13 mars 2013

À Lebanon

Le réveil sonna à 4:30. Et malgré que je m'étais dit que je ferais un départ canon pour aller déjeuner plus loin, j'ai décidé de déjeuner sur place. J'avais faim. C'est que quand la journée commence tôt, il m'arrive de trouver ça difficile question nourriture. Depuis que je mange mieux, j'essaie aussi le plus possible de manger "su'l sens du monde", ceux qui ont un vrai travail. Et ça donne moins de fringale, alors c'est beaucoup plus facile de ne pas succomber aux tentations.

Je suis donc parti à 4:45. Assez rapide malgré tout, vous me direz... Il faisait noir comme en pleine nuit, car avec le changement d'heure, il était encore plus tôt, façon de parler. Hier soir, d'ailleurs, c'était assez plaisant de rouler dans le coucher de soleil qui ne semblait plus finir. C'est psychologique, mais l'heure avancée à ses avantages.

Je commençais à me dire que si je ne l'avais pas fait hier, je devais me botter le derrière un peu et faire mon jogging aujourd'hui. La température n'est plus une défaite acceptable, mon Jeff! À Toronto, tout comme à Détroit, il faisait neuf degrés... C'est déjà presque l'été! Je me suis donc arrêté au Pilot de Pendleton, KY.

Un autre TJB y était, mais je n'ai pas pu voir qui c'était. Et bien qu'il était 6:45, il faisait encore nuit d'encre. Je suis donc parti à pied vers le sud. Il y avait beaucoup de circulation. J'ai donc choisi mon chemin à l'intersection selon ce critère: autant que possible, ne pas me faire tuer dans l'opération. Ce serait moche de mourir en forme! On continue vers le sud. Dans le bâtiment sur le coin, il y a un restaurant à louer. Et ce qui semble être un motel est probablement des locaux à louer. Le dernier est un armurier. C'est ben beau, mais je poursuis ma route quand même.

Un peu plus loin, je vois une pancarte Lac Jericho, 1 mile. Le chemin semble désert, très bon pour moi. Je tourne de ce côté, j'en aurai suffisamment pour ce qu'il me reste à courir. En allant dans le chemin, j'ai croisé deux automobiles. Il doit donc y avoir des résidants. Puis est arrivé le temps de r'virer de bord. En revenant, une camionnette s'arrête à ma hauteur. L'homme, que je crois assez vieux, mais que je n'ai pas vu dans la pénombre, me dit que quelqu'un lui a téléphoné disant qu'il y avait quelqu'un à pied dans le chemin. Je ne fais que courir, mon bon monsieur! Il est reparti avec son petit bonheur. Et j'ai continuer ma route jusqu'à revenir au camion.

Une fois la course terminée, comme ça fait quelques fois depuis le retour à la vie que je fais la routine allégée de 24 minutes, je rajoute une intervalle, qui se répète deux fois, et j'allonge la pause de la mi-temps. La prochaine fois, ce sera donc trente-et-une minutes. L'objectif étant de retourner à quarante-cinq minutes assez rapidement.

J'envoie mon message à Lori: je serai à Lebanon vers midi. Ainsi donc, elle peut ajuster la suite des choses pour chacun des chauffeurs selon les délais. Je constate que mon copain est déjà parti. Je reprend ensuite la route. Il me reste trente minutes sur la 71 sud, jusqu'à Louisville, KY. De là, je contourne par la 265 cette fois-ci, parce que c'est l'heure de pointe. Et je crois que l'usine de Ford vient de se vider! Une vingtaine de minutes plus loin, arrive la 65 que je prends sud.

Une heure plus loin, je dine à la halte de Horse Cave, KY. Alors que je le mentionne à Caro, qui elle est à déjeuner, elle me soupçonne de m'être levé tôt. Effectivement... Il fait ce qu'il faut pour compenser pour le client. Une chance qu'on est professionnel!

Je reprends la route encore une heure jusqu'à la sortie 2. De là, à gauche sur la US-31 sud jusqu'à la frontière du Tennessee, et tout de suite à gauche sur la 109. Celle-ci m'amène à travers Portland, TN et Gallatin, TN. Puis elle fourche vers le sud vers Lebanon, TN. Un peu en dehors de la ville, mais exactement où l'entrepôt de mon client est située. Je passe les travaux pour le futur nouveau pont au dessus de la rivière Tennessee. Ça s'en vient. Au pif, l'an prochain, on va rouler dessus...

Quelques minutes plus au sud arrive le grand Lebanon. Je passe au-dessus de la 40 puis encore quelques minutes. Je tire à gauche, puis à droite, et voilà, la première entrepôt est celle de mon client. Elle est la première de quatre dans ce parc industriel.

Alors que j'entre dans la cour, mon bon ami Reefer en ressort. C'était lui qui était là où je suis allé courrir. Il n'a malheureusement pas le temps de s'arrêter, car il a rendez-vous au savon pour onze heures. Et il est midi pour nous, donc déjà onze heures centrale! Une chance qu'on a de bons clients... Il a quand même le temps de me dire qu'il est rendu à 318 lbs. Le Reefer, c'est un colosse! Mais il doit perdre du poids car son diabète est de plus en plus difficile à contrôler. C'est la première fois depuis douze ans, me dira t'il, qu'il passe sous les trois-cents-vingt lbs. Il a de quoi être fier, assurément. Il remercie Carolle, qui l'encourage régulièrement, et me dit que c'est lorsqu'il m'a vu au party de Noël de la compagnie que ça lui a donné le coup de pied au cul qu'il avait besoin pour se lancer. Lâche pas mon chum!

J'ai donc reculé mes essieux et passé le contrôle. Ici aussi, impossible de sortir sans permission! Je me suis trouvé une place pour laisser ma remorque pleine, puis juste en face se trouvait une remorque vide. Je suis allé l'accrocher. Ensuite, ayant senti qu'elle était bien vide (ça leur arrive d'en échapper une de temps à autre), j'envoie mon message à Lori, avec le numéro de la nouvelle remorque. Je peux ensuite avancer, puis aller inspecter la remorque, replacer les essieux, et fermer une porte. Ensuite, on retourne à la barrière pour le contrôle de sortie. Je vais me stationner dans la ruelle en attendant la réponse de Lori.

Bien que sur l'heure du dîner, la réponse a été assez rapide. Je vais aux étiquettes à Nashville, TN et à la broche à Clarksville, TN. Les deux retournent à Joliette, à la même usine de pneus d'où je suis parti. Je fais ces deux clients assez régulièrement.

Je me rend donc à Nashville, dans le parc industriel près de l'aéroport. Comme j'y vais souvent, je sais comment manœuvrer pour que ça alle rapidement. Jarrive du bons sens, je recule dans la cour, je m'avance en serrant dans le coin, je descend pour aller ouvrir les portes, je remonte et je recule en tournant. Par rapport à la rue, j'ai fait un 180 degrés à reculons. Mais la cour est bien petite et mal foutue, alors pas le choix.

À l'intérieur, ma palette est prête, ne reste qu'à l'emballer dans la pellicule plastique pour qu'elle se tienne. Ce que le gars fait pendant que je signe la montagne de papier. Il dépose la palette là où je lui ai dit, et je l'attache au mur. Je retourne au camion pour l'avancer, puis je redescend pour aller fermer les portes. Un message à Lori pour signifier que je suis déjà prêt à partir et, voilà, quinze minutes en tout et c'est fait!

Je reprend les rues, et ensuite le Briley Parkway vers le nord. Je contourne la ville qui, ma foi, est assez toujours au ralenti. Je passe la 65 pour sortir tout juste après à la 24. Je la prend vers l'ouest. Et commence les montagnes. Le Tennessee, et aussi le Kentucky, un peu plus au nord, sont en quelques sortes la suite des Appalaches, la chaînes de montagnes de la Virginie, entre autre. C'est donc très montagneux. Étant vide, ça ne pose pas de problèmes. On y va par là...

Quarante-cinq minutes plus tard, près qu'arrivé au Kentucky, je prends la sortie 4. Je tourne vers le nord sur la US-79. À la première lumière, je prends le boulevard Industrial à droite. Le client est passé le rail, sur la droite.

Tiens, ce n'est pas la fille de d'habitude qui ne se souvient jamais de mon nom... Je m'identifie donc. Non monsieur, ce n'est pas la première fois. Si vous saviez! Il me donne une carte pour le camion et une pour moi. C'est sérieux. Je me rend ensuite aux quais de l'expédition. Je suis le dernier de la journée. Même les remorques à charger à temps perdu sont chargées. Ne reste que moi!

Encore une fois, je recule les essieux, j'ouvre les portes, et j'accoste au quai. Ensuite, je vais à l'intérieur, où je sonne pour aviser de mon arrivée. J'inscris mon numéro de commande sur le tableau. Puis j'ouvre la porte pour détacher la palette des étiquettes. Elle doit rester à l'arrière de la remorque. Arrive le gars; je signe les papiers. Pendant qu'il va me charger, je vais à l'autre bureau pour faxer les papiers au bureau. Je pose les autocollants, j'ajoute les informations nécessaires et je mets ça dans la machine. Quelques minutes plus tard, je reçois la confirmation que tout est beau. Je retourne au quai. En peu de temps, le chargement est complété. Je peux donc ravancer le camion pour fermer les portes, y mettre le sceau de sécurité et replacer les essieux. Habituellement, je place le dernier essieux à la marque de quarante-et-un pied, et c'est parfait. Il ne restera qu'à vérifier sur une CAT Scale sur la route. Une heure c'est écoulé depuis mon arrivée. Très rapide encore une fois. Mais auparavant, c'est le temps de souper!

Le plus drôle dans tout ça, c'est que j'ai reçu ma confirmation pour la douane avant même d'être parti! Tu parles d'une rapidité...

Une fois bien rassasié, j'ai repris la route. Je suis retourné à la US-79, et je l'ai pris nord. Quelques minutes plus loin, j'entrais au Kentucky. Puis encore un peu plus loin, à Russellville, KY. Là, j'ai rejoint la US-68 que j'ai pris vers l'est. Elle m'amena jusqu'à la 65 que j'ai pris nord. Une heure trente plus tard, j'arrivais au Pétro de Glendale, KY. Je me suis pesé, verdict: au poil. Je pouvais donc dormir en paix.

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