tes histoires .. maintenant j'ai juste a venir ici ..
Felicitation pour ton blog
Purp
Allo Allo c est bien le fun de te lire ca me fait ennuyer un peu,,,,ce qui est bon signe pour la prochaine saison hihihiicontinue a m envoyer ca tu ecris tres bien Bye Bye Guy le Plongeur
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