9 mars 2013

On finit toujours par rentrer

La nuit a, bien que reposante, été un peu courte. C'est souvent le cas lorsque c'est la journée où je reviens au Canada. Nous avons le droit de conduire deux heures de plus qu'aux États-Unis, et la nuit est de ce fait deux heures plus courtes. Comme je suis du genre à reprendre la route aussitôt que la loi me le permet, donc huit heures et quart après l'arrêt des machines (il faut compter le temps de l'inspection du matin), si on compte le temps de déjeuner et le temps de faire les papiers et de décompresser le soir avant d'aller au lit, il ne reste donc jamais grand temps pour dormir. Dire que cette loi est là pour notre bonheur et notre santé... Me semble, oui!

Après avoir bien sur visiter le vrai Tim Horton sur les lieux, je suis parti à six heures quinze avec en main un succulent bagel BELT (pour Bacon, Oeuf, Laitue et Tomate). Sans la patate, parce que c'est bien gras. J'ai fait un bout en observant de nouveau le lever du soleil. La 401 est orienté de telle façon qu'on a le soleil levant en pleine face à peu près toute l'année. Bon, parfois juste à gauche de l'autoroute, parfois juste à droite, et parfois directement au-dessus. Ça fait des images magnifiques.

Je me suis arrêté pour une première pause à la halte de Odessa, ON, juste avant la ville de Kingston. En repartant, il y a un arrêt de circulation. En fait, il semble. Je fourche à droite dans la sortie afin de contourner. Ce qu'il y a de bien en Ontario, sur presque toute la longueur de la 401, c'est qu'il y a des indications pour contourner lorsque l'autoroute ferme. N'importe quel étrange peut donc contourner de bonne façon en ne se perdant pas ou, comme c'eût été le cas cette fois, passer sur une écluse dont la limite de poids était de 13 000 lbs. En camion, j'en pèse près de 80 000 lbs. Par contre, en passant sur le viaduc, j'ai constaté que le problème était en fait que les travailleurs de la voirie étaient à installer juste en bas les cônes pour un chantier futur. Dans mon idée, aucune raison pour ralentir à l'arrêt complet! On s'entend, je suis tout à fait d'accord, et je le recommande même, qu'il faut ralentir aux abords des chantiers afin de protéger les travailleurs. Mais s'arrêter complètement? Là, crisse, wo!

Mais il était évidemment trop tard pour rester sur l'autoroute. J'ai donc monter nord pendant un bon bout, puis tourner à droite afin de finalement revenir vers la 401. Je me console en me disant que j'avais un autre camion qui me collait au cul, lui aussi dans le même cas. Et le paysage, très campagne, était magnifique. Une autre belle occasion de visiter l'arrière-pays.

En reprenant l'autoroute, autour de Cardinal, ON, le téléphone retentit. C'est Martin. Il me dit que je vais livrer mon voyage au passage en arrivant à Valleyfield, QC, car le client attend et sera là pour moi. Bonne affaire. Je lui glisse au passage que si il y avait une façon de me rendre au Saguenay pour y retrouver mes femmes, et en repartir lundi, ben, ça ferait bien mon affaire. Nous avons quelques clients par là, alors avec un peu de chance, il y aura de quoi pour moi. Bon, j'aurais pu effectivement m'ouvrir la trappe en partant, ça aurait eu augmenter mes chances.

Juste avant Cornwall, ON, un inconnu m'interpelle au CB. Un autre qui veut savoir les détails de mon camion, et de ma compagnie. Nous avons échangé jusqu'à ce que je sorte, car je devais dîner  En fait, ramasser mon dîner, vu que le client attendait après moi... Je suis donc sorti à la halte de Rivière-Beaudette, QC, afin de me ramasser une petite boite de poulet, pour faire changement du Tim.

Encore une fois, j'étais le seul stationné du bon sens. Mais bon, ça ne fait pas changement... Je suis reparti pour les quelques kilomètres qui me séparait de mon client. Chez qui je suis arrivé à midi pile! Tout le monde se sauvait encore une fois... C'est ma chance. Je prend donc le téléphone, mais personne ne répond. Par contre, en raccrochant, la barrière s'ouvre. Je découvre la réception selon les affiches sont toutes pas si mal. Comme les quatre quais sont occupés, je me stationne à l'écart et je pars à pied à la rencontre de quelqu'un. À l'intérieur, il n'y a personne! Parti dîner aussi, certainement. Je retourne donc à mon camion pour faire la même chose, mon wrap étant probablement de plus en plus froid.

Le gars vient me voir à son retour. Il ne semble pas savoir trop ce que j'ai comme produit. Ça me fait rire, c'est quand même votre adresse sur les papiers! Une fois les portes ouvertes, il allume et me dit de reculer à l'une des trois autres portes, libres celles-là. Car en fait, les quatre occupées étaient le côté expédition. Je m'exécute donc et amène la remorque, malgré les lieux exigus de la cour, à la porte désignée. Alors que je vais porter mes papiers à l'intérieur, le gars me dit qu'il veut mes clés. C'est vrai, c'était écrit sur le mur dans l'entrée... Je les lui donne. En retournant au camion, je me dit que j'ai l'air ben fin, ayant barré le camion avant de me rendre au bureau! Je suis donc embarré dehors! Je n'ai d'autre choix que de retourner dans la cage et attendre le retour de mon monsieur.

Le gars revient, il me demande si j'ai des papiers de douanes. Je répond par la négative. Il doit vérifier avec son patron. Je précise que ces papiers sont scrupuleusement conservés par la compagnie de transport, car si elle ne les a pas pour un chargement, de lourdes sanctions pourraient s'appliquer. Ils finissent par me laisser partir, en disant qu'ils vont s'arranger avec ça... Bon!

J'envoie un message à Martin pour savoir ce que je fais maintenant. Je sors ensuite de la place pour aller me stationner à l'ancien K-Mart en attendant. Le message arrive avant moi: je vais laisser ma vide à l'usine de Joliette, près de chez moi. Et comme je peux le faire en tout temps, je laisse un message à mon bon ami Louis, que je sais en congé, afin qu'on se prenne un café ensemble. Il est disponible, bien que pas longtemps. Gentil comme dix, il vient me chercher en plus! Ça nous donne le temps de mettre quelques potins à jour, mais bon, on a plus de temps quand on se voit sur la route. Ironiquement! On se r'prend, l'copain.

Il me ramène au camion et je peux donc partir vers chez moi. Je me rend vers Montréal, puis je prends la 13 vers le nord, pour passer "par en arrière". Traverser Montréal à l'heure de pointe, ouf... alors je préfère passer par là, la circulation ralentissant beaucoup moins dans le coin de Terrebonne et l'est de Laval. Et effectivement, c'était au ralenti. Dans Laval, Martin me revient: il n'a pas pu avoir de voyage pour que j'aille au Sauguenay: rien à Dolbeau, Roberval, Alma, ni ailleurs. Bon, ce sera pour une prochaine fois...

Je poursuis donc jusqu'à Joliette, afin de laisser ma remorque à l'usine de pneu. En arrivant, je constate qu'il y a plusieurs nouvelles gardiennes de sécurité. Alors qu'elles sont à changer de quart de travail, donc celles qui terminent côtoient celles qui commencent, il n'y en a qu'une que j'ai déjà vu. Enfin.

Délesté de ma remorque, je peux donc aller souper. N'ayant que le camion, je décide d'aller découvrir le Extrême Pita de Joliette. En débarquant du camion, l'odeur du bon poulet Benny & Co, juste en face, embaume l'air. Mmmm. Avec le McDo voisin, le Henry, le nouveau déli, les Tim, et d'autres que j'oublie, c'est vraiment le coin pour manger! Il y a justement un bon spécial pour le mois de mars. Presque gratis!

Après un bon repas, et un peu de relaxation, tout en lisant le Journal, parce que ça ne pressait pas de rentrer à la maison, mes femmes étant parties à Kénogami. Une autre belle semaine.

Aucun commentaire: