26 mars 2009

Une semaine dans la vie de... Partie 2

Ce sont bien évidemment des choses qui arrivent, qui peuvent arriver à tous. De la façon que la cour était positionnée, et de la façon dont elle était embourbée, ce n’était vraiment pas évident d’y circuler. Ça m’a rappelé lorsque, dans ma vie de plate-forme, je ramenais souvent des carcasses d’automobile : souvent impossible de circuler dans les cours, à cause de l’abondance de cochonnerie.

Une fois tout ce beau monde sortie de là, nous pouvions maintenant y entrer, et le travail de chargement reprendre. La balance n’ayant pas survécu à l’événement, nous pouvions tous entrer, à notre tour. Bien sur, quatrième dans la file, avec un quai disponible (et un deuxième inaccessible avec une remorque de cinquante-trois pieds), je dus bien sur attendre mon tour. Qui vint somme toute assez rapidement. Trois heures plus tard, je sortais de la cour, papiers en main, bureau fermé (il me faut un télécopieur au moins deux heures avant d’arriver aux douanes), et souper bien réchauffé. Je me suis trouvé un endroit avant de reprendre l’autoroute afin de manger mon succulent souper.

Peu après six heures, je pouvais finalement reprendre la route. Je devais donc me trouve un télécopieur, habituellement situé dans un relais. Dans la région, soit entre Boston et Stanstead, on peut compter les relais sur les doigts d’une main. Mon répertoire de relais datant de 2002, il n’est pas tout à fait à jour! Il n’indiquait rien de bon dans les environs. D’autant plus que les plus petits relais de nos jours vendent du carburant, mais n’ont pas les autres services (pas même un télécopieur, qui est la plupart du temps la troisième chose qui entre dans n’importe quel bureau/commerce, après le téléphone et le bureau lui-même).

Lori m’avait indiqué qu’elle s’occuperait de m’envoyer le papier qu’il me manquait de chez elle, afin que je puisse m’occuper de faire le travail moi-même. Je me suis donc rendu dans le New Hampshire, via l’I-93. J’ai pris la sortie pour me rendre à Bow Junction, pour y retrouver le bon vieux relais où j’ai si souvent mangé dans mon ancienne vie. Près de la sortie, j’ai revu le Irving, où il y avait du stationnement pour quelques camions, ainsi que des pompes. En entrant dans la cour arrière, j’ai constaté qu’ils avaient fait bien des changements, dont la disparition des pompes! J’ai visité les toilettes, pour ensuite constaté qu’aucun télécopieur n’était disponible à cet endroit! Grrr!

J’ai donc poursuivi ma route sur le petit sentier (c’est la vrai route, mais en camion, on dirait un sentier dans les bois) qui longe la rivière, jusqu’au relais de Bow, où je savais que tous les services seraient disponible. Après m’être stationné, je contacte Lori pour qu’elle m’envoie sa feuille. Elle me demande une quinzaine de minutes pour son déplacement. Go Lori Go.

Un peu plus tard, elle m’envoie un message pour me dire que je devrai attendre un autre quinze minutes… Grrr! Je finis par recevoir mon papier. Je remplis ma portion, et je demande au commis de le retourner à mon bureau, ainsi qu’au deux numéros que Lori m’a donné. C’est exceptionnel, parce que pour la « waste », Lori dit avoir les papiers en main. Et, normalement, elle s’occuperait du reste, mais comme c’est le soir, je dois le faire moi-même. Le commis s’exécute. Tout en passant d’autres clients pendant que la machine effectue son travail. Puis, il me revient :
- Le premier numéro a passé, mais pas les deux autres.
- Grrr!
Il réessaie quelques fois chacun des numéros, toujours sans succès. Je recontacte Lori pour lui en faire part. Elle vérifie avec son contact, pour me revenir avec un autre numéro, un seul, et on laisse tomber le deuxième! Retour au commis : cette fois-ci, ça passe bien. Bon! Enfin… tout ça pour sauver du temps aux douanes, que de toute façon je ne passerai que demain matin! Sans m’être arrêté, j’aurais pu me rendre aux douanes ce soir… Avec ce temps perdu (une heure et demie au lieu d’une quinzaine de minutes!), je ne serai probablement pas capable de me rendre aussi loin de toute façon. Mais bon, le tout étant réglé, je pourrai me présenter dès huit heures, une fois que Lori, de retour au bureau, aura pu vérifier que tout va bien via Internet.

Jour 3
J’ai dormi à la halte routière à l’entrée (la sortie dans mon sens) du New Hampshire. Il me restait donc une heure avant d’arriver aux douanes de Stanstead. Je me suis d’abord dit que j’arrêterais à Swanton pour communiquer avec Lori… pour me rendre compte que Swanton est plutôt sur l’I-89 (vers Saint-Jean-sur-Richelieu) et que moi j’arrive via l’I-91 (vers Sherbrooke). Oups! Il y a longtemps que je ne suis pas passé par là. Tellement que je croyais que je passerais par le P&H Truck Stop, une institution des relais dans le Vermont… mais celui-ci est situé un peu au sud de la jonction des autoroutes par où j’arrive. Grrr!

Après avoir gravi des montagnes (je sais, ceux qui roulent dans l’ouest, dans les Rocheuses, vont rire un bon coup : ça, des montagnes??? Des buttons, oui!), pout en haut, pout en bas, c’est le cas de le dire, je me suis retrouver à « deux minutes des douanes ». Je me devais donc de contacter Lori avant de me présenter sur place… quoique, outre Windsor (où l’on nous retourne aux États-Unis à 45$ de frais (il faut repayer le tarif du pont dans les deux directions)), je ne suis pas sur que ce ne soit une chose si grave.

Au moment où je me stationne dans un centre commercial, peu après huit heures, je reçois le message tant attendu. Lori, elle lit dans les pensées, je crois! Tout est en ordre. Je repars donc aussitôt pour me rendre au poste de douane de Stanstead.

Encore une fois, il y a eu du changement depuis ma dernière visite. Il faut dire que je n’y suis pas repassé depuis que je suis pour TJB, soit sept ans! Il y eu beaucoup de temps pour bien des changements!!! L’immeuble douanier a été reconstruit. Nous devons maintenant passer par derrière (avant, ça dépendait de l’heure et de la journée). À cette heure, il n’y a qu’un seul camion devant moi.

Comme très souvent, zip zip, un code barre, avez-vous acheté quelque chose? Et je suis reparti… enfin presque :
- Attendez, monsieur, votre coupon!
Ah ben, je ne le savais bien sur pas, mais il y a maintenant une barrière. Le douanier nous remet donc un code pour la faire ouvrir. Je reprends l’autoroute, pour en ressortir aussitôt : je recherche toujours mon premier café du matin.

Eh ben, le minuscule Pétro-T a grandi! Eh ben, l’hôtel est disparu! L’hôtel où le Mulet, un vieux copain du temps de mon ancienne vie, a connu son épouse, une serveuse au bar de cet hôtel. Rigolo de voir autant de camionneur se retrouver avec des serveuses… il faut croire que ce sont les personnes avec lesquelles nous avons le plus souvent la chance d’être en contact!

Je fais donc le tour du Pétro-T pour m’y stationner. J’y cueille un café et une pâtisserie. Je commence dès lors à me dire que je serai un peu serrai pour livrer le jour même. Mon voyage de papier, et moi pour cette fois-ci, nous en allons au Lac Saint-Jean. Je repars donc dans les montagnes de l’Estrie. Une heure plus tard, je suis à Drummondville, où je m’arrête pour diner. De retour sur la 20, je me dis que je devrais bien m’arrêter pour faire le plein quelque part. Consultant mon guide, je constate que les Cardlock sont absent au nord de Québec… et même près de Québec du côté de l’autoroute 20. Des milliards de profits, mais pas de Cardlock sur mon chemin… je travers quand même le Québec à moitié… Grrr!

J’arrête donc à Saint-Nicolas, juste avant d’entrer dans Québec, au Relais Ultramar. À l’heure qu’il est, je suis déjà assez juste. Un appel à Jean-Pierre me confirme que je dois arriver avant seize heures. Ouf, en camion, il me reste trois heures de route. Encore une fois, je dois attendre une télécopie, nécessaire pour effectuer la livraison. J’attends un peu, et le temps passe. Tellement que je ne pourrai plus être à temps pour ma livraison. Finalement, nous oublierons la télécopie pour aujourd’hui, impossible à obtenir à mon bureau.

Je demande donc la permission de mon répartiteur pour rendre visite à ma tendre maman. Ça me fera éviter la route 169 dans la Réserve Faunique des Laurentides (le Parc, pour les Saguenéens) et son célèbre Mont Apica. Le Mont Apica était jadis le lieu d’une base militaire (un radar?) et, comme son nom l’indique, est un mont, et est à pic (je ne sais pas si le nom vient de là, mais ça adonne ben!). Les camionneurs y ont parfois des difficultés à monter LA côte, en hiver. Une fois, avec une remorque vide, mes roues avaient un peu perdu de leur adhérence en haut, sur la route pourtant pas vraiment glacée, et j’avais eu le temps d’avoir presque peur de ne pas pouvoir monter… et pas question de redescendre pour une deuxième chance. Tu manques ton coup? Tu attends la prochaine sableuse… Mon répartiteur n’étant pas particulièrement chaud à l’idée que je m’y aventure, bien que chargé à plein (de mon côté, j’étais confiant), il me donna la permission attendue. Avec mention de me présenter chez le client « vers neuf ou dix heures, pas de panique! ». Bien. De chez maman, j’étais à environ quarante-cinq minutes du client. Avec le froid qui s’annonçait, je serais tellement mieux au chaud dans un lit douillet chez maman plutôt que dans le camion où je me serais réveillé gelé vers quatre heures.

Je suis arrivé chez ma mère à dix-huit heures, juste à temps pour le souper. Mais eux avaient déjà mangé, car le mardi est le soir où ils jouent aux cartes. On a eu le temps de mettre quelques potins à jour avant leur départ. J’ai donc été obligé de passer la soirée sur Internet! 

Aucun commentaire: